Rebondissement

Ecrit par Farida IB


Nihad ANOUAM…


Je respire un bon coup pour profiter de l’effet adoucissant du vent sur mon visage. J’enlève mes ballerines pointues effet Glitter avant de me rapprocher de la mer et d’y plonger mes pieds. Sur le coup, je me remets à penser à ma mère et à son nouveau délire. Je ne nie pas qu’elle semble plus heureuse, c’est l’amour parfait à mon avis parce qu’elle a l’air plus pétillante qu’avant. Je suis heureuse pour elle, quoique je n’aie pas prédit qu’elle veuille désormais m’écarter de sa vie et pendant combien de temps ?? Je l’ignore encore !! Non mais franchement, c’était elle mon repère, elle était exceptionnelle à mes yeux. Semblable aux autres mamans, mais avec un truc en plus, c’est vrai que n’importe qui dirait ça de sa mère, mais il faut vraiment vivre avec elle pour le confirmer. Je n’ai jamais croisé une personne douée d’ambivalence autant qu’elle. Elle peut t’aimer, te cajoler, et même te passer certains caprices, pourtant, lorsqu’il faille remettre les pendules à l’heure elle le fait dans les mêmes proportions sans lésiner sur les moyens. C’est pour ça que j’ai du mal à croire qu’elle puisse descendre aussi bas au nom de l’amour. Carrément !!! 


Pourvu qu’elle ne s’embourbe pas dans ce mariage, puisqu’elle a décidé de me trier, je vais respecter sa décision en espérant être épargnée d’éventuelles répercussions.


Il est 11 h 30 à mon téléphone lorsque je décide d’aller prendre mon déjeuner, après quoi, je retournerai au boulot. Dans le but d’égailler ma journée et de lever le voile sombre qui recouvrait ma matinée, je compose le numéro de Gabrielle et me mets à bouger sur la musique en fond sonore.


Gabrielle : Yo ! Petite, c’est comment ? 


Moi : bonjour, ça te dit de manger un bout avec moi ?


Gabrielle : toi, tu n’as pas l’air bien ! Laisse-moi boucler un dossier rapidement et je te rejoins.


Moi : je viens te chercher, je suis en route vers ton boulot.


Gabrielle : top, ça marche ! Tu me fais signe quand tu seras là.


Moi : ok !


Je range mon téléphone et démarre sur des chapeaux de roue en prenant la direction de chez moi en vue de me rafraîchir et de me débarrasser du sable de la plage. J’arrive trois quarts d’heure plus tard au boulot de Geneviève et me gare sur le parking aménagé de l’immeuble avant de lui faire signe que je suis là. Quelques minutes plus tard, je la vois sortir du hall d’entrée et avancer vers moi lorsqu’elle arrive à repérer la voiture. Elle arpente le bitume de sa démarche de gazelle, le sourire scotché aux lèvres. Ça, c’est bien ma Co, toutes les occasions sont bonnes pour se faire remarquer.


Moi (pendant qu’elle s’installe) : OBIANG il n’y a personne ici dehors pour te voir.


Gabrielle (balayant l’air d’un revers de main) : on ne sait jamais copine.


J’éclate de rire.


Gabrielle directe : c’était quoi cette voix triste que tu faisais toute à l’heure ?


Moi démarrant : laisse-moi souffler, c’est comment ? Tu le sauras de toute façon donc attend encore un peu.


Gabrielle (faisant la moue) : mais parle khe.


Je la regarde simplement et me concentre sur ma conduite. On se pose plus tard devant deux plats de Tchiep dans un restaurant Sénégalais. On parle de la pluie et du beau temps en mangeant, j’attends qu’on ait presque fini pour amorcer le sujet concernant ma mère. Elle ne dit rien, enfin son visage s’exprime à la place pendant tout le temps qu’à durer mon récit.


Gabrielle (l’air étonné) : on parle bien de Geneviève MIKALA là ?


Je hoche la tête.


Gabrielle (entrechoquant bruyamment ses mains) : yeuchh !! Ce n’est pas clair, le gars-là a quelque chose. Il nous faut mener des enquêtes.


Moi soupirant : j’y ai pensé, mais j’ai l'interdiction d’aller chez elle.


