Souvenirs
Ecrit par Saria
***Abomey-Calavi***
***Arconville***
***Chez les TONI***
***Guy***
Une fois que je raccroche au nez de ma mère, je m'enfonce dans mon fauteuil. Ma vie avec Kafu défile sous mes yeux.
***Flash-Back 15 ans plus tôt***
C’était notre premier rendez-vous, j’ai dû négocier dur pour l’obtenir. Je l’avais invité dans un restaurant chic qui venait d’ouvrir. Ce jour-là, si elle était impressionnée elle ne le montre pas. On n’a pas beaucoup échangé, j’ai parlé pour deux, je lui ai sorti mon baratin. Comme pour la convaincre qu’elle ne s’est pas trompée en acceptant.
Elle m’a laissé faire mon jeu à la fin elle me dit :
Kafui : Je ne suis pas ce genre de fille
Moi (surpris) : Pardon ?!
Kafui : Je ne suis pas de celle qui aime le bling bling…une pizzeria aurait bien fait l’affaire
Moi : Mais…
Kafui : J’aime les choses simples, ce n’est pas pour te vexer…Mais suis pas à l’aise ici !
Alors je paye et on s’en va et on se trouve une bonne pizzeria. J’étais un peu sonné, c’est la première fois qu’un truc comme ça m’arrivait.
Puis nous avons commencé à nous voir régulièrement. Après notre premier baiser, elle a planté son regard dans le mien avant de me demander, ce que ça signifiait pour moi.
Moi : Heu…on est ensemble
Kafui : Hum
Moi : Quoi ?
Kafui : J’espère que tu es sincère…Je n’aime pas me précipiter, j’accorde ma confiance une seule fois ! Je suis entière Guy !
Moi : Je suis amoureux de toi Kafu ! Donne-moi juste la chance de te le montrer.
Elle hoche la tête et se blottit contre moi. Au fil du temps notre relation s’est consolidée, puis nous avons fait l’amour. Ce jour-là, elle m’a fait le plus beau cadeau : je suis son premier. A 23 ans, elle était encore pucelle. Elle m’a dit sans aucune gêne qu’elle voulait être sûre que le mec en vaut la peine. Elle ne voulait pas le faire pour le fun.
***Fin du Flash-Back***
Que vous me croyez ou non j’aime ma femme ! En fait c’est une belle personne, on ne peut que l’aimer ! En plus d’une dizaine d’années de vie commune jamais elle n’a haussé le ton sur moi. Même quand elle n’est pas d’accord ! Elle a l’habitude de dire en rigolant :
-je te fais crédit chéri même si je ne vois pas où ce que tu veux va nous mener.
Lorsqu’on s’est installé au Bénin, on a vécut en concubinage, puis elle est tombée enceinte des jumelles je n’avais fait que la connaissance des parents.
***Flash-back 11 ans plus tôt***
Je rentre du boulot fatigué. Elle m’attendait, à l’époque elle n’avait pas encore trouvé un emploi stable. C’est seulement lorsqu’on va se coucher qu’elle s’ouvre à moi.
Kafui : chéri…Je voudrais te parler s’il te plaît…Mais si tu es fatigué on peut en parler demain.
Moi : Non…Je t’écoute bébé, il y a un souci ?
Kafui : Oui…Je suis enceinte…J’ai fait le test ce matin !
Moi (heureux) : Wow ! Je suis heureux…Je vais être papa !
Elle me laisse rigoler avant de continuer.
Kafui : Il faut que j’aille à Aneho…Il faut que je parle à mes parents…
Moi : Mais pourquoi ? Et puis je ne suis pas sûr que le trajet te fasse du bien, la voie n’est pas bonne !
Kafui : Il faut que j’y aille pour nous ! Je suis enfant unique…Une fille, mes parents sont des hauts gradés de l’église catholique…Je…Ils ont toujours rêvé que je me marie avant de faire des enfants…Tu as fait la connaissance des parents…Mais ce n’est pas leurs attentes ça…Je sais que tu n’es pas prêt mais je dois les ménager…Je vais leur parler !
