Tristidude

Ecrit par Farida IB

Salut vous,


Vous savez ce qui va se passer là ?


Non évidemment, je ne vous laisse pas une minute pour y songer.


Sinon vous savez quoi ? Nan, mais je vais vous le dire.


Et bien, c’est la fin de la chronique ! La fin finale !


Mdr, je blague voyons ! 


En revanche si si c’est la fin de la première partie. Alors on va prendre un break. Mais paniquez pas, je vous reviens très vite. Enfin, j’ai un projet d’écriture que je dois forcément parachever, en plus d’un projet de vie que j’ai laissé en stand by. Du coup après ce chapitre, je vais vous laisser gérer la page vite fait. 


C’est sûr qu’il y a beaucoup à faire. Une relecture par exemple, sachez que je modifie tout le temps mes écrits. Tout le temps. Sinon vous pouvez kiffer au maxi. J’aurais souhaité que vous méditiez sur la partie, nous aurons encore l’occasion de discuter des thèmes développés. Si vous l’avez bien remarqué il n’y a pas que la violence qui a été mis en exergue. Ou peut-être que vous avez des suggestions à faire. 


La deuxième partie quant à elle, sera plus particulièrement consacrée à la violence à l’égard des hommes, une violence inaudible, très souvent décrédibiliser et/ou minimiser. Je vous laisse une ouverture dans le chapitre suivant.  


Aller bonne lecture mes chums.




Armel….


Debbie ton enjôleur : on peut dire que c'était une réussite !


Moi : moi j’avais confiance parce qu'on peut tout dire sur la réputation sulfureuse de mon père, mais il n’en demeure pas moins l’un des meilleurs avocats du pays. 


Debbie me souriant : je suis d’accord.


Je partage son sourire en la regardant intensément. 


Moi : tu n'as pas l'air si ravie que ça en a l'air.


Elle soupire.


Debbie : 20 ans de réclusion, 5 avec sursis, une amende de 5 millions, ça fait beaucoup tout de même. 


Moi haussant les sourcils : je trouve ça plutôt atténuante par rapport à ce qu'il mérite réellement. J’ai trouvé dommage que la peine de mort ait été abolie au Togo. Il n’y pas que tes frères, il a violé plusieurs mineurs et ados sans oublier la petite qui a succombé à ses assauts. Normalement, il passe sous la guillotine et qu’on n’en parle plus !


C’est ce qui a été découvert à la suite des enquêtes menées par la police judiciaire. Il se trouve qu’il a des antécédents judiciaires classés sans suite pour défaut de preuves, mais mon père s’est débattu pour l’enfoncer sur ce coup. Il a été jugé à bref délai et déféré à la prison centrale. 


Debbie : sans doute, mais j’ai l’impression d’avoir détruit la vie d’une personne et ma mère m’en veut pour ça.


Moi : ça va lui passer ! Je crois qu’elle est encore bouleversée par ce qui se passe, toi aussi d’ailleurs. Mais les enfants sont les plus à plaindre et ils ont besoin que vous leur rendez justice. Au moins, lorsqu’ils grandiront, ils ne vous en voudront pas de n’avoir rien fait.


Debbie acquiesçant : le psy l’a dit, c’est Caroline qui m’inquiète le plus.


Moi : oui elle, elle sait ce qui se passe. (ton vive) Putain, c’est très perturbant pour son âge, un traumatisme à vie ! Ton oncle-là mérite la peine capitale, je t’assure.


Debbie : ça n’effacera pas le supplice dans la tête de la petite (la voix tremblante) ça n’aurait jamais dû arriver, personne ne mérite de vivre ça encore plus un enfant. Je m’en veux bé, j’ai raté mon rôle de grande sœur. Je n’ai pas su les protéger.


Je tends la main vers elle et fait délicatement passer une mèche de ses cheveux derrière son oreille.


Moi ton bas : ne dis pas ça voyons, tu as fait de ton mieux. Tu ne peux pas être au four et au moulin à la fois. De plus, on n’est jamais trop prudent, on ne connaît pas la volonté de Dieu.


Debbie secouée de pleurs : non, j’aurais pu éviter que ça arrive si j’avais été plus catégorique quand il se jouait les éducateurs et venait les battre comme bon lui semble. Tu te rends compte qu’il abusait d’eux tout en les empêchant de crier pendant que nous étions souvent à côté ? C’est immonde ! 


Moi la serrant contre moi : non, ce n’est pas ta faute. C’est lui le méchant dans cette histoire, lui comme tous ces pervers violeurs qui peuple la terre. Ce sont eux que l’ange de la mort devait trier et laisser les honnêtes personnes vivre.


Elle se détache et me sourit à travers ses larmes.


