Prologue
Ecrit par Plénitudes by Zoé
Prologue
Juge : Accusée, levez-vous.
Je me lève très lentement, de
manière contrôlée, comme tout ce que je fais dans la vie. Je suis confiante,
j’arrive toujours à m’en sortir. Et cette fois n’y fera pas exception. Mon
avocat a l’air mal à l’aise, il ne cesse de s’agiter près de moi, je lui
demande ce qui ne va pas et il murmure à mon oreille que ça ne se présente pas
très bien. Un doute m’assaille tout à coup. Est-ce qu’il y aurait une chance
pour que la situation m’échappe ? Impossible. J’ai tout prévu. Le juge
ramène le calme dans la salle en martelant la table de son maillet et criant à
ceux qui sont venus assister au procès de se taire. En effet, on entendait
« Brûle en enfer, sorcière ! » ou encore « Comment une
personne telle que toi peut exister ? Tu es un démon ». J’ignore ces
langues de vipère royalement, je ne peux pas perdre mon calme pour cela.
Juge : Dans l’affaire de
l’Etat du Massachussets contre Mrs. Bright, le jury est-il parvenu à un verdict ?
Président du jury : Oui, votre
honneur. (Tend une enveloppe qu’un policier vient prendre de ses mains)
Juge (recevant l’enveloppe) :
Très bien (ouvre l’enveloppe). Pour les charges de double-meurtre avec
préméditation, de chantage, d’extorsion, de pyromanie et de brûlure au 3è degré
infligé à une tierce personne, l’accusée, Sun Bright est déclarée…
Malgré moi, je retiens ma
respiration et repense à Daniel, j’aurais tellement aimé qu’il soit à mes côtés
en cet instant. Mais c’est moi-même qui en ai décidé ainsi et les choses sont
très bien comme elles sont.
Juge : … Coupable ! Mrs.
Bright je vous condamne à trente-cinq ans de prison ferme sans possibilité de
réduction de peine. Si vous souhaitez faire appel, je vous conseille
d’abandonner car aucun juge n’acceptera vôtre requête.
La sentence est tombée et a retenti
à mes oreilles comme un coup de tonnerre, j’ai toujours détesté le tonnerre.
Mon avocat se retourne vers moi, s’agenouille et s’excuse, limite il se serait
mis à ramper à mes pieds. Il sait ce que la perte de ce procès signifie pour
lui : la fin de sa carrière. Mais je ne pense à rien. Mon cerveau s’est
déconnecté et les cris de jubilation dans la salle ne me parviennent même pas. Soudain,
la nouvelle me percute de plein fouet, et pour la deuxième fois en l’espace de
quelques mois, je perds le contrôle qui est le mien depuis de nombreuses années
et laisse éclater ma fureur.
Paf ! C’est le bruit que fait
la gifle que j’ai assénée sur la joue de cet incompétent d’avocat !
Moi (hurlant) : Vous êtes
fini Me Doe, vous m’entendez ? Fini ! Vous aurez de la chance si vous
trouvez encore ne serait-ce qu’un client pour délit mineur !
Me Doe : Je vous en prie, Mrs.
Bright, ne faîtes pas ça ! Votre époux était un homme bon envers moi, il a
même payé mes études, faîtes preuve de compassion, je vous en prie, au nom de
l’amitié qui nous liaient lui et moi.
Moi (tremblant de colère) :
Conrad est mort ! Il ne reviendra pas. C’est envers moi que vous aviez des
obligations et vous avez failli ! Hors de ma vue !
On vient me passer les menottes et
je fusille toujours mon avocat du regard. On m’emmène presque de force, mais je
me dégage d’un mouvement d’épaule avant de m’éloigner dignement, les gardes
derrière moi. Je n’ai pas peur. En un rien de temps je contrôlerai toute cette
prison, gardes comme détenues.
On m’emmène directement dans la
cellule du commissariat du 3è district. Je serai transférée à la prison d’état
à la fin de la semaine. Mais d’abord, les gardiennes me donnent un uniforme
orange très laid et me confisquent tout ce que j’ai sur moi. Mon téléphone
dernière génération, mes cartes bleue, gold et MasterCard, mes vêtements et
même mes sous-vêtements. Lorsque je me retrouve nue devant eux, elles me
regardent d’un air lubrique et sadique et je sais que mes premiers jours dans
cet endroit ne seront pas faciles jusqu’à ce que je prenne le contrôle de cet
endroit.
Soudain, elles me palpent sous
toutes les coutures, pour s’assurer que je n’ai rien caché nulle part
disent-elles. Tout y passe, mes seins, mes parties intimes et même mon anus. Où
aurais-je pu cacher quoi que ce soit ? Sentir leurs mains me toucher
partout sans ménagement m’emplit tellement de dégoût que je tremble
d’humiliation. Elles paieront cet affront de leur vie. Foi de Sun Bright !