Un rempart
Ecrit par stories of our lives
Nafi avait du mal à se l'admettre, mais elle savait que tante Amina avait parfaitement raison. Pour sa mère elle devait continuer à se battre. Au moins jusqu'à la fin de l'année scolaire, en espérant changer d'école plus tard pour être loin de ces charognards. La seule équation à laquelle elle ne trouvait toujours pas de reponse était celle de son retour à l'école le lendemain. Rien qu'a imaginer les moqueries de Carla et le regard accusateur de ses camarades elle en avait des sueurs froides. Elle demanda à Nathalie de venir la chercher le matin pour qu'elles y aillent ensemble. Ce serait sans doute moins difficile de supporter les injures avec à ses côtés son amie.
Ce matin là le chauffeur de Nathalie gara en dehors du portail. Les deux jeunes filles étaient vêtues de pulls à capuches et marchaient en hatant le pas pour éviter de croiser le maximum de personnes. Mais devant leur salle de classe, attendait tout un comité d'accueil avec en tête Carla, qui se fit un plaisir de leur barrer la route:
"Mesdames, mesdemoiselles et messieurs je vous prie d'accueillir et de bien acclamer comme il se doit l'arrivee de notre star de la semaine. En plus d'être une villageoise, il s'avère que la prostitution soit un heritage dans sa famille, de mère en fille"
Cette fois Nafi ne put se contenir, son instinct sauvage se réveilla et avant que les autres n'ai eu le temps de réagir elle arsena un coup de poing bien appliqué en plein milieu du visage de Carla. Du sang se mit à sortir de ses narines, tandis que leurs camarades criaient pour alerter toute l'ecole. Carla était en larmes et ses amies essayaient de la calmer, tandis qu'elle essayait attraper Nafi par les cheveux:
- Petite sauvage! Tu m'as cassé le nez! J'aurais maintenant le visage tout bouffi et difforme. Tu vas me le payer!
- Tu peux m'insulter autant que tu veux, ça m'est completement égal. Mais la prochaine fois que tu oses insulter ma mère je vais te refaire le portrait. Dégagez tous de mon passage.
Contre toute attente les élèves s' écartèrent tous et Nafi alla s' assoir sur son banc, suivie de Nathalie.
Le surveillant général ne tarda pas à arriver. Les élèves étaient en émoi à l'extérieur, Carla avait été transportée à l'infirmerie pour qu'il lui soit administré des soins.
Le surveillant convoqua Nafi dans son bureau:
" Nafissatou POUMIE!! Il me semble que vous êtes une élève à problèmes!
- Mr le surveillant, vous connaissez très bien le tempérament de Carla, demandez à mes camarades qui a commencé il vous diront.
- Justement, ils disent tous que tu as agressé Carla!
- Et pourquoi l'aurais je fais si elle ne m'avait pas d'abord provoqué?!
- Peut importe! La cour de cette école n'est pas un ring de boxe! Si quelqu'un vous provoque, vous n'avez qu'a ve'ir vous plaindre dans' mon bureau!
- Et si quelqu'un traite ma mère de prostituée je laisses aussi faire c'est ça?!
- Si ta mère n'est pas une prostituée ça ne doit pas vous déranger!
-Monsieur avec tout le respect que je vous dois votre commentaire est déplacé.
-Trêve de bavardage. Comme punition, vous aller défricher les herbes derrière votre salle de classe.
-Mais monsieur, toute seule?
- Vous voulez que je defriche avec vous? Si vous vous y mettez en 1 semaine vous aurez fini.
- Et Carla?
- Carla quoi?
- Quelle est sa punition?
- Elle a déjà le nez cassé par votre faute, c'est pas assez comme punition pour vous?
- Vous êtes injuste monsieur...
- Je vais juste vous rappeller qu'il ya également des mauvaise herbes derriere le bâtiment des secondes littéraires!!
Nafi resta bouche bée, et sorti du bureau du surveillant à la demande de celui ci. Une fois de plus Carla avait gagné, durant la semaine suivante elle devait passer ses pauses à défricher les herbes toute seule.