Debbie : tu n’es pas sérieux là, il ne faut jamais souhaiter la mort à ton prochain. Quoique je suis d’accord pour ne pas remettre en question le fait que Dieu devrait castrer ces personnes de façon mystique.


On rigole tous les deux.


Moi : ça va aller ?


Elle hoche la tête.


Moi : je vais te laisser, tu as besoin de te reposer un peu. Je veux que tu dormes tout l’après-midi. Tu n’as pas fermé l’œil de la nuit. (elle fait une grimace) C’est une prescription de médecin. 


Debbie amusée : c’est noté docteur. 


Moi : aller repose-toi, je t’enverrai de quoi manger vite fait. 


Debbie : merci bé, t’es chou. On passe la soirée ensemble ?


Moi en la fixant : c’est ce que tu veux ?


Debbie : oui, les enfants en ont assez que je les confine tout le temps. Caroline m’a crié son ras-le-bol ce matin. Elle m’a dit mot pour mot qu’elle en a marre de regarder Maïrette, qu’elle veut sortir jouer avec les autres enfants.


Moi amusée : elle a raison, il faut que la vie reprenne son cours normal.


Debbie : weh t’as raison. 


Moi me levant : ok, on se tient.


Debbie parlant vite : tu m’embrasses pas ?


Je me rassis les yeux plissés et la regarde en souriant doucement.


Moi : tu veux qu’on passe la soirée ensemble ?


Elle hoche la tête et se mord la lèvre pour me faire comprendre qu’elle a pigé mon sous-entendu.


Moi : d’accord, on va passer la soirée ensemble, chez moi, après ma course avec Cannelle et son amie, après que tu aies ramené ton arsenal, après que j’aie rassemblé les miens, après avoir sabré le champagne et manger des mets chics de restaurant, après…


Debbie hilare : ahah bé tu me donnes l’eau à la bouche là.


Moi sourire coquin : c’est le but (rapprochant mon visage du sien) et je vais te donner le bisou que tu veux.


Je la ramène à moi avant de l’embrasser d’un baiser alangui en jouant avec son nombril et en l’inclinant mollement sur le lit. Sitôt nos corps unis s’embrasent, nos mains s’immiscent partout indistinctement. Je grogne et accentue ma caresse presqu’au moment où je l’entends pousser un gémissement aigu.


Debbie : bé


Moi : mmh


Debbie : hannnn ! Bé, ta course avec Cannelle.


Moi : mmh Cannelle peut attendre.


Elle stoppe ses gestes et me sourit. Quand j’enlève sa jupe, elle se soulève doucement pour me permettre de retirer son string.


Debbie : tu veux anticiper sur la soirée ?


Moi : c’est juste un avant-goût de ce qui va se passer.


Debbie se léchant les lèvres : je vois.


Elle s’agrippe à ma taille avec ses jambes et me fait une clé de jambe pour reprendre le dessus. Ce qui me fait pousser un petit cri de douleur. 


Moi me plaignant faussement : tu devrais arrêter de faire ça.


Debbie : qu’est-ce que j’ai fait ? Je n’ai encore rien fait. 


Elle me fait un clin d’œil et se lève pour aller fermer la porte. J’entreprends d’enlever le reste de mes vêtements.


Moi : tes grands-parents ?


Debbie : sortis !


Je garde un sourire ravageur quand elle se met à me faire du lap dance.


[…]


Je range le verre dans lequel je viens de boire après avoir commissionné Marianne chez Debbie et sors de la cuisine pour ma chambre. Dans le couloir, je croise ma mère qui sort de celle Bradley que Eddie occupe à chaque passage à Lomé depuis son voyage, traînant un chariot contenant son matériel de nettoyage. 


Moi : il vient Eddie ?


Maman : non, malheureusement. Il dit qu’il a un stage d’été, j’aurais aimé qu’il vienne passer quelques jours. Il me manque.


Moi : mdr le fifils à sa maman. 


Maman : tchhhrrr tu sors même d’où ? Je t’ai cherché toute à l’heure dans ta chambre (insistant sur les mots) que j’ai dû ranger.


Moi haussant le sourcil : tu as rangé ma chambre ? Que dis-je, tu as mis ma chambre en désordre ?


Maman : imbécile heureux, j’ai bel et bien rangé ! À ton âge, on doit encore t’apprendre la notion du rangement ? C’est à se demander ce que les filles trouvent à un bordélique de ton acabit.


Moi m’égosillant : elle aime Armel le beau gosse.


Maman claquant sa langue : oui, c’est ça ! Dis-moi, comment s’est passée l’audience de Debbie ?


Moi : trop bien, papa a assuré. Il a écopé d’une lourde peine.


