Rapprochements
Ecrit par EdnaYamba
Marina Moussavou
Etre avec
Alice et Anthony, hier soir m’a fait réaliser combien il doit être agréable d’être
en couple d’avoir quelqu’un avec qui partager ses joies, ses peines, quelqu’un
qui nous écoute, qui nous aime.
Ma dernière
relation amoureuse remonte à 3 ans, Matt un étudiant ivoirien que j’avais
rencontré à la bibliothèque universitaire, plutôt grand musclé, attentionné
recherchant toujours le bien des personnes autour de lui, j’aimais Matt et Matt
m’aimait mais je ne pouvais pas être heureuse, il détestait ces moments où je
me renfermais sur moi-même, ces moments où je ne parlais pas à cause de la
douleur qui remontait souvent à la surface. Matt a essayé en vain de m’aider à
passer le cap mais il n’a jamais réussi et un jour il m’a dit : « je t’aime Marina mais je ne peux pas
continuer comme ça, à savoir que je ne peux t’aider, que tu ne veux pas que je
t’aide. Je ne peux plus ! »
Matt est
parti ! Je n’ai jamais pu m’ouvrir à quelqu’un sur ce que je ressentais,
parce que qui comprendrait ma douleur ?
Quand on n’a
pas encore perdu un parent, on ne peut pas comprendre !
Je m’en veux
tellement pour toutes ses fois où je me suis disputée avec maman si j’avais su
à l’époque que la vie me l’arracherait si vite, je nous aurais épargné autant
de fâcheries.
Je regarde
la petite boite à bijoux.
Il faut que
je voye Lance.
(….)
-
Je
suppose que le gars qu’on a rencontré hier c’est le fameux Stéphane, dis-je à
Alice alors que nous sommes dans le jardin !
-
Oui
c’est lui ! soupire-t-elle
-
Il
est plutôt pas mal hein le gars ! je n’aimerais pas être à ta place !
-
Y
a plus de choix à faire ! je suis avec Anthony… bref ne parlons plus de
ça ! depuis un temps tu sors un peu trop souvent toi, où vas-tu ?
aurais-tu rencontré quelqu’un ?
-
Euh…
on peut dire oui, mentis-je
-
Et
tu attends d’abord que je te pose la question pour m en parler ? se
plaint-elle déçue !
-
C’est
parce que c’est tout nouveau, je l’observe encore, dis-je continuant à
m’enfoncer dans le mensonge
-
Il
s’appelle comment ?
Mon
téléphone sonne et c’est Lance.
-
Lance,
lui répondis-je avant de décrocher, bonjour chéri…euh je suis occupée. Ok on se
voit tout à l’heure pour en parler !
Il doit m
avoir trouvé étrange. La honte.
Alice me
regarde toute curieuse, le sourire aux lèvres. Je lui rends son sourire !
Elle me
connait un peu et si elle a des soupçons que je ne lui raconte pas la vérité,
elle ne tardera pas à savoir que je trame quelque chose.
-
Alors
comment est-il ? me demande-t-elle
-
Il
est beau tu n’imagines même pas, vachement sexy ! il est masculin
quoi ! et surtout il a l’air d’être sensible ….
Alors que je
poursuis ma description, Alice me fixe étrangement.
-
Quoi ?
lui demandé-je
-
Tes
yeux brillent quand tu en parles ! j’aimerais bien voir ce lance !
t’as pas une photo ?
-
Non
je t’ai dit que c’est tout nouveau ! me justifié-je
-
Hummm
tu le vois aujourd’hui j’ai entendu, je veux une photo….
Anthony Onouviet
Nous sortons
du bureau de Mr RABENKONGO.
Je suis
embauché. Je vais travailler auprès du député,
C’est une grande opportunité. Quand je pense
que beaucoup de jeunes voudraient être à ma place. Je te critique souvent mais
merci Papa pour cette aubaine.
Mr
RABENKONGO est à l’assemblée nationale depuis plus de 20 ans, il a commencé sa
carrière politique très jeune, on le pressent même pour être le futur président
de l’assemblée nationale, c’est un monsieur très influent mais j’avoue qu’il
dégage une aura particulière, je ne saurais l’expliquer mais tout à l’heure
dans son bureau je n’étais pas vraiment à l’aise !la pièce me semblait
froide et chaude par moment. Mais bon je suppose que comme la majorité des
grands du pays il doit tremper dans une secte…
Alors que
nous sortons de la pièce nous sommes remplacés par un monsieur que la jeune
secrétaire qui soit dite en passant est très jolie, annonce comme étant
Bertrand MOUSSAVOU. Papa et lui se saluent d’un mouvement de tête. Si je ne me
trompe pas c’est bien l’oncle d’Alice !
