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Ecrit par RIIMDAMOUR

Milouda

Je me levai furieuse, en tchipant dès les deux sorcières partirent.

Amine me regarda curieux, ne comprenant pas ma réaction.
Mome dou nandité ndeké.

- Wow ! Que passa ? Dit-il en m'attrapant par le bras alors que j'allais sortir.


- Bayima dh. (Laisses moi). Répondis-je en tirant sur mon bras.


- Attends! Milou, qu'est ce que j'ai ENCORE fait ?


Il avait l’air vraiment perdu, mais moi, j'avais mes raisons.


- Mouhamed Al Amine Aïdir, Bayima laala wax! Répondis-je en haussant la voix.


- Milouda! Je ne te laisserai pas sortir de cette pièce si tu ne me dis pas ce que tu as. Insista t-il en s'énervant lui aussi.


J'essayais de me débattre mais rien n'y fit, je ne bougeais même pas, puisqu'il était plus grand et plus fort que moi.
Moma long, moma large.


- Amiiiine! Criais-je en gigotant.


J'avais dû alerter Fatou par mes cris, car elle passa discrètement sa tête par la porte pour demander:


- euh... Milouda, ça va?

Amine lui fit signe que oui et elle se retira tout aussi discrètement.

Moi, je gigotais toujours, comme un petit vers de terre pris entre les griffes d'un faucon, c'est à dire, pris au piège.


- Amine, tu vas me lâcher tout de suite sinon je v....

Sans un mot, il me souleva comme un vulgaire un sac de linge sale et me fis passer sur son épaule.
J'étais tellement choquée que je me tu sur le moment.

Il sortit du salon et passa devant les yeux éberlués de Fatou.
Moi, j'avais repris mes esprits entre temps et lui martelai le dos pour qu'il me fasse descendre, alors qu'il montait les escaliers.
Mais il ne fit même pas attention à mes faibles petits coups de poing.

Il entre dans notre chambre avant de me balancer sur le lit.

Je me relevai d'un bond pour courir vers la porte mais il avait déjà anticipé mon geste et tenait ferment la clé dans sa paume.


- Tu vas où comme ça ? Me dit-il une lueur de défi dans le regard


- Ouvres cette foutue porte TOUT De SUITE!

Hurlai-je.

- Milouda, parles moi sur un autre ton. Je ne suis pas ta pote. S'énerva t-il.


- Laisses moi passer.


- Mais qu'as tu à la fin? Tu vas me rendre complètement chèvre si tu continue comme ça. Qu'est-ce que j'ai fait? Cria t-il à son tour.


- Oh! Arrêtes ça tout de suite Amine ! Répondis-je en le pointant du doigt. J'avais les nerfs a fleur de peau en ce moment là. Tu sais très bien ce que tu as fait. Arrêtes de me prendre pour une conne OK!

Je venais de lui donner un coup dans l'abdomen et ça m'avait mise plus en colère puisqu'il ne semblait même pas avoir ressenti mon coup alors que moi mon poignet me faisait très mal.


- Arrêtes Milou tu te fais du mal. Me prévint-il


- Du mal? Mais c'est toi qui me fait du mal. Et tu le sais très bien. Tu es quoi? Une sorte de sadique qui ressens du plaisir à voir les autres souffrir? J'en ai marre moi, marre! Ras la casquette! Et puis c'est toujours sur moi que tu rejettes la faute tout le temps alors que c'est toi qui fait tout mal. Tu te permets en plus de flirter avec ton ex sous mes yeux et avec la complicité de ta mère...


J'étais essoufflée au bout de ma longue tirade et je tremblais aussi, heureusement qu'il m'interrompis.

- Hein? Flirter avec qui? Tu parles de quoi?


Franchement, mon sang bouillonnais dans mes veines. Il avait l'air totalement dépassé par les événements, mais moi, j'étais sûre, certaine de ce que j'avais vu.