Maman : tu doutes de mon mari, il méritait la pendaison cet assassin.


Moi : je le pense aussi.


Maman : et Debbie comment elle va ? Elle est vraiment ébranlée par tout ça.


Moi : oui, elle tient le coup. Je viens de la quitter.


Maman arquant le sourcil : vous deux il y a sans l’ombre d’un doute une anguille sous roche. Il se passe quoi exactement entre vous ?


Moi : bah, ce qui se passe entre copain copine.


Maman ton scandalisé : co quoi ? Armel, tu sors avec Debbie ?


Moi : et je l’aime.


Elle me regarde avec les yeux tous ronds.


Maman titubant : tu… Tu quoi ? Tu veux me gâcher la vie de l’enfant ? Je tiens beaucoup à Debbie, je ne veux pas que tu la mélanges dans tes choses.


Moi riant de sa réaction : maman, je ne suis pas un monstre, j’ai un cœur. Et si ça peut te rassurer, je tiens beaucoup à elle moi aussi.


Elle a un mouvement de recul puis s’assoit carrément sur le sol.


Maman : attends que je m'asseoir d'abord. J'ai besoin d'équilibre. 


Elle allonge ses pieds et me regarde comme si je venais de la planète mars.   


Moi : rhoo maman pourquoi tu me regardes comme ça ?


Elle soupire profondément, j’égrène un sourire.


Maman : quand… Quand est-ce que ça a commencé ?


Moi : depuis toujours.


Maman : comment ça depuis toujours ? 


Moi : bien avant cette histoire de bisou qui a envoyé Bradley en Afrique du Sud.


Maman abasourdie : tu veux me dire que Debbie a toujours été là pendant que tu trempais ta quéquette dans tous les pots ?


Moi roulant des yeux : je te signale qu’il n’y a plus qu’elle dernièrement.


Maman : bon ok, là c’est trop pour moi. Je crois que c’est aujourd’hui que j’accouche.


Moi paniqué : ah ? Attend, je t’apporte un verre d’eau.


Je cours lui chercher le verre d’eau qu’elle vide d’un trait, je retourne chercher un bidon d’eau qu’elle finit en un éclair.


Moi paniqué : maman, tu ne vas pas accoucher ici inh ? 


Maman déphasée : maintenant tout est clair et ça s’est passé sous mes yeux sans que je ne m'en aperçoive, toutes ces années. Ah oui, les enfants-ci m'ont eu !


Moi riant : je pensais que tu étais la cheffe du quartier, que rien ne t’échappait.


Maman répétant : vous m’avez eu, vous m’avez vraiment eu.


Moi : krkrkrkr on en reparlera maman.


Maman : on doit en parler, on doit bien en parler.


Moi : rire*, d’accord comme tu voudras. (la regardant) Tu es sûre que ça va ? Ça m’inquiète de te voir dans cet état.


Maman : ça va (la main tendue) aide-moi s'il te plaît.


Je me mets derrière elle pour l’aider à se relever.


Maman : il est mieux que j’aille me coucher.


Moi : bonne idée (me mettant à sa hauteur) appuie toi contre moi.


Je la conduis dans leur chambre et l’aide à s’allonger.


Moi : tu veux que je t’apporte quelque chose ? 


Maman : non ça peut aller.


Moi : ok.


Je me lève et fais deux pas en arrière quand elle m’arrête.


Maman (remuant la tête l’air dépassé) : toi, tu m’étonneras toujours Armel.


Moi haussant l’épaule : c’est tout moi !


Je sors de là avec un sourire franc qui s’élargit pendant que j’écoute Djifa et son délire du moment. Pour la petite histoire, elle est à fond à la recherche d’un mec. Il parait que Debbie et moi lui avons donné envie pendant les deux semaines qu’elle a eu à traîner avec nous. (rires) Les gars n’hésiter pas à poser votre candidature. 


Elle vient de solliciter Magnime et moi sur Housepartie pour une petite mise au point.


Magnime : Djifa fait de l’air, tu as refusé tous mes dates.


Djifa : je ne veux pas d'un mec sur Internet, ce sont des faux.


Magnime : ce sont les mêmes faux-mecs dans la vie courante qu’on retrouve dans le virtuel. C’est juste une question de chance.


Moi fixant Djifa : elle dit vrai (saisissant la perche) en plus tu cherches plus loin que le bout de ton nez alors qu’il y a un potentiel sérieux candidat à la pointe. Du haut de ses 27 ans, il est célibataire sans enfant.


Djifa plissant les yeux perdue : c’est qui ?


Moi : Alex !


