Une visiteuse inattendue

Ecrit par Sandra Williams

-Max ? dis-je la voix tremblante

-Oui ! comment vas-tu Angéla ? répondit-il, un petit sourire au coin des lèvres.

-Euh…très bien, je vais bien et toi ? dis-je la voix toujours branlante.

-Ça va aussi, je constate que tu es un fan des œuvres d’art. je me trompe ? dit-il d’une voix douce et élégante qui me perça le tympan comme la flèche d’amour de cupidon. 

-Non, j’ai un goût très prononcé pour tout ce qui est exceptionnel et surtout unique, dis-je d’une fine voix innocente et sensuelle. 

-J’apprécie cette façon que tu as ton âge de savoir ce que tu aimes réellement, reprit mon bourreau sexuel avec une voix cette fois-ci plus sûre et plus puissante.

-L’âge ne représente que des chiffres à mes yeux. Savoir exactement ce que l’on désire dans la vie est pour moi le véritable carburant d’une existence. 

-Es-tu toujours aussi intelligente ?

-Seulement en présence d’un homme à la hauteur de celle-ci, répondis-je.   

-J’en suis honoré, dit-il en me regardant d’un air épaté.

-Ce n’était pas un compliment, dis-je en souriant gracieusement.

La conversation prenait une toute autre tournure. Elle ne ressemblait plus en rien à une simple discussion entre un homme responsable et une simple petite adolescente.  Elle ressemblait beaucoup plus à un flirt qui n’avouait pas son nom. Cynthia qui se trouvait un peu plus loin, nous observait sans rien ajouter. A ses côtés, je découvris toutes les merveilles que pouvait cacher chaque tableau qu’il avait peint de ses propres mains. Je ne pensais vraiment pas aimer un jour ces toiles que je trouvais ridiculement colorées et estimées à des prix exorbitants. Grande fut ma surprise lorsque je me sentis émerveillée par toutes ses explications, tous ces détails et tout cet amour qui les liait. Je me trompais en pensant que mon principal obstacle était Louise. Max était encore plus amoureux de ses tableaux. Je continuais de rêver en le suivant dans ses explications jusqu’à ce qu’une autre voix féminine nous interrompît.

-Est-ce que je dérange, mon amour ? dit Louise dans mon dos, la voix tremblante de jalousie. 

-Non ma chérie, je faisais découvrir les lieux à Angéla, répondit Max, heureux de la voir.

-Max est un grand artiste passionné, je lui disais combien de fois j’adorais cela ! répondis-je calmement.

-C’est bien pour ça que je l’aime, Angéla. Mon mari est un homme génial, dit-elle en riant doucement. 

-Je n’en doute pas du tout, dis-je morte de jalousie

-Oh, pardon Angéla ! Comment tu vas ? reprit-elle.

-Très bien, je suis satisfaite de ma visite. J’ai presque envie de devenir artiste peintre moi aussi, ajoutai-je 

(Max ricana un moment et reprit son air sérieux)

 -Vous me flattez les filles. Angéla, je pense que tu as tout le temps d’y penser. Je suis sûre que tu trouveras ta véritable vocation. 

-Max a raison Angéla ! en plus tu es une fille très belle qui a de l’avenir. Ne gâche pas tout ça en te limitant à un pinceau.

- Je me sens un peu offensé mais Louise a raison. 

-Ok, je vais prendre le temps de réfléchir alors. Maintenant il faut que j’y aille. Je vous laisse entre amoureux. Bye !! dis-je en m’adressant à mon Max.

-C’est d’accord Angéla ! et au fait que penses-tu de venir un soir avec Gaëlle diner à la maison.

-Max a raison et ça fait longtemps que nous n’avions pas vu Gaëlle. On s’écrit mais on n’a plus partagé un repas depuis des mois.

-Ce sera avec plaisir. Je ne sais pas si elle sera disponible mais moi demain soir si ça vous arrange je passerai. Et j’assurerai le vin.

-Comme tu voudras Angéla, on se dit à demain soir alors.

Je retournai mes talons pour quitter le salon. Je pouvais entendre Louise parler avec Max derrière moi. 

-Elle est adorable cette fille. Pas étonnant qu’elle soit la sœur de Gaëlle. Les deux ont le même sens de l’humour, fit Louise.

-Tu as raison ma chérie. Si tu m’embrassais avant de continuer tes éloges ? articula Max.

-Oh oui, pourquoi pas. (Les deux s’embrassèrent pendant qu’avec Cynthia, on sortait de la boutique).