- Oh arrêtes de faire l'andouille ! Je vous ai vus vous lancer des regards, et puis c'est quoi cette façon qu'elle a de te faire la bise? On dirait qu'elle s'apprête a te bouffer la bouche...


Mes larmes avaient commencé a couler, sans que je n'y puisses pas grand chose.


- Et ta mère avec ces questions, j'ai l'impression qu'elle est ravie que j'aie perdu le bébé. Continuais-je en effaçant furieusement une larme de mes joues. Elle m'a reproché de ne pas avoir pris du repos. Comme si c'était de ma faute. Elle est...vous êtes tous...

Je n'avais pas envie de m'effondrer devant lui. Mais mes larmes coulaient comme un petit ruisseau et je tremblais comme une feuille. Je n'arrivais même plus a parler.

Je m'assis lourdement au bord du lit, le coeur lourd.

- Hey, hey, doucement princesse. Moi je sais, je le sais que tu ne l'a pas fait exprès. Et c'est des choses qui arrivent dans la vie. Dit Amine qui venait de s'agenouiller à mes pieds, prenant mes mains dans les siennes, doucement.


- Vraiment ? Fis-je en me redressant. Tu le penses vraiment?

Il se releva, sur les genoux, jusqu'à être à ma hauteur.
Je lisais dans son regard, toute sa sincérité.


- Je le jure. Souffla t-il en embrassant chacune de mes mains.

Doucement...

Ma colère était nettement retombée, maintenant que je l'avais exorcisée.

Je posais ma main sur la sienne, posée sur ma joue. Avant de lui demander , dans un souffle.


- Alors, que me reprochais tu? Amine?

Il baissa les yeux.

- S'il te plaît. Dis-moi ce que j'ai fait de mal, pour que tu m'aies laissée seule, alors que j'avais tellement, tellement besoin de toi.

Il avait toujours la tête baissée, posée sur mes cuisses.


- Je... Commença t-il. Je t'en ai voulu, je me disais que tout cela ne serait pas arrivé si tu avais fait plus attention. Je m'en suis voulu aussi, parce que je suis parti, te laissant toute seule alors que t'étais enceinte. Je... Dès fois j'oublie à quel point tu es jeune et... J'ai eu honte de t'avoir mis dans une situation pareille...

Voilà, il l'avait dit. Enfin.
Depuis un mois, il me présentait ses excuses toutes les heures, mais il ne les avait jamais faites comme ça.
Aussi sincèrement...

Je ne lui en voulus plus car je comprenais sa position, j'ai réagi de la même manière alors...

Il fallait juste que l'on en parle, le dialogue dans un couple...
C'est vital.


- Pardonnes moi, mon amour. Dit-il en croisant mon regard. Je n'ai jamais eu autant de regrets de toute ma vie.


Mon cœur était redevenu tout mou, tout perméable à l'amour que je ressentais pour lui.
Je n'aimais pas le voir comme ça, à mes pieds, dans une position si...basse.

Je me levais et il en fit de même.

Le cocon chaleureux de ses bras et son torse m’accueillit.


- Je n'arrive pas à être en colère après toi. Même si je le voulais. Lui avouais-je.

Il me serra encore plus fort dans ses bras.

- Je t'aime. Fit-il au creux de mon oreille.


- C'est vrai?


- N'en doute jamais. Même si, et je le sais, mon attitude porte à équivoque pour toi. Je t'aime, plus que tout ce que je possède, plus que tous.

Mon cœur venait de fondre. Chauffé par l'amour.

Je sanglotai, c’était toute la frustration de ces derniers mois que j’évacuais.


- Je... J'ai eu tellement peur de te perdre, Amine.

On resta ainsi, serrés l'un contre l'autre, jusqu'à ce que nos pieds se fatiguent.

**************

Filer le parfait amour, voilà ce qu'on faisait.
Filer le parfait amour.
Pourrait-on jamais mesurer l'amour? Le peser ou même l'estimer ?
Même si c'était possible je crois, qu'aucune unité de mesure au monde ne serait suffisante pour mesurer mon amour pour lui.