Gabrielle : pas besoin, je vais le faire suivre. Tu me donnes son nom et si possible une photo de lui, King a un de ses potes très doué pour ce genre de choses.


Moi perplexe : on parle de le fliquer, pas le faire disparaître ou quelque chose du genre.


Gabrielle : mouais, il va juste nous filer sa doc.


Moi sans conviction : ok.


Gabrielle (se voulant rassurante) : fais-moi confiance, c’est un chasseur de primes.


Moi : ah ok…


Je fus interrompu par la sonnerie de mon téléphone, c’est Gibs, je laisse sonner les sourcils froncés et finis par décrocher après cinq sonneries.


Moi : allô.


Gibs : salut la grande, comment se passe ta journée ?


Moi intriguée : salut Gibs, je vais bien et toi ?


Gibs : ça va, ça va, la grande, je veux t’embêter un peu. Est-ce que tu peux passer à la maison ?


Moi (réfléchissant rapidement) : si ça peut attendre le soir ça ne me pose aucun problème.


Il eu comme un flottement.


Gibs : j’aurais préféré que ce soit dans l’immédiat, mais c’est à toi de voir.


Moi : bon, tu es où en ce moment ?


Gibs : en case.


Moi : ok, je vais faire un tour rapide. J’espère qu’il n’y a rien de grave.


Gibs : rien de grave la grande, je veux que tu jettes un coup d’œil rapide à quelque chose pour moi.


Moi : ok, si ça ne va pas trop durer. Il faut que je retourne travailler ensuite. 


Gibs : c’est parfait, ça me va.


Moi : ok à toute !


Gibs : à toute la grande.


Gabrielle (dès qu’il raccroche) : il te veut quoi le beau-frère ?


Moi : ce n’était pas lui, mais son cousin.


Gabrielle : et il te demande de venir que son frère est où ?


Moi : au boulot en ce moment.


Elle arque un sourcil et me regarde un sourire en coin à l’appui.


Moi : arrête ça, je vois où tu veux en venir, mais il n’est pas de ce genre. 


Gabrielle (levant les mains en signe d’apaisement) : j’ai dit quoi ohh ? 


J’appelle un serveur pour passer une commande prévue pour Gibs. Il revient vite avec un sac emballage que je récupère et me lève aussitôt après avoir réglé l’addition.


Moi : j’y vais de ce pas, il faut que je rattrape mon boulot de ce matin.


Gabrielle narquoise : les RASSONDJI ont bien la chance de t’avoir, au claquement d’un doigt, tu rappliques. Dommage que je n’ai pas de frangin, tu fais une bonne belle sœur krkrkr…


Moi : Gabi !!


Elle hausse les épaules en se levant à son tour, je la dépose devant l’immeuble qui abrite leurs bureaux avant de foncer directement chez Dylan. Je retrouve Gibs à la devanture, j’attends qu’on soit à l’intérieur pour lui remettre son plat. 


Moi : j'ai pensé que tu n’as peut-être pas encore déjeuné.


Gibs content : tu as bien pensé ma belle.


Je prends place sur l’une des chaises de la table à manger alors qu’il se rend dans la cuisine. Il revient avec deux cannettes de Coca-Cola et dépose une devant moi avant de s’asseoir à l’autre bout de la table, il prend une gorgée de sa cannette puis s’en suit la discussion.


Gibs : eh, la frangine, je pensais que tu n’allais pas venir.


Moi : je t’ai donné ma parole Gibs (ton inquiet) il y a un problème avec ton frère ?


Gibs : non non, le frérot va bien. Ce que j’ai à te dire, même les murs ne doivent pas l’entendre.


Moi plaisantant : mais ceux d’ici ne sont quand même pas insonorisés.


Gibs souriant : une façon de parler.


Moi (redevenant sérieuse) : que veux-tu me dire Gibs ? 


Il garde silence quelques secondes avant de reprendre.


Gibs : je n’ai pas envie de trahir le frérot, mais puisque dans la famille, on nous a appris à être loyales surtout envers les femmes, j’ai pris sur moi de te dire la vérité. 


Moi arquant un sourcil : tu parles de quoi ? Quelle vérité ?


Gibs : bon, je ne vais pas tourner autour du pot. Tu vois, la fille là, Cécile KOUMBA, bah elle n’est pas enceinte !! Je ne sais pas pourquoi mon frère t’a raconté une pareille absurdité, elle ne l’est en aucun cas.