Je parcours
du regard la pièce inspectant mon futur cadre de travail.
-
Anthony,
dit une voix féminine derrière moi
Je me
retourne et je vois Lisa derrière moi !
-
Lisa,
quelle surprise !
-
Vraiment !
moi je bosse ici et toi que fais-tu là ?
-
Je
vais être ton collègue !
-
Eh
ben voilà qui est intéressant, me sourit-elle, aguicheuse.
Lance DURAND
Je suis au
carrefour à attendre Marina. J’ai préféré qu’on se voye chez moi et qu’on parle
de nos découvertes à têtes reposées, elle descend du taxi vêtu d’un débardeur
et d’un slim qui épousent parfaitement son corps. Elle est vraiment jolie dis
donc ! Nous nous saluons et je la dirige jusqu’ à la maison. Je loue un
petit appartement dans la nouvelle commune d AKANDA. C’est un peu loin mais bon
avec le temps on ne voit plus la distance.
Quand nous
arrivons je l’installe au petit salon.
-
Je
suis désolée pour tout à l’heure, y avait ma sœur à coté elle commençait à me
poser beaucoup de questions, se justifie-t-elle.je suppose qu’elle fait
allusion à son « chéri » de tout à l’heure.
-
Ne
t’inquiète pas, je trouve ça plutôt flatteur qu’une jolie fille m’appelle
chéri, lui souris-je.
Elle baisse
la tête, gênée. Je ne vois pas pourquoi elle pourrait être gênée c’est une
belle femme et on doit certainement le lui dire tous les jours. C’est même sans
conteste l’une des plus jolies filles que j’ai croisé depuis que je suis arrivé
sur Libreville. Et des filles j’en ai croisé, dans certaines missions il
fallait aller récolter des infos dans des bars, des boites de nuit, elles sont
belles les gabonaises mais Marina a ce quelque chose en plus que je ne saurais
expliquer, je ne sais pas si c’est sa fragilité qui m’intrigue et m’attire.
-
Je
te sers quelque chose à boire ? lui demandé-je pour ramener mes pensées au
réel
-
Une
tasse de café si possible !
-
Tu
en bois beaucoup ? lui demandé-je curieux !
-
Très
souvent oui, me répond-elle alors que je vais au coin cuisine lui faire une
tasse de café.
Je reviens
avec deux tasses de café et lui tend lune !
Elle a déjà
fait sortir la boite dont elle me parlait au téléphone ;
On est là
pour travailler mais bizarrement je désire la connaitre un peu plus !
Je vais me
risquer dans les questions !
-
Je
suppose que si tu m’as fait passer pour ton « chéri » au téléphone
c’est qu’il n’y en pas un ? lui demandé-je en l’observant
Je sais déjà
que quand elle est gênée elle baisse les yeux, regarde de gauche à droite
fuyant mon regard !
-
N’Y
en a pas ! répond-elle timidement
sans relever la tête !
Marina MOUSSAVOU
Je n’ose pas
relever la tête, il me fixe et je ne sais pas mais je pressens qu’il étudie mes
réactions, je n’aime pas être dévoilée.
La vérité
est que je commence à apprécier ses yeux, il ne faut donc plus que je le
regarde, je me passe rapidement une main dans les cheveux, c’est un tic quand
je suis stressée, je porte ma tasse de café à la bouche. Pourquoi Lance me
trouble-t-il ? Je fouille du regard quelque chose qui pourrait m’emmener à
changer de sujet quand je vois un portrait photo d’une dame et de 3 enfants
métisses.
-
C’est
ta famille ? lui dis-je en montrant le cadre photo
-
Oui
ma défunte mère, dit-elle avec une pointe de tristesse, et nous quand nous
étions enfants !
-
Oh
désolée, je ne savais pas que tu avais perdu ta mère !
-
Oui
elle est morte quand nous étions enfants et c’est après ça que nous sommes
partis vivre en France avec mon père mes sœurs et moi ! A droite tu as
Greta, moi au milieu et Andréa à gauche ! elles sont adorables quand elles
veulent surtout quand elles ne font pas leur curieuse
-
Je
sais ce que c’est Alice, ma cousine est aussi comme ça, d’ailleurs je suis un
peu gênée de te demander ça mais elle veut une photo de toi pour être sure que
je ne lui ai pas menti, ça te dérangerait ?
-
Non
pas du tout mais pour que ça soit crédible, il serait peut-être préférable une
photo de nous deux tu ne crois pas !
Une photo de
nous deux ?
Est-ce que
je vais supporter la proximité, déjà rien qu’à distance depuis que je suis
arrivée je me sens toute émoustillée maintenant proche de lui. Il me tend la
main m invitant avec son sourire charmeur à me rapprocher de lui. Je m’approche,
il me place devant lui, me tenant par la taille, tandis que je mets le
téléphone en mode selfie. J’ai hâte de quitter de là, de peur qu’il ne sente
que mon corps frémit sous ses mains ! Ce n’est pas normal !
