Toucher le fond

Ecrit par Saria

***Maïté***

J’arrive à Lagos épuisée physiquement et émotionnellement. Je n’en pouvais plus ! Ibu qui m’a conduite a comme d’habitude géré tout le côté logistique. Je n’ai eu qu’à récupérer la clé de la suite où je devrais attendre Tobi. Dès que je rentre je pose mes affaires et troque ma tenue contre un gros t-shirt. Je m’installe dans le sofa pieds nus, les jambes repliées sous moi pour penser à ma vie de merde.


***Lendemain de la cérémonie de présentation***

***Fin de matinée- Lagos***

***Tobi***

Je viens d’arriver à l’hôtel,  Ibu me donne mes clés et se dirige vers sa chambre. En ouvrant la porte, je ressens une subite appréhension tout était calme… trop calme.  Comme pour confirmer mes craintes une forte odeur d’alcool me prend à la gorge, je jette un regard à l’intérieur et  mon cœur manque un battement ! On dirait qu’un ouragan était passé dans le séjour, il y avait des débris de verre ou de bouteille cassés je ne sais pas trop sur le plancher, il y avait des affaires partout et Maïté était couchée parterre. Je me précipite


Moi (affolé) : Oh my God ! Maïté ! Maï !


Instinctivement je prends son pouls il était bien faible… J’appelle Ibu qui se ramène très vite…Je la soulève et je l’emmène à la salle de bain. Dès que j’ouvre le jet d’eau sur elle, elle bouge et proteste. Je lui tapote les joues


Moi : Maïté !

Maïté : Hmm ! Tobi ! Hic…Je… tu es là ?!

Moi : Oui chérie…Je suis là


Elle secoue la tête de gauche à droite et continue d’une voix pâteuse


Maïté : Mais…Tu ne veux pas de moi…Hic…Je ne suis pas bien pour toi

Moi : Maïté…

Maïté : Tsst tsst tssst…Ne me mens pas…Hic…Jamais je ne serai bien pour toi…Aucun savon ne pourra me laver…Pute un jour pute pour toujours…N’est-ce pas mon prince ?!


Elle éclate d’un rire hystérique, j’étais dépassé ! Elle essaye de se mettre debout mais n’y arrive pas. Elle se met à vomir, j’essaye de lui maintenir la tête. Hum la journée allait être longue ! Pendant des heures je prends soin d’elle, lorsqu’elle se calme un peu, je la nettoie et l’enroule dans un peignoir. Je la porte jusqu’au lit, lui trouver des vêtements maintenant va être compliqué donc je la couvre et elle s’endort. Je tire les rideaux pour que la lumière ne la gêne pas…Le réveil allait être difficile ! Ibu avait nettoyé l’essentiel. Je le rejoins dans le séjour, il me devait bien une explication !


Moi : Mais que s’est-il passé ?! Je te confie mon épouse et je la retrouve dans cet état !


Il me regarde droit dans les yeux et je comprends que ce n’était plus le garde qui allait parler mais l’ami, le compagnon. Il pouvait se le permettre car nous avons été élevé ensemble, à partir du moment où mon statut de prince a été reconnu à la Cour ! Quand j’ai voulu parcourir le monde il y a quelques années je l’ai libéré de ses obligations mais il a choisi de me suivre. Quand je suis arrivé à Cotonou, je lui avais demandé de rester au palais. J’ai fait appel à lui quand Rick est venu me raconter sa vie. Je sais que jamais il ne confiera ce qu'il sait sur Maïté à qui que ce soit!


Ibu : Elle n’était pas bien sur le chemin du retour…Elle a pleuré tout le temps. Quand on est arrivé, elle est venue directement ici. Je l’ai eu peu de temps après, elle me disait qu’elle avait besoin d’être seule…Je ne sais pas ce qui s’est passé entre vous mais tu dois gérer les choses autrement !

Moi : Je sais

Ibu : Ou tu l’acceptes avec son passé ou tu la libères…Sinon rien de bon ne va en sortir !


Je me contente de hocher la tête et  lui demande de me laisser seul. Ibu avait raison, là les choses sont allées très loin là…Tout est ma faute, je l’ai poussé à bout.

Vous pensez que je suis un salaud ! Vous n’êtes pas à ma place ! Depuis le jour où je l’ai vu danser au Radisson Blu, les images n’arrêtent pas de tourner dans ma tête. Elle était magnifique…la sensualité faite femme mais à chaque fois que je me rappelle qu’elle l’a fait pour d’autres avant moi, que si ça n’avait pas été moi dans cette salle ce soir-là ça aurait pu être d’autres hommes, j’ai la haine. J’ai envie de tout casser autour de moi. Oui je suis frustré et malade de jalousie !

Le soir où j’ai ramené une fille dans l’appartement je voulais lui faire mal. Après oui j’ai continué à coucher à gauche et à droite…Hors du palais… Je buvais et je couchais avec les filles, voulant me sortir mon épouse de ma tête.

La fille avec qui Maï m’a grillé dans mon bureau hier, c’est Durossimi la fille de l’un des conseillers à la Cour. Elle voulait qu’on remette le couvert pendant que je suis sobre, elle m’en voulait de l’avoir appelé Maïté pendant notre partie  de jambes en l’air. Mais je n’ai pas voulu ! Comme elle s’était dévêtue devant moi je lui demandais de se rhabiller quand Maïté est rentrée. Mais ça je n’ai aucun moyen pour qu’elle me croit, vous non plus d’ailleurs !

La voir ainsi, ivre morte me fait réaliser qu’on avait touché le fond, il est temps qu’on remonte. Je sais que ce ne sera pas facile…


 PS : Donnez-moi des ailes pour m’envoler avec vous ! Likez et surtout commentez !

Pute...et Maman