Moi (écarquillant les yeux) : qu’est-ce que tu dis Gibs ?


Il reprend une gorgée de sa canette.


Gibs : tu sais, je t’apprécie bien. Parmi toutes les filles que le frangin a bien pu ramener ici, tu es la seule qui nous met bien. Quand tu viens, le frigo est toujours rempli et la maison rayonnante, en plus tu prépares mieux les feuilles de manioc que mes sœurs (je souris.). Je ne veux plus te regarder et laisser mon frère se foutre de toi la go. La fille là n’est pas enceinte (tirant sur son oreille), écoute ce que je vais te dire. Il faut venir ici ohh, il faut même déménager si tu peux. Elle ne sait rien faire de ses dix doigts, elle ne sait que courir les restaurants avec l’argent que tu donnes au frangin.


Moi (ouvrant la bouche, ébahie) : oh !!!


Gibs insistant : c’est comme je te dis, ça fait longtemps que je cherche l’occasion de t’en parler. Donc, voilà tout.


Je soupire juste parce que ma tête commence à chauffer.


Gibs concluant : si je te dis ça, c’est pour que tu te réveilles et que tu veilles sur ton mec, les petites filles de Libreville n’ont pas froid aux yeux. Il faut vite te réveiller ohh !!


Moi : d’accord, j’ai compris Gibs. Merci beaucoup.


Gibs : je t’en prie la frangine, (passant du coq à l’âne) tu viens quand nous faire ton délicieux Nyembwe au poulet ?


Moi souriant : je vais voir si je peux passer ici ce soir. 


Gibs (se léchant les lèvres) : je vais déjà aiguiser mes dents pour ce soir.


Moi mdr : en venant, je vais faire les courses ou tu voudras bien t’en occuper ?


Gibs : il n’y a pas de problème, il suffit de me faire une liste et de laisser les jetons.


Moi : d’accord, on le fait comme ça.


Je lui laisse de l’argent et retourne au boulot l’esprit contrarié par tout ce que mes oreilles viennent d’entendre. Quel intérêt Dylan avait-il à me mentir si ce n’est pour faire une place à cette Cécilemachinchose. Je vais d’abord vérifier l’authenticité des dires de Gibs avant de passer à l’action. 


C’est en pensant à tout ça que je retourne au boulot et me rue toute la soirée sur le travail pour oublier un tantinet les péripéties de ma vie en ce moment.


*

*


Axel BENAN…


Dringgg !!! Dring !!!


C’est mon téléphone qui sonne.


J’enfouis ma tête en dessous des taies d’oreiller alors que ça continue de sonner. 


Dringg !! Dring !!


Dorcas (ton furieux) : mais décroche bon sang !!


Je soupire et laisse sonner jusqu’à ce que l’appel ne se coupe. Je commence à peine à sombrer dans le sommeil qu’il sonne à nouveau. Cette fois-ci, elle me le tend pas sans avoir poussé un long juron. Celle-là s’est encore amenée dans ma vie, c’est pour ronchonner à longueur de journée, pourtant elle est revenue d’elle-même pfff. Je n’ai jamais vu une fille aussi grincheuse qu’elle, la seule raison pour laquelle je la tolère, c’est qu’elle me fait grincer le lit bien des fois.


Je finis par décrocher.


Moi (voix rauque) : oui !!


Rachelle (dans ses états) : bon sang Axel qu’est-ce que tu fous à ne pas répondre à mes appels depuis hier.


Moi (encore dans les brouillards du sommeil) : pourquoi tu insistes autant ? Qu’est-ce qui se passe ?


Rachelle (voix furieuse) : ne me dis pas que tu dors encore tchiipp, j’ai attendu le transfert hier toute la journée.


Moi : j’ai eu un empêchement, tu es si pressée de te débarrasser de mon môme ?


Rachelle soupirant : ce n’est pas ça, ma tantine me soupçonne déjà. Je ne veux pas de problème avec son mari.


Moi : j’ai compris, je m'en occupe plus tard dans la journée.


Rachelle : ok.


Moi : dis-moi, comment tu vas ?


Rachelle : j’ai connu mieux.


Moi : ça ira, prend soin de toi.


Rachelle : merci, bonne journée !


