Sans Issues
Ecrit par deebaji
ÉPISODE 04 : Sans issue.
Ah ma mère, elle qui avait luttée toute sa vie et qui avait toujours fait de son mieux pour subvenir aux besoins de ses enfants, la voilà qui était maintenant très malade, elle ne pouvait plus travailler, ça la tuerait sur le champ, elle était malheureuse parce qu’il restait tant à faire. Je devais faire quelque chose pour sortir ma mère de cet état, il fallait payer ses soins et la faire guérir. Mais l’ordonnance médicale coutait beaucoup trop cher. Nous n’avions pas suffisamment d’argent pour lui permettre d’avoir les soins dont elle avait besoin pour guérir de sa maladie, même en se réunissant à nous six, et en travaillant sept jour sur sept, nous étions bien loin du compte que demandait cette opération. Mon père quant à lui avait tellement sombré dans la dépression que lui aussi était tombé malade. Il fallait trouver une solution et leur prodiguer des soins rapidement. Avec mon frère ainé, nous avons redoublé d’ardeurs et nous nous sommes mis à faire tout et n’importe quoi comme travail, l’essentiel était que nos parents aient la vie sauve. Nos quatre petits frères eux aussi s’étaient mis à se tuer à la tâche. Il fallait sauver nos parents des griffes de la mort et il fallait le faire très vite. La somme à réunir pour les soins de mon père et de ma mère s’élevait à deux cent soixante et quinze mille dollars. C’était à peine si mes frères et moi avions pu réunir quinze mille dollars et ce n’était même pas le quart du quart de la somme à payer, il faudrait au moins un an et cinq mois pour atteindre les deux cent soixante et quinze mille dollars de frais de consultation, d’ordonnance et de soins. Mes parents étaient gravement malades et ils ne pouvaient attendre plus d’un mois pour recevoir les soins, ils mourraient au bout de trois jours. Que faire ? Nous étions trop pauvres et nous n’avions aucun secours pour nous sortir de là, nous crevions de faim et nous n’avions même pas de quoi payer notre loyer, il fallait faire quelque chose et ce, quel que soit les moyens par lesquels nous ou du moins, j’y arriverai. Je réfléchissais sept jours sur sept à comment me faire de l’argent pour venir en aide à mes parents, j’y réfléchissais tout le temps, en dormant, en me réveillant, sous la douche, au travail, je n’avais que cette idée en tête me faire de l’argent, m’en faire suffisamment pour mener la vie dont j’avais toujours rêvé. Et puis un jour, alors que j’étais en pleine flânerie dans la rue, je me suis aperçu de la facilité que j’avais à faire le pickpocket, j’arrivais à débarrasser les gens de leurs portes monnaies, sans qu’eux même ne s’en aperçoive, j’avais un don fastidieux pour le vol et après de nombreux essais pour voir si c’était l’univers qui me jouait un tour avec la chance du débutant, je me suis rendu compte que non. J’avais vraiment ce talent pour voler tout et n’importe quoi à n’importe qui et c’est là que me vint l’idée, une idée à la fois simple et si risquée, si banale et dangereuse en même temps. Je ne voyais plus qu’une seule issue, le monde de la criminalité, voler, voler, ne faire que ça, c’était ma seule issue pour sauver mes parents, je devais le faire tant pis si je finissais mes jours en prison, c’était pour que mes parents vivent, c’était pour que mes frères puissent être heureux et épanouis, c’était pour qu’ils puissent manger à leur faim sans se questionner sur le nombre de repas qu’ils auraient par jour. C’était pour qu’enfin, ils n’aient plus à craindre ou atteindre les fins du mois. Je leur devais ça, je me devais de sortir ma famille de la galère et cela il fallait que je le fasse sans le moindre scrupule, puis que la vie avait décidé de me tourner le dos, j’allais la forcer à me regarder droit dans les yeux. Je ne voyais plus qu’une seule option pour y arriver, commettre un braquage et utiliser tout l’argent que j’avais réussis à avoir pour sauver mes parents et accorder à mes frères une meilleure vie à présent, ils étaient tout ce que j’avais, il était donc important que je m’assure qu’ils vivent et qu’ils aient la vie agréable. Il me fallait un plan pour commencer et une stratégie pour ne pas me faire prendre, parce que sinon ça n’aurait servi à rien et je n’aurais malheureusement pas atteint mon but de sauver mes parents, il me fallait de la prudence et de la précision, il fallait un plan infaillible et calculé afin que le braquage se déroule à merveille et que j’ai l’argent que je voulais. Mais avez-vous déjà vu un braqueur sans une bande ? Non, il me fallait une bande, des personnes de confiance qui pourraient mourir sans donner la moindre information. Et au lieu de faire comme au standard, j’allais changer de tactique cette fois. Au lieu d’opter pour une équipe d’homme comme cela se faisait, moi je n’allais pas aller dans ce sens. C’était des femmes que je voulais pour former ma bande. Pourquoi des femmes vous demanderiez vous ? Tout simplement parce que les femmes jouissaient de bien plus d’atouts que les hommes et ce dans tous les domaines. Il me fallait quatre femmes pour réaliser mon plan, une qui se chargerait de charmer les gens qui travaillaient à la banque pour obtenir des informations afin de ne pas se faire prendre, une autre pour me couvrir et jouer la victime qui orienterait la police vers la mauvaise piste, une qui serait sans cesse avec moi, celle avec qui je réaliserais le braquage, et enfin une qui s’y connaissait en voiture, capable de faire chauffer la gomme jusqu’à des centaines de kilomètres devant des tas de balles et des voitures police au cas où ça tournerait mal. Mon plan était parfait et pouvait être mis en marche. Mais, quelle femme accepterait de risquer toute