Une première rencontre

Ecrit par Gioia


Point de vue de Fabiola 



C’est incroyable de voir ma sœur ainsi. Son copain est arrivé hier. Normalement on l’aurait accueilli à l’aéroport mais son vol arrivait tardivement donc ils ont remis au lendemain. Elle était si nerveuse qu’elle a préféré dormir chez moi pour que je l’accompagne à lapampa (quartier), leur lieu de rendez-vous. Le lendemain elle a changé de vêtements un tas de fois. 


Niki: tu vois j’aurais dû me tresser. Je t’avais dit ça dit-elle en se battant devant mon miroir pour peigner son afro. Je lui ai retiré le peigne et dirigé vers la chaise 


Fabi: tu ne m’as pas parlé de tresses et même si tu l’avais fait, ça ne changerait rien. Tu es très belle niki. Il ne va rien voir qu’il n’a déjà vu 


Niki: mais c’est notre première fois. Je veux lui faire une forte impression 


Fabi: ton attitude lui fera forte impression parce que la beauté est déjà là. Respire, sois naturelle avec lui et tu verras. 


Elle a essayé mais c’était drôle de voir comment elle faisait plutôt semblant. Nous sommes parties une heure avant celle fixée bien qu’elle me répétait que c’était trop tôt et ça ne prend pas tout ce temps de chez moi au lieu. Plutôt qu’elle admette simplement qu’elle a peur. Moi je n’aime pas les retards donc autant partir le plutôt possible. Une fois arrivée elle m’a dit de me garer à la place où se réunissent les zem (taxi motos). Elle devait l’appeler et il viendrait nous rejoindre. Elle a quand même attendu l’heure fixée malgré notre avance puis l’a appelé. 

Comme il faisait chaud, nous sommes sorties de la voiture pour nous mettre sous l’arbre. Nous étions perdues dans une conversation sur l’idée de tontine que nicolette son amie nous a proposé quand j’ai vu au loin Marcus. Il m’a fait signe de ne pas réagir puis il l’a pris par les hanches. Elle a crié puis s’est retournée et je n’existais plus pour nos tourtereaux 



Point de vue de Marcus 



C’est la présence de sa sœur qui m’a permis de me retenir. J’ai d’abord reconnu le visage de Fabi. Puis je l’ai vu de dos parlant et gesticulant comme elle fait quand elle veut expliquer un point. Elle se balançait même d’un pied à un autre. J’ai pris le temps d’admirer celle qui était mienne dans cette robe en jean qui la moulait de partout. Puis je l’ai retourné et son visage était tout aussi beau que sur les photos. Sa bouche tout aussi rosée et encore plus tentante. Nous avons passé un temps fou à juste nous regarder. Moi encerclant son visage de mes mains et elle ayant ses bras autour de mes hanches. Comme d’habitude les gens au pays n’étant pas habitués à ce genre de geste en public surtout en pleine journée, ont commencé à nous charrier un peu. Là nous sommes en route vers la maison familiale. Les parents ont demandé à la rencontrer et je viens de lui dire. 


Niki: quoi? Mais je suis pas du tout prête. Je ne les connais même pas et puis ma robe est moulante et....


Fabi: du calme Nikita lui dit sa sœur en même temps que moi 


Marcus: eux aussi ne mordent pas. Mais je leur ai tellement parlé de toi qu’ils veulent te rencontrer. Ce n’est pas officiel, juste un bonjour comment vas tu? 



Point de vue de Nikita 



Ils ont essayé de m’aider à me détendre mais ce n’est pas rien que de rencontrer sa belle famille, surtout avec tout ce qu’on nous a raconté sur les belles-mères ici. 

Nous sommes arrivés chez eux assez rapidement. Un monsieur et une femme j’imagine ayant l’âge de mes parents étaient assis sur une véranda. Nous les avons salué puis ils nous ont invité à nous installer. Marcus s’est éclipsé puis il es revenu suivi d’une fille qui ramenait à boire. J’ai juste pris de l’eau. Les parents ont posé les questions habituelles c’est à dire, ce qu’on fait dans la vie, de quelle famille on vient et ainsi de suite. 