Moi : bonne journée à toi aussi.


Rachelle : ok !


Elle raccroche et je pose le téléphone. Je me tourne ensuite vers Dorcas qui me regarde d’un air courroucé.


Moi : mais qu’est-ce qu’il y a ?


Dorcas : encore elle ? Tu n’as pas dit ici que vous avez rompu ?


Moi : ce n’est plus le cas, en ce moment elle porte mon enfant.


Dorcas : qu’elle a hâte de sauté, sans regret d’ailleurs.


Moi parlant vite : mêle-toi de tes oignons.


Dorcas : tu sais toi-même que je dis la vérité.


Moi : certes, mais je n’ai pas envie de parler de ça avec toi.


Dorcas (se levant) : prrrr Yèyinon (idiot !)


Moi : répète un peu ce que tu viens de dire.


Dorcas : j’ai dit que tu es…


Elle se tait et recul d’un bon lorsqu’elle me voit foncer sur elle.


Moi (ton menaçant) : tu fais attention à ce qui sort de ta bouche en mon encontre ok ? Je fais de ma vie ce que je veux !! Yèyinon toi-même, c’est après ce Yèyinon que tu cours toutes les fois, c’est lui que tu supplies tout le temps de t’accorder une chance. 


Dorcas marmonnant : je le fais pour la simple raison que je t’aime.


Moi outragé : c’est ton amour là qui te donne des ailes ? En tout cas la prochaine fois que tu ouvres ta bouche pour proférer des injures à mon égard, je n’hésiterai pas à te cogner dessus. (du tic au tac) J’aime toujours Rachelle, ne t’attends pas à ce que ça change. Je ne t’ai jamais aimé, je ne t’aime pas et je ne pense pas que ça sera le cas un jour. 


Elle affaisse ses épaules et reste silencieuse un moment avant de me fixer les yeux rouges. C’est seulement en ce moment que je me suis rendu compte de la teneur de mes mots.


Moi (essayant de rattraper le coup) : je… Je…


Dorcas sanglotant : j’ai compris, tu n’as pas besoin de me faire un dessin. C’est moi qui suis bête de tomber chaque fois dans tes pièges.


Moi soupirant : Dorcas attend, ce n’est pas ce que je voulais dire.


Elle se laisse fondre dans mes bras lorsque je me rapproche d’elle, vidant son corps de ses larmes. Elle me laisse quand même lui faire l’amour toujours en larme jusqu’à ce que les soupirs de tristesse ne se transforment en soupire de gémissement. C’est lorsqu’on finit entrelacés sur le lit, sa tête posée sur ma poitrine que je lui dis :


Moi : je suis désolé.


Dorcas (inspirant profondément) : il ne faut pas, j’attendrai le temps qu’il faut pour conquérir ton cœur.


Lol !!


*

*


Cynthia CLARK…


Nous sommes à cinq jours de notre arrivée à Palma et cet après-midi, c’est programme relaxation. Austine est assise sur un transat lisant un recueil de poèmes pendant que je patauge dans la piscine avec Joe. Notre séjour à Palma connaîtra bientôt son apothéose, nous avons prévu séjourné sur quatre îles durant les quatre semaines que nous avons à faire. Jusque-là, c’est le fun à l’extrême même si je trouve Joe un tantinet tête en l’air. Il a l’air préoccupé, mais il jure mordicus que tout va bien. J’ai préféré ne plus m’en soucier et de profiter de mes vacances. Pour le moment, nos distractions se sont limitées aux activités de plein air, des visites culturelles, quelques concerts et spectacles. Une croisière est prévue pour notre prochaine destination, une excursion d’une journée à la Tenerife et les shoppings à la Grande Canarie (le meilleur pour la fin, rire). Nous comptons aussi visiter des parcs d’attractions-ci et là, Austine parle d’une randonnée et d’une excursion en montgolfière, même si la tribune n’a pas encore voté (rire). Pardon, je ne veux pas suivre les délires d’Aus, quoique si Joe est partant, je serai bien obligée.


Moi (à Austine) : tu es sûr que tu ne veux pas nager ? L’eau est très bonne.


Austine : à condition que je finisse ce livre.


Joe : rhoo Austine, un livre de 300 pages ?


Austine : j’en suis à la centième !