sa vie pour un homme qui n’avait lui-même pas l’air de bien savoir ce qu’il faisait ? je n’en voyais aucune qui soit aussi tarée pour accepter de me suivre si je le crachais comme ça non, il fallait ruser et être très prudent, il fallait réussir à amadouer quatre femmes en même temps et les fidéliser afin que tout se déroule bien. Je n’allais pas en séquestrer non, j’allais user de mes charmes à moi-même et de toute autre sorte d’arguments pour arriver à les convaincre de me suivre et de me faire confiance. Mais le temps me manquait et il fallait faire vite, pour commencer, je me suis lié d’amitié avec une serveuse de bar, Ariane. Ariane, elle pouvait entendre tout et n’importe quoi, je l’ai rencontré un jour au bar pendant son service et je lui faisais les yeux doux, elle n’avait pas l’air intéressée et m’ignorait constamment, quelle situation gênante ! A vrai dire, je n’avais jamais dragué de femme donc je ne savais pas vraiment comment m’y prendre, j’avais l’air d’un con assis à la regarder mais j’étais déterminé à faire d’elle ma complice. Diabolique pas vrai ? Je sentais en elle que son travail ne lui plaisait pas et qu’elle aussi rêvait de s’évader dans une vie folle avec une immense quantité d’argent. Alors j’ai cessé de faire l’enfant de cœur et j’ai attendu qu’elle finisse son finisse son service pour lui dire franchement ce que j’attendais d’elle. Ce n’était pas le plan mais bon, il fallait se jeter à l’eau sans hésiter sinon je la perdais et je ne voulais pas échouer, je détestais échouer. J’ai attendu des heures assis sur mon tabouret de bar qu’elle finisse son service, et l’heure fatidique vint enfin, il était maintenant trois heures du matin et elle avait enfin fini son service, c’était l’occasion rêvée de l’aborder et de lui parler franchement de mon plan, je l’ai suivi lorsqu’elle sortait du bar et au moment même où je voulais l’aborder pour mettre mon stratagème en marche, elle sortit de son sac à main une arme, un calibre 7.65, ça ne rigolait pas. Elle était prête à m’ôter la vie si je continuais de la suivre et de faire le mec louche, j’étais bouche bée face à sa réaction, mais il était hors de question de me laisser intimider par une arme et de prendre lâchement la fuite comme un petit délinquant sexuel ou un vulgaire voyou, je me suis à lui parler de moi, je me suis présenté et je lui ai expliqué ma situation, je savais qu’elle n’en aurait clairement et probablement rien à faire mais bon, il fallait tenter ma chance et attendre une réponse, je risquais certes de me prendre une balle si ce que je disais ne plaisait pas à ses oreilles mais qu’il en soit ainsi, tant pis si ma vie devait s’arrêter là j’étais prêt à prendre ce risque pour mes parents. Ariane se mit à rigoler et baissa son arme, ce qui l’amusait tant était qu’un plaisantin de mon espèce se pointe devant elle et lui propose un plan complètement tiré par les cheveux avec une lueur dans les yeux qui montrait sa détermination. Par chance pour moi, je l’amusais et elle me trouvait coquin alors elle proposa qu’on s’assaille et qu’on discute plus profondément de ce que je lui racontais. C’était gagné à demi-mot, elle pouvait refuser à tout moment et s’en aller en me faisant comprendre que mon plan ne lui plaisait pas, il fallait donc être plus que convaincant et surtout, il fallait qu’elle y trouve son intérêt sinon ça ne servait à rien qu’elle accepte de me suivre aveuglement. C’était si compliqué de parler après qu’elle ait pointé son arme vers moi qu’il fallut que je retire mon haut afin de reprendre un peu d’air. Puis, je me suis posé et au lieu de lui exposer brutalement mon plan, j’ai d’abord cherché à savoir ce qui l’intéressait dans la vie et quelles étaient ses aspirations, elle aimait beaucoup parler d’elle, alors elle se laissa prendre au jeu et j’avais maintenant toutes les informations qu’il me fallait sur elle pour tâter le terrain sans me faire exploser les jambes par des mines (façon de dire que j’avais maintenant le champ libre pour lui dire tout ce que j’avais prévu de faire. Elle m’écouta attentivement et étrangement, nos points de vues et nos idées concordaient, j’avais enfin ma première partenaire mais aussi ma première petite amie, c’était elle qui allait être ma confidente, celle avec qui je commettrais mes délits mais, au lieu de commencer brusquement par faire des braquages nous avions prévus déjà de commencer petit à petit pour nous préparer, nous allions jouer les pickpocket un peu partout dans la ville et nous faire suffisamment d’argent pour le partager en part égale et faire ce que nous voulions ensuite de cet argent. Notre lieu de transaction était d’abord le bar, il y avait une tonne de pigeons qui venaient tous les soirs se saouler et raconter leur triste vie à qui voulait bien l’entendre. Notre plan était simple, Ariane appâterait les gens vers elle en se servait de ses charmes ou en les écoutant raconter leur vie et leur problème pendant que moi, je me chargerais de les déposséder non, de les soulager de leurs précieux gros portes monnaies qu’ils avaient si précieusement décidés d’ignorer et ainsi nous ne nous ferions jamais prendre la main dans le sac. Que voulez-vous ? Le malheur des uns fait le bonheur des autres et leurs malheurs ou plutôt leur imprudence allait sauver la vie de mes parents à moi. Il ne fallait pas être distrait, nous étions prudents et méticuleux pour éviter la moindre incartade, il fallait prendre même des coups de poings parfois pour montrer la véracité de notre petit complot, je faisais le violeur, elle criait à l’aide et les pauvres pigeons accouraient pour me tabasser et prendre sa défense. C’était assez risqué mais bon ça rapportait gros…