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Write by Gioia


Douzième partie 


Farida Bouraima 


Je n’aime pas pleurer. Je n’aime vraiment pas ça parce que c’est un signe de faiblesse et je ne veux pas passer pour une faible. Mais je suis tellement déçue et en colère. Je sens que les larmes ne sont pas loin donc j’ai remonté la capuche de mon pull sur ma tête puis mon front je l’ai collé à la vitre. Je ne sais quand je me suis endormie. C’est une main pressant un peu mon épaule qui m’a réveillé. Nous sommes montés à l’appartement en silence. J’ai filé en premier sous la douche pour bien nettoyer mon visage avant qu’il ne remarque quelque chose. Il a déjà pris du temps sur son programme pour m’emmener à ses différentes écoles. C’est pas le moment de le payer en ingratitude. Je l’ai trouvé sur son ordi à la sortie. Comme je ne voulais pas déranger je marchais sur la pointe des pieds pour entrer en chambre mais il m’a interpellé. 


Tao: tu as fini de pleurer? 


Farida: qui ça? Moi je ne pleurais pas hein 


Tao: va falloir te débarrasser de cette habitude de mentir à tout va. Viens t’asseoir ici, il a dit en tirant la chaise à ses côtés


Farida: je ne mens pas, je n’étais pas...


Tao: oui bref on s’en fout. Laquelle des écoles as tu préféré parmi les trois que nous avons visité? 


Farida: en fait je pense que c’est plus la peine. Je ne suis probablement pas fait pour aller à l’école 


Tao: et pour quelle raison tu penses ça?


Farida: tu les as entendu ses personnes qu’on a vu 


Tao: des conseillers en orientation scolaire, c’est le bon terme 


Farida: oui donc ils ont dit que je dois refaire la seconde 


Tao: parce que tu changes de programme ce qui est tout à fait normal. Ça n’a aucun lien avec ta capacité à performer 


Farida: je vais faire quoi à 21 ans dans une classe de seconde? C’est pas ma place 


Tao: okay donc tu comptes faire quoi parce que tu ne vas pas poser tes fesses ici tous les jours sans but précis.


Farida: je....je vais réfléchir. Le travail peut être.....


Tao: donc si je comprends bien tu te trouves trop vieille pour l’école mais c’est plus sensé pour toi d’aller nettoyer les sols pour deux euros par jour. 


Farida: pourquoi tu dis ça sur ce ton? Je ne suis pas bête je t’ai déjà dit ça 


Tao: il faut éviter de projeter tes insécurités sur les autres. Je n’ai jamais dit que tu étais bête et personne ne s’intéresse à ton âge. Encore moins dans un pays comme la France où les gens changent de carrière au gré de leurs envies. Mon superviseur par exemple a été comptable pendant une quinzaine d’années avant de s’inscrire en école d’architecture. Il a commencé à 35 ans. Aujourd’hui il en a 47 et c’est un excellent architecte. Quelle est ton excuse? 


Farida: ...... les gens.....


Tao: quand tu m’accusais d’avoir abusé de toi tu te souciais de l’opinion des gens si on devait te prendre? 


Farida: combien de fois je vais devoir demander pardon pour que tu arrêtes de ramener ça? 


Tao: je m’octroie le droit de le ramener autant que je souhaite parce que c’est mon nom que tu as vilipendé. 


Farida: tu avais dit okay quand je t’ai tout raconté. Quand on dit okay ça veut dire j’ai compris, j’ai répliqué piquée au vif 


Tao: ça veut dire ça pour toi. Tu ne m’as pas demandé ce que c’est à mon niveau donc ne m’accuse pas si tu as sauté sur les conclusions. Et ne détourne pas la conversation. Pourquoi tu ne te souciais pas des gens quand il fallait t’en sortir et maintenant que tu as les moyens tu me parles des gens. Les gens t’ont fait quoi depuis ta naissance? 


Farida: me laisser tomber pour la plupart 


Tao: et tu n’as pas encore appris que tu n’es pas là pour vivre selon le code de quelqu’un mais le tien? Tu vas vraiment abandonner une opportunité pareille parce que tu as quoi cinq ou six ans de plus que le lycéen lambda? Tu penses que ma mère a accepté de garder ton secret pour que tu renonces pour si peu? 


Farida: je suis désolée, j’ai dit honteuse


Tao: sois désolée pour toi même. Que ta vie s’améliore ou pas ne changera rien à la mienne. Je continuerai mon parcours. Je ferai ce que j’ai à faire. Toi par contre tu retourneras à Lomé dans quatre mois si tu refuses l’option d’étudier. Pour ma part sache que je n’abrite pas des immigrants clandestins. Une fois ton visa échu je vais te conduire à l’aéroport et te retourner à Lomé. Donc pour la dernière fois, laquelle des écoles t’a convaincu? 


