Révélation I

Ecrit par EdnaYamba

Lance Durand

Albertine NGOYE apparait sur le seuil de la porte vêtue d’une robe caba, elle me regarde méfiante.

-         Oui, vous êtes qui ? me dit la cinquantenaire se plaçant à côté de celle qui semble être sa sœur

-         Madame NGOYE, inspecteur Lance de la police judiciaire, j’aurais quelques questions à vous poser à propos de votre défunt fils Dimitri.

-         Dimitri ? mais Dimitri est mort non ? s’étonne-t-elle

-         Il se pourrait qu’on ait de nouvelles infos sur son dossier, mentis-je

-         Ok, entrez ! me dit-elle tandis qu’elles me cèdent le passage.

Elles me présentent une vielle chaise qui doit être là depuis une éternité à en juger le bruit du craquement du bois quand je m’assieds.

-         Ne vous inquiétez pas, vous n’allez pas tomber, me dit-elle comme si elle avait perçue mes inquiétudes !

-         D’accord, je suis là pour vous poser quelques questions. Déjà nous resituer dans le contexte, votre fils a été arrêté pour le meurtre de  Marianne MOUSSAVOU,

-         Mon fils n’a pas tué Mlle MOUSSAVOU, conteste-t-elle aussitôt, il l’aimait… il aurait été incapable de le faire mais il fallait un coupable et c est tombé sur lui

-         Mais votre ancien patron a accusé votre fils, lui dis-je,  ce n’est quand même pas sans preuve…

 

Madame Ngoye fixe en ma direction un moment, pourtant j’ai l’impression que ce n’est pas moi qu’elle regarde, je me retourne et je vois au mur, le portrait du jeune garçon que je vais vu dans le dossier, Dimitri Ngoye.

-         C’est lui ! me dit-elle d’une voix chargée d’émotion, Dimitri était un bon enfant un peu particulier oui, il était un peu attardé mais il avait un don pour les fleurs, c’est Mlle MOUSSAVOU qui l’avait fait engager à la société de son frère à l’époque, il l’aimait d’ailleurs comment ne pas l’aimer, elle était douce, fragile et gentille

Comme Marina, me surpris-je à penser

-         Oui mon fils était tombé amoureux d’elle, cependant il n’a jamais été agressif envers elle, il lui offrait tous les vendredis un bouquet de fleurs, Mlle Marina aimait discuter avec lui à ses heures perdues, poursuit-elle

-         Mais pourquoi l a-t-on cité comme principal suspect ?

-         Parce que tout le monde savait qu il était amoureux de Mlle MOUSSAVOU, c’était facile de penser que l’attardé ait tué parce qu’il n’était pas aimé en retour, ce qui est faux parce que Dimitri savait bien que Mlle MOUSSAVOU voyait quelqu’un …

-         Et vous savez de qui il s’agit ?

-         Je ne pourrais pas vous dire exactement mais je sais qu’il y avait ce monsieur qui venait voir assez souvent Mr Moussavou son nom c’était quelque chose comme Raben… rakin… bref ça commençait par un R comme les noms myénés là !

Un R ? Serait-ce l’homme de la lettre ?

-         D’accord, y a –t-il autre chose dont vous vous rappelez ?

Elle fait mine de réfléchir.

-         Je me souviens que Dimitri m’avait dit que Mlle MOUSSAVOU voyait quelqu’un en cachette et que son grand frère n’était pas très content d’ailleurs en y pensant je me souviens d’une dispute alors que je nettoyais les sols de l’entreprise.

Souvenirs

-         Tu ne diriges pas ma vie Bertrand j’ai le droit de voir qui je veux, avait –elle crié

-         Et moi je te dis que tu ne reverras plus cet idiot, il t a déjà abandonné avec un enfant ça ne t’a pas servi de leçon ? tu veux recommencer !, alors qu’il y a quelqu’un de bien pour toi !

-         Je fais ce que je veux de ma vie ! et si vous continuez je dirais vos petits secrets ! foutez-moi la paix !

-         Chut ! lui avait-il murmuré, tu es folle et si quelqu’un t écoutait !

Fin du souvenir

-         C’est tout ce dont je me rappelle.

-         Une dernière question, votre fils Dimitri aurait-il eu des fréquentations peu recommandables ? des ennemis connus ?

-         Non Dimitri était quelqu’un de très gentil !

-         Merci Madame NGOYE, si jamais quelque chose vous revient n’hésitez pas à m’appeler voilà ma carte !

-         D’accord inspecteur….

Le mystérieux homme, l’ami du frère et le copain caché, ça fait beaucoup d’inconnus, cependant on avance petit à petit, cependant la clé reste Bertrand MOUSSAVOU, comment l’aborder ?

Je retourne au boulot, il ne faut pas qu’on sache que je suis sur une affaire parallèle !

 

Alice MOUSSAVOU

 

Rester là comme ça à la maison à ne rien faire, c’est impossible, je m’ennuie, je m’ennuie, Anthony a commencé son boulot donc je ne peux même pas le voir aussi, je croyais que son retour arrangerait les choses mais non il est toujours aussi occupé, et si peu disposé à parler et je dois avouer que Stéphane me manque…..Marina, elle sort tout le temps pour aller où je ne sais pas et moi je suis là à ruminer à la maison, il me reste encore deux mois de vacances et je ne compte pas rester à la maison à ne rien faire ! Je vais dire à Papa de me trouver un stage dans son entreprise ou dans celle de son frère mais quelque part, même si je me demande si oncle Bertrand me prendrait ?