La balade avait fait effet. Je n’étais plus en colère ni même triste. Demain je verrai Max chez lui. J’avais hâte d’être à demain. Cynthia avait remarqué dans mes yeux cette lueur de joie qu’elle avait du mal à comprendre.

-Ce matin, tu n’approuvais pas mon idée d’aller visiter des salons d’exposition et là maintenant tu en es toute excitée. Qu’est-ce que j’ai raté ?

-Cynthia !!! laisse-moi te dire que tu es la meilleure. Cette idée est de loin la meilleure que tu n’es jamais eu. Demain je pourrai encore le revoir. 

-Mais de qui tu parles ? du mec de la boutique ?

-Oui ! il s’appelle Max. 

On avait décidé de faire une escale dans un fast food bien connu. Nous nous installâmes et je me pressai de passer une commande de pizza mexicaine. C’était de loin mes préférées.  Cynthia s’abstient. 

-Tu ne manges pas ?

-Non, pas avant que tu m’expliques ce pourquoi tu as subitement changé d’avis.

-Tu veux que je te dise qu’il me plait ?

-Je ne sais pas. Je veux juste la vérité.

-Elle risque de te choquer. Tu es très sensible Cynthia. Je ne veux pas te choquer ni te faire du mal.

-Et pourquoi serai-je choquée ?

-Parce que mes sentiments ne sont pas des plus nobles.

-Tu es amoureuse de ce viel homme ?

-IL N’EST PAS VIEUX ! dis-je en cognant violemment sur la table. Les verres que nous avait apporté la serveuse se brisèrent automatiquement au sol. Tous les autres clients se retournèrent pour me regarder. Et c’est à cet instant que je compris que mes sentiments avaient acquis une puissance inestimable. Je ne pouvais même pas supporter qu’on le critique. Tout mon corps tremblait. Cynthia était tétanisée et moi je me sentais ridicule. Ridiculement amoureuse d’un homme qui ne m’avait jamais vu comme une femme. J’étais obsédée par un homme qui ne voyait jamais ou du moins du coin de l’œil. Je fixai Cynthia qui n’en revenait toujours pas.

-Il n’est pas vieux. Il est légèrement plus âgé que moi alors ne joue pas les rabat-joie. 

L’atmosphère était rigide et invivable. Je ramassai alors mon sac et sortis du fast food sans même goûter à mon déjeuner. Je ne savais pas si Cynthia et moi allions rester amies après ce scandale mais sincèrement cela m’importait peu. J’avais déjà appréhendé la réaction de tous mes proches et c’était pour cela que qu’il me fallait jouer à un double jeu. Une double personnalité s’imposait à moi. Heureusement que j’en ai toujours usé. 

Je rentrai à la maison et Gaëlle était là couchée dans le canapé du salon. Elle s’était endormie devant la télévision toujours allumée. J’éteignis la Tv et me retirai dans ma chambre. Je me déshabillai rapidement et pris une douche froide. Sous l’eau qui perlait tout le long de mon corps, je repassais dans ma tête le corps de Max tout nu. Je revoyais son tatouage encré sur sa peau. Je ressentais chacune des caresses que pouvais susciter ses mains. Je m’imaginais à la place de Louise. Dansant sous ses baisers, mouillant sous ses caresses, gémissant sous ses déhanchements mortels. POURQUOI CECI TARDE-T-IL A VENIR A MOI ? POURQUOI DOIS-JE TOUT ORGANISER AVANT QUE CE MOMENT NE SE PRODUISE ? je finis de prendre ma douche sans avoir une réponse à chacune de mes questions. Je sortis nue de la douche et me recueillis devant la glace de ma chambre. 

C’était un grand miroir qui me permettais de me voir en entièreté. Je me contemplai nue devant elle. Mes cheveux mouillés, laissaient l’eau dégoulinés sur mon corps ce qui engendait une sensation plus qu’agréable. J’étais fière de ce que je voyais. Une femme physiquement accomplie. Ma taille d’un mètre soixante-dix m’offrait de belles et longues jambes noires. Mes fesses étaient très bien arrondies et assorties à ma hanche chaleureusement développée. Mon ventre plat et mes bras presque musclés enrichissaient ce physique que je devais à mère nature. Un peu plus haut, mes seins qui se tenaient sagement sur ma poitrine pouvaient faire penser à deux belles pommes mûres qui n’attendaient que d’être croquées. Je me touchai le visage de la paume des mains comme une vraie excitée qui n’attendait que celui qui fera brulée encore plus ce désir fou de faire l’amour qui inondait tout son être apparaisse. Max me manquait et je ne pouvais rien faire. Je continuais de m’admirer jusqu’à ce que mon téléphone se mit à sonner. Je fus arrachée de mon rêve pour rejoindre la réalité qui était bien plus amère. Je me précipitai pour décrocher le téléphone. C’était Eddy qui appelait.