Farida: .....la deuxième 


Tao: bien on y va donc pour teilhard-de-chardin. 



Tao Adamou 


Je ne suis pas du genre à danser autour du pot mais je suis délibérément intransigeant avec Farida. Je ne la côtoie pas depuis longtemps mais du peu que j’ai pu déceler de sa personnalité, c’est quelqu’un qui ose. Elle n’a pas besoin de beaucoup pour croire en son plan. Sauf qu’elle ne prend pas bien la notion d’obstacle sur son parcours. C’est une chose de s’affranchir de la prison qu’était la maison des bouraima. Mais la prison mentale demeure. Dans ses réflexions on sent quelque fois les barrières qu’elle se met ou qu’on lui a appris à se mettre peut-être. L’envie que j’ai de faire enfermer la mère de Raïssa est immense. Si immense que je ne répond plus à ses appels. Je ne veux plus côtoyer de près ou loin ce genre de personnes. J’ignore comment je vais présenter la chose à Raïssa mais l’heure n’est pas à ça. Pour le moment c’est Farida la priorité. Après sa réaction initiale maman et elle ont repris la conversation le lendemain. Je n’étais pas étonné de trouver ma mère entrain de l’enlacer. Le cœur de ma mère est très tendre. Elle ne supporte pas la méchanceté gratuite. On blague souvent que c’est cette petite touche d’elle en moi qui me rend supportable sinon je suis trop robotique. Quoiqu’il en soit maman lui a reproché la Méthode choisie et son manque de confiance. Reproche que Magnim aussi a émis quand je lui ai raconté brièvement ce qui s’était passé après son départ. Reproche qui me fait rire et montre bien le clivage entre les gens qui ont connu une vie plutôt normale et ceux qui ont vécu le chaos. Pourquoi tu ferais confiance quand tu as été systématiquement maltraitée par 90% des personnes que tu as côtoyé? C’est maintenant qu’elle va apprendre à mener une existence normale. 


(....) 


Trois jours plus tard nous avons visité un avocat spécialisé en immigration pour connaître la marche à suivre. Heureusement elle avait déjà ses documents légaux en venant ici. Son acte de naissance, sa nationalité ainsi que son passeport. Chose étrange sur l’acte de naissance, le nom de M Bouraima y figurait. Le père de Raïssa. Conclusion, Raïssa m’a soit menti ou se fait berner par ses parents. Sa mère j’en suis sûr. Le père je ne comprends juste pas. Pourquoi reconnaître ton enfant et le laisser dans la servitude. Il aurait suffit d’un mot. Juste un de sa part pour abréger la torture de Farida mais il est resté impassible. Quand on voit l’intérêt avec lequel elle feuillette les livres à la maison on sent qu’elle est curieuse et aime apprendre. L’école était probablement son seul refuge et même ça ils lui ont enlevé. 


Après la visite chez l’avocat, elle a demandé qu’on aille faire les courses parce qu’on manquait de quelques essentiels. Au lieu de mon épicerie habituelle, j’ai pris le chemin du centre commercial Saint Lazare. 


Farida: oh on est jamais venu par ici, elle a dit d’une voix rêveuse quand nous étions en route 


Tao: donc tu reconnais même les routes, j’ai dit amusé 


Farida: mais oui, je sais que pour aller à ton travail il faut prendre le boulevard bineau D908 


Tao: lol c’est la sortie D908 sur le boulevard bineau 


Farida: oui comme ça 


Tao: alors tu connais déjà tout. La prochaine fois tu viens me visiter à la pause? 


Farida: eh pardon, je veux pas me perdre. Je connais juste ton travail et la maison à Sannois 


Tao: t’inquiète je t’embêtais, j’ai dit avec un sourire quand je me garais non loin du centre commercial. 


Elle a fait plusieurs tours sur elle quand nous sommes descendus 


Farida: c’est grand oh. Pourquoi il y’a autant de gens? 


Tao: les gens vont dans les magasins pour quoi selon toi? 


Farida: mais est ce que c’était nécessaire de venir si loin pour la nourriture? 


Tao: tu n’es pas fatiguée de rester enfermer toi? Moi oui. 


Farida: tu dis quoi quand tu n’es jamais enfermé. Tu pars tôt et toujours tu rentres tard 


Tao: c’est quel ton de reproche ça? Tu veux me suivre le soir? 


