Une opportunité en or

Ecrit par leilaji

Chapitre 11

 

***Alexander***

 

Elle vient de me repousser et de se précipiter dans la salle de bain ! Je sais à quoi elle pense exactement. J’ai lu la panique dans ses yeux mais elle n’a absolument rien à craindre, je le sais parce que le temps où je l’observais j’ai pu remarquer deux choses :

1/ Elle prend la pilule apparemment pour réguler son cycle

2/ Elle prend extrêmement soin d’elle sur le plan de la santé. Comme moi, elle vit seule et dépend entièrement d’elle-même. Elle ne peut se permettre de tomber malade parce qu’il n’y aurait personne pour la prendre en charge et la soigner sauf peut-être son amie Elle qu’elle appelle tout le temps et à qui elle raconte quasiment tout.

Alors de quoi a-t-elle peur ? De moi ? Mais je suis aussi exigeant qu’elle. Je me lève du lit aux draps complètement froissés par nos ébats et commence à fouiller de manière fébrile dans mes affaires. J’ai bien dû les mettre quelques parts ces papiers. Où sont-ils ?

Mais en y repensant bien, j’ai vraiment perdu la tête. C’est assez irresponsable de coucher avec une femme dont je ne connais pas le statut sérologique.

 

***Leila***

 

Ce n’est pas vrai ! Putain ce n’est pas vrai ! Mais quelle conne ! Je me suis laissée faire sans réfléchir aux conséquences. Pour la première fois de ma vie, je n’ai pas pensé aux conséquences. Est-ce qu’il est malade, est-ce qu’il est sain ? Je n’en sais absolument rien. Je m’adosse à la porte de la salle de bain et prends ma tête entre mes mains. J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure tellement j’ai peur de devoir un jour affronter … une maladie sexuellement transmissible. Oh Seigneur, le SIDA, l’hépatite, la syphilis et j’en passe… Au moins je ne peux pas tomber enceinte c’est déjà ça. J’entends un drôle de bruit. Je sens qu’il s’adosse aussi à la porte.

 

    On a fait une grosse bêtise hein.

    Ne m’en parle pas !

    Je dois m’inquiéter … pour ma santé?

    Mais non bien sûr que non, je n’ai rien.

    Ok.

 

Il glisse un papier sous la porte. J’y jette un coup d’œil. C’est un bilan sanguin. Je souris. Il a compris ma panique. Je commence à le feuilleter, il est complet, les résultats de tous les tests habituels y figurent. Il date d’il y a trois semaines. Je respire un peu mieux et j’ai un peu honte d’avoir paniqué ainsi alors qu’il est resté parfaitement calme comme s’il avait une confiance inébranlable en moi.

 

    C’est bon ça va mieux ?

    Oui, dis-je d’une toute petite voix honteuse.

    On peut … continuer ?

 

Il est cinglé ce mec ! Mais il me fait trop craquer. J’ouvre la porte et il me prend dans ses bras.

 

*

**

 

Le lendemain matin, on prenait le petit déjeuner ensemble quand on a sonné à la porte de son appartement. Comme il n’attendait aucune visite, il n’a pas voulu ouvrir. Mais les coups sur la porte l’ont convaincu de se lever et d’aller ouvrir. Je l’ai suivi des yeux tout en grignotant mon croissant.

Trois personnes sont entrées dans le mini vestibule : un homme un petit peu moins grand qu’Alexander, propre sur lui, noir de peau et deux policiers.

 

    Bonjour Monsieur KHAN, je suis désolé de vous importuner si tôt mais nous avons reçu une plainte contre vous.

 

Mon sang ne fait qu’un tour.  Stephan ! Alexander me jette un coup d’œil étonné puis les écoute patiemment. Il ne bronche même pas une seconde.

 

     Monsieur Stephan Ndong porte plainte pour coups et blessures. Tenez voici la convocation.

 

Il lui tend un papier. Mais ça ne va pas se passer comme ça. Avant qu’ils ne demandent à s’en aller, je me jette sur mon téléphone et compose le numéro de Stephan en un temps record en me levant de table.

 

     Attendez une petite minute s’il vous plait Messieurs  les policiers.

 

Je m’éloigne un peu du groupe, je ne veux pas qu’ils m’entendent. Ca sonne une fois, deux, puis trois et il décroche.

 

    Que veux-tu Leila ?

    Attends Steph, je te dois de plates excuses pour mon comportement d’hier. On peut régler tout ça entre adulte et…

 

Il ricane au téléphone. Je sens que ça va mal se passer.

 

     Tu sais comment tu peux te rattraper.

    Quoi t’es sérieux là ? je demande comprenant tout à fait l’allusion

    Aujourd’hui au Laico à 21heures, chambre 57.