Papa Marcus: c’est très bien ce que tu as comme niveau à ton âge ma fille. Ne laisse pas ce petit bandit te détourner s’il essaie hein dit-il en riant 


Marcus: vendre ton fils comme ça c’est bien? Répliqua-t-il sur un ton amusé ce qui nous fit rire aussi


Maa Marcus: en tout cas notre fils n’est pas un bandit donc je compte sur toi jeune fille pour te tenir et ne pas faire comme tes sœurs qui sortent avec les papas pour le financement et ont des jeunes ailleurs 


Niki: je n’ai pas besoin de faire ça tata. On ne m’a pas éduqué ainsi et la preuve est que ma grande sœur ici que vous voyez est indépendante et ne vit aux crochets de personne. 


Maa Marcus: c’est bien dans ce cas. Continuez ainsi


Papa Marcus: de toute façon, les papas aussi doivent arrêter de proposer l’aide financière aux jeunes pour leurs corps n’est ce pas? 


Niki: tout à fait d’accord dis-je ravie que cette perspective vienne d’un homme 


Marcus: voilà que les équipes se forment déjà. Rappelez vous de mon existence dans votre petite coalition quand même 


Papa Marcus: dégage. Combien de fois j’ai partagé ma femme avec vous? Supporte c’est ton tour dit-il entre plusieurs rires 


Ce que je redoutais s’est avéré si agréable que c’est Fabi qui avait un autre 

rendez-vous après qui nous a poussé à partir. Moi je suis restée avec Marcus. J’avais pris toute la journée pour nous. 


Nikita: alors tu veux faire quoi? On reste chez vous? On sort? Tu veux aller à la plage?  demandai-je quand nous fûmes seuls


J’ai juste senti ses mains passer dans mon dos puis ses lèvres se sont posées sur les miennes. J’ai frissonné sous ses caresses légères et sa langue glissant contre la mienne. Quand on s’est détaché, il me regardait comme si ce n’était pas suffisant. En même temps ça se voyait qu’il comprenait qu’on irait pas plus loin que ça aujourd’hui. 



Point de vue de Marcus 



Elle a tapé légèrement sur mon bras quand nos bouches se sont détachées et j’ai souri. Elle a sorti un poudrier de son sac et une fois qu’elle a vu mon travail, elle m’a frappé plus fort. Nous étions assis à l’étage chez nous. Elle sur mes jambes, ma tête est posée sur sa poitrine et elle se plaignait que je l’avais transformé en poisson aux lèvres rouges et gonflées 


Marcus: j’ai fait le plein. Un an ce n’est pas un jour dis-je la tête toujours sur sa poitrine 


Niki: j’en ai rêvé aussi beaucoup beaucoup dit-elle passant les bras autour de ma tête pour mieux la disposer 


Je meurs d’envie de la toucher un peu plus  mais je ne veux pas passer pour le genre qui ne pense qu’à ça donc je croise mes mains fort dans son dos pour éviter de faire une bêtise. Au lieu de ça on discute. C’est drôle de voir ses réactions maintenant. Comme comment elle plisse le front quand elle parle d’un truc qu’elle n’aime pas et comment ses yeux s’illuminent quand elle rit. J’ai hâte de voir comment elle sera les deux mois suivants. 



Point de vue de Fabiola 



Notre amoureuse ne s’est rappelée de moi qu’à 22h lol. Au moins elle m’a appelé pour me confirmer de vive voix qu’elle était rentrée. Comme elle n’est pas vraiment en congés comme Marcus, elle sera à l’hôpital les deux jours qui arrivent. Il paraît que le beau a demandé si j’étais libre histoire qu’on se voit de temps en temps. Avec la dot qui arrive j’ai pris quelques jours de congés ici et là donc je l’ai confirmé à son amoureuse qui m’a balancé son numéro par la suite. 

J’ai appelé aussi mon amoureux pour qu’on discute avant de dormir mais il n’était pas joignable donc je me suis endormie. 

Le lendemain j’ai fait la demie-journée au travail et j’ai récupéré Marcus au tronçon qu’il m’a indiqué. Nous nous sommes rendus à la maison familiale. Maman étant déjà en congés, elle nous attendait. Il lui a ramené son parfum favori et j’ai eu par la même occasion une paire de boucles d’oreilles.