Etant donné qu’il a toujours eu un béguin pour elle sans pouvoir lui dire. Bon il y a son Jean-Jacques aussi qui faisait tache dans le décor.


Djifa toujours perdue : qui Alex ? 


Moi : le même Alex de votre groupe.


Djifa geste évasif de la main : il ne compte pas lui. Alex, je le considère comme un frère.


Magnime : tout comme Roméo et moi.


Moi levant les yeux au ciel : ouais ouais on te croit (à Djifa) tu ne veux même pas essayer avant de le classer direct dans la frère zone ?


Magnime : krkrkr ça existe aussi la frère zone ?


Moi : bah oui, c'est le terme approprié pour désigner ce que vous êtes en train de faire toutes les deux. C'est le fort des femmes et c'est comme ça que vous passez à côté de votre bonheur pour ensuite vous alliez aux fils de Pharaons.


Djifa : lol laisse tomber, Alex et moi ça ne collera jamais. (soupire rageur) Sinon je fais comment pour me trouver un petit ami moi ? 


Moi : il ne suffit pas de trouver un petit ami, mais de trouver le bon petit ami.


Magnime lui lançant un regard attendu : mmh hmm !


Moi ajoutant : tu devrais prendre ton temps, pourquoi ne pas te concentrer sur autre chose en attendant que l’amour te trouve ?


Magnime renchérissant : bâtir ton empire par exemple ! Tu as ta licence en poche, tu as d’autres compétences à ton actif qu’est-ce que tu attends pour postuler ou travailler à ton propre compte ?


Elle fait une grimace boudeuse.


Moi : tu devrais écouter Mimine.


Djifa : j’ai une promesse d’embauche, la patronne de Debbie veut m’engager.


Moi : j’ai cru comprendre que c’est un travail occasionnel non ? (oui de la tête) je pense que tu devrais saisir cette opportunité pour te lancer en freelance dans la bureautique. Avec la renommée de tata Mimi, tu seras vite connu. Tu peux associer au traitement de texte, la rédaction de mémoires, le graphisme, bon tout ce qui peut se faire dans ce domaine.


Magnime : oui et pourquoi pas les transferts d’argent locaux ? Ça marche inh, je suis enclin d’ouvrir un second kiosque.


Moi : dis-donc, tu deviens une femme d’affaire.


Magnime : il le faut, on ne va pas compter sur les parents éternellement.


Moi : tu as parfaitement raison. Djifa, qu’est-ce que tu en penses ?


Djifa soufflant : ce sont des idées, d’excellentes idées, mais je trouve  l’argent où pour commencer ? Je ne peux sûrement pas compter sur mes parents comme Magnime. Le local seul coûte les yeux de la tête sans compter que je n’ai même pas les outils de bases pour commencer d'autant plus que ça nécessite une formation de base.


Moi : si tu as besoin d’un financement, tu peux compter sur moi. Enfin, je cherche à faire des investissements en ce moment et sur le long terme.


Magnime parlant vite : on est deux à avoir besoin d’un crowdfunding !


Djifa la toisant : tu le prends pour le Directeur de children of Africa ou quoi ? Attends qu’il règle d’abord mon cas !


Magnime (lui lançant un regard en biais) : chacun lutte pour sa cause chère.  


Moi : rire*, les filles pas besoin de vous disputer. Vous aurez toutes gain de cause.


Magnime : de nous excuser ooh, nous avions presqu’oublié que tu es le redoutable fils du Sieur Fulbert Elli.


Moi : yasss le premier du nom.


Elles rient et je souris.


Moi : bon les filles, j’ai une course à faire. On se branche après.


Elles en chœur : d’accord !


Moi : Djifa, j’espère ton business plan.


Djifa arquant le sourcil : un business plan pour quoi faire ?


Moi : tu ne penses quand même pas que je vais investir dans le vide ? Il faut que je voie clair dans ce dans quoi je mets mon argent.


Djifa : rhhoo toi tu deviens trop protocolaire.


Moi accent franglais : no lassitude in business dear.


Elles pouffent de rire et on se laisse sur cette note. Je sors de l’application et quand mes yeux tombent sur l’heure qu’il fait, je m’exclame.


Moi : ohh shhiittt !


Du coup je ne traîne plus sous la douche, je prends la première chemise qui me tombe sous la main et dose le parfum. Je mets mes bottines simili daim et porte mon sac bandoulière à travers l’épaule, direction ma réserve personnelle en portant la montre que j’ai choisi. Je prends une bouteille de whisky crème et du jus de fruit ainsi que ma clé de voiture pour filer dans la nouvelle demeure de Saliha. J’arrive et m’adosse nonchalamment à l’encadrement de la porte avant de signaler ma présence. C’est Cannelle qui m’ouvre. Je lui souris et contrairement à son habitude, elle ne laisse rien paraître sur son visage. 