    Va te faire foutre Stephan. Tu n’as aucune idée de ce dont je suis capable en ce moment. Tu veux la jouer comme ça. Retire ta plainte où je ressors tous les dossiers où t’as merdé et que j’ai rattrapée. Et tu sais comme moi qu’il y en a des tonnes surtout celui de la première dame. Je suis sûr que la patronne sera contente d’apprendre toutes les conneries que t’as faites dans ce dossier. Merde Steph tu m’as insultée devant lui. Que croyais-tu qu’il allait faire ? Conduis-toi en homme. Parce que si cette plainte n’est pas retirée à l’instant même, je suis capable de jurer devant la terre entière qu’il ne t’a jamais touché tu comprends. Je dirais que j’étais en train de le sucer dans la voiture, que je ne sais pas d’où te sors cette histoire de coup de poing ! Je vais le jurer devant tout le monde. Assume ta merde et retire-moi cette plainte tout de suite. Sinon je vais te montrer que tu t’attaques à bien plus forte que toi.

 

Puis j’ai raccroché sans lui laisser le temps d’ajouter quoi que ce soit. J’avais la main, la voix qui tremblaient. Je sais qu’une plainte contre lui n’ira pas bien loin, c’est quand même le directeur de la holding d’OLAM. On est à Libreville et ces choses se négocient vite. Stephan est soit fou à lier soit il compte sur sa famille qui est assez influente dans la police judiciaire puisque son père y travaille. Pour tirer  Alexander de ce pétrin, il suffira de payer les bonnes personnes mais je ne peux pas supporter qu’il ose s’attaquer à lui par ma faute. C’est parce qu’il a réagit à l’insulte que Stephan veut faire des problèmes à Alexander. C’est inacceptable.

 

Je regarde Alexander passer une main dans ses cheveux signe qu’il est très contrarié. La journée avait pourtant si bien commencé. Une minute plus tard, le téléphone de l’homme qui a parlé à Alexander sonne. Il écoute patiemment, me regarde, le regarde puis raccroche.

 

    Excusez nous la plainte vient d’être retirée.

 

Alexander lui rend donc le papier qu’il lui avait transmis, les laisse partir et ferme la porte derrière lui.  Il se rapproche de moi.

 

    Qu’as-tu fait ?

     Je lui ai parlé tout simplement.

     Tu lui as parlé et il a retiré sa plainte ? Tu me prends pour un idiot?

 

Je sens de la suspicion dans le ton qu’il emploie. Mais qu’est-ce qu’il s’imagine ?

 

     Ecoute Alexander, il y avait un problème. Et je l’ai réglé.

    Et qui t’a demandé de le faire ? réplique-t-il en gueulant.

    Mais Alexander… lui dis-je complètement surprise par sa réaction.

    Il faut toujours que tu prouves que tu es la plus forte hein. Quitte à faire passer les autres pour des imbéciles. Est-ce que je t’ai dit que j’avais besoin d’aide ? Il a voulu se frotter à moi, fallait le laisser faire. Putain quand je vais le revoir je vais lui péter ce qui lui reste de dents à cet enfoiré. M’envoyer la police comme si j’étais un moins que rien.

 

Il parle et s’habille en même temps. Il prend les clefs de sa voiture posées sur sa table de travail. Je ne comprends pas ce qui l’énerve comme ça. J’ai juste voulu bien faire et il s’énerve contre moi et s’en va ?

 

    Alexander attend !

 

Il me regarde longuement et regarde ma main qui le retient. Puis il me l’arrache d’un geste sec.

 

    Je vais prendre l’air.

 

Et il s’en va.

 

***Trois mois plus tard***

 

***Leila***

 

Alexander et moi, cest des hauts et des bas. Je crois qu’on ne maitrise pas l’attirance qui nous pousse continuellement l’un vers l’autre. Je crois que pour des personnes qui ont l’habitude de toujours  contrôler leur environnement, on est complètement dépassé par la situation. Et le plus dingue c’est que l’on continue encore et encore. Toujours on se retrouve. Le sexe entre nous est intense, jouissif, le plaisir qu’on partage ensemble est indescriptible.

 

TOUJOURS LE BALLET SENSUEL DE NOS CORPS EFFACE LES BLESSURES QUE L’ON S’INFLIGE CONTINUELLEMENT. TOUJOURS SES BAISERS ME FONT TOUT OUBLIER ET TOUJOURS MES CARESSES LUI FONT TOUT PARDONNER.

 

***Alexander***

 

Elle se prépare pour aller au boulot et je la regarde faire. Belle comme toujours. Quand je nous vois ensemble, je ne sais pas … je suis comme bousculé par l’image qu’on renvoie. On est tellement différent et si complémentaire, tellement semblable mais si opposé !