Fabi: comment? Dis-je alors que je sortais les pendants d’oreilles en forme de losange avec une pierre rose au milieu 


Marcus: je suis pas bon comme ça hein. Nikita m’a conseillé sur quoi prendre 


Fabi: en plus du moscato que tu m’as envoyé, vraiment c’était pas la peine de te déranger autant dis-je touchée 


Marcus: ça ne me dérange pas du tout voyons. On prévoit ça depuis un an 


Fabi: un gros merci 


Maa Niki: oui merci c’est gentil. Mais ne pense pas que je ne t’ai pas à l’œil hein.


Fabi: eehhh maman


Marcus: lol il n’y a pas de soucis. J’accepte d’être à l’œil 



Point de vue de Prisca (Maman des filles) 



Oui il est gentil. Il est même serviable. Il nous a suivi en cuisine ici et même s’il a avoué ne pas être un bon cuisinier il lave les feuilles d’ademe avec Fabiola.

Seulement je ne crois pas aux contes de fées. Même si mon mari dit qu’il connaît leur père, ça reste une amitié trop lointaine. Je ne connais pas cette famille donc j’ignore comment ils ont éduqué leur fils. Quelle est la probabilité pour que ma fille ait trouvé un célibataire de 26 ans, étudiant en neuvième année de médecine, qui l’aime à distance depuis un an et vient nous voir avec des cadeaux? Le monde est dangereux et on ne sait pas qui est qui dehors. On sait que beaucoup de jeunes sont dans les sectes maintenant. Au moins si je connaissais leur famille hein. Et puis il sourit un peu trop à Fabiola ici. Ça fait la troisième fois qu’il lui dit qu’elle sera une bonne femme or il sait qu’elle est fiancée à un autre. 



Point de vue de Fabiola 



Ce soir l’ambiance était au rendez-vous chez nous. Papa a sorti son alcool fort (sodabi) quand il est rentré comme quoi il devait aider la nourriture de maman à bien glisser. Nikita aussi est rentrée plutôt que d’habitude. Papa nous a tué de rires avec ses anecdotes. C’était tel qu’on a mangé dehors à bavarder et rire jusqu’à ce qu’il ne s’endorme dans sa chaise pliable. Comme Marcus a refusé que je le dépose comme quoi il ne voulait pas déranger, je l’ai juste avancé et je suis rentrée. J’ai pris une douche rapide et je m’apprêtais pour le lit quand on a frappé assez fort à ma porte. 

C’est la voix d’Ivan qui m’est revenue quand j’ai demandé qui c’était. J’ai ouvert et il avait l’air furieux. Il m’a limite poussé pour entrer


Fabi: il y’a un souci?


Ivan: tu crois te foutre de qui Fabiola hurla-t-il ce qui me fit sursauter 


Fabi: hey mais c’est quoi? Pourquoi tu cries ainsi sur moi?


Ivan: c’est de moi Amegan tu ris? C’est le travail que tu fais ça en te promenant au marché main dans main avec un gars?


Fabi: Ivan? Tu es sérieux que tu me gueules dessus pour une balade avec le copain de ma sœur? 


Ivan: le....le copain de quelle sœur? Dit-il confus 


Fabi: j’en ai combien de sœurs? Combien de fois je t’ai parlé de Marcus et de sa prochaine venue? 


Ivan: umm.....


Fabi: bien sûr au lieu d’écouter tu dors sur ton téléphone et ne me sort même pas que c’était juste une fois et je le répète comme si c’était une habitude. Tu ne fais que ça dernièrement! Et tu te permets de venir me gueuler dessus comme si j’étais chez toi?


Ivan: désolé 


Fabi: toi même désolé tchip 



Point de vue d’Ivan 



J’ai essayé de la câliner mais elle m’a repoussé puis elle est entrée en chambre. Je l’ai suivi et je me suis couché à côté d’elle mais elle m’a juste donné le dos. Quand j’aventurais une main sur elle, elle la frappait 


Ivan: fabiiii, on ne doit pas se coucher fâché. Tu sais que c’est pas une bonne habitude 


Fabi: tu ne savais pas ça toi avant d’attendre la nuit tardive pour venir me crier dessus? Tu ne décroches pas mon appel. Tu ne le retournes même pas mais pour t’inventer des histoires et me crier dessus tu es là 


Ivan: tu commences encore à faire la dure 


Fabi: et toi tu as fait le con donc laisse moi 


Ivan: tu sais quand même que dans une semaine on sera officiellement fiancés?


