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Ecrit par Saria
***Kigali-Rwanda***
***Yaa***
Mon mandat s’est très bien passé. J’avoue que l’idée de participer au Prix du Meilleur entrepreneur ghanéen était la meilleure chose qui pouvait m’arriver. J’étais rechargée à bloc, je touchais du doigt les réalités du monde du business dans mon pays, la jeunesse motivée du Ghana. Mais plus intéressant mon carnet d’adresses s’est énormément élargi : j’ai rencontré des hommes d’affaires, des gens du show business, des présidents de la République !
Là j’étais à Kigali depuis trois jours dans le cadre de Gye Nyame on avait des partenariats à établir, des accords à signer. J’en avais pour dix jours encore, Amal de son côté était actuellement au pays du soleil levant : le Japon. Son département était une entreprise dans l’entreprise, depuis quelques temps nous voyageons tous les deux énormément chacun de notre côté pour les raisons du boulot. Moi je vais lever le pied d’ici là, histoire de souffler un peu et me consacrer à ce qui me préoccupe : un bébé.
Mon horloge biologique tourne et je sens ce manque, les jeunes femmes de mon entourage ont toutes un bébé, Pearl’A vient d’accoucher d’un petit Yanus* mon filleul. Je ne suis pas jalouse non, mais j’ai de plus en plus de mal à être heureuse pour les autres. Pourquoi cela à l’air si facile pour les autres ?
Je ne peux même pas compter le nombre de fois où je me suis faire les examens d’hystérosalpingographie, le nom est barbare hein ? Eh bien c’est comme ça aussi c’est horrible comme examen. Moi en plus j’ai des effets secondaires, je vomis énormément. Amal aussi a fait des examens, on a essayé aussi la fécondation in vitro…Bref c’est compliqué. Mon couple a traversé de grosses crises mais Dieu merci on s’est accroché. Je crois qu’on a mis tout derrière nous.
La vie est étrange vous savez ! J’ai tout : un homme aimant, une famille merveilleuse, de l’argent, beaucoup d’argent…sauf ce que je souhaite du fond du cœur ! Je fais la une des journées people, business, je suis sûre qu’il y a des femmes qui envient ma vie et pourtant !
J’arrive dans les locaux du groupe, je salue rapidement les collègues et file dans mon bureau. J’ai travaillé toute la journée sans voir le temps passer. A un moment je fais une pause pour parler à Nana. Même s’il avait fini par prendre sa retraite, il gardait un œil sur les activités et évolution de la boîte.
***Quelques heures plus tard***
Après ma journée je rentre très fatiguée. J’avais une
chambre au Step Town qui faisait plus maison familiale qu’hôtel, j’en avais
marre des hôtels. Ce qui est bien ici on a une vue imprenable sur Kigali. Ce
qui est indispensable quand on a les journées que j’ai et quand on est loin des
siens.
Mon téléphone sonne et c’est Amal, on échangeait des
messages whatsapp à longueur de journée mais entendre sa voix c’est un autre
level. Je me cale confortablement contre
les oreilles et décroche.
Moi : Allô ?
Amal : Comment vas-tu chéri ?
Moi : Bien maintenant que je t’entends !
Amal : Flatteuse va !
Moi : Rire…sérieux ! Tu sais je…
Je lui raconte ma journée, les dossiers qui s’enchaînent,
les propositions des différentes sections, une ou deux réunions improvisées.
Bref tout dans les moindres détails.
Amal : Ah moi je viens de commencer ma journée. Je la souhaite moins intense que la tienne mais bon je sais que c’est un vœu pieu.
Moi : hum chéri tu me manques tu sais ?
Amal (voix rauque) : Toi aussi mon cœur…Dès que je rentre on va se faire un weekend à Takoradi*
Moi : Yes ! Bah en principe je rentre avant toi, je pourrais arranger ça avant ton retour non ?!
Amal : Ok on fait ça alors. Bébé ?
Moi : Hmm ?
Amal : Bénies moi s’il te plaît !