Il était totalement au petits soins avec moi, ne ratant pas une seule occasion pour me témoigner son inclination pour moi.

Il avait compris, dorénavant que j'avais besoin qu'il me dise, me montre et me prouve son amour pour que j'y crois.

J'avais besoin des "je t'aime" tout autant que les regards enflammés ou les baisers fiévreux, sinon plus.
Il l'avait compris.

J'avais repris le boulot et les affaires allaient plutôt très bien, mon resto était devenu tellement populaire qu'il fallait prendre rendez-vous au moins vingt quatre heures avant de pouvoir y souper.
J'avais pour projet d'ouvrir un autre restaurant en plein centre ville, il n'aurait pas le prestige du premier, conféré par le bord de mer mais, il aurait l'avantage d'être beaucoup plus proche des lieux de travail.

J'étais heureuse, mais il m'arrivait dès fois, de repenser à mon bébé, de taille qu'il aurait eu mon ventre s'il y était toujours, du prénom que j'aurais voulu qu'il porte... Enfin

Les choses s'étaient améliorées.

Je n'avais pas pardonné à Josée et elle le savait très bien, je me sentais juste redevable envers elle pour tout ce qu'elle avait fait pour moi.
Kevin venait me voir moins souvent, et toujours avec Josée, et je trouvais ça bizarre.
J'aurais pu leur demander d'où ils se connaissaient mais, je ne voulais pas le faire, je ne savais pas pourquoi.

J'avais commencé un service traiteur avec livraison à domicile , pour les grandes entreprises et les événements et j'avais laissé le soin à ma belle-sœur Camélia de le gérer. Cette dernière ne voulait plus être femme au foyer et puisqu'elle voulait un travail près de chez elle...
Elle était son propre boss, la seule personne à qui elle devait rendre compte était mon chef comptable.
Ça l'arrangeait très bien, et elle était devenue plus épanouie.

Mon mari venait déjeuner chez nous tous les jours, maintenant.
Ça me faisait tellement plaisir de le voir au milieu de la journée.
Je me débrouillais pour qu'on déjeune ensemble, dans mon bureau, tout seuls à l'abri des regards.

Ce moment était devenu mon préféré, de toute la journée.
C’était notre moment d'échange, puisque lorsqu'on rentrait de boulot la nuit, on était tous les deux exténués.

Il nous arrivait même de faire plus que ça, discuter et manger.
Une fois on a faillis faire crac crac sur la table, et on était décidés à le faire, on était chauds comme des lapins, mais malheureusement, Ma Diouma nous a interrompu.

On avait passé la journée à s'envoyer des messages coquins et la nuit quand le chauffeur m'a déposé à la maison, j'ai sauté sur lui dès qu'il m'a ouvert la porte.
On était chaud chaud hein...

Mon seul soucis était Safiétou.
Cela faisait des mois qu'elle ne s'était pas manifestée.
Banina continuait de creuser, de fouiller dans ses affaires, mais moi, je n'étais plus vraiment emballée à l'idée d'une quelconque vengeance.

Je n'étais pas comme ça, je n'étais pas comme elle.
Tout allait bien dans ma vie, alors pourquoi risquer de la gâcher?

********
Il était 19h30 et ce jour là, le resto était plein à craquer.
Je valsais entre les cuisines et les salles pour m'assurer que tout était en ordre quand mon regard fut attiré par une jeune femme, en rouge.
Elle attirait le regard de tous les hommes de la salle. Grande, le teint café au lait, des yeux de biche.

Taloula... Hurla la voix dans ma tête.

À côté d'elle, il y avait une deuxième femme, habillée en noir cette fois-ci.
Elle était moins jeune mais non moins belle.
Elle me fixait d'un regard rieur de loin, dont je pouvais sentir toute l'hypocrisie.

Safietou...

Mon sang s'échauffa d'un seul coup. L'adrénaline envahit mes veines...

