... Un peu de toi

Ecrit par Jereda

Alex

La fin de mon séjour arrive (déjà).

Ni Ivery ni moi n'en avons envie. Cependant, il faut que je parte. Il faut refermer cette merveilleuse parenthèse.

Nous savions tous les deux que les retrouvailles seraient brèves, mais aussi intenses, je ne l'avais pas prévu.

Je savais juste que je voulais la voir, la toucher, sa voix me manquait et son rire un peu rauque me fait tressaillir à chaque fois.

Je me dirige vers la porte, valise à la main, la veste repliée sous mon bras gauche. 

***

Ivery

Je le suis à petits pas silencieux, déjà triste, pensant à mon appartement qui sera bien vide après son départ.

Et que dire de mon coeur, alors?

Je me rends seulement compte qu'il s'est retourné lorsque je me cogne contre son torse. Il me prend doucement le poignet, pose l'index sous mon menton et lève vers lui mon visage.

Les larmes s'accumulent sous mes paupières lorsque je croise son regard. Je laisse échapper un gémissement sourd, comme une douleur profonde que l'on cherche à réprimer. 

J'aurais voulu me montrer plus forte, détachée, consciente de ce dénouement, mais c'est au-dessus de ma volonté.

Presque aussitôt, sans que je ne m'y attende, il m'entraîne dans le couloir jusqu'à la porte de la chambre qu'il ouvre avec hâte.

Il me plaque contre le mur et relève ma jupe, la maintenant d'une main, il défait de l'autre le bouton de son pantalon.

Je regarde Alex se dénuder à travers le miroir qui nous fait face. Le menton posé sur son épaule, j'admire son fessier dur et musclé, qui se positionne avec fébrilité entre mes cuisses.

Je le vois s'abaisser pour se mettre à ma hauteur, fléchir légèrement les genoux et prendre possession de moi.

J'ai envie de fermer les yeux pour mieux le sentir en moi.

Mais c'est peut-être la dernière fois que je le serre ainsi contre ma poitrine. Ce sera peut-être le seul souvenir de nous qui parviendra à apaiser mon âme plus tard. 

Plus tard quand ma vie redeviendra normale, celle qu'elle a toujours été avant lui.

Celle qu'elle est quand il n'est plus là.

Alors je préfère garder les yeux fixés sur cette image, sur nos corps.

Les muscles de son dos accompagnent le mouvement de son sexe, ses fesses fermes qui se contractent et se relâchent, décrivant un mouvement circulaire comme sur un pas de zouk très très lent, jusqu'à leur crispation au moment de la jouissance.

À ce moment-là seulement, je m'autorise à fermer les yeux et laisse échapper à mon tour un long soupir.


Juste un peu de toi