Moi : Que Dieu te bénisse et guide tes pas, qu’il t’accompagne dans tout ce que tu accompliras aujourd’hui. Amen !
Amal : Amen ! Je t’aime
Moi : Je t’aime aussi.
C’était devenu notre rituel. Sa mère nous a recommandé que nous priions l’un pour l’autre. Je vous assure c’est magique, à chaque que je le fais nous en sortons tous les deux émus comme si les distances se réduisaient.
***Le lendemain matin***
Je regarde ma montre purée 5 h et demi ici. C’est mon téléphone qui sonne avec insistance.
Moi : Allô PearlA ! Mais toi tu es comment et puis tu me réveilles à pareille heure ?!
PearlA : Oh vas là-bas ton fils me réveille et toi tu veux dormir…Non hein, on est ensemble dans la galère.
Je soupire et m’assoit, hum cette fille c’est une fêlée. L’histoire c’est quoi : elle est tombée enceinte, ma copine n’était pas du tout préparer. Elle n’en voulait pas, en plus elle avait de gros soucis avec son chéri. Je l’ai presque obligé à garder et j’ai eu la mauvaise idée de lui dire que je serai là, qu’elle n’hésite pas à me solliciter si elle a besoin. Du coup, il lui arrive de me réveiller en pleine nuit comme maintenant. De toute façon à chaque fois que je suis en déplacement, elle sait toujours où me joindre.
Moi : Babe tu n’as pas pitié ? J’ai eu une grosse journée hier et toi tu gâtes mon sommeil !
PearlA (pleurant) : Je t’ai dit que je n’y arriverais pas seule, tu ne m’as pas écouté…Voilà il n’arrête pas de pleurer…Et je ne sais plus quoi faire…Je vais craquer Yaa ! Je vais craquer !
Moi (réveillée) : Calme toi chérie, vérifie sa couche ou alors il a peut-être faim ? Tu as pris sa température ? Si tu paniques ça ne va rien résoudre ok ? Respire fort et vas-y !
PearlA : Tout est nickel, j’ai déjà fait tout ça !
Moi : C’est peut-être les coliques à son âge c’est normal…Bon essaye de le découvrir et de lui masser le ventre tout doucement, dans le sens des aiguilles d’une montre Ok ?
Quelques minutes plus tard, le bébé commençait à se calmer. Je réalise tout ce temps que j’avais retenu ma respiration. Je parle un peu à mon amie afin de la rassurer. De nous deux, PearlA a toujours été la plus solide, je la découvrais d’une extrême fragilité dans la maternité. Je sais que ces derniers mois ont été pénibles pour elle, que les relations avec ses parents se sont dégradées sans compter que son chéri s’est barré dès qu’il a entendu le mot « grossesse ». J’ai promis d’être là je serai au rendez-vous pour jouer mon rôle de maman par procuration.
***Yaa***
Vous vous doutez bien qu’après le coup de fil de mon amie, je n’ai pas pu me rendormir. Je me suis mise à prépare ma journée en descendant à la piscine du Step Town. Quelques brasses me détendent et c’est légère que je commence ma journée. J’ai un message whatsapp de mon chéri qui me dit qu’il sera hors réseau. Hum…On ne pourra pas échanger ! Mince ! Bon il m’écrira dès qu’il sera à nouveau joignable.
Ma matinée est passée assez vite, j’avais une réunion hors
des locaux de la société. J’ai rencontré un groupe d’investisseurs
américano-rwandais. Tous des hommes et oui ! Pas une seule femme, nous
continuons de nous faire bouffer dans le milieu. Mais bon qui sait avec les
générations à venir. Je regarde ma montre 13 heures.
Je réintègre mon bureau, à peine assise que je reçois deux messages whatsapp, ils sont deux mon chéri apparemment il s’est reconnecté. Je m’empresse de les ouvrir… Ce sont des images…Ou plutôt des captures d’écrans. Une fois que je lis le contenu, mon cœur se brise en mille morceaux et tombe dans mon ventre.
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*Tu te reconnaîtras ;)
*Takoradi voir la sto Ma boss est une bombe