Que faisaient mes ennemis dans mon territoire?

Que font les chimpanzés quand un clan de chimpanzés ennemis pénètrent leur territoire?
Il se défendent.

Mon sang bouillonnais, mes doigts tremblaient malgré moi.

Je agrippais au dossier d'une chaise de toutes mes forces.

Calmes toi Milou....respires.

Je pouvais bien laisser quelqu'un d'autre les servir mais je décidai de m'en charger moi-même.
De toutes les manières, je ne pouvais pas les renvoyer alors...

Pourquoi ne pas aller voire ce qu'elles voulaient.
Parmi tous les restaurants du pays, ces pestes  avaient choisi mien, c'est qu'il y avait une bonne raison.

Je me dandinais tranquillement jusqu'à elles, réfrénant néanmoins ma rage.

- Ma chérie! S'écria Safietou dès que je fus assez près.


Pff.... Sale garce.

- Ma chère Safietou ! M’écriais-je à mon tour, en affichant le sourire le plus faux de toute ma vie.


- Je me passerai bien de ton hypocrisie. Dis-je tout bas une fois à coté d'elle. Qu'est-ce que tu fais ici?

Elle prit un air offusqué presque... Blessé.

J'y aurais cru si je ne la connaissais pas si bien.


- Milouda! Comment peux tu me dire ça ?

Je me donnai pas la peine de répondre.
Toute mon attention  était  portée sur Taloula.

Elle était ou plutôt, semblait calme et sereine. Tout à fait indifférente a la tension entre Safietou et moi.


- Bonsoir Milouda. Salua t-elle.

- Bonsoir.

Je n'avais pas pu dire plus.
Cette femme...

Je ne la sentais pas.


- Alors, peut-on passer notre commande? J'ai une faim de loup! Annonça t-elle de but en blanc.


Une faim de loup... Gnagna gna.

Tchip.

mais que voualit-elle à la fin?


Je leur dit d'attendre qu'un serveur leur apporte le menu et leur tourna le dos.

Je demandai à Diouma de les avoir a l'œil, ce qu'elle fit avec plaisir puisqu'elle n'avait jamais supporté ma tante.

Je me rendis en cuisine, m'interrogeant toujours sur la raison de leur présence.

Trente minutes plus tard, l'une des filles de Xavier vint me trouver pour m'avertir qu'il y avait un soucis en salle.

J'accourus, craignant le pire.
Safietou était entrain de se disputer avec l'un de mes serveurs, attirant toute l'attention sur eux.


- C'est inadmissible ! Hurlait-elle. Je ne paierai pas un seul franc pour ça. C'est écœurant !

J'interrogeai Diouma sur la raison de ce raffut.

- Elle affirme avoir trouvé un cheveux dans son plat. Répondit-elle.


Un cheveux ?
Dans un de MES plats?
Puisque je m'étais occupée de leurs commandes.
Ça, c’était le comble.

Je me dirigeai discrètement vers l'un de mes agents de sécurité pour leur demander discrètement de faire sortir la perturbatrice de la salle.

Cinq bonnes minutes se déroulèrent, cinq minutes pendant les quelles ma belle mère fit un cinéma incroyable.

La plupart de mes clients avaient dorénavant peur de terminer leurs plats, craignait d'y trouver un quelconque poil.

Je passai toute la soirée à les rassurer.

Je me promis de me venger de ma belle-mère.

  ******"********

Je me détendais sous la douche quand je sentis deux grandes mains encercler ma taille.

Je souris.

C’était devenu une habitude pour lui de prendre son bain avec moi et pour dire vrai, je n'étais pas contre, loin de là.

C’était pour moi l'occasion de faire des galipettes.
Je n'en ratais plus une seule, des occasions de faire des galipettes.

Amine ne comprenais pas pourquoi j'avais décuplé mon appétit sexuelle

Je nourrissais secrètement le dessein de tomber de nouveau enceinte...



Pardon mais...je t'a...