Fabi: arrête de détourner le sujet tu m’as crié dessus 


Je me suis retourné frustré. C’est toujours comme ça avec elle. Tu ne peux pas te fâcher et régler rapidement. Tout ça aussi c’est la faute d’un pote qui m’a présenté la chose étrangement. Et puis pourquoi ils se tenaient la main? Je voulais demander mais sa respiration était régulière, signe qu’elle s’est endormie donc j’ai laissé. 


Le dimanche après-midi, nous sommes sortis tous les quatre pour aller manger un truc à Factory (pizzeria). J’avais le loisir de voir le blaireau que Nikita a pêché.

Donc lui n’a rien trouvé dans la grande France là et c’est la petite impolie qui l’a eu? En tout cas il y’en a qui aiment les problèmes. Ma petite vie paisible avec ma fabi me convient bien. J’ai posé un bras autour de l’épaule de ma chérie pour lui signifier que je suis là. 


Marcus: donc tu es comptable? 


Ivan: oui à la CNSS (caisse nationale de sécurité sociale). 


Marcus: je vous envie. Vous avez fini avec l’école depuis et vous êtes prêts à vous poser. Nous on a encore deux ans devant nous hein bébé 


Niki: pour toi deux ans. Moi il me reste encore 6~7 ans pour devenir nutritionniste 

dit-elle en expirant d’exaspération pour que son gars l’enlace que non courage bébé et fabi aussi lui prenne la main qu’elle verra ça passera en vitesse. 

Moi je me demande juste qu’elle soupire quoi? Je l’ai envoyé en médecine? Qu’elle sorte le génie là-bas non.


Marcus: alors hâte de vous marier? 


Ivan: oui, pourquoi? Tu voudrais l’épouser? 


Fabi: Ivan dit-elle étonnée à mes côtés 


Niki: c’est quoi cette blague débile?


Ivan: pourquoi il pose une question débile? 


Fabi: ça suffit Ivan! 


Ivan: je.....


Marcus: du calme, je suis sur qu’il blague aussi dit-il en souriant. Sinon pour répondre, fabi est une très belle femme en plus posée et tranquille. N’importe qui voudrait l’épouser 


Niki: parfaitement 


Fabi: svp arrêtez vous me gênez 


Ivan: je suis bien conscient que n’importe qui voudrait mais trop tard elle m’appartient dis-je en penchant ma tête pour lui baiser la tempe



Point de vue de Fabiola



Et Nikita, et Ivan savent que je n’aime pas être le centre de l’attention mais ce n’était pas leur problème. Chacun voulait montrer à l’autre qu’il pouvait lancer les meilleures piques. Ce qui était censé être un bon moment entre connaissances est devenu plutôt embarrassant. Heureusement Marcus avait toujours le mot pour rire. Là Ivan venait de garer devant chez moi. Nous sommes sortis avec sa voiture aujourd’hui.

J’allais descendre quand il a posé une main sur mon épaule. 


Ivan: tu ne me tromperas pas hein? 


Fabi: mais enfin, d’où vient cette récente obsession avec la tromperie? J’ai fait un truc pour te faire douter?


Ivan: non non, c’est juste que..... 


Il n’a pas continué mais se frottait la tête et regardait au loin comme perdu dans ses pensées. Je me suis déplacée pour m’asseoir sur lui comme je pouvais. Il a reculé sa chaise pour m’aider 


Fabi: chéri, je ne veux pas d’un autre homme. Je ne suis même pas attirée par un autre homme pour supposer qu’il existe une chance que je te trompe. Ce n’est que toi que j’aime tu comprends dis-je alors que j’avais pris son visage entre mes mains 


Ivan: Tu es la femme qu’il me faut fabi dit-il en m’enlaçant fort puis on s’est embrassé. Je l’ai invité à dormir chez moi histoire qu’on discute mieux pour comprendre d’où venait ce doute, parce que je ne veux pas lui donner le vin dans trois jours devant ma famille et lui pensera autre chose de moi. 



Être aimé comme on a...