Moi (me confondant en excuse) : avec une heure de retard (mettant le contenu de mes mains en évidence) j’espère ne pas avoir raté grand-chose.


Elle sourit enfin et me prend les bouteilles des mains.


Cannelle : tu n’as rien raté, on t’attendait pour commencer (s’écartant) je t’en prie entre.


Ce que je fais.


Cannelle refermant la porte : tu sens bon.


Moi : merci.


Saliha déboule comme une furie du coin à manger et pousse un cri hystérique en venant se jeter à mon cou.


Saliha : je pensais que tu n’allais plus venir.


Moi : j’ai eu un contretemps, mais je suis là.


Saliha : et j’en suis ravie.


Cannelle se raclant la gorge : Sali tu peux apporter des glaçons ? 


Saliha : bien sûr ! Armel fais comme chez toi. Je m'occuperai de toi personnellement. 


Moi : je suis flatté de l’attention.


Je la regarde avancer vers la cuisine amusée, un boute-en-train cette fille. Je me tourne vers Cannelle qui passe nerveusement sa main sur son cou.


Moi : tout va bien ?


Cannelle : oui, ça va. Tu viens ?


Moi me décalant : après toi.


Elle ouvre la marche et on va s’asseoir tous les deux face-à-face. Saliha revient avec un pot à glaçons et le pose sur la table avant de dévoiler le menu qu’elle me présente un par un.


Moi commentant : c’est un vrai festin royal qu’on a là.


Cannelle : je me suis dit qu’il faille bien faire les choses.


Moi surpris : c’est toi qui as préparé tout ça ?


Saliha qui répond : oh oui, c’est un vrai cordon bleu et il n’y a pas que dans le domaine de la cuisine qu’elle excelle. En fait, elle a toutes les qualités pour être une bonne épouse. 


Moi impressionné : c’est son mari qui sera chanceux.


Cannelle : vraiment ! (regardant Saliha d’un air gêné) On peut commencer ?


Saliha : oui (se levant) laissez-moi vous servir.


Elle le fait et on mange ensuite sous ses bavardages. Enfin, elle me pose des questions auxquelles je réponds sans ambages.


Saliha vidant son verre : alors, depuis combien de temps vous sortez ensemble ta copine et toi ?


Moi : depuis la maternelle.


Sa voix s’étrangle au fond de sa gorge et elle manque de s’étouffer avec le whisky.


Saliha ton aigu : quoi ?? Pardon, je veux dire autant que ça ? 


Moi hochant la tête : tout à fait.


Cannelle : wow, c’est si rare de nos jours.


Moi : tu l’as dit.


Saliha : elle doit être bien comme copine (me fixant) elle est bien inh ?


Cannelle toussant bruyamment : Sali tu peux aller chercher des glaçons ? Il y en a presque plus. Et tu devrais ralentir le whisky, ça ne te va pas, du tout !


Saliha roule des yeux et se lève néanmoins pour s’exécuter.


Moi : je pensais que les musulmans ne prenaient pas d’alcool.


Cannelle : laisse celle-là, c’est une musulmane moderne.


Saliha (depuis la cuisine) : ne parle pas de mes choses.


Nous : lol.


Pendant le reste du déjeuner, l’humeur taquine et gaie de Saliha laisse place à une humeur triste et mélancolique du fait que Cannelle mène la discussion en révisant son plan de voyage. Elle se garde d’émettre des commentaires, et même  au cours de la discussion après le repas. Encore plus lorsqu’il a fallu mettre le cap sur le lieu de rassemblement en fin de soirée. Je les devance sur le parking de l’immeuble qui abrite son appartement pour charger ses affaires dans le coffre de ma voiture. Elles arrivent par la suite accrochées l’une à l’autre. C’est la même atmosphère qui prévaut au cours du trajet un bout de moment plus tard. Je décide de lancer une blague pour dérider l’atmosphère.


Moi : si vous êtes d’accord, je vous trouve un second billet express pour que Cannelle te suive Sali.


Saliha au tac : je suis d’accord !


Cannelle : lol toi vas-y d’abord. Je te rejoindrai.


Saliha la regardant contente : c’est vrai ? 


Cannelle : un jour peut-être.


Saliha pousse un soupir triste.


Cannelle se voulant rassurante : je te promets de faire un tour te voir dès que je pourrai.


Elle ne répond pas, elle renverse sa tête contre la vitre le regard tourné vers l’horizon et laisse échapper un soupir prolongé.


Moi dans ma lancée : par contre, je n’aurai plus jamais l’occasion de voir Sali pousser les voitures au port.


