Tragédie !

Ecrit par Sacerdoce

Didi : allô tu es où ?

Délé : encore en ville, tu es rentrée ?

Didi : je suis à Hilacondji.

Délé : Ok ! Fais-moi signe à l'arrêt de bus dès que t'y es !

Didi : ok à tout à l'heure.



****Arianne****

Ça fait une semaine que je suis au Liberia, je suis venue trouver mon mari dans le coma. Il avait l'air de quelqu'un d'endormi, j'ai prié Dieu de toutes mes forces de sauver mon mari mais mes prières sont restées vaines, car hier on a déclaré la mort clinique de mon mari.

Pourquoi Seigneur m’arraches-tu mon homme dans la fleur de l'âge, pourquoi me le prends-tu juste maintenant que la vie nous sourit, maintenant que notre condition de vie s'améliore, on a souffert ensemble, les fruits sont presque mûrs mais il n'est plus là pour en jouir. Que vais-je dire aux enfants, comment vais-je m'en sortir toute seule face à toutes ses responsabilités, Carlos pourquoi m'as tu fait ça, Seigneur, les enfants ont besoin de lui et moi plus encore, je te sers tu le sais, je me suis consacré entièrement à ton œuvre alors pourquoi m'infliges-tu cette épreuve ?

Que diront les gens ? Tu as dit qu’on ne nous demandera pas où est notre Dieu alors pourquoi donc nous abandonnes-tu ?


Milles et une idée me passait par là tête, rester ici, ne plus rentrée au Bénin, laisser tout tomber car je ne sais vraiment pas comment survivre sans mon mari, il est mon monde, il est mon tout ! Je ne saurai vivre sans lui.

Est-ce que je pleure ? non, même mes larmes refusent de couler, j'ai mal mais j'ai du mal à assimiler que Carlos m'ait laissé seule dans ce monde cruel, Pourquoi Seigneur, Pourquoi ?...


***Mélodie***

Maman m’a dit que papa est dans le coma mais que son état est stable, elle rentre demain avec lui pour qu’il continue les soins, mais les rumeurs disent que papa est décédé, maman m’aurait-elle menti ? Je ne pense pas mais j’ose espérer que toutes ces rumeurs sont fausses. Papa ne peut pas nous abandonner ainsi, non je refuse !

Quoiqu’il en soit j’ai écourté mon stage pour rentrer auprès des miens, ils ont besoin de moi. Je prie de tout mon cœur que tout ceci ne soit qu’un cauchemar qui sera bientôt du passé.


********* Orphée******

Ma vie est un chaos ! il faut que ce soit toujours moi le canard boiteux de la famille ! depuis 2 jours que je sais que je suis enceinte c’est la panique totale ! Papa va me trucider, ah Orphée ! tu aurais dû écouter maman et ne pas aller à cette maudite fête ! voilà maintenant ! Seigneur juste un écart et tu me colles une grossesse je t’ai fait quoi ? Je garde où j’avorte ? La question ne se pose pas, je vais garder, c’est vrai que je ne sais pas comment Hermann le prendra, si les parents vont me renier ou pas ? Mais je reste convaincu qu’un enfant est un don de Dieu et qui sais c’est peut-être le seul que j’aurais dans ma vie. Le plus dur n’est pas le jugement des autres à mon égard mais plutôt que cela va affecter le ministère pastoral de maman. Hummm la fille d’un Diacre et d’une Pasteur, de surcroît une chantre qui tombe enceinte sans être mariée, c’est le scandale. Eh Dieu mes pauvres parents ! je suis devenue leur honte. 

Pour le moment personne ne sait que je suis enceinte sauf Jules, d’ailleurs pour le moment ce n’est pas le plus important, actuellement toutes nos prières sont pour papa, afin qu’il recouvre la santé ! maman m’a dit qu’il est dans le coma et qu’ils vont bientôt rentré. Papa me tuera sûrement à son réveil mais il faut qu’il nous revienne ! 


**********************

Jules : allô tu es où ?

Orphée : je viens de finir mes cours mais je suis encore à l’Institut !

Jules : Ok ! je suis garé juste devant !

Orphée : d’accord je descends !


Jules : alors quels sont les news ? 

Orphée : Mélodie rentrera tout à l’heure, d’ailleurs j’attends son signe pour aller la chercher afin qu’on rentre ensemble !

Jules : Ok ! par rapport à ta grossesse, tu as décidé quoi ?

Orphée : je vais garder !

Jules : non ma foi ! tu es folle ?

