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Write by Dr Sool

S’IL SUFFISAIT D’AIMER


Partie 2


Chapitre 14 :


Mehdi essaye encore d’ouvrir et s’apprête à rebrousser chemin quand il entend des bruits et des gémissements dont le timbre vocal lui est très familier. Il frappe plusieurs fois :


-Azaya !!Azaya es ce que t’es là ?


A l’intérieur Abdel essaie de bâillonner la bouche d’Azaya pour empêcher qu’elle continue de crier. Mehdi essaie de forcer la porte et fini par prendre un peu d’ élan pour la fracasser avec sa jambe. Il aperçoit Azaya en larmes et Abdel juste en face d’elle en train de la menacer. Son sang ne fait qu’un tour, il accoure vers son cousin et se jette sur lui :


-(furieux) Mais qu’es ce que tu fais espèce d’idiot !


Il le saisit par la veste et le braque contre le sol, tandis qu’Azaya essaie d’arranger sa robe et de dissimuler sa fente qu’Abdel s’est donné un plaisir à agrandir. Ensuite, elle se dirige vers les deux hommes qui échangent des coups violement. 


Dans toute sa rage et sa fureur Mehdi réussi à reprendre le dessus et commence à rouer son frère de coups dans le visage comme un forcené. Elle s’approche de lui en larmes : 


-Tu vas le tuer Mehdi arrête s’il te plait, il n’en vaut pas la peine. 


Elle se dirige vers l’extérieur pour essayer de trouver de l'aide et tombe sur un serveur qui traverse le couloir. Elle l'interpelle immédiatement, mais au même moment, la musique est coupée quelques minutes et les invités installés près du couloir entendent des bruits. Une serveuse passant par là s'arrête et aperçoit son confrère entrain d'essayer de séparer les deux jeunes hommes. En voyant la mine sur son visage les invités curieux commencent à poser des questions. Elle interpelle une de ses consoeurs et lui demande d'aller prévenir Monsieur Ryad IMRAN immédiatement, tandis qu'elle se dirige vers le couloir.


En espace de quelques minutes seulement les invités les plus proches se retrouvent dans le couloir ou la lutte a enfin pu être séparée. Mehdi se dirige vers Azaya qui est adossée a un coin du mur et pleure maintenant à chaudes larmes :


Mehdi: Cava? Tu n'as rien?


Azaya (sous le choc): ...


Abdel (balbutiant): Pff quelle comédienne celle là...


Mehdi (accourant vers lui furieux): Toi je vais te...


Il n'a pas le temps de terminer sa phrase qu'il voit son père débarquer, suivi de sa mère, Anissa et Aïcha:


M.Ryad (furieux) : Es ce que quelqu'un peut me dire ce qu'il se passe ici?!! 


Abdel: Ça il faut le demander a votre Rambo de fils mon oncle. 


Mehdi (essayant de se calmer): Excusez moi papa, mais je ne pense pas que ce soit le lieu de vous expliquer ce qu'il s'est passé. C'est assez grave pour devoir rester dans le cadre familial.


Abdel: Je ne vois pas ce que tu veux cacher. Ta copine est juste une trainée qui est à l'origine de ce scandale!


Azaya est tétanisée, elle n'arrive ni a parler ni a bouger. Tout semble tellement irréel autour d'elle. Comme si elle vivait un cauchemar et que d'un moment à l'autre elle allait se réveiller. Les gens commencent à lui jetter des regards de dédain.


Abdel: Ce ne sera ni la première ninla dernière fois qu'une fille des bas quartier essaie de gravir des échelons dans la société en épousant un gosse de riche. C'est une histoire tellement cliché !


Mehdi (furieux): arrête de dire n'importe quoi! Tais toi!!


Abdel: sinon quoi? Tu vas encore me frapper c'est ça ? Tu vois en quoi elle t'a transformé ? Un petit toutou obéissant qui ne sait plus réfléchir !


Mehdi (prenant la main d'Azaya): Allons nous en d'ici. Je ne resterais pas une minute de plus à écouter ce fifre.


Monsieur Ryad se retourne vers les invités et demande à chacun de rejoindre son siège et que soirée continue. Puis il suit son fils dans le parking, appelant avec lui son épouse et Abdel .


M. Ryad: Tu as amoché ton frère et tu compte le laisser ainsi sans le conduire à l'hôpital ? Mehdi!! Mehdi!!


Mehdi (s'arrêtant): Ça fait plus de 23 ans que je connais cet Abdel, mais crois moi papa, l'individu qui se tient là devant moi ce n'est pas mon frère. Je ne le connais pas et donc il n'a qu'à se débrouiller.


Hadja Zoulia : Tu n'iras nulle part avec cette fille dans ce cas! Ou as tu déjà entendu que des frères se battent à cause d'une femme?!


Mehdi (se rapprochant pour parler a voix basse): Il a essayé d'abuser d'elle maman. Demande lui ce qu'il faisait dans les toilettes des dames et pourquoi il a verrouillé la porte!!


Hadja (se retournant vers Abdel): Ça ne peut pas être vrai. Je connais très bien Abdel. Il est certes un peu rebelle sur les bords mais c'est un bon garçon.


Abdel: je n'ai rien fait! Je passait devant la porte et elle était entrouverte. Elle m'a sans doute vu passer et s'est dit qu'elle pouvait me séduire. Je l'ai juste entendu crier et n'ai pensé qu'il lui était arrivé quelque chose. Quand j'ai accouru à son secours mais  s'est plutôt jetté sur moi. Quand Mehdi est arrivé j'ai essayé de lui expliquer mais il a préféré la croire elle et c'est bien dommage!!


Mehdi (furieux): Comment peux tu persister dans tes balivernes Abdel. Comment as tu plus tomber aussi bas?! 


Abdel: celui qui est tombé bas c'est toi?! Comment peux tu accorder plus de crédit a la parole d'une arriviste que tu ne connais que depuis quoi 3 ans? Au détriment de ton frère ? 23 années de notre vie ensemble et tu l'a choisi elle!!


Mehdi: Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça Abdel. Pourquoi ? Pourquoi ? 


M. Ryad (autoritairement): C'est la première fois de ma vie que j'assiste à ce genre de scène et je suis profondément déçu...Mehdi. Je ne sais pas qui dit la vérité de vous deux mais ce que je vois, c'est deux jeunes hommes salement amochés et une jeune fille que je rencontre pour la première fois aujourd'hui. 


Il se tourne pour s'en aller puis se retourne


M. Ryad: Je vais clôturer cette soirée avec le peu de dignité qu'il reste encore à cette famille. Je ne veux pas savoir qui a raison mais vous allez faire la paix et je ne veux plus entendre parler de cette histoire.


Cette fois il s'en va véritablement. Il se dirige vers la salle. Hadja Zoulia s'approche de son fils. Il dévisage de la tête au pieds Azaya qui est adossée à la voiture de son fils et ramène son regard vers lui:


-Tu viens de me donner une raison de plus de m'opposer à votre relation. Je ne veux pas d'une fille aux mœurs douteuses dans ma famille.


Azaya lève les yeux rougis par les larmes et secoué la tête de gauche à droite en signe de négation. Elle s'approche d'Hadja Zoulia et se jette à ses pieds :


-Maman je vous jure sur ce que j'ai de plus cher au monde que les choses ne se sont pas ainsi...Je ne ...


-Pour commencer évitez d'utiliser ce titre quand vous me parler. Pour vous ce sera "Madame RYAD IMRAN", je ne tiens pas à être associée à une personne comme vous. 


Elle fait un pas en arrière pour s'éloigner d'Azaya puis se tourne vers son fils:


-Appelle un taxi pour elle et règle la note. C'est la meilleure chose que tu puisse faire. Ensuite tu vas conduire ton frère à l'hôpital pour qu'il reçoive les soins dont il a besoin.


-(soupirant) Je suis désolé maman, mais je ne peux pas faire ça. Regarde dans quel état  elle se trouve maman. Vous refusez d'utiliser vos yeux et votre bon sens. La version d'Abdel vous arrange bien. Ça sert vos intérêt et je trouve dommage que vous le croyez ainsi sur parole alors qu'au fond de vous  là vérité est évidente, quoique douloureuse. 


-(vexée) Mehdi...!!


-Maman je vous comprends. Et je ne vous en veux pas. Mais en retour je vous prie de ne pas m'en vouloir. Azaya a besoin de moi, je vais y aller...


Il ouvre la portière et installe Azaya, puis fait le tour de la voiture :


-(menaçant) Mehdi!! Si tu démarre cette voiture, tu devra considérer que tu n'as plus de mère dans ce bas monde.


Il baisse la tête et pousse un soupir, puis il ouvre la portière de la voiture, s'y installe et démarre.


Durant tout le trajet il ne dit mot, tous les deux restent silencieux. Azaya fixe la route comme un zombie en pleine métamorphose, le regard vide et les membres complètement relâchés le long de son corps. Elle a l'impression qu'en une seule soirée toute sa vie a volé en éclat. Comme si ça ne suffisait pas d'avoir échappé aux griffes d'Abdel il a fallu qu'elle se fasse humilier ainsi par cette famille. Elle regrette tellement d'avoir  changé d'avis, elle regrette amèrement l'instant vous elle a véritablement décidé d'aller à cette soirée. Ce qui avait pour but de l'introduire dans la famille dans un climat détendu s'est finalement avéré être la tombe qui a scellé le sort de leur relation. Mehdi s'apprête à prendre le tournant qui mène chez lui quand elle l'interrompt :


-Ramène moi chez moi s'il te plaît.


-Azaya...


-S'il te plaît !


Il retourne la voiture et prends le chemin qui mène à la cité d'Azaya. Il est 2 heures du matin et toute la cité semble endormie. A peine Mehdi gare dans l'allée, qu'Azaya sort de la voiture sans attendre qu'il vienne lui ouvrir la portière. Elle ouvre sa pochette et sort son trousseau de clé les mains tremblant. Il s'approche d'elle et lui prends les clés entre les mains il ouvre la porte et essaie de lui tenir la main, mais elle le bouscule sur le pas de la porte. Elle n'a le temps que de faire quelque pas et elle s'effondre au pieds de son lit. 


Elle se met à pleurer à chaudes larmes. Mehdi s'approche et s'installe avec elle sur le sol, elle essaye de le repousser en lui donnant des coups sur le torse mais il retient ses deux mains et la prends dans ses  bras. 


Elle est effondrée, et chaque larme qui s'échappe de ses yeux semble transpercer Mehdi en plein coeur. Il arrive à ressentir sa douleur, la tutoyer la vivre comme si elle provenait de l'intérieur de lui même :


-Je suis tellement désolé mon amour. Je suis désolé que tu ai du vivre cette soirée épouvantable. Je m'en veux tellement de t'avoir presque forcée à y aller. Pardonne moi s'il te plaît.


-(balbutiant entré deux sanglots)Ce...Ce n'est pas de ta...faute. c'est pas ta faute.


-Si tu savais comme j'ai mal de te voir ainsi. Je donnerais n'importe quoi pour revenir en arrière... n'importe quoi.


-(levant la tête) Mais tu sais que ce n'est pas possible...


Elle se lève et commence à se dévêtir :


-Il vaut mieux que tu t'en aille Mehdi.


-(perplexe) Azaya...


-Je pense que nous devrions prendre nos distances.


-Non non tu ne peux pas prendre cette décision là tout de suite babe. T'es choquée et je comprends que tu veuille tout envoyer bouler mais s'il te plaît...


-(en larmes) T'as pas entendu ce que ta mère a dit? Il n'y aura jamais de nous! A quoi bon continuer de se battre? Hein? Contre qui et contre quoi au juste? Aujourd'hui j'ai été humiliée de toutes les façons qu'une femme puisse l'être. Je ne me suis jamais sentie aussi sale de toute ma vie. (Tonnant) Je suis celle que l'on devrait plaindre mais au lieu de 

ça tout le monde se permet de me juger du regard. Oui c'est bien facile, je suis l'arriviste qui espère gravir les échelons de la société en épousant l'héritier du riche baron du ciment. 


-(s'approchant d'elle) Je me fiche de ce qu'ils peuvent bien penser. On se fiche de leur avis Azaya. Je t'aime !! Ça devrait suffire!


-(en larmes) Je le pensais aussi, mais visiblement non. Parfois l'amour ne suffit pas.Je pourrais affronter le ciel et la terre pour toi Mehdi tu le sais. Mais je ne peux pas te laisser tourner le dos à ta famille. Je ne peux pas. Ils ne m'accepteront jamais. 