-Oui allô !

-Salut ma beauté, comment tu vas ? 

-Bien et toi ?

-Ça va aussi, je m’ennuyais alors je me suis demandé si tu n’avais pas envie qu’on se voit ce soir.

-Non, je n’ai pas envie de te voir. Quand j’en aurai envie je t’appellerai.

-Tu es sûre ? parce que je suis en bas de ton immeuble et j’ai ramené quelque chose à manger. 

(Soudain, elle entend frapper à la porte de sa chambre)

-C’est ouvert ? 

(Gaëlle entre dans la pièce et fut gênée de voir sa sœur nue, assise sur son lit) 

- Oh Angéla tu pourrais quand même t’habillée non?

-Je venais de la douche quand j’ai reçu un appel. Mais dis-moi tu fais quoi debout ? 

-J’ai un rendez-vous avec une amie qui doit trouver une assistante à Louise. Je lui ai donné rendez-vous à 17h et là suis déjà en retard. J’ai fait la cuisine donc sers toi. Bye, je te revois ce soir, dit-elle en fermant derrière elle.

-Super et surtout fais gaffe à toi, dit-elle avant de reprendre son appel. Alors où en étions-nous ?

-Comme ça tu es toute nue dans ta chambre !!! qu’est-ce que j’aimerais être une petite mouche qui viendrait contempler cette merveille.

-Tu as encore 2 minutes pour te rattraper, dit-elle en raccrochant son téléphone. 

-Je me pressai d’enfiler un crop top léger et une culote noire qui laissait voir mes cuisses mouillées. On frappa à deux reprises la porte. C’était certainement Eddy. J’ouvris et c’était bien lui. Il était ravi de me voir aussi sexy dans mon ensemble provoquant. J’aimais bien nos escapades mais pas sans le petit détail. Il doit être Max. 

-Max est là pour vous servir ma déesse, dit-il en me tendant deux emballages de repas.

-Bienvenue Max, je t’attendais ! 

-Avec ou sans culotte ?

-Avec !! sois pas pressé, nous avions toute la soirée.

(Il entre en essayant de me voler un baiser)

- J’adore te voir aussi provoquante

(Je referme la porte et me colla contre elle) 

-Alors montre-moi ce que tu sais faire.

xxxxxxxxx

Dans sa boutique, Max arrangeait en vain la toile qu’avait détruit Angéla lors de son dernier passage. Le dommage était pis que ce que croyait l’artiste. L’eau avait mélangé les peintures et une grande partie avait été endommagé. Max ignorait comment arranger le problème d’autant puisqu’il s’agissait là du principal tableau de sa prochaine exposition. Comme à son habitude, il gardait son calme et explorait toutes les possibilités qui s’offraient à lui. Mais rien ne marchait. Dégoûté, il se décida à fermer la boutique et à rentrer chez lui. Il se disait qu’à tête reposée, il trouverait sans doute une parfaite solution. Au moment de fermer, il reçut une visite à laquelle, il ne s’attendait pas. Une femme d’âge mure entra dans la boutique. C’était une belle et élégante jeune dame, vêtue chichement et souple dans ses mouvements passa le seuil de la boutique. Les traits de son visage ressemblaient étrangement à ceux de Max. Son physique dominant laissait croire qu’il s’agissait là d’une femme charismatique et pleine de confiance en elle. Mais que venait-elle faire dans la boutique de Max ? Pourquoi Max semblait-il la connaître ?

Bonjour Max ! Je dois avouer que tu es très difficile à retrouver, dit-elle en approchant Max qui n’était pas vraiment ravie de la voir.

Qu’est-ce que tu fais là ? demanda-t-il d’une voix grave.

En voilà des manières cher Max. Ce n’est pas une façon d’accueillir ses potentielles clientes, reprit-elle d’un ton sarcastique. 

Je peux bien me passer de tes achats alors fais-moi le plaisir de partir d’ici, dit-il arrogamment.

Ça ne risque pas d’arriver. J’ai à te parler.

L'AMANT INTERDIT