Semaine 5

Ecrit par Miss Nana

9 MOIS, 40 SEMAINES ET 1 BEBE

By Nana Técla


Semaine 5

_Cette semaine c’est le développement du cerveau. Une première ébauche du cortex se profile avec le développement des deux hémisphères, de l’écorce cérébrale et de la matière grise. La tête se forme peu à peu. Le sillon des gencives et les yeux sont déjà formés._


-Mon cœur ?


-Humm ?


-Je suis enceinte.


Je souris à ce souvenir. Il était 5 heures du matin et je me retournais encore dans la chaleur d mon lit. Ces derniers temps j’étais constamment fatiguée. Moi qui ne ressentais jamais le besoin de faire la sieste à la mi-journée, maintenant je somnolais carrément au bureau dès qu’il sonnait 11 heures. Mais je devais me lever et apprêter la maison pour la venue de Thierry ce matin. Je me caressai le ventre tout en repensant à notre conversation d’il y a quelques jours. Bizarrement Thierry n’avait pas eu l’air tant surpris par ma petite annonce. Il est juste resté quelques secondes silencieux, puis m’a tout simplement dit :


-Je m’y attendais un peu. Je ne cessais de te dire que tu pourrais être enceinte.


Je me suis tue attendant qu’il me donne son avis sur la question.


-J’y ai réfléchi un peu de mon côté toute cette semaine. J’ai essayé d’envisager cette possibilité sérieusement. Je sais que je ne peux pas te demander d’avorter Yabo. Ce serait absurde de toute façon.


Je poussai un soupir de soulagement. Jusque-là je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Il émit un petit rire et me serra un peu plus contre lui.


-Franchement Yabo, je t’aime tu le sais. Avoir un enfant avec toi ne fera que renforcer ce que je ressens pour toi. 


A ces mots je sentis mon cœur exploser d’un sentiment assez fort. Je me redressai sur un coude et l’embrassai, mettant dans ce baiser tout ce que je voulais lui dire en cet instant. Mon amour, mon adoration et ma confiance. En ce instant je me sentais forte, je nous sentais forts ; rien ne pouvait nous arriver. Nous allions être une famille heureuse. Doucement notre baiser changea, devint quelque chose de plus doux. Je ne pus retenir un gémissement. On aurait dit que c’était le signal qu’il attendait. Il se retourna sur moi pour me caller plus confortablement sur les coussins. Sa bouche quitta la mienne et vint me taquiner l’oreille. Je frémis. Je ne sais si c’est la grossesse mais je ressentais les choses plus intensément, plus intimement. Il inséra sa langue chaude dans le lobe de mon oreille pendant que je me tortillai comme un vers de terre sous l’effet que me faisait cette caresse.


-Je t’aime Yabo, me chuchota-t-il à l’oreille avant d’arrêter cette caresse et de descendre vers mes seins qui ne semblaient attendre que lui tellement ils étaient tendus et lourds.

Il les titilla de la langue juste un instant avant de les aspirer. C’était bon. Trop bon. Nous venions de terminer de faire l’amour et mon corps recommençait déjà à chauffer pour un deuxième tour. Je ne savais pas ce que Thierry avait en tête mais surtout qu’il ne s’arrête pas en si bon chemin. Sa bouche quitta mes seins et descendit sur mon ventre. Là il s’arrêta un instant avant d’y poser les lèvres légèrement un peu comme s’il avait peur. Il leva les yeux et croisa mon regard rivé sur lui.


-Notre enfant, ma chérie dit-il tout en embrassant chaque parcelle de la peau de mon ventre. 


Dans le brouillard du plaisir que je ressentais une pensée me traversa l’esprit.


-On devra l’annoncer à mes parents.


Cela avait mis fin à notre humeur amoureuse. Moi j’étais certaine que tout se passerait bien. Mon père avait toujours été d’une nature conciliante avec moi et ma mère bien qu’un peu moins de nature tendre avec ses filles, avait toujours dit qu’elle voulait des petits enfants. Ils ne pouvaient que se réjouir de cette nouvelle avais-je assuré à Thierry. On avait donc convenu de ce samedi matin où les parents seraient disponibles pour leur annoncer la nouvelle et leur demander d’organiser une petite rencontre avec nos deux familles selon nos coutumes.

Je me décidai enfin à sortir du lit. A 6h30 j’étais déjà douchée et prête, attenant l’arrivée de Thierry pour 7 heures.  Quand j’avais demandé aux parents à les rencontrer ce matin avec mon ami, ils ne m’avaient pas posé de questions. Maman avait juste eu un petit sourie en coin pendant que Papa avait gardé un visage impassible. Thierry arriva peu avant 07 heures dans un complet de lin marron tout simple mais qui allait bien avec son physique et qui lui donnait un air distingué. Je lui souris et le conduisit au salon où était déjà installée ma mère.


-Bonjour Maman.


-Bonjour Thierry, comment vas-tu ?


-Bien Maman, et vous ? la santé ?


-Ça va mon fils. Assieds-toi. Yaya nous a dit que vous vouliez nous voir. Installes-toi je vais appeler mon mari.


Thierry était un peu nerveux, je le rassurai d’une pression sur la main pendant que ma mère sortait du salon en direction de la chambre. Elle revint avec mon père et ils s’installèrent en face de nous. Après les salutations, mon père demanda à Thierry la raison de la réunion de ce matin.


-Papa, ça fait quelques années que je fréquente votre fille. Au début de notre relation elle m’a amené vous voir pour faire les présentations et j’en ai fait autant avec ma famille. Comme vous le savez, quand un homme et une femme se fréquentent c’est pour aboutir à quelque chose, c’est pour fonder une famille. Aujourd’hui nous venons vous annoncer que Yabo et moi allons bientôt former une famille.


Ma mère était tout sourires. Elle s’est tournée vers mon père avant de nous regarder.


-C’est une bonne nouvelle mon beau. J’attendais cela depuis. Je suppose que tu es venue demander la liste de la dot.


Thierry et moi nous sommes regardés. Apparemment ils n’avaient pas compris.


-Euh… Maman, ça aussi ça viendra. Mais ce que Thierry veut dire c’est que j’attends un enfant. Nous sommes venus vous l’annoncer et voir avec vous quand et comment nous pouvons réunir nos deux familles pour faire plus ample connaissance.


Mon père ne disait toujours rien. Ma mère reprit la parole.


-Si je comprends bien tu es enceinte Yabo. D’accord. Maintenant vous ne comptez pas faire la dote ? vous marier? vous devez vous marier le plus vite possible. Ce serait une honte pour la famille si on apprenait que tu es enceinte alors qu’on ne t’a pas dotée.

Thierry et moi nous nous sommes regardés incrédules. C’est encore quoi cette histoire ? avant que je ne puisse prononcer un mot, mon père pris la parole.


-Jeune homme vous avez enceinté ma fille. Ce n’est pas un problème. Vous comptez l’épouser ou pas ?


A ce moment-là je sus qu’une catastrophe approchait.

9 mois 40 semaines e...