Dès le lendemain matin Nafi décida de commencer à exécuter sa punition. Elle dû supporter le sourire narquois de Carla et sa bande pendant qu'elle se rendait au magasin des outils d'entretien pour y prendre le nécessaire. Nathalie l'ai fait en defrichant de petites parcelles à la sortie des classes.
Le troisième jour, à peine la sonnette annoncant la pause avait retenti que Nafi se précipita pour aller accomplir sa besogne. Au fil des jours, elle avait fini par trouver un avantage à cette punition. Au moins, personne ne venait l’embeter derrière la classe. Elle pouvait savourer en toute quiétude, le calme et la tranquilité. Elle était perdue dans ses pensées quand soudain elle entendit une voix derrière elle :
« Aparament tu t’entraines pour un tournoi de boxe !! »
Elle se retourna, les nerfs à vifs, prète à dégainer. Sa colère se calma très vite lorsqu’elle s’aperçu que c’était Dylan :
-Que fais tu ici ? Tu es venu te moquer de moi n’es ce pas ?
-Bien sur que non !!Je ne suis pas ton ennemi et tu le sais !
-Et alors ?
-Je ne t’ai pas vu à la cantine ces derniers jours, alors j’étais un peu inquièt. J’ai demandé à nathalie ce qui se passait et elle m’a tout raconté…
-Tu veux dire que tu n’étais pas au courant ?
-Bien sur que non ! C’est vrai qu’il ya eu quelques chuchots autour de moi, mais je n’accordes pas souvent d’importance aux ragots. Le plus souvent ce sont des fakes.
-Tout ce que tu racontes là ne reponds pas à ma question. Que fais tu ici ?
-Euh en fait, comme tu ne peux pas venir manger à la cantine, je t’ai apporté un inca. Deux croissants au chocolat et un Fresco saveur mangue ça peut aller ?
-Je n’ai pas vraiment le choix. Merci beaucoup !
Elle s’assit sur une pierre pour deguster son déjeuner. Dylan lui tendit la solution hydro-alcoolique pour se désinfecter les mains et s’assis tout près d’elle.
« Tu veux en parler ?
-Pas vraiment…Pas avec toi en tout cas.
-Tu ne fais toujours pas confiance à ce que je vois !!
-Bien sur que non !
-Et si je te disait quelque chose sur moi que personne au lycée ne sait ça peut aider un peu.
-Euh un tout petit peu oui !
-Tu me promets de ne pas le repeter ?
-Promis !
-En fait je ne vis pas avec mes parents biologiques.
-Comment ça ? Tu vis avec qui alors ?
-J’ai été adopté à l’age de 3 ans, je ne sais meme pas qui sont mes véritables parents.
-Depuis combien de temps le sais tu ?
-Je l’ai appris pendant les congés de noel, en écoutant par hasard une conversation entre mes parents adoptifs.
-Je suis vraiment navrée pour toi. Ca a du etre un véritable choc !!
-Ouais ; mais j’essaie de continuer comme si de rien n’était. Ils ne savent pas que je suis au courant, mais j’aimerais tellement qu’il me parlent de ma famille. Mes parents qui sont ils ?Ai je des frères ?Toutes ces questions me taraudent l’esprit. C’est vrai que je ne suis plus un bébé qui a besoin de d’etre dans les jupons de sa mère, mais tu sais ne pas connaitre ses origines c’est vraiment difficile à vivre.
Avant qu’ils n’aie eu le temps de terminer leur conversation, la sonnette retentit à nouveau, annoncant la fin de la pause.
« Nous avons passé deal, et je viens de remplir ma part. Demain tu me parlera de ce qui s’est passé n’est ce pas ? »
-D’accord. Après ce que tu viens de me confier, ce serait difficile de ne pas te rendre la pareille.
-Mais j’ai une autre doléance s’il te plait.
-Laquelle ?
-Demain c’est vendredi, et je préfères discuter avec toi dans un meilleur cadre que celui-ci. S’il te plait accepte de venir prendre une glace avec moi demain soir.
-Je t’ai dis que je n’ai pas la permission de sortir la nuit.
-Bon disons 16h30 alors, je passes te chercher chez toi.
-Ok ça marche. Dépechons nous de retourner en classe avant que nos enseIgnants n'arrivent
A suivre