Semaine 7

Ecrit par Miss Nana

9 MOIS, 40 SEMAINES ET 1 BEBE

By Nana Técla


Semaine 7

_Durant cette semaine les bras et les jambes s’allongent. A l’intérieur, les muscles et les nerfs prennent forme. La tête s’arrondit progressivement et le cou se redresse. Les ovaires ou les testicules commencent par se former selon le sexe de l’enfant._source:natreet


Je viens de raccompagner Yabo à son bureau après la visite chez le médecin. C’était la première visite et elle avait insisté pour que je l’accompagne. Je souris au volant de ma petite Toyota Yaris. Nous avions pu voir le bébé, il était minuscule et ne ressemblait qu'à un haricot avec des jambes et des bras minuscules. Puis j’avais entendu son cœur battre et là mon propre cœur s’est gonflé de fierté. C’était mon fils ou ma fille ! moi, Thierry, j’allais être PAPA ! 


Le docteur avait dit que tout était normal, et que tout allait bien. On nous avait donné une liste d’analyses à faire et une ordonnance pour la future maman. Yabo m’avait remis la photo de l’échographie pour que je la garde. La fille là avait des manières de blanches. Elle était à part. Yabo n’était pas comme toutes les autres filles qui avaient traversé ma vie. Elle était têtue comme une mule mais aussi généreuse et aimante comme personne.

 Je me rappelle du jour où je l’ai rencontrée. Je venais à peine de rentrer de ma première mission à l’intérieur en tant que Chef chantier sur un projet pour l’entreprise ABTP (Assistance Bâtiments Travaux Publics). Cela faisait deux ans que je travaillais pour cette entreprise à laquelle un de mes oncles m’avait recommandé après l’obtention de mon diplôme d’ingénieur civil à Accra au Ghana. De ma vie au Ghana j’avais gardé des habitudes de fêtard. Là-bas l’ambiance était différente d’ici et puis en tant qu’étudiant étranger nous avions une certaine liberté dont nos parents togolais un peu trop conservateurs nous privaient quand nous étions dans leur girond. Au début de mes études dans ce pays je vivais chez une de mes tantes maternelles. Mais après deux ans j’avais insisté pour avoir mon propre espace. Mon père avait accepté de m’aider à louer un studio vu que les prix du logement au Ghana sont assez exorbitants. J’étai un bon étudiant et comme mes notes ne diminuaient pas, tant que les demandes n’étaient pas trop extravagantes, mes parents y accédaient toujours. Ce fut après mon déménagement je commençai vraiment ma vie de débauché. J’étais beau, ça je le savais. Je n’avais pas besoin de draguer, les filles me tombaient dans les bras. Ma famille sans être très riche était aisée. Ma mère d’origine ghanéenne avait un centre d’esthétique dans le centre-ville de Lomé, mon père était un douanier à la retraite qui actuellement gérait sa quincaillerie dans un des grands marchés de la capitale. Nous étions trois enfants, deux fille et un garçon. J’étais le petit dernier et ma mère m’adorait, elle me faisait tout ce que je voulais. Depuis mon enfance les femmes m’adoraient et j’en profitais souvent pour obtenir des faveurs. Je n’avais pas besoin de beaucoup parler pour les charmer. Mais n’allez pas imaginer que j’étais un salaud sans cœur, je prenais juste ce qui m’était offert sans plus. Pendant longtemps j’avais pensé qu’être en couple signifiait se priver de beaucoup de plaisir, se mettre la corde au cou. Je déguerpissais dès que je remarquais qu’une relation devenait sérieuse. C’était avant Yabo. En fait avec Yabo je me suis juste retrouvé à vivre une relation exclusive sans vraiment savoir ni comment ni pourquoi. Je l’avais rencontrée à mon retour de mission, un soir pluvieux. La nouvelle jolie secrétaire du bureau. Oui ça fait cliché je sais. Dès que je l’ai vue j’ai su que je la mettrais dans lit.


-Bonsoir madame, lui ai-je dit.


-Bonsoir, me répondit-elle avec un sourire très franc. Que puis-je pour vous Monsieur ?


-Thierry, me suis-je présenté.


-Enchantée, Yabo, la secrétaire.


-Ah oui, vous êtes la nouvelle.


-Oui, effectivement. Je suppose que vous voulez voir le DAF.


En fait il n’y avait pas beaucoup de gens dans ce bureau, à part la secrétaire il n’y avait que le comptable et le DAF. Le DG étant souvent en déplacement, il était rare que quelqu’un vienne le voir sans rendez-vous.


-Effectivement, il est là ?


Après ce premier échange, je suis revenu le plus souvent possible sous différents prétextes cette semaine-là. Je lui avais demandé son numéro, elle n’avait pas fait de chichis et me l’avait donné. Après un premier rendez-vous dans un restaurant, j’avais voulu l’embrasser, elle avait ri et m’avait répondu :


-Je n’embrasse pas le premier soir Thierry. Tu vas devoir me remplir à nouveau le ventre avant que je ne sois d’humeur conciliante avait-elle rajouté d’un air malicieux.


J’avais souri, regardé encore une fois ses lèvres pulpeuses et avait dit d’un air sensuel :


-Je me trompe ou c’est une invitation ?


-Peut-être. Avait-elle répondu dans un sourire.


Elle m’avait fait la bise et était sorti en me lançant un furtif « appelle moi ».

Je l’avais rappelée bien sûr. Yabo avait flirté avec moi sans jamais passer aux choses sérieuses pendant trois mois. J’étais reparti en mission, frustré. Je ne savais pas ce qu’elle attendait de moi. Dans nos discussions j’avais senti que c’était une fille à principes, mais elle était tellement libérée avec moi que je ne savais à quoi m’en tenir avec elle. Elle ne m’avait pas parlé de mariage, ne se comportait pas comme ma petite amie, ne me faisait pas de scène quand nous rencontrions d’autres filles au cours de nos sorties, mais elle refusait systématiquement de coucher avec moi. C’était déroutant. Nous allions loin dans séances câlins, je savais qu’elle n’était pas vierge, et elle ne me rabâchait pas non plus des principes religieux du coup je ne comprenais pas son comportement. Bien sûr quand j’ai ajouté Yabo à mon tableau de chasse, la liste comportait d’autres noms en plus. Mais au bout de quelques semaines je n’avais plus le temps de voir d’autres filles. Entre le boulot et les sorties avec Yabo, je n’étais plus vraiment disponible. Au bout de deux mois d’attente avec Yabo, j’avais fini par rappeler une de mes régulières. Ce jour-là après avoir fait l’amour, elle avait voulu qu’on sorte manger. Nous nous étions retrouvés dans un coin pour manger du poisson braisé. J’étais en train de choisir le poisson quand une fille m’avait appelé par mon prénom. C’était Yabo.  Et merde ! En bon tchatcheur je calai un sourire sur mes lèvres et l’accueilli avec une bise. Elle n’était pas ma copine, nous ne nous étions pas fait de promesses, pas de vœux, nous n’avions même pas couché ensemble, je n’avais pas de compte à lui rendre me suis-je dit. L’autre fille s’est approché de moi à ce moment-là et a passé un bras autour de ma taille d’un geste possessif. Yabo a semblé surprise juste un moment avant de reprendre son air souriant. Elle n’avait pas fait de commentaires, rien. Elle semblait presque se moquer de la situation. J’avais fait les présentations et elle s’en était allée comme si de rien n’était. Après cet épisode je l’avais évitée un moment, je ne la comprenais pas. Un mois après, elle m’avait rappelé pour me proposer une sortie. J’avais hésité, mais finalement mon besoin de terminer ce que j’avais commencé a été plus fort. Nous étions allés dans un grill avant de finir dans un club au centre-ville.


-Comment va Alida ? m’a-t-elle lancé d’un air innocent.


-Alida ? avais-je rétorqué.


-Oui Alida, la fille de la rue des poissons.


-Je fouillai un instant dans ma mémoire avant de me rappeler.


-Ah Alida ! elle va bien.


Yabo parti d’un grand éclat de rire.


-Ecoute Thierry, je ne suis pas une petite fille. Les mecs comme toi je connais. D’habitude je ne les fréquente pas parce que je sais que tu ne pourras m’offrir plus que ce que tu as. Et moi franchement je ne fais pas dans les plan culs. J’ai mis longtemps à me décider, mais le souci c’est que tu m’attires vraiment, j’aime passer du temps avec toi et pour le moment je crois que je n’ai pas besoin de plus, alors relax et passons un bon moment. D’accord ?


C’est ainsi que tout a commencé. Et aujourd’hui je me retrouve futur papa. Je soupire à cette idée. Le père de Yabo m’a paru être un homme assez inflexible. Je me rends compte que si je suis resté aussi longtemps avec Yabo, c’est parce qu’elle ne m’avait pas mis de contraintes. Et là je me retrouve avec un bébé en route et une injonction de mon futur beau-père d’épouser sa fille dans les plus brefs délais. C’était beaucoup de contraintes d’un coup.

9 mois 40 semaines e...