Moi : Kafu
Kafui : Je te fais crédit… Je sais que tu vas régulariser les choses quand tu seras prêt...t’inquiète je vais m’arranger avec eux ! Il faut que j’y aille au plus tôt. Je vais gérer !
Je l’ai laissé partir seule au Togo affronter ses parents. Je sais au fond de moi que j’aurais dû l’accompagner mais je ne lui ai pas proposé. Elle me l’a fait remarqué bien plus tard et sans colère !
***Fin du flash-back***
Je me lève pour marcher un peu, en me massant la nuque. Je sais que mon état vous réjouis. J’ai mérité votre mépris mais je saurai me rattraper. Je refuse de perdre Kafu, je ne veux pas divorcer. Il faut que je trouve le moyen de faire traîner les choses. A commencer par la discussion avec les filles.
Vous savez, elle m’a toujours impressionné par son humilité et sa douceur. Mon épouse ne fait jamais de revendication, non. Au contraire !
A la naissance de Trisha et Talya, je lui ai offert une petite Rav4. Elle était heureuse comme une enfant ! Sa première voiture.
***Flash-back 6 ans plus tôt***
Kafui : Merci chéri !!!Dieu te bénisse !
Moi : Il était temps non !
Kafui : Mais rien ne t’y obligeait ! Tu es trop chou de l’avoir fait ! Merciii ooh merci !
***Fin du flash-back***
Hum, je sais
que c’est une perle. Il paraît que c’est quand on perd quelque chose qu’on
réalise son utilité. Je touche du bois, je ne l’ai pas encore perdu. Je me
battrai pour la garder…Et si par malheur le divorce est prononcé, je vais la
récupérer. Être sur la braise comme ça m’emmène à reconsidérer ma relation à
Nicole avec détachement...Du sexe...Au fond ce n'est que ça! Pas que mon épouse ne me comble pas au lit, non! JE crois que c'est une addiction que je me suis créer tout seul. Connaissant les sentiments de Nicole pour moi, c'est grisant de savoir que même 100 ans après, elle est toujours prête à se contenter de quelques heures d'ébats. Oui sur ce point mon frère a raison!
Si ce n’est pas mon épouse, aucune femme ne se laissera malmener comme ça par ma mère hein !
Kafui est toujours restée polie. Quand elle est dépassée, elle ne dit plus rien. Le sourire chez elle est de rigueur même quand ça ne vas pas. Je ne sais pas si c’est une déformation professionnelle ou si c’est lié à sa personnalité paisible.
Je n’en fais pas une sainte hein ! Non ! Loin de là ! Je repasse sur les critères qui sont importants pour un homme.
Je me dis aussi qu’elle en vaut la peine. Mon vœu le plus cher est qu’il ne se passe rien entre Jean-Yves et elle mais dans le cas contraire…Je ne la laisserai pas partir !
J’en étais là quand j’entends son véhicule entrer au garage. Je m’oblige à rester là où je suis. J‘entends les portières claquées. Puis ses pas, quand elle rentre on se fait face.
Moi : Bonne arrivée
Kafui : Merci…Bonsoir ici !
Je la regarde attentivement…Elle avait un truc de changer…Très calme…Presque sereine. Je vois mon frère apparaître, il avait un sourire goguenard…La moutarde me monte au nez alors je respire mais mes poings se fermes.
Dès que ma femme s’éclipse en criant le nom des filles, je me précipite sur lui et le prends pas le col de son T-shirt. Le connard, il garde ses mains dans ses poches et me fait un large sourire.
Moi : J’espère pour toi que tu ne l’as pas touché !
JY : Tu connais ta femme non ?! Regarde comme elle rayonne et tire tes conclusions.
Je lève mon poing pour effacer son sourire suffisant quand j’entends les filles se bousculer.
Les filles : Tonton !!!
JY : Oui mes puces ! Euss vous avez grandis ! Vous êtes magnifiques !
Je vais le tuer ! Je vais le tuer ce con ! Merde j’ai la haine !
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