VI- Maçon et Hissé au-devant de la scène
Ecrit par Amaral Dongo
Bien je venais de tenir une promesse mais juste une partie même si je venais de réaliser le vœu de Marc. Coté communication Karen s’en occupait, Marc savait juste pour une partie des acrobaties de son élection. On fêta son élection à la résidence en présence de la famille et des amis : à présent le lien était solide entre mon neveu et moi ! J’espère qu’il serait suffisamment intelligent pour en profiter contrairement à son père. Moi je voulais la présidence du parlement pour mon neveu pas un poste de simple parlementaire ; aussi il fallait pouvoir le cadrer et la meilleure façon de le faire c’était d’avoir une femme qui avait de l’influence près de lui. Pas bien compliqué, la nièce d’Axelle fit l’affaire donc on commença à les afficher ensemble.
Le plus comique dans cette affaire c’est que tout le monde ignorait dans le cercle familial que jetais au cœur des tractations, pour mes enfants et ma sœur c’est que j’étais à la retraite et que j’avais finis avec tout ça même ma douce compagne et jeune grande mère. Si je n’étais pas à la ferme je jouais au baby-sitting ; j’essayais de passer plus de temps avec ma petite fille que j’en ai passé avec sa mère mais là je devais voyager sur la cote d’ivoire d’abord et ensuite sur la métropole avec Axelle. Pourquoi ? Il fallait organiser un nouveau coup pour repositionner mon parrain. Mais je serai vite de retour pour organiser le nouveau coup de force pour mon neveu.
Arrivé à Abidjan j’ai exposé ma stratégie pour pousser Arsène à la démission, il y avait beaucoup d’incohérence dans la comptabilité et de plus il utilisait les réseaux de la loge pour ses propres intérêts. Ainsi avec l’aide de Mathieu ancien Grand Maitre qui était présent à la rencontre on pouvait facilement avoir sa démission. L’autre pan que je ne révélai à personne c’est que je comptais régler mes comptes avec Mathieu même si on a placé la rencontre sous le signe du pardon. Je n’avais pas dit mon dernier mot !
La rencontre a effectivement eu lieu à la loge à Paris et s’est soldé par de vives altercations et même des menaces ; finalement nous avions eu ce que nous voulions mais il fallait permettre à Arsène de se rendre au Gabon afin d’installer le nouveau Grand Maitre de la loge du Gabon. A son retour on organiserait la transition pour sa destitution. Lors de ce voyage il devait être accompagné de Mathieu, pour l’occasion un jet privé avait été affrété. Seulement de ce voyage il n’y reviendra pas car j’avais prévu cela. Ce que les gens ignorent ce sont nous les africains qui entretenons les mystères au sein de ces loges sinon ces blancs : RIEN !
Avant d’effectuer le voyage, je suis juste retourné voir le vieux ! Je fis mon vœu de mort d’Arsène et de Mathieu : en quelques mots je chiquai du tabac avec leurs noms ! Je fis quelques sacrifices à son fétiche et le tout était joué ! En quittant le Gabon leur avion cracha. Il n’y avait plus qu’un seul légitime au poste de Grand Maitre et de vice Grand Maitre : mon parrain et Axelle ; ce qui sera le cas. Peu de temps après je pris de la disponibilité afin de préparer mon retrait de la loge, cela me fatiguait juste.
Je suis rentré deux semaines avant l’installation des nouveaux parlementaires. J’ai essayé de tâter le terrain président sortant qui avait été réélu tenait à son poste. Compliqué pour nous mais pas impossible. Le weekend qui suivit mon retour sur la capital précisément le Dimanche vers 23 heures on se retrouva dans notre QG de campagne accompagné de certains députes élus et anciens réélu, car certains d’entre eux avais eu droit à quelques largesses de ma part. Selon les informations en notre possession, le vent tournais en notre faveur. Près d’un tiers des parlementaires étaient en notre faveur mais c’était peu ! Du côté de l’ancien président les tractations avait aussi commencé. La seule façon de renverser la tendance était de savoir ce que l’ancien préparait. Dès le lendemain je suis allé rencontrer certaines têtes proches du Président sortant. Ma stratégie était simple il fallait l’endormir et le niqué sans qu’il ne voit venir. Ce n’étais pas facile de convaincre ces vieux ripoux comme moi mais on se maitrise tous ici. Il fallait encore sortir de l’argent et cette fois ci beaucoup d’argent ; une grosse part pour que les sages de la cour constitutionnelle revoit leur position afin d’invalider l’élection de certains de ces sages. Ce qui fut le cas et il y avait désormais cette épée de Damoclès qui planait sur leur tête. Très tôt ils se sont alors rangés dans notre camp discrètement avec une garantie d’être dans les bonnes grâces de mon neveu s’il parvenait à être bien hissé. Pour gagner du temps, ils devaient juste faire croire au président sortant que toute la classe politique était en sa faveur ; on lui a même rendu un petite visite de courtoisie mon neveu et moi afin de lui accorder notre plein soutient. Chaque soir dans un hôtel de la place et en toute discrétion on rencontrait les petits groupes parlementaires afin de sceller des liens ou donner de l’argent à d’autres.
Une semaine après soit un lundi la rentrée parlementaire eut lieu, pendant qu’on négociait les voix j’avais une petite équipe qui se chargeait de fouiller dans les poubelles de nos futurs fidèles ; ça peut être fou ce qu’on peut trouver dans le sac de nos politiciens. La politique à l’Africaine il n’y avait rien de plus intéressant. Dans trois jours l’élection du nouveau président du parlement devait avoir lieu ; la veille je me suis permis de rendre une petite visite à nos nouveaux partenaires d’affaires accompagné d’un ami journaliste et de parler ouvertement des dossiers que j’avais trouvé sur tel ou tel et en prenant le soin de remettre les dossiers au journaliste.au cas où l’un d’eux me trahirais il pouvait ainsi avoir un gros déballage sur lui. De plus ils savaient tous de quoi jetais capable car une fois qu’on entrait en affaire avec moi, quelques soit ce que cela me couterait je tenais toujours à avoir le dernier mot.
Le jour-J jetais même éloigné du centre-ville, il parait que l’ancien président était confiant !grande fut sa surprise quand le verdict des urnes tomba ! Il parait que dans les coulisses il tomba évanouie ; mon neveu Marc venait d’être élu Président du parlement ! La messe était dite et c’est à lui maintenant de faire ces preuves et de me prouver qu’il mérite sa place.
La survie de mon clan et de ma famille était assurée désormais, je pouvais me reposer en paix pour un moment. Je venais de quitter ma loge, je me suis retiré aussi des affaires en laissant mes neveux faire leurs preuves. Je profite bien de ma retraite loin des intrigues pour le moment !