Orphée : mais pourquoi tu t’emportes ainsi, je t’ai déjà expliqué mes raisons, même si Hermann ne reconnaît pas l’enfant je vais garder, même si les parents me reniaient ou me chasse de la maison, je trouverai une solution mais je n’avorterai pas !

Jules : si tu as peur que l’avortement se passe mal, je t’ai déjà dit que je peux t’aider à voir un bon gynécologue qui s’en occupera proprement sans séquelles.

Orphée : Jules c’est non ! Si tu veux vraiment m’aider, alors trouve moi où rester au cas où les parents me mettront à la porte !

Jules : d’accord j’ai compris ! mais dit Hermann le sais déjà ?

Orphée : non je n’ai pas encore eu l’occasion de le lui en parler !

Jules : en tout cas, un enfant implique trop de responsabilités en plus c’est à vie ! il vaudra mieux discuter avec lui afin de prendre une décision ensemble

Orphée : ok mais je garderai mon bébé avec ou sans lui !

Jules : Petite ! tu ne sais pas ce que tu dis ! en tout cas je t’ai donné mon avis. Bon j’y vais tiens moi informer pour la santé de ton père !

Orphée : merci pour ton aide !

Jules : a plus !


******************************

 

Tous ces appels ne présagent rien de bon !

Orphée : mélo pourquoi les tantes et oncles des 2 côtés n’arrêtent pas de téléphoner pour demander si maman est déjà rentré ? J’ai l’impression qu’on nous cache des choses

Mélodie : je ne sais pas ! j’espère que ce n’est rien de grave !

(La dépouille de papa a été ramené aujourd’hui, ce n’était pas des rumeurs mais c’est bien réel, notre père est bel et bien décédé, je suis dans la confidence depuis hier, je ne sais pas d’où m’est venu ce calme depuis hier mais je tiens le coup, je suis l’aînée et je ne peux pas m’effondrer il faut que je sois forte pour les autres, j’attends juste que maman rentre, elle doit être dévasté ! Papa est décédé mais j’espère encore un miracle, notre Dieu est un Dieu de miracle et je crois qu’il peut le ressusciter alors je refuse de confesser la mort de mon père)

****************

Marc : Kokoko !

Mélodie : oui ! Bonsoir tonton !

Marc : ta mère est rentrée ?

Mélodie : non ! que se passe-t-il ? 

Marc : un instant ! j’ai un appel !

Oui allô Ignacio !

Non je suis chez eux ! elle n’est pas là

………

Ok je t’attends ici alors ?

Mélodie : Tonton qu’est-ce qu’il y a ?


Raïssa : kokoko !

Mélodie : oui ! bonsoir tante !

Marc : Raïssa, que fais-tu là ?

Raïssa : je reviens de leur église, elle n’y ait pas !

Mélodie : qu’est-ce qui se passe avec maman ?

Marc : comment ça se fait qu’ils l’ont laissé partir seule ?

Raïssa : j’ai toujours dit que cette famille n’aimait pas ma sœur !

Mélodie : merde ! vous allez me répondre à la fin ?

Orphée : mélo stp dis-moi ce qui se passe, pourquoi tout ce remue-ménage, pourquoi les frères de maman sont là ?

Marc : ça fait 2h qu’on a ramené la dépouille de votre père et votre mère a disparue !

Orphée : de quoi parlez-vous ? mélo ? Pourquoi tonton a-t-il dépouille de votre père ? Papa est ??? non ! ce n’est pas vrai ? sniff !

Marc : je suis désolée mes chéries

Mélodie : Bravo Oncle ! 

Orphée : Mélodie ! tu le savais ? Mais pourquoi me l’avoir caché !

Raïssa : toutes nos excuses Mélodie, on ne savait pas tu étais la seule au courant !

Mélodie : maintenant, elle le sait grâce à vous, vous pouvez être fiers de vous, heureusement que les garçons sont à l’école ! Maintenant partez !

Marc : Didi tu nous chasse ?

Mélodie : oui avant que vous ne commettiez d’autres bavures ! Vous n’avez même pas été capable d’épauler comme il se doit votre sœur et maintenant elle est dans la nature ! Partez ! Bandes d’incapables !

Marc : Didi ! c’est à moi que tu parles ainsi ?

Raïssa : Marc, allons-y respecte leur douleur ! Viens !


************

Mélodie : Délé je suis désolée, je ne savais pas comment t’informer, moi-même j’ai du mal à assimiler l’information ! 