Elle me regarde à travers le rétroviseur et sourit.


Saliha : je t’ai fait une démonstration le jour même où on s’est rencontré à Dékon.


Moi : moi c’est les camions que je veux te voir pousser.


Saliha riant : on aura l’occasion un jour.


Moi : j’ai hâte.


On se met à bavarder plus gaiement jusqu’à ce que je m’arrête en face de la gare routière d’Agbalépédo où le bus qui doit conduire elle et d’autres voyageurs à Accra était déjà stationné. Tout le long de l’embarquement, elles restent coller l’une à l’autre. Au moment de partir, elles fondent en larmes et se séparent difficilement. Le chauffeur insiste un peu pour que Sali consente à lâcher cannelle. Nous attendons que le bus bouge pour rebrousser chemin.


Moi : je te ramène chez tes parents ?


Cannelle : non à l’appartement, il m’appartient désormais.


Moi : ah bon ? Pourquoi ?


Cannelle : oui, j’ai envie de m’isoler un peu.


Moi lui jetant un coup d’œil : ce n’est pas trop bien de vivre seul, surtout pour une femme et encore moins aujourd’hui. Tu as besoin d’une compagnie pour faire passer ton chagrin.


Cannelle (la tête tournée vers moi) : tu ne veux pas m’offrir la tienne ?


Moi lui jetant un coup d'œil : ce serait avec plaisir, mais j’ai déjà prévu passer la soirée avec Deborah.


Cannelle ton déçu : je vois, sans problème.


Je me concentre sur ma conduite, mais je peux voir du coin de l’œil qu’elle me coule des regards furtifs et à la dérobée avec une supplication muette. À un moment, je me tourne vers elle et lui fait un sourire auquel elle répond.


Moi : on va faire ça, je reste une heure avec toi et je rentre ensuite. 


Cannelle sourire satisfait : ok super.


On roule jusqu’à l’immeuble, elle me devance dans l'appartement et je gare sur le parking avant de monter. Au moment où je débouche sur le salon, je constate qu’elle  a improvisé une petite collation avec des amuse-bouches et un cocktail Havana avec du jus d'ananas, du rhum blanc, du marasquin et des glaçons. Elle s’est débarrassée de son pull et nous a fait de la place sur le tapis au milieu du salon.


Cannelle (me donnant un verre) : histoire de fêter la nouvelle vie de Saliha.


Moi : je suis partant.


On trinque avant de prendre place. On grignote en buvant et en bavardant de tout et de rien. Elle m'a posé des questions sur mon stage et je lui explique de quoi il en retourne.


Moi : en réalité, j’ai fini. C’était prévu que je continue au GTA-Assurance, mais j’ai préféré le port. 


Cannelle : et c’est quoi la suite ?


Je vide mon verre avant de répondre.


Moi : j’attends la rentrée pour commencer les cours.


Cannelle (remplissant mon verre un sourcil arqué) : tu étudies encore ?


Moi prenant le verre : merci. Oui, j’étudie toujours. Je viens d’avoir le bac.


Cannelle ton surpris : pardon ?


Moi : bah oui, je commence la fac à la rentrée.


Cannelle du tac au tac : t’as quel âge au fait ?


Moi levant mon verre : j’ai largement l’âge de boire de l’alcool.


Cannelle : lol très subtile ta manière d’éviter la question.


Moi changeant de sujet : et toi ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Je suppose que tu as quelqu’un dans ta vie, même si je n'ai jamais vu un homme roder autour de toi.  


Elle s’étrangle avec son breuvage et fut secouée par une mauvaise toux.


Moi (la resservant avec empressement) : bois !


Elle le fait.


Moi : ça va ?


Cannelle hochant la tête : ça peut aller, pour répondre à ta question rien du tout. Je me cherche.


Moi : et tu as fait quoi comme formation ?


Cannelle : avocate ! 


Moi : comme mon père.


Cannelle : exact et c'est ce qui m'a amené à le connaître. J'étais en quête d'un emploi.


Moi : ah oui, je vois maintenant le rapport. Alors et ta vie sentimentale ?


Cannelle toussant bruyamment : ça te dérange si on parle d'autres choses ?


Moi : aucunement ! Là, on fait quoi ? Nous avons vidé le plateau et le bocal aussi.


Cannelle (me regardant dans les yeux) : j’ai une idée.


Moi relevant la tête : dis toujours.


Cannelle : si je te le dis, tu m’aideras ?


Moi : dans la mesure du possible oui.


Cannelle : ça ne peut pas te dépasser. A priori j’ai envie de me détendre. Je veux faire passer toute cette tristesse et ce vide que le départ de Saliha a laissé.