Farida: non hein, je ne veux pas voir les mauvaises choses que tu fais là-bas. 


Tao: lol avance au lieu de raconter sur moi 


Nous sommes entrés dans la première boutique que j’ai repéré. J’aimais les vêtements sur le mannequin donc je lui ai pris ça et remis tout en lui disant de s’en chercher d’autres aussi. 


Farida: tu....tu...je vais pas faire les mauvaises choses avec toi, elle a dit sur un ton effarouché 


J’ai éclaté de rire face à sa posture. Son visage était plissé et tendu. 


Tao: dans quelle langue j’ai dit que je voulais coucher avec toi? 


Farida: quand un homme achète les habits pour sa femme c’est pour qu’elle lui dise merci en faisant les choses. Les filles disaient ça quand on travaillait chez madame astou. Tu es le mari de Raïssa. C’est pas normal que tu choisisses les habits pour moi 


Tao: je suis aussi ton mari au cas où tu aurais oublié, j’ai répondu amusé 


Son visage s’est tendu davantage et j’ai éclaté de rire encore 


Je savais bien que c’était toi, la voix de Magnim a dit quand ce dernier essayait de s’agripper à mon cou tout en échouant misérablement. Il sait qu’il ne m’arrive même pas à l’épaule mais il refuse d’accepter son sort  


Magnim: bonjour la belle soeur. On vient acheter les habits? Cette couleur t’irait très bien je suis d’accord. Oh ou peut-être la robe fleurie de l’autre côté? Attend je vais te chercher, il a dit avant de s’en aller 


Tao: alors Magnim aussi veut coucher avec toi s’il te choisit des vêtements? J’ai demandé amusé 


Farida: je trouve pas ça drôle  du tout 


Tao: et je te trouve trop tendue. Tu vas commencer l’école. Ce n’est pas dans tes T shirt et pantalons gris que tu iras. 


Farida: je portais ça pour sortir faire les courses et puis c’est modeste, pas comme ça, elle a dit en soulevant mes choix avec une lueur de reproche dans les yeux 


Tao: ah je comprends. Tu n’es pas obligée d’essayer ce que j’ai pris. Vas-y avec ce qui te convient tant que ce n’est pas le même modèle dans la même couleur mille fois. Mes yeux sont fatigués de te voir en gris et noir 


Farida: c’est facile à laver 


Tao: on a une machine à laver et tu n’es pas une prisonnière pour porter les mêmes choses tous les jours. En plus on ne contredit pas son mari quand il demande quelque chose gentiment


Farida: tu n’es même pas mon vrai mari et tu ne connais rien sur la gentillesse, elle a dit en boudant avant de prendre d’autres vêtements pour remplacer ce que j’avais choisi 


C’est bien la première fois qu’une femme n’est pas emballée par l’idée d’avoir de nouveaux vêtements. Ce que Magnim a ramené a trouvé grâce à ses yeux par contre. Nous nous sommes assis après l’avoir conduit vers la salle d’essayage 


Tao: alors tu faisais quoi par ici toi? 


Magnim: je venais chercher des trucs pour les filles 


Tao: ta sœur te fait toujours la misère? 


Magnim: laisse, j’ai ici une arme fatale pour la convaincre. Son parfum par excellence. Ils en ont sorti une édition limitée avec le lait de corps, le gel douche et plein d’autres trucs que les femmes aiment 


Tao: soit tu aimes beaucoup ta Ciara, soit tu ne veux pas couper le cordon avec ta sœur 


Magnim: Hana c’est la figure constante dans ma vie. Même avant mon père mec. Je ne peux pas m’embrouiller avec elle pour une fille mais je ne vais pas aussi perdre la chance d’avoir cette perle qu’est Ciara dans ma vie juste parce qu’Hana sort les boutons dès qu’on parle de ma meuf 


Tao: espérons que la diplomatie marche sinon tu devras faire un choix tôt ou tard


Magnim: hum je suis sûr que c’est une de tes conquêtes qui travaille dans l’ombre contre mon bonheur ça parce que la probabilité qu’un truc pareil m’arrive était proche de zéro 


Tao: et mes conquêtes ont quoi à avoir avec toi?


Magnim: qui les chassait si ce n’est moi? 


Tao: c’est toi qui te blaguait que tu les chasses. Ces filles savaient ce qu’elles voulaient. Elles venaient pour ça et partaient une fois servies 


Magnim: tchip et puis tu es fier de dire ça. Ne me contamine pas Farida avec hein 


Tao: en parlant d’elle, Farida tu vas sortir un jour? J’ai dit en m’approchant de sa cabine 


Farida: errhmm.....c’est obligé? 