Moi (le ton rieur) : allez vient, arrête tes chichis.


Austine : non


Moi insistant : ne te fais pas désirer en plus, tu n’as pas à lire ces choses.


Austine : je me cultive, il n’y a rien de mal à cela.


Joe (venant à la rescousse) : ce sont des vacances, on s’amuse pendant des vacances.


Austine : mais je m’amuse.


Moi (ton boudeur) : en lisant ?


Austine : je suis bien là, continuez sans moi.


Je soupire simplement, depuis hier qu’elle se laisse aller à la mélancolie. Elle avait l’air plus détendu à notre arrivée, c’est même elle qui nous traînait de force dans des endroits vraiment fun. Avec un peu de champagne elle pouvait swinguer et se déhancher comme une folle.  Je comprends qu’elle n’est pas totalement guérie de ses plaies comme elle veut nous laisser croire, de toute façon, il est trop tôt pour ça. 


Je fais encore quelques plongeons et sort de l’eau, elle me tend une serviette lorsque j’arrive à son niveau. Je me sers d’une barquette de raisins dans notre panier à pique-nique avant de m’asseoir sur la longue chaise à côté d’elle.


 Moi : qu’est-ce qu’il y a ?


Austine (le nez dans son bouquin) : rien, pourquoi tu demandes ?


Je finis de mâcher le raisin que j’ai dans ma bouche avant de parler.


Moi : tu m’as l’air triste, tu penses encore à E…


Austine (m’interrompant) : vaut mieux pas prononcer ce nom devant moi.


Moi soupirant : ok, (changeant de sujet) on fait quoi ce soir ?


Elle hausse les épaules.


Moi (sur un ton de reproche) : Aus ???


Austine soupirant : on verra bien, il parait que c'est Luis Fonsi qui sera là ce soir.


Moi emballée : ah ouais ? Super !!! (enchaînant) Mais tu fais comment pour être au courant de tout sur une terre inconnue ?


Austine (haussant nonchalamment l’épaule) : je m’informe, si tu décollais de temps à temps tes yeux de ceux de Joe, tu saurais ce qui se passe dans l’univers autour de toi.


Je lui donne une tape.


Moi riant : tu as un peu raison.


Austine : pas qu’un peu.


Joe sort à son tour de l’eau et nous informe qu’il doit se rendre à la réception.


Austine : le grand, tu vas déjà beaucoup trop à la réception, qu’est-ce que tu caches ?


Joe (sourire en coin) : mais rien, je veille sur les détails.


Moi appuyant : umh sûr ?


Joe : certain, n’allez pas avoir des idées. Je ne connais personne ici tout de même.


Austine plaisantant : on ne sait jamais, peut-être la brunette qui te fait souvent les yeux.


Joe riant : je ne l’ai même pas remarqué !! Bon, j’y vais.


Il prend son téléphone et s’en va, j’attends qu’il s’éloigne avant de m’ouvrir à Austine par rapport à mes inquiétudes.


Moi : tu ne le trouves pas un peu bizarre ? Il est tout le temps collé à son téléphone !


Austine (refermant son livre) : il a peut-être des affaires en suspens.


Moi : en tout cas !


Austine (me prenant de court) : je me demande bien ce qu’il a pu trouver à cette fille, je reconnais qu’elle est belle et qu’elle a le corps que convoitent tous les hommes. Je peux aussi me reconnaître un tas de défauts, (soupir) balayer dix ans d’un revers de main en si peu de temps. C’est qu’il faisait semblant de m’aimer.


Moi : je pensais qu’on ne devait plus parler de lui ? 


Austine : je veux comprendre, je veux qu’on m’explique.


Moi : il n’y a que lui qui puisse nous dire ce qu’il en est, or, je ne suis pas sure que tu aimerais le revoir.


Austine : si !


Moi : ah oui ?


Austine : bien sûr, pour lui foutre un poing dans la gueule.


Moi : lol. (sérieuse) Je suis d’accord avec toi, mais il est temps que tu passes à autre chose maintenant.


Austine : c’est ce que j’essaie de faire.


Moi (la réconfortant) : tu finiras par y arriver t’inquiètes.


Elle soupire juste.


Joe revient au même moment, arborant une mine grave.


Joe : les filles, il faut qu’on lève le camp d’ici et vite !!





Amour & Raison