Prologue
Ecrit par Lilly Rose AGNOURET
Prologue.
-
Maman, tonton est venu dans ma chambre. Il m'a sucé les seins et il a dit que
c'est bon comme la papaye.
-
Qu'est-ce que tu racontes là, Lili ? Viens ici.
Je
m'avance vers ma mère qui est en train de piler des noix de palme dans la
cuisine. Elle m’attire vers elle en en me tirant par le bras. Elle me demande
de répéter ce que j'ai dit.
-
Tonton est venu dans ma chambre, la nuit quand j'étais chez eux. Il a ouvert la
porte ; il a mis la lumière. Il s'est assis sur mon lit. Il a mis la main
sou ma chemise de nuit et puis il m'a demandé de lui montrer mes seins. Je ne
voulais pas. Et il m'a dit que tu lui as dit de venir voir si je pouvais déjà
mettre des brassières.
-
Dis-moi ce qu'il a fait, Lili. Dis-moi tout.
Je
sens qu'elle s'échauffe déjà, alors, je me dépêche de tout lui dire d'un trait.
-
Il m'a sucé les seins, sucer les seins, sucer les seins. J'avais même mal et
puis je lui disais de me laisser. Et puis il disait que c'était sucré comme la
papaye.
Maman
me demande alors de soulever mon tee-shirt. C'est ce que je fais. Et quand elle
remarque que le bout de mes seins est tout rouge et tout gonflé, elle rentre
dans une colère noire. Elle se lève et m’entraîne dans la salle de bain. Elle
prend un gant de toilette qu'elle mouille à l'eau froide. Elle m'applique
ensuite délicatement le gant sur chacun des seins. Quand elle a fini, elle
fouille dans la boite à pharmacie pour m'appliquer ensuite une pommade qui tout
d'un coup me fait du bien.
Je
laisse échapper des larmes. Je me sens soulagée. Je lui dis alors :
-
Je ne veux plus aller chez tonton.
Elle
me répond :
-
Tu n'iras plus là-bas. Maintenant, va faire tes devoirs dans ta chambre. Je
reviens tout de suite. Tu ne sors pas de la maison en mon absence.
Je
reste là tranquillement dans ma chambre et j'étudie ma leçon d'histoire-géo. Je
suis en 5ème au Collège Quaben. Demain, on a devoir. Je sais déjà que je vais
avoir une bonne note parce que je suis la meilleure de la classe en
histoire-géo.
Je
me prénomme Nelly. Je suis la seule fille de ma mère, Ibanga Georgette. Je ne
connais pas mon père parce qu'il a abandonné maman quand elle était enceinte.
Elle a dit qu'il était marié et qu'il a eu peur du scandale. Alors, il a fuis.
Maman
dit que je suis sa perle, son rayon de soleil ; je ne manque de rien avec
elle. Nous habitons à la Cité Damas dans la maison du grand-père. Maman est
secrétaire à la Primature.
Trois
heures après son départ, je m'inquiète parce que la nuit est déjà tombée. Je
reste là assis à la terrasse avec les moustiques qui me font la fête. Après,
j'entends la voiture de ma tante Eulalie qui arrive. Elle conduit un Pajero de
couleur grise. Elle arrive complètement déboussolée, en criant comme une
folle :
-
Oh Dieu, pourquoi tu nous fais ça ! Rends-moi ma sœur, ooooh ! Sa
fille Nelly a besoin d'elle. Pourquoi te montres-tu aussi cruel.
C'est
comme ça qu'elle m'annonce la mauvaise nouvelle en me disant en pleurant :
-
Lili, ta mère est moooooorrrrrrrrte !
J'ai
onze ans. Je suis en 5ème à Libreville. Et deux semaines après ce deuil
terrible qui transperce mon cœur quand j'en parle, j'atterri dans la maison de
cet homme, mon tonton.