Moi haussant le sourcil : ah weh ? (oui de la tête) Et en quoi puis-je t’aider ?


Cannelle : t’inquiètes, ce que je veux faire n’implique pas que tu participes forcément.


Elle s’étend et pose ses lèvres sur les miennes. Pendant plusieurs minutes, elle essaie de m’embrasser alors que je bouge ma tête dans tous les sens.


Moi : mais qu’est-ce que tu fais ?


Cannelle avec un rire de gorge : tu sais bien, tu viens de dire que tu es un grand garçon.


Moi : mais non (la repoussant) Cannelle, je crois que t’es un peu pompette.


Cannelle (posant la main sur ma cuisse) : j’aime trop la façon dont tu articules Cannelle, c’est sexy.


Elle le dit en empoignant mes burnes à travers mon pantalon, je grogne de plaisir.


Cannelle ricanant : tu aimes ça inh ?


Moi me fâchant : non, arrête ça.


Cannelle : pourquoi ? Parce que tu as une petite copine ?


Moi : entre autres.


Cannelle : elle n’en saura rien.


Moi grinchant : non arrête s’il te plaît. Je dois rejoindre Deborah, elle doit s’inquiéter.


J’ai à peine parlé qu’elle a retiré son débardeur bras mince en dessous duquel elle ne porte pas de soutien-gorge et dévoile ainsi sa forte poitrine. 


Cannelle (d’un regard ardent) : on s’en fout de ta Deborah !


Je reste statique et sans voix devant sa paire de boules, je ne me souviens pas avoir déjà vu d’aussi énormes et pourtant j’en ai vu des boules. Enfin, je pensais que Sacha détenait le record, mais là, c’est un autre niveau. Il y a ma lèvre inférieure qui traîne par terre comme Tom et Jerry, elle en profite pour se glisser dans ma bouche en écrasant sa poitrine contre mon torse à moitié nu. Et je dois dire que la sensation est agréable. Elle s’allonge entre mes jambes et m’embrasse comme jamais. Elle abandonne ma bouche un moment et s’en prend à mon oreille gauche. Pendant qu’elle lèche le lobe de manière taquine et me caresse le torse du bout des ongles. Je commence à ressentir d’étranges frissons et mon bas-ventre se contracte. Elle m’assaille des minutes durant de ses coups de langue qui m’ont mitigé. Je me sens flancher à petit coup donc je me mets à me débattre à nouveau, mais elle pèse de tout son poids sur moi. Elle continue encouragée par ma respiration forte, elle me mordille l’oreille droite jusqu’au cou en passant par ma bouche sur laquelle elle passe un coup de langue avant de descendre sur mes tétons. Je me laisse aller à même le tapis quand elle ouvre ma braguette et se saisit de mes joyaux.


Cannelle : voilà, quand tu veux !


Elle passe ses mains délicates sur chaque particule de mon corps, un grognement de frustration m’échappe. Je ne sais pas comment elle fait mais, j’ai l’impression de la sentir partout à la fois et je n’ai qu’une envie c’est qu’elle en finisse avec moi. Elle s’abaisse à mes pieds et retire mon pantalon dévoilant ainsi mon sexe qui pointe à moitié.


Cannelle les yeux brillants : une poutre de bamako (ton suave) tout ce que j’aime.


Elle prend un coussin sur le canapé et le pose sous mes fesses.


Cannelle : on va le réveiller un peu.


Elle prend mes joyaux dans sa bouche et le suce avec habileté. Au début, je retenais mon souffle. Là je pousse des petits gémissements qui deviennent de plus en plus des soupirs ponctués de gémissements. Je perds mes moyens lorsqu’elle descend au petit trou et me lèche l’anus complètement, comme si elle dégustait une friandise. Quand elle glisse mon bâton de réglisse dans sa bouche, de grisantes et effrayantes sensations me parcourent l’échine. J’ai même l’impression d’avoir le tournis.


Moi : mais qu’est-ce qui se passe ?


Cannelle avec un petit sourire : tu viens d'atteindre la porte du deuxième paradis. Et ça, ce n'est rien à côté de ce qui va suivre. Je vais te  baiser comme jamais on ne t’a baisé.


Elle a à peine parlé qu'elle s'est mise à faire des trucs avec sa langue. Je ne peux même pas vous décrire ce que je ressens. Je lui criais de monter ou je meurs ce soir ou quelque chose comme ça, je ne saurai vous dire exactement quoi parce que je planais littéralement. 


Quand je me retrouve, elle était sur moi en train de tourner ses reins de façon à rivaliser avec une danseuse cambodgienne. Mes yeux se posent sur ses seins et machinalement, je les butine et les porte à ma bouche. Je les suce à bâtons rompus, j’étais comme un enfant qui vient de retrouver les seins de sa mère après une longue journée de séparation. Ça a le don de la mettre dans d’autres états, elle accélère ses mouvements puis ralentis graduellement en poussant un long gémissement. Signe qu’elle a joui. Elle me sourit ensuite et revient me prendre dans sa bouche. Je viens dans un long râle et vide une grande quantité de semence qu’elle nettoie promptement avec sa langue avant de se laisser tomber sur le tapis. 


J’attends de sortir de la brume du plaisir pour parler.


Moi : est-ce que tu es consciente que tu viens de commettre un acte de viol ?


Elle me regarde et éclate de rire.


Cannelle : viol ? C’est de la bien-violence alors. Tu as kiffé, au-delà de la kiffance.


Moi bourru : j’ai dit non Cannelle.


Cannelle sourire narquois : oui oui et tu as aussi crié mon prénom, le vrai, des centaines de fois. Et tu as chanté l’hymne national en entier.


Je me tourne et la regarde complètement dégoûté. Je ne dis plus rien, je me lève et ramasse mes affaires.


Cannelle : tu rentres ?  


Moi me rhabillant :…


Cannelle : ah, j’oubliais (articulant) la copine ! Elle a tout pour elle celle-là, j’espère qu’elle est consciente tu trésor qu’elle possède. Vrai vrai, tu en possèdes mon grand.


Elle part dans un rire qui sonne un peu cynique dans mes oreilles. Je sors de l’appartement en claquant la porte. C’est dans la voiture que je finis de m’habiller et démarre aussitôt.  


Sur le chemin du retour, je suis dans un état second. Ce que je ressens ? De la fureur et de la confusion mêlée. Je suis très remonté contre elle, mais plus envers moi-même. C'est entièrement ma faute si elle a pris confiance. J’aurai dû rentrer chez moi comme prévu ou si on remonte plus loin, je n’aurai jamais dû la recontacter et me retrouver à jouer les sauveurs. D’un autre côté, je n’allais pas savoir une personne en détresse et ne rien faire pour l’aider ou bien ? Je me passe la main sur le visage et soupire de frustration. Moi, je voulais juste être utile, l’aider dans la situation qu’elle traverse. (soupir) Moi, c’est mon besoin de sauver le monde qui me conduira un jour à ma perte. Le pire, c’est ce j’ai envie d’y retourner et c’est ça qui me met le plus en rogne. Il n’y a jamais eu une go qui m’a autant… Enfin, je pensais que Debbie… Enfin, laissons tomber ! 


Parlant de Debbie (soupire) je me sens mal vis-à-vis d’elle. Quand bien même je ne l’ai pas voulu ça reste une trahison et elle n’a vraiment pas besoin de ça en ce moment. Surtout pas aujourd’hui. Ce qui fait que je vais devoir lui mentir et ça, ça me culpabilise davantage.


Le plus dure reste à savoir qu’elle attitude je suis supposé adopter après ça. Là, c’est sûr que je ne peux me plaindre à personne, qui va même me prendre au sérieux ? Je crois que le mieux c’est de couper tout contact avec Cannelle. Oui c’est ça, je vais mettre un terme à notre amitié ou quelle que soit la relation que nous avons partagé jusque-là et la vie continue. 


Je ne sais pas comment, mais je suis arrivé chez moi. Je jette un coup d’œil furtif à Debbie qui s’est endormie à force de m’attendre. Mon cœur se serre. Je trace dans la salle de bain où je me réfugie pendant une éternité. Quand je me sens plus à l’aise, je ressors et vais mettre un jogging pour m’asseoir dans le fauteuil en rotin en face du lit de sorte à pouvoir contempler son visage. Je prends donc mon visage en coupe, les coudes en appui contre les cuisses pour le faire et après quelques minutes elle ouvre les yeux et me regarde. Un regard qui veut dire qu’elle sait que je suis mal en point. Elle m’ouvre alors ses bras dans lesquels je me réfugie replié sur moi-même. Nous restons un moment sans parler avant que je relève les yeux que j’arrime aux siens.


Moi : mi amor


Debbie : mmh bé


Moi : pardonne-moi.


Debbie haussant les sourcils : je n’ai rien à te pardonner, t’es parfait comme tu es. T’es le paradis dans ma vie infernale. 


Je la serre contre moi sans répondre. Il y a un autre flottement que j’interromps une fois de plus.


Moi : mi amor


Debbie : mmh bé


Moi : je t’aime.


Elle me sourit et me fait un smack.


Debbie : je t’aime encore plus mon namour. 




               ~Fin partie 1~







 
Le maître du jeu