Tao: tu veux que je vienne te traîner? 


Magnim: rho un peu de tact. Tu sors pour qu’on te donne un deuxième avis?


Tao: en quoi c’était différent de ce que j’ai dit? 


Magnim: tout est dans le ton mon frère, le ton 


Tao: oui ou.....


La porte s’est ouverte et j’ai marqué une pause quand elle est apparue. Elle avait sur elle une petite robe et je constate qu’elle cachait une sacrée paire de jambes. Des cuisses marrons et qui semblaient plus dodues que ce que j’imaginais 


Magnim: je savais qu’elle t’irait comme un gant. Tu tournes un peu? 


Farida: non c’est trop court 


Tao: c’est très bien j’ai dit en même temps qu’elle 


Farida: trop court, on voit mes genoux 


Tao: tu n’es pas obligée de cacher tes genoux à la maison donc tu peux la prendre j’ai dit quand elle s’admirait


Ça se voit qu’elle aime ce que le miroir lui renvoie. Elle sourit et se retient pour ne pas virevolter mais cet air réprobateur revient de temps en temps 


Farida: non je ne vais pas porter quelque chose d’indécent en présence du mari d’une autre, elle a répliqué avant de retourner en cabine 


Magnim: c’est moi ou elle vient de te mettre un gros vent, l’idiot a dit en gloussant 


Tao: ce n’est pas ma sœur qui refuse d’accepter ma copine 


Magnim: en vrai je commence à croire que c’est la mission de ta vie d’appuyer dans mes plaies 


Tao: tout comme la tienne est de m’emmerder donc on est quitte 


Magnim: parlant de femme, il faut bien me situer parce que moi je suis perdu et il est hors de question que tu fasses ton gourmand en faisant le mari d’une ici et le fiancé d’une autre à Tunis 


Tao: te situer sur quoi? 


Magnim: tu fais quoi dans l’appartement là-bas avec Farida quand je ne suis pas là? 


Tao: je lui montre les douceurs de la vie 


Magnim: tchip tu as intérêt à le dire seulement sans le matérialiser. Ne ramène pas d’histoire à cette petite tant que Raïssa et ses tenues sexy sur internet t’attendent à Tunis


Tao: je suis le premier qui veut éviter les soucis 


Magnim: je sais, il a dit en redevenant sérieux. Mais comment tu vas t’en tirer avec Raïssa parce que je sais pas pour toi mais elle en met à gogo du sexy dernièrement. Elle essaie probablement de te faire passer un message 


Tao: je ne réponds pas  


Magnim: c’est tout? Il a demandé confus 


Tao: Raïssa est très fière comme femme. Maintenant qu’elle s’est déplacée je suis sur qu’elle attend que je fasse de même. Ses tenues sexy c’est une façon de m’inciter à la rejoindre


Magnim: du coup tu tires un trait sur vous deux? 


Tao: du tout. Je lui donne le bénéfice du doute comme j’ai fait avec Farida. Les gens ne peuvent pas cacher leur réelle nature bien longtemps donc je saurai le vrai du faux bientôt 


Magnim: en tout cas j’aime bien farida comme belle sœur moi. Elle est plus approchable comparée à Miss la fille de papa, on ne parle pas quand je n’ai pas autorisé 


Tao: tu vois que tu n’es qu’un vendu. Avant tu me disais oui trouvons Farida pour qu’elle avoue tout. Elle ne doit pas gâcher ta relation avec Raïssa. Maintenant c’est ta préférée et tout ça en même pas deux mois 


Magnim: tu sais que je ne suis pas un gars compliqué. On me sourit et on m’a acheté. Plus sérieusement c’était avant de connaître les motifs de Farida. Je blague pour le truc de Belle sœur par contre 


Tao: je sais, je te taquine aussi. De toute façon, Farida n’est pas mon genre. Je lui file juste un coup de main. Même si je devais quitter Raïssa ça serait à cause d’elle et non parce que j’ai découvert en Farida une nouvelle saveur. Et je n’ai aucune idée de relation en tête actuellement. J’aime ma vie comme elle est. Je m’occupe simplement de Farida pour le moment. Quand elle commencera l’école et sera un peu habituée, j’irai voir Raïssa. 