-
Voilà
qui fera l’affaire, dis-je en quittant rapidement une fois la photo
prise !
-
Bien
nous pouvons commencer à travailler, dit-il en se raclant la gorge !
Je lui
montre la boite et nous essayons de trouver des solutions pour l’ouvrir en
vain, multipliant les combinaisons de codes. Waouh maman était partie chercher
loin vraiment ! Soudain Lance se rappelle qu’il a quelqu’un qui pourrait
nous aider, un ancien PICK POCKET a-t-il
dit ! Il appelle le jeune homme, GABINHO qui nous rejoint 1heure plus tard !
Au bout de 30 minutes, il réussit à ouvrir une boite pour laquelle nous avons
transpiré, la rue et ses instructions, je vois Lance qui est tout fier de lui,
il l’installe sur la table où il a mis un plat tout chaud pour lui !
-
Merci
Grand ! dit GABINHO en mangeant avec appétit.
Nous ouvrons
la boite. Il y a des bijoux qui semblent etre des bijoux de valeur, des photos,
je vois maman et mes yeux se remplissent de Larmes, je vois comment elle était
si belle, y a des photos de nous ! Et ce qui nous intrigue ce sont des
lettres.
Mon amour,
Encore des nuits loin de toi, je me
meurs de ton absence.
J’ai hâte de vous retrouver bientôt.
On pourra enfin former la famille
qu’on a tant rêvé de former.
Je vous aime
R.B
RB ?
qui était-il ?
-
Ces
initiales te disent quelque chose ? me demande Lance
-
Non
rien du tout, avoué-je, je ne vois pas qui ça peut être, ça commence à faire
beaucoup de monde-là, l’inconnu, Dimitri NGOYE et maintenant RB
-
Oui
mais toutes ses informations sont importantes ! on finira par
trouver ! me rassure-t-il en me gratifiant d’un sourire ! la mère de
Dimitri NGOYE sera là bientôt pour prendre sa retraite, elle travaillait dans
l’entreprise de ton oncle, je verrais si elle n’a pas quelques infos à nous
donner sur la mort de son fils !
-
Comment
pourrais-je te remercier Lance ? lui demandé-je sincère !
-
Je
le fais avec plaisir Marina, je suis pour la justice !
-
Mais
Grand, dit soudain GABINHO qui s’était tut alors qu’il mangeait, vous formez un
beau couple hein !
Lance
sourit alors que moi je ne sais plus où me mettre.
Stéphane MASSALA
Je suis
encore révolté par la scène avec Alice, son manque d’honnêteté.
Elle se dit
désolée, désolée pourquoi ? Elle a choisi l’omission au lieu de la
vérité. J’espère que plus jamais je
n’aurais ce coup, aimer quelqu’un au premier regard. Ce matin je me lance dans
le travail, je prends tous les malades de mes amis, j’ai besoin de travailler
pour oublier le visage d’Alice qui refuse de quitter ma pensée ; je ne
vais quand même pas me rendre malheureux pour une affaire qui s’est limité à un
baiser aussi passionné était-il.
Alors que je
vais en radiologie prendre les résultats d’une patiente. Je vois Martin courir,
je le bloque !
-
Qu’est-ce
qu’il y a Martin ?
-
C’est
madame APANGA ! elle fait une crise….
Je n’ai pas
écouté le reste de la phrase, j’ai couru jusque dans la chambre de Madame
APANGA où les infirmières étaient déjà à son chevet, le Dr BOUANGA le médecin
en chef du service endocrinologie était déjà là pour la prendre en charge. Je me
suis mis à prier intérieurement, cette dame, je l’aime comme si elle était de
ma famille. Martin est venu me trouver et nous avons assisté à tous les actes
du Dr BOUANGA. Au bout d’un moment elle s’est stabilisée.
-
Il
faut contacter un membre de sa famille, dit le DR BOUANGA.
-
Elle
parle souvent d’une petite-fille Mélanie, répondis-je
-
Ok
essayez de la contacter, quant à vous mesdames dit-il en s’adressant aux
infirmières, je veux vous voir dans mon bureau vous allez m’expliquer comment on
est arrivé à cette situation, comment elle a pu omettre une dose d’insuline
quand vous êtes chargées de la surveiller !
Aie, je n’aimerais
pas être à leur place, ça va barder ! Mais Dieu merci, son état est stable !
je vais prendre son téléphone et fouiller le numéro de Mélanie, elle qui
voulait que je rencontre sa petite-fille voilà que ça se produira dans des conditions bien particulières !