-(prenant ses mains) Ils me perdont dans ce cas!


-(en larmes) Non, tu es leur unique enfant. Il s'agit de ta famille C'est un sacrifice que je refuse de te demander.


-Je n'ai pas besoin que tu me le demande. C'est le choix que je fais. C'est mon choix Azaya.


-(secouant la tête en signe de négation) Tu ne sais pas ce que tu dis. 


Il s'approche d'elle et prend son visage dans ses mains pour le coller au sien tandis qu'elle attrape ses poignets de ses deux mains:


-(abattu) Je ne peux pas renoncer à toi Azaya, ne me le demande pas s'il te plaît. 


Il prends ses lèvres dans les siennes et l'embrasse lentement en savourant leur goût salé. Il caresse son visage de ses mains qu'il laisse lentement descendre à la nuque, puis sur son dos. Elle prends une profonde inspiration qui semble si douloureuse qu'expirer en est libérateur. Son coeur s'accélère, il s'emballe. C'est un mélange de douleur et d'amertume, embaumé de cette passion qui attire inlassablement leur corps l'un vers l'autre. C'est ainsi que leurs âmes communiquent. Leurs corps se disent des choses que leur bouche n'arrive plus à exprimer. Tout cet amour qui les lie, toutes ces considérations qui les séparent et toute la douleur qui en découle.


Dit on que chaque rencontre intime porte la marque des sentiments qui animent les protagonistes à l'instant. Leurs corps semblent se dire au-revoir, profiter l'un de l'autre encore quelques précieuses minutes...


Azaya ouvre les yeux. Mehdi est penché au dessus de son visage à la contempler. Les rayons de soleil traversent les volets de sa fenêtre habillée d'un rideau transparent. Il caresse son visage et lui donne un baiser sur le front. Elle se redresse sur le lit:


-Cette fois tu dois vraiment t'en aller.


-Je pensais que...


-C'etait bien la dernière fois. Crois moi il vaut mieux qu'on se sépare.


-Mieux pour qui?


-Pour tous


-Pas pour moi!!


-Si...


Il frappé le poing dans le mur:


-Mais bon sang qu'es ce que tu fais! Tu vas tout laisser tomber maintenant ? Tout ce que nous avons vécu ? Tout ce que nous ressentons l'un pour l'autre ? Tu vas tout laisser tomber sur un coup de tête ? Prends le temps de réfléchir, c'est tout ce que je te demande! Donne nous une chance!!


-C'est tout réfléchi déjà.


Sans se rendre compte il laisse couler une larme qu'elle essaie d'ignorer pour ne pas fléchir. Elle se retourne à son opposé :


-Anissa est bien pour toi. Elle fera sans doute une bonne épouse.


-Ce n'est pas ce que tu veux, encore moins ce que je veux...


-Si tu ne pars pas, c'est moi qui vais m'en aller.


Il s'approche et veut la toucher, mais elle l'évite. Il pousse un soupir et enfile ses vêtements, puis prends son trousseau de clés et se dirige vers la porte. C'est le coeur en mille morceaux qu'il en franchi le seuil. Il se retourne espérant un changement, hélas Azaya reste de marbre.


Il traverse le couloir de la cité et se dirige vers sa voiture complètement démoralisé. Elle regarde a travers la fenêtre la voiture s'éloigner et a l'impression qu'il s'en va avec son coeur. Ce n'est sans doute pas la décision la plus facile qu'elle ai du prendre de sa vie. Ce n'est pas non plus une pour laquelle elle avait besoin de plus de temps pour réfléchir.il fallait se fier à l'évidence et c'est ce qu'elle a dû faire en quelques heures seulement.


Tout ce qu'elle a vécu avec Mehdi jusqu'ici avait tout l'air d'un conte de fée et justement tout celà était trop beau pour être vrai. Elle revoit le film de tous ces bons moments, de cet amour intense et passionné qu'ils ont partagé. Il était temps de se réveiller, et cette soirée a été le jet d'eau froide qui s'est chargé de brutalement la ramener à la triste réalité. Les larmes coulent le long de ses joues, son regard est vide et tout devient flou devant ses yeux. Elle murmure à demi-mots:


"Qu'es ce que tu croyais Azaya...? Qu'es ce que tu imaginais?! Il ne suffit pas d'aimer !"


A suivre....


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