Orphée : sniff ! mais où est donc maman

Mélodie : sniff ! je ne sais pas !

Orphée : sniff ! on va faire comment ?

Mélodie : Prier et attendre, je ne sais pas où la chercher ? tu as entendu tante Raïssa, elle n’est pas à l’église !

Orphée : qu’est-ce qu’on va dire à Dani et Peniel ?

Mélodie : rien on attends maman ! Viens on va prier pour elle !



Main dans la main les 2 sœurs élevèrent leur voix vers Dieu en faveur de leur mère ! 

Maman reviens-nous !

********


Arianne

Je suis veuve à 42ans, Seigneur Pourquoi ?

Je n'arrive toujours pas à réaliser que Carlos soit parti, me laissant seul avec les enfants, Seigneur j'ai besoin de toi plus que jamais, ne m'abandonne pas je t'en prie.

Voir mon mari allongé sur la table pour les préparatifs de la mise en biais m'a déchiré l'âme. Alors je suis partie, je devrais rentrer mais j'avais peur d'affronter les enfants, peur de me retrouver seule dans la chambre conjugale,peur de devoir leur dire que papa est parti pour toujours. Seigneur aide-moi je ne pourrai y arriver sans toi, je t'en supplie donne moi la force de supporter cette douleur,mon cœur saigne.

Je me rappelle des dernières discussions avec mon mari et là ça me revient comme un flash!


-Chérie après ce voyage je me consacrerai plus à mon travail pour Dieu.

-Ne me dit pas que tu veux me rejoindre dans le ministère pastoral?

- Non pas vraiment juste que je pense qu'il est temps que je serve mon créateur, c'est le moment pour moi...

- Si tu ne comptes pas faire le ministère pastoral alors je ne comprends pas,tu es diacre donc tu sers déjà Dieu.

- En tout cas je sais que Dieu m'appelle à une œuvre pour sa gloire...


C'était donc ça, l'appel de Dieu dont tu parlais, le servir dans sa félicité ? C'était de le rejoindre ? C'est cruel ce que toi et lui me faites là. Mais je rends grâce à Dieu pour tout ce qu'il fait ! 


Je pense que mon mari savait que sa mort était proche... Depuis 3ans il nous y préparait sans doute, lui qui a toujours refusé de voyager loin de sa famille a finalement accepté.

Il est d'abord parti pour 2semaines( c'était horrible ça m'a paru une éternité)

Puis après il est parti pour 2mois ensuite 4mois puis 6mois et cette fois ci c'était pour 9mois.

Avec ça on s'était habitué un temps soi peu à son absence. Heureusement d'ailleurs sinon ce sera plus dur pour nous.

Seulement que cette fois ci il ne nous reviendra pas ! Il est parti pour toujours.


Je ne veux pas des faux semblants ni des compassions fausses des gens c'est pourquoi j'ai traîné un peu en ville sans nouvelles et maintenant je vais chercher Peniel à son école, rentrer à la maison voir mes enfants, je ne veux pas qu'on les traumatise, je saurai trouver la formule pour le leur annoncer moi-même.

Est-ce que j'ai pleurée ? Oui quand ils l'ont mis dans ce placard à la morgue quelque chose s'est brisé en moi!


**************

Mélodie & Orphée : Maman !

Arianne : Oui mes chéries

Mélodie : on a eu peur où étais-tu passé ?

Ari : vous allez bien ?

Orphée : sniff non maman dit moi que c'est faux!

Ari : ( je regardai Mélo...)

Mélo : ce n'est pas moi qui l'ait informé, tes frères sont passés !

Ari : je vois ! Faites à manger à Peniel et rejoignez moi dans ma chambre !

Mélo : ok maman !



****************


Ari : votre père nous a quitté ! Il était dans le coma quand je suis allée là-bas, son état était stable, on avait espoir qu'il se réveille mais il est parti, il n'a pas souffert, il n'a pas convulsé, ni donné un signe alarmant, il est parti en douce! 

Je donnerai ma vie en échange pour vous le ramener mais cela m'est impossible, je sais vous adorez votre père et moi encore plus mais on va devoir être forte l'une pour l'autre et pour les plus jeunes... Les choses ne seront plus jamais la même sans lui mais il va falloir être davantage unis pour y arriver. Je suis tellement désolée sniff

Orphée : snifff maman ne pleure pas stp! Tu vas te rendre malade.

Mélo : snifff on est là, on va s'en sortir...

ORPHEE(Tome1): Une a...