Je ne comprends pas comment il peut être le frère de papa mais comment ils sont si différents, il est froid, distant, personne ne le fréquente, même ses enfants, c’est à peine si on se connait….

Je vais trouver papa au bureau, il n’a pas travaillé aujourd’hui quand j’arrive, et trouve la porte entre ouverte, il est avec maman et ils chuchotent… je m’avance tout doucement…..

-         Pierre, je suis inquiète quand même !

-         Non il ne faut pas que tu t’inquiètes et surtout que tu alarmes les filles ! je ne veux pas.

-         le cancer, Pierre, je ne vais pas tenir toute seule, pleure maman, j’espère que les médecins sont surs !

Le cancer !?Qu’est-ce qui se passe ?

Je veux entrer les confronter mais je sais aussi qu’ils ne me diront rien ! Je fais demi-tour, un peu déroutée, qui a le cancer ?le cancer de quoi ?à quel stade ?

Je déteste quand ils me cachent des choses parce que là après je n’ai pas le cœur tranquille ! Des larmes coulent de mes yeux, j’espère que ça va pouvoir être guéri ! J’essaie de joindre marina, je n’y arrive pas, Anthony c’est la même chose !

« Je suis au boulot ! Je t’appelle le soir »

 

Stéphane MASSALA

Je descends de garde, je vais m’allonger un peu épuisé par la garde stressante de cette nuit, il faut que je reprenne des forces surtout que je ne sais pas comment j’ai laissé madame APANGA me convaincre d’accompagner sa petite fille au bal donné par son école, je dois avouer que c’est assez flatteur qu’elle m’ait choisi.

Alors que je suis couché essayant de fermer les yeux, mon téléphone vibre, je suis tenté de ne pas regarder, j’ai quand même droit à un tout petit repos non !? Mais le bons sens prend le dessus.

« Stéphane stp, besoin de te parler »

C’est Alice !

Depuis la discussion après MBOLO on ne s’est plus écrit !

Je ne sais pas mais je sens de la détresse au travers de ses écrits. Je lance aussitôt l’appel, et quand elle décroche, mon cœur qui avait tenté d’oublier toute cette histoire se remet à battre follement,

-         allo bonjour Stéphane !

-         bonjour Alice, lui dis-je sans laisser transparaitre la moindre émotion !

-         merci d’avoir appelé, me dit-elle, je suis consciente que j’ai mal agi envers toi et je suis désolée vraiment…

-         Alice, cette histoire est derrière nous maintenant...

-         Stéphane, j’ai besoin d’un ami à qui parler, et il n y a que toi…

Un ami ?

C’est avec pincement au cœur que j’intègre l’information !

-         Qu’est-ce qu’il y a ? demandé-je

-         Je viens d’écouter une discussion l’un de mes parents, je ne sais pas lequel a un cancer, pleure-t-elle !

 

Je l’écoute parler et quand elle pleure je n’ai qu’une envie être près d’elle, la serrer dans mes bras, un ami peut le faire non !? Les souvenirs rejaillissent et j’imagine son beau visage baigné de larmes. Ce n’est jamais facile de savoir qu’un parent a un cancer, même pour nous les médecins l’annoncer aux patients ou aux parents des patients  c’est la partie que nous détestons le plus ! Le cancer s’il est diagnostiqué tôt peut être traité, même s il est difficile de la rassurer ne sachant pas de quel cancer il est question !

-         Essaie d’en savoir plus, rapproche-toi d eux et parle ! lui recommandé-je

-         Je ne sais pas trop comment le faire, vu que je l’ai entendu dire qu’il ne voulait pas qu’on soit alarmé, je me dis qu’il ne faut peut-être pas les brusquer !

-         Donc patiente peut être que pour le moment ils ne veulent pas vous inquiéter en attendant de refaire d’autres examens, essayé-je de la rassurer !

-         Merci Stéphane, d’avoir pris le temps de m’écouter !

-         C’est rien, c’est normal !maintenant essuie tes larmes de ton beau visage ! respire un coup ! et si tu as envie de parler je suis là….

Ensuite s’ensuit un silence !

Personne ne sait plus quoi dire, il vaut mieux couper la conversation là ! et surtout j’ai un rendez-vous à honorer.

-         Je vais devoir te laisser, lui dis-je, porte toi bien Alice !

-         Toi aussi Stéphane !

Nous raccrochons mais pourtant je sens ce sentiment d’insatisfaction de chaque côté mais elle a pris une décision et je vais m’y tenir, un ami c’est ce que je serais pour elle, alors pourquoi n’irais-je pas à la conquête de Mélanie  elle est très jolie, elle est cultivée, posée et calme, ce que tout homme rêverait !

 

Lance Durand

L’écran de mon téléphone affiche le numéro de ma sœur Andréa.

Je décroche.

-         Allo, lance, me dit-elle

-         Bonjour Andréa, comment vas-tu ?

-         Ça va, je t’appelle pour te dire que nous prenons l’avion, viens nous chercher à l’aéroport à 23 heures, heure du Gabon !

-         Quoi ???? comment ça vous prenez l’avion, d’ailleurs vous c’est qui ?

-         Greta, Mélissa, moi et les enfants !

 

La Galère ! Si ce ne sont pas des problèmes ça !

                         
Amour, Secrets et Ré...