#UAUH19

 

************** Timeo *****************

Moi : Salut toi!

Kinah: Salut!

Je lui fais une bise rapide sur le front.

Moi : on y va ?

Elle me montre le panier que je n’avais pas encore remarqué, trop occupé à la contempler elle.

Kinah : euh… je t’ai apporté à manger.

Moi : Ah…

Inconsciemment je me mis encore à la détailler des pieds à la tête.

Ce fut son raclement de gorge qui me fait revenir sur terre.

Moi : tu es belle. Et je trouve que cette robe te va bien.

Un petit sourire gêné naquit sur ses lèvres. Ce que je trouve tout à fait mignon.

Kinah : Merci.

Je nous installe dans le petit coin ‘’salon’’ de mon bureau.

Moi : Ce n’était pas la peine que tu m’apportes à manger tu sais ?

Kinah : je sais. Mais ça me fait plaisir. Donc ce n’était pas une ‘’peine’’ comme tu dis.

Je souris amusé par sa réponse.

Moi : ok. Il y a quoi au menu ?

Kinah : on visite nos amis les ivoiriens !

Elle fait sortir les bols de nourriture et je salive déjà. Attiéké, alloco et poisson frit au menu. Elle me sert et me tend le plat.

Je remarque qu’elle ne se sert pas.

Moi : et toi ?

Kinah : j’ai déjà mangé en fait.

Moi : je pensais qu’on devait déjeuner ensemble ?

Kinah : Nina…

Je ne la laisse même pas terminer sa phrase.

Moi : ou on mange ensemble ou je ne mange pas non plus. Je ne veux même pas écouter ton excuse.

Elle lève les yeux au ciel avant de capituler. On part se laver les mains et on mange tout en échangeant sur nos matinées respectives.

Quand on finit Kinah rangea tout dans le panier et on se mit face à face pour discuter.

Moi : Alors, dis-moi !

Kinah : euh… il y a quelques mois j’ai eu une discussion avec maman Esther par rapport à mon avenir, ce que je voulais faire de ma vie et tout.

Moi : Uhum. Fais-je en hochant la tête.

Kinah : Je lui ai dit que j’aimerais faire une formation et devenir pâtissière.

Moi en souriant : Tu as un don pour ça.

Kinah : uhum… sauf que… je désire être bilingue aussi. Et l’anglais est une langue qui m’intéresse.

Moi : la maitrise de cette langue ouvre beaucoup de portes, c’est vrai. Donc tu vas également prendre des cours pour ça ?

Kinah : oui…

Moi : mais c’est bien.

Kinah : euh… sauf que…

Moi : Sauf que… ?

Kinah : ça ne sera pas ici. Je pars dans quelques semaines à Accra pour 6 mois

Moi : oh ! fis-je un peu choqué.

Je garde le silence et la fixe un moment.

Kinah a ce truc qui fait que je ne pouvais m’empêcher de la contempler. Ce truc qui attire mon regard toujours vers elle quand elle se trouve dans une pièce avec moi…

Moi : kiki. Dis-je pour attirer son regard qu’elle avait baissé sur ses doigts croisés, sur moi. Tu vas me manquer. Ajoutai-je en souriant.

Kinah en souriant : Toi aussi. Et nous ?

Moi : ça ne change rien au nous. On prendra juste plus de temps, c’est tout. Cette distance peut nous être bénéfique. On verra comment gérer ça.

Kinah : ok.

Elle voulait ajouter quelque chose, mais semble hésiter.

Je soupire en devinant déjà le sujet qu’elle voulait aborder.

Moi : je t’écoute Kinah. Demande-moi ce que tu veux.

Kinah : C’était qui la femme que j’ai croisé à mon arrivée ?

Moi : C’était Maggie. Mon ex.

Kinah en fronçant les sourcils : vous vous voyez encore ?

Moi : Non pas du tout. En fait depuis un moment je l’évitais. Mais quand elle est arrivée par surprise aujourd’hui je me suis dit que c’est le moment de mettre les choses au clair. Et c’est ce que j’ai fait.

Elle me regarde d’un air dubitatif avant d’acquiescer.

Kinah : et la phrase qu’elle a dit avant de partir ?

Moi me grattant la tête, légèrement gêné : En fait, elle a dit qu’elle ne me laisserait pas tomber sans se battre.

Elle me fixe, semblant réfléchir à mes paroles.

Kinah est une fille qui peut se montrer assez fofolle. Rarement. Mais ça lui arrive. Mais c’est avant tout une fille posée, calme qui n’aime pas les histoires pour rien. Alors si elle considère Maggie comme ‘’ des histoires pour rien’’ je risque de ne pas avoir ma chance avec elle.

Je m’apprête à commencer mon plaidoyer mais elle me devance.

Kinah : je n’ai jamais eu de vraie relation. Tout ce que j’ai connu qui s’y ressemblait n’était que violence, violence et encore violence. Je ne sais pas comment ça fonctionne. Alors non je n’ai pas envie de me ‘’battre’’ contre ton ex pour t’avoir. Et il te faudra surement beaucoup de patience avec moi. Mais ce dont je suis sûre en ce moment, si elle doit être ou devenir un quelconque problème entre nous, même mon amitié tu peux oublier.

Les émotions qui m’ont traversé à ses paroles étaient multiples. Peur de la perdre elle et son amitié. J’y tenais à son amitié. Mais à côté de cette peur, j’ai été encore plus attiré par cette assurance qu’elle a affiché en déversant ces paroles.

Elle se tenait le dos bien droit et le menton relevé fièrement.

Je réduis la distance entre nous et lui prend les mains. Mains, qu’elle semblait avoir de la réticence à me laisser prendre. Ma Kiki, si douce et si forte ! je tiens quand même fermement ses mains.

Moi : j’ai compris Kinah. C’est à moi de faire le nécessaire pour qu’elle ne devienne pas un problème entre nous. Et je le ferai.

Kinah : ok.

Elle fixe un moment nos mains toujours joints avant de lever le regard sur moi. Elle soupire avant de continuer.

Kinah : je crois que je vais y aller.

Je la fixe durant un moment. Vous êtes-vous déjà retrouvés en train de regarder la photo d’une personne que vous kiffez et vous imaginant déjà en train de vivre quelque chose d’exceptionnel avec cette personne ? c’est ce que je vivais en ce moment. Sauf que moi je ne rêvais pas devant une photo. Je le faisais en live. Krkrkrkr.

Je finis par la raccompagner. Dès que je la mets dans le taxi je retourne à mon travail.

Je fais de mon mieux pour me concentrer. Fallait pas que je blague avec les chiffres de cette entreprise. C’est mon gagne-pain !

 

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