Je ne comprends pas ce qui m’arrive. Cette chaleur qui brule en moi à chaque fois que je la vois. Ca fait plus de trois mois qu’on se … fréquente et je ne suis toujours pas rassasié d’elle, de son corps, de son sourire, de sa rage de vaincre. J’ai envie de plus mais je ne sais pas comment m’y prendre avec elle sans l’étouffer ou lui donner l’impression de décider à sa place. Elle tient tellement à son indépendance et je fais tout pour respecter ses choix. Parce qu’au moindre dépassement, au moindre malentendu, c’est le clash entre nous. ON SE FAIT MAL. La colère me submerge et je lui dis des choses qui dépassent ma pensée et par orgueil, elle réagit. Je ne sais pas comment les choses vont évoluer dans les semaines qui vont suivre. Il y a trop de tension entre nous. Mais je ne peux pas me passer d’elle.

 

JE L’AI DANS LA PEAU.

 

Et elle ne le sait même pas. Je fais tout pour me contrôler mais j’ai de plus en plus de mal à ne pas lui montrer tout ce qu’elle m’inspire. Quand on sort, je dois toujours avoir mes yeux posés sur elle, sa main dans la mienne. Je ne laisse personne l’approcher de trop près. Elle est à moi et je veux que ça reste ainsi.

 

Je la laisse continuer de se préparer et je vais au salon prendre l’air sur le balcon. La vue est magnifique. J’inspire un grand bol d’air pour me rafraichir les idées. Et je me décide.

 

Je prends son trousseau de clefs qu’elle abandonne toujours sur la table basse du salon. Je prends une des clefs de la porte centrale de mon appartement et je l’y accroche. Elle comprendra ce que ça veut dire. Et si elle ne veut pas de moi, elle fera celle qui n’a rien remarqué et je comprendrais le message.

Elle sort de la chambre avec ses affaires et son trolley rempli de tout ce qu’elle a laissé trainer chez moi. Une fois par semaine, elle fait le ménage pour ramener chez elle tout ce qu’elle a abandonné ici. On ne vit pas ensemble et elle ne veut pas faire semblant d’habiter ici. Je la comprends.

 

Ca va bientôt changer.

 

***Dans l’après midi***

 

***Alexander***

 

Je n’arrive pas à détourner mes yeux de mon téléphone. Il n’y a pas trente-six clefs sur son trousseau, depuis le temps elle a dû remarquer qu’il y avait une clef en trop. La mienne en l’occurrence.

Je suis en pleine assemblée générale et mon esprit est complètement ailleurs. Je m’éclaircis la voix pour prendre la parole. Il est temps de penser au boulot.

Une heure plus tard, je suis en train de signer le procès verbal de l’assemblée générale quand son nom s’affiche sur l’écran de mon téléphone. Je décroche immédiatement.

 

     Il faut qu’on se parle, je suis trop contente. Je t’attends, viens vite me chercher au boulot.

 

Mon cœur se réchauffe ! Ca sent la bonne nouvelle pour nous deux ça !

Franchement, je peux dire qu’il m’a fallut moins d’un quart d’heure pour la rejoindre. J’ai filé à toute allure vers batterie IV et je me suis garé devant l’entrée de son cabinet. Je lui ai envoyé un message pour lui indiquer que je l’attendais. Leila finit une demi-heure après mon arrivée et monte prestement dans ma voiture un grand sourire aux lèvres.

 

    Je te raconte à la maison.

 

Je cherche des indices partout où je peux. Je ne veux pas la brusquer ! Mais elle a dit la maison avec tellement de douceur dans la voix que je crois pouvoir aisément deviner quelle est sa réponse. Je démarre et on va à la maison comme elle a dit.

 

***Une heure plus tard. ***

 

Elle parle mais les mots atteignent difficilement mon cerveau. Elle parle d’un ancien client japonais qui ouvre une société à New York et veut qu’elle l’y rejoigne. Il a été tellement emballé par son travaille ici qu’il ne veut qu’elle pour tenter sa chance … à New York. Elle ne me parle ni de nous ni de la clef… Elle jubile, elle est toute excitée et saute partout.

 

     Il dit que je suis une bosseuse et qu’il me veut pour collaboratrice principale. Je m’occuperais de ses clients asiatiques et lui des américains. Ce n’est pas croyable ! C’est la chance de ma vie. C’est toi-même qui m’as dit qu’ici je ne serai jamais associée… C’est la chance de ma vie Alexander.

 

Elle ne fait que répéter ça.

C’est la chance de sa vie ?

De me quitter ?

 

 

A suivre.

Donnez votre avis en commentaire les amies!!! 

Leilaji

Les amoureux du Taj...