Trahison
Ecrit par Saria
*** Appartement de Booba – 10ème arrondissement – Paris, France ***
***Booba***
Je regarde Marlène se rhabiller vite fait. Comme tous les jeudi après-midi, elle quitte son salon de coiffure et vient me rejoindre ici. N’ouvrez pas les yeux aussi grands, ça fait quatre ans que ça dure. Depuis la « disparition » de son mari, je la bouscule un peu plus pour qu’on passe plus de temps ensemble mais elle ne se décide pas encore. La « vieille » chouette veille au grain ! Mais ce n’est qu’une question de temps !
Je me redresse sur mon séant et ma belle se penche pour me faire un smack, je la retiens par la nuque pour lui donner un baiser. Cette femme, la femme de mon frère, je l’ai dans la peau !
Marlène : Hmm… Arrête, je dois y aller
Moi : Steup Lilou ! Tu m’as trop manqué là-bas au bled !
Marlène : Je suis déjà en retard et si je rentre tard, la sorcière va me passer au scanner !
Elle se redresse, attrape son sac. Mais je n’en ai pas fini. Son refus a allumé un feu au niveau de mes reins ; il faut que je l’éteigne. Je la suis et la plaque contre la porte. Avant qu’elle ne réagisse, mes mains se faufilent sous sa jupe à volants que je remonte, je me contente juste de mettre le string de côté avant de m’enfoncer en elle. Le cri rauque qui lui échappe me galvanise, elle laisse tomber son sac et s’agrippe à la porte. De mes doigts, je lui caresse l’entrejambe, elle frissonne ; moi je continue mes coups de boutoir.
***Quelques minutes plus tard***
On atteint les cimes du plaisir. Les jambes flageolantes, elle s’essuie rapidement avec un mouchoir, arrange sa tenue et sort sans un regard pour moi. Je sais qu’elle m’en veut de l’avoir retenue mais ça lui passera.
La première fois que je l’ai prise c’était chez Kader à Eaubonne. On était dans l’atelier qu’il avait installé dans la cave. Il me demandait d’aller lui récupérer des croquis à son bureau et de nous faire un café. Aucun de nous ne savait que son épouse était là-haut, je ressortais du bureau avec les documents quand j’ai croisé Marlène qui sortait de la douche des enfants, une serviette nouée autour de sa poitrine.
Nos regards se sont accrochés. Le contact est devenu électrique entre nous depuis ce soir où, au cours d’une soirée bien arrosée, elle m’avait vu sauter une fille dans les toilettes dames. Je savais qu’elle regardait ; alors j’ai éprouvé un malin plaisir à faire des « trucs cochons » à la fille. Depuis, j’ai eu comme l’impression que quand elle me regardait, elle aurait voulu que je lui fasse les mêmes choses.
Alors comme dans un rêve, je l’ai vu faire tomber la serviette, dénudant son beau corps clair à mes yeux. Sans hésiter un seul instant, je l’ai entraînée vers la première porte ouverte : la penderie du couple. En 5 minutes, c’était réglé. Mais il nous en fallait plus !
Vous vous demandez qui je suis hein ?!
Moi c’est Alino Ouédraogo aka Booba. Je suis venu en France fuyant l’ancien régime : j’étais le président de l’association des étudiants du Burkina Faso. Mon chemin a fortuitement rencontré celui de Kader au cours d’une soirée afro. Nous avons sympathisé tout de suite, il n’a pas hésité un instant à me prendre sous son aile. Depuis, il m’a ouvert les portes de sa maison et de son entreprise. Je l’ai accompagné dans la gestion de son business. Nous étions inséparables mais j’en avais un peu marre d’être son bras droit, d’être caché par lui. Partout où nous passions, tout le monde se retournait sur lui, tout le monde voulait travailler avec lui. Je n’en pouvais plus de ça !
J’allais chercher les commandes et je m’occupais des livraisons, je voyais bien les sommes faramineuses qu’il se faisait. Kader avait tout ici mais comme piqué par une lubie, il voulait s’établir au Faso, ce bled pourri. Moi, je m’étais juré de ne plus y remettre les pieds si ce n’était par nécessité. Mieux, j’étais tombé amoureux de Marlène et elle ne voulait pas quitter la France non plus !
J’ai alors fait ce qu’il fallait.
***Sous d’autre cieux***
***Ouagadougou, Burkina-Faso***
***Kôrô Issa***
Je suis l’aîné de tous les enfants d’Ousmane Kanaté, normalement l’exécuteur testamentaire de celui-ci. Nous étions au nombre de dix-huit héritiers vivants… que des hommes… Plus Zouhé. Je trouve aberrant qu’on me parle de mon neveu que je n’ai jamais vu et dont je n’ai jamais entendu parler jusqu’à la mort de père… pour jouer ce rôle.
Mal lui en a pris d’avoir mis pieds ici ! Avec les dispositions que nous avions prises et l’accueil glacé qui lui a été réservé, il a disparu… Envolé. L’autre imbécile de Booba, que je paye grassement n’a pas été fichu de me dire ce qui lui est arrivé. J’en ai déduit qu’il était rentré chez lui. Il a fallu encore attendre, un peu plus d’un an… Que dis-je, 22 mois… Oui je les compte ! Pour outrepasser les dispositions testamentaires.
J’ai procédé au partage des biens matériels mais nous n’arrivons pas à mettre la main sur les comptes bancaires et d’autres biens situés hors du Faso. C’est bien ce qui m’embête ! Le notaire refuse de parler, je crois qu’il n’en sait pas plus... A part que tout se trouverait dans une lettre destinée à mon neveu. Astafroulah, les folies d’un centenaire !! J’ai demandé à l’autre morveux d’ouvrir l’œil, quand je pense que ma sœur l’a envoyé ici pour nous espionner. Moi Issa ! Eh ben, c’est un retour à l’envoyeur à juste titre.
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