Une histoire de Ouf !!
Ecrit par Farida IB
Austine AGBEKO…
Moi (avec de grands mouvements de la main) : non mais ohh !!! Is he mad ? Que ça folie aurait commencé quand sans qu’on ne le sache ? Me planter devant nos familles et nos invités. Shitt !! Mais il m’a vraiment eut le salaud !! (montrant le papier à Cynthia) Dix ans, dix ans à espérer qu’on finisse nos vies ensemble. Il n’est même pas foutu de me le dire en face, il me laisse un papier à non sens, tu t’imagines ? Donc je ne mérite pas qu’il m’explique face to face qu’il s’est épris d’une autre ? (répondant moi-même) Non il est trop lâche, oui en fait, c’est un salopard !! Un sombre idiot, et dire que je voulais finir ma vie avec un sans cœur (je fonds en larmes.) Cynt dis-moi que c’est un cauchemar, sniff ! Dis-moi que c’est juste un rêve que je vais me réveiller. Il n'a pas pu me faire ça !!
Je dévie Cynthia qui veut me prendre dans ses bras, ce n’est pas l'heure des câlins. En ce moment, j’ai plutôt des envies de meurtres.
Cynthia : please calm-down, je suis sûr qu’il a une meilleure explication, il reviendra dès qu'il aura repris ses idées.
Moi (brandissant le papier) : voilà toute l'explication !! c'est écrit noir sur blanc. Il dit qu’il a trouvé son bonheur dans une autre, voilà !! Il l’a suivi dans son pays, il a vraiment la veine qu’il n’a pas précisé le pays, je l’aurai retrouvé pour le tuer de mes propres mains !!
Cynthia : ne débites pas des sottises.
Nadia rentre dans la chambre, un verre d’eau à la main qu'elle me tend.
Moi criant : je n’en veux pas ! Je n’en ai pas envie, tout ce que je veux, c’est la mort de ce fils de pute !
Nadia : ça, je t’aide volontiers à le faire. Je suis même prête à aller en prison avec toi, m’abandonner le jour de notre mariage. Tchiiaaa !!! J'étripe le fils de pute.
Cynthia/Abigaël : Nadia !!
Nadia (les regardant genre) : quoi ?
Abigaël : owokpoé ! (c’est toujours toi !)
Elle lui lance un drôle de regard.
Cynthia (à moi) : chérie, il faut que tu te reposes.
Moi : non non, je ne veux pas dormir. Je n’ai aucunement sommeil.
Maman rentre en ce moment et comme avec elle, c’est, je te parle, tu t’exécutes me voilà couchée en plein midi avec la tête qui tourne. Je n’ai même plus l’envie de dire un mot tellement je suis dépassée. Comment je me sens ? Choquée, en colère, en même temps humiliée et trahie, non mais quelle honte !! Je fixe le vide en sentant les regards compatissants braqués sur moi, ce jour était censé être un jour de joie, le plus beau de ma vie et voilà que tout le monde affiche une mine de deuil. Emmanuel a osé me faire ça, hier nuit, il me disait encore combien j’étais une femme merveilleuse. Quelle partie du film ai-je raté ? Jusqu’hier, j’étais sa moitié, sa muse ! Tous nos projets de futurs, comment vais-je m’en sortir sans lui ? Que vont devenir les filles-mères, cette fondation que nous avons pris des années à monter ? Comment je fais pour vivre si je perds mon appui ? Mon Dieu !! La cruauté de l’homme, dix ans à miroiter une vie à deux ! Dix ans à faire des concessions pour quelqu’un et lorsqu’on y est presque, il prend la poudre d’escampette. Je veux m’arracher le cœur, j’ai l’impression qu’on m’a plantée une épine en plein cœur tellement j’ai mal. Je me mets à pleurer silencieusement lorsque je vois qu’il n’y a plus personne aux alentours. Elles ont consenti à me laisser seule, enfin, Cynthia les avait obligé à sortir et franchement, j’en avais besoin.
*
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Cynthia CLARK…
Je suis les autres à la cuisine et me serre un verre d’eau que je bois d’un trait. Je dépose le verre puis je me retourne au salon pour m’asseoir sur le canapé en soupirant. Quelle histoire !? Je suis moi-même la première à être secouée, nous n’avons pas vu le coup venir. C’est d'autant plus difficile pour moi de croire qu’Emmanuel puisse être capable de faire ça à Aus. Vous voyez pourquoi je ne pourrai jamais placer ma confiance en un homme ? Me faire un affront pareil et ne même pas avoir le cran de me le dire en face. (soupir exaspéré) Je ne sais même pas comment consoler Aus, elle va très mal. En ce moment, tout ce qu’on lui dira sera de nul effet, la pauvre ! Elle ne mérite pas ce qui lui arrive, la vie est vraiment injuste.
Je repose ma tête entre mes mains en pensant à qui pourrait être cette fille, celle qui peut briser un lien de dix années en un laps de temps. Je reste assise en me posant toutes sortes de questions, c’est comme ça que Joe vient me retrouver.
Moi (relevant ma tête) : tu es là ? Vous avez pu arranger les choses derrière nous ?
Joe : oui, je suis venue voir comment elle va.
Moi (tapotant sur la place libre à côté de moi) : pas terrible, mais elle est plus calme.
Joe : nous nous sommes occupés des invités ainsi que d’autres détails votre père et moi. Votre père a entrepris des démarches pour empêcher les medias de s’interférer dans cette histoire, Austine n’a pas besoin de ça en ce moment.
Moi : ok merci pour tout.
Joe : tu n'as pas besoin de me remercier, c'est un plaisir pour moi.
Je pose ma tête sur son épaule et il me caresse doucement la joue, nous restons ainsi dans le silence absolu que Nadia vient rompre.
Nadia : excusez-moi les amoureux, je cherche mon téléphone (elle le retrouve sous le coussin en face.) ça y est je l’ai. (se tournant vers Joe en le pointant du doigt) Tu dois être Joe !
Joe (mimant un sourire) : oui, oui
Moi (me détachant de lui): euh, Joe notre cousine.
Nadia (tendant sa main) : ça fait plaisir de rencontrer le mignon Joe.
Je racle ma gorge un peu gênée.
Nadia : euhh, elles ont besoin de moi à la cuisine. A toute !
Nous : ok, à toute !
Elle s’en va et je secoue simplement ma tête, la petite là me dépasse seulement krkrkr...
Joe rentre chez lui une demie-heure plus tard et je refais un tour dans la chambre pour voir si Aus s’est calmée. Je la retrouve les yeux bouffis à force d’avoir trop pleuré. Elle a le regard dans le vide, elle n’a pas encore remarqué ma présence.
Moi posément : bichette, tu veux manger quelque chose ? (elle reste statique.) Je vais au moins te préparer une infusion, tu as besoin de dormir.
Je reviens avec une tasse de tisane au tilleul, à l’orange et à la lavande, je pose la tasse devant elle sans qu’elle ne réagisse.
Moi : tiens ça va te détendre.
Austine : je veux mourir.
Moi : arrête de raconter des bêtises, tu as besoin de vivre pour prendre ta revanche sur lui. Il ne mérite pas que tu meurs pour lui.
Austine : peut-être qu’il a été forcé à le faire, qui sait si cette femme l’a kidnappé ?
Moi : c’est possible, mais pour le moment essaie de ne pas penser à cela.
Elle prend une grande inspiration et se glisse sous la couette, je lui tends la tasse qu’elle vide à moitié puis se couche à nouveau. Je me couche près d’elle et nous ne tardons pas à nous assoupir toutes les deux.
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Nadine GBEGNON épouse GBEVOU…
Je suis la femme la plus heureuse, j’ai le meilleur mari au monde ! Mon cœur est tellement rempli de joie que j’ai envie de crier mon bonheur sur tous les toits. Depuis que je suis enceinte, tous mes moindres caprices sont assurés. Florent a même délaissé son travail pour s’occuper entièrement de moi. Il faut dire que j’ai une grossesse un peu difficile qui me demande un total repos, je suis bien heureuse de pouvoir relativement compter sur mon mari. Il s’est notamment acheté une nouvelle voiture et a mis l’ancienne à ma disposition, le frigo est toujours rempli de mes gourmandises préférées et chaque semaine j’ai droit à un pagne.
Je laisse l’eau ruisselée sur mon corps en pensant à tout ce que j’aurais pu rater si je n’avais pas tenu tête à mon père. On dit souvent que nous devons toujours écouter nos parents parce qu’ils savent reconnaître ce qui est bien pour nous néanmoins ce n’est pas à tous les coups que leurs décisions font forcément notre bonheur. Heureusement que je crois beaucoup à mon cœur et que je suis toujours fidèle à mes principes.
Je sursaute presque lorsque je sens des mains posées autour de ma taille, je me retourne pour voir Florent nu comme un ver de terre.
Moi (relevant la tête en lui souriant) : tu es là ?
Florent : je t’observe depuis un moment, ton corps est magnifique chéri.
C'est vrai que cette grossesse m'embellit au jour le jour, mes rondeurs débordent de partout et surtout pas de masque de grossesse. J'ai droit à un traitement spécial chez une esthéticienne réputée une fois par semaine et devinez qui a eu la brillante idée ?
Moi : merci mon amour, tu veux qu’on prenne une douche ensemble ?
Florent : avant ou après ?
Moi (souriant en ayant compris de quoi il s’agissait) : maintenant.
Florent (caressant mon ventre) : j’aime que tu sois aussi perspicace.
Il me positionne de sorte à ce que son sexe repose sur le mien. Il prend d'abord le temps de me mettre en condition avant de me pénétrer tout doucement bien que je sois tout le temps réceptive avec cette grossesse. De mouvements très lents nous en sommes à de coups de reins secs et virulents. Je suis appelée à être prudente, mais lorsqu’il s’agit de nos ébats, au diable les recommandations du docteur (rire). Enfin, nous l'avons toujours fait ainsi et je sais que bébé comprendra lol.
Florent me prend jusque dans la chambre où il entreprend de me nettoyer. Nous nous étendons sur le divan devant la télévision après être habillés et tombons d’accord sur une série africaine. Il s’assit au bout du divan pour que je puisse allonger mes pieds sur ses cuisses.
Moi : c’est l’heure du massage chéri.
Florent (le ton rieur) : tu deviens beaucoup trop gâteuse, profite du mieux que tu peux parce que bientôt, je reprendrai le chemin du bureau.
Moi (arquant un sourcil) : je pensais que tu avais pris ton congé jusqu’à l’accouchement, et même après ?
Florent évasif : c’est le cas… Enfin oui.
Moi : il y a un souci ?
Florent : Non, du tout !
Moi sans conviction : ok.
Il commence le massage qui a le don de m’apaiser à la minute, je commençais à peine à prendre mes aises lorsqu’on entend sonner à la porte. La domestique qui est partie ouvrir revient un instant après avec deux valises et un bouquet de fleurs.
Moi (à la bonne) : nous avons un invité ?
Elle : non madame, c’est un monsieur de chez Top Chrono (entreprise de livraison) qui était là.
Moi (me tournant vers Florent) : chéri, tu attends une livraison ?
Florent (qui a l’air aussi surpris que moi) : pas dans mes souvenirs, il y a peut-être un mot dans le bouquet. Qui sait si c’est un de tes admirateurs qui te l’envoie ?
Moi riant : un admirateur ? (indexant mon gros ventre) Avec ça ?
Il rigole.
Je prends les fleurs des mains de la bonne et en sort une carte sur laquelle est écrite « avec tout mon amour, F.G ».
Moi (sourire radieux en fixant Florent) : tu caches bien ton jeu mon chéri, laisse-moi voir ce que tu caches dans les valises. J’espère que ce sont les affaires du bébé.
Il me regarde toujours avec son air surpris, ce qui m’intrigue un peu. En ouvrant, je tombe effectivement sur des vêtements de bébé. Tout est tellement beau que je fonds en larmes. Dernièrement, je pleure pour un oui ou un non, il faut dire que le bébé est émotif en ce moment (rire).
Moi (à Florent) : tu fais comment pour être aussi prévisible ?
Florent : euhh… Euhh…
Moi : ne t’inquiète pas, tu as su choisir les bonnes couleurs. Nous n’aurons aucun souci à nous faire concernant le sexe.
Florent (se grattant le crâne incrédule) : euhh… Je n’ai pas… Enfin bref ! Laisse-moi voir.
Il vérifie le contenu des valises et donne l’impression d’être tout aussi subjugué que moi, nous n’étions pas au bout de notre surprise quand la bonne revient avec tout le contenu d’une layette. Tout a l’air de sortir de l’usine, j’étais émue devant tant de gentillesse au point que je me suis mise à pleurer comme une baleine.
Moi : merci chéri, je ne pouvais pas mieux espérer. Je t’aime !
Florent : moi, encore plus, c’est tout à fait normal.
Je me suis réfugiée dans ses bras en le serrant très fort, c’est ainsi que je voulais lui exprimer ma gratitude. J’étais heureuse et le bébé aussi apparemment parce qu’il s’est mis à me donner des coups de poing.
Florent (mettant fin à l’étreinte) : chérie excuses-moi, je viens de me rappeler que j’ai oublié de laisser des consignes aux employés pour une commande à venir. Il faut que j’aille rapidement au bureau.
Moi faussement agacé : tu mets fin à notre si belle journée ?
Florent : c’est pour juste quelques heures s’il te plaît.
Moi (plissant le front) : des heures ? Juste pour des consignes ?
Florent : on ne sait jamais, je peux avoir d’autres choses à faire là-bas.
Moi le taquinant : n’aie pas peur de me dire que le bureau te manque, tu peux y aller. Je vais profiter ranger tout ça dans la chambre du bébé.
Florent : ok, faisons cela. Tu ne fais que ce qui demande peu d’efforts d’accord ?
Moi : ne t’inquiète pas chéri, sois prudent.
Il me donne un bisou sur le front et sort rapidement comme s’il avait le feu aux fesses.