Magnim: ta vie est devenue une vraie mayonnaise 


Tao: à qui le dis-tu, j’ai répliqué en soupirant. Alors Farida, tu vas y passer la journée? J’ai rajouté alors que Magnim souriait tout en secouant la tête 



Farida Adamou


La dernière fois que j’ai acheté un habit j’avais quinze ans. C’est un haut que j’ai ramené ici. Mais avec tout ce que Tao et son ami m’ont incité à prendre je ne pense pas que j’achèterai encore un truc avant quatre ans. J’ai plié soigneusement les affaires dans le sac plastique avant de les mettre dans la grosse valise. Je n’ai mis dans mon placard que ce que je mets au jour le jour. Depuis le départ des parents, Tao m’a donné la deuxième chambre. Ma chambre à moi seule. J’ai aussi acheté des fournitures ainsi qu’un sac d’école. Je me suis jetée sur le lit et j’ai commencé à taper les jambes tout en me roulant comme si la folie me prenait. Mais si ce n’est pas la folie c’est quoi? Je vais vraiment retourner à l’école, j’y crois pas. 

J’attend la première journée pour prendre une photo et envoyer à Nina avec le nouveau téléphone que Tao m’a pris pour remplacer celui que j’avais. Il a dit que celui-ci est mieux. Parlant de lui, je suis sortie pour aller cuisiner. Avec tout ce qu’il a fait pour moi c’est la moindre des choses. Puis un truc m’a traversé l’esprit et je me suis rendue dans sa chambre. J’ai cogné à la porte et il a dit d’entrer. 


Farida: rassure moi je ne vais.......


Je me suis figée devant son corps nu. Il était assis les jambes écartées et peignait sa barbe. Je lui ai lancé ce que j’avais dans la main avant de sortir, claquer la porte et courir sans but. 


Magnim Wiyao 


Je suis couché mais le sommeil est où? Je pense à ma chérie loin de moi. Loin de mes bras. Et ma tête loin de sa poitrine. Je ne la dérange pas parce qu’elle est concentrée sur un projet qu’elle rédige. Parmi les cadeaux que je lui ai pris, il y’a de la lingerie aussi. Une lingerie bien fine que je compte lui donner quand on sera un peu avancé dans la relation. Moi je n’ai pas de travail à faire ce soir. Tao n’a pas mon temps et je fais la grève à Hana. Belle travaille plus que les japonais donc je n’ai personne à embêter. Mon père refuse de quitter Kara et si tu appelles sur WhatsApp tu passeras plus de temps à entendre la ligne se déconnecter que parler à ton interlocuteur. Si tu oses l’appeler en direct c’est lui même qui décrochera pour te gronder du gaspillage que tu fais parce que WhatsApp est gratuit. Le vieux il a tellement réussi dans la vie qu’il appelle les gens sur WhatsApp même au pays. Je ne suis pas si proche de mes autres frères et sœurs. On s’écrit de temps à autre. Même si j’appelais on ne ferait que s’admirer sans but et ça c’est pour ceux qui auraient le temps de répondre ça. Pour me consoler j’ai mis All by myself parce que Celine Dion avait tout compris. La solitude C’est chiant. 


J’ai pris mon téléphone pour relire mes anciens messages avec Ciara. Ces derniers jours c’était chaud. C’est ça qui m’a poussé à acheter la lingerie. C’est fou comment elle a un corps de rêve ma chérie. Elle même en est fan donc elle l’habille des tenues les plus coquines et coquettes pour mon plus grand bonheur. Le seul truc que je n’aime pas c’est comment elle parle de son visage. Si ce n’est pas que son nez est trop épaté, elle dit que sa bouche est trop grande raison pour laquelle elle n’aime pas sourire sur les photos. Alors que moi je fais le gros dos quand j’arrive à la faire rire aux éclats. On croirait à ma réaction que j’ai découvert la cure d’une grave maladie. Comme quoi le bonheur des uns....bref Céline chante ma chose. 


Ciara Kunakey 


J’ai fini mon projet plutôt que prévu. Je me suis récompensée en prenant une longue douche avec le gel douche Dior Homme de Magnim. Il l’a laissé à sa dernière visite. Dernièrement je me lave avec. Cette odeur me le rappelle. Une fois qu’elle remplit la pièce, mon cerveau l’imagine ouvrant la cabine et me rejoignant sous le jet d’eau. J’ai fermé les yeux pour savourer mon rêve. Mes mains ne sont pas aussi fermes que les siennes. Pas aussi chaudes. Lui a une manière particulière de tenir mes hanches. Il les attrape et me pousse vers ses cuisses. Son souffle citronné me revient. Le seul que je connais qui mange des citrons comme on mange l’orange. Je me lavais les cheveux en imaginant cette petite scène. Je massais mon cuir chevelu doucement. Je sentais aussi mes pointes se durcir au même rythme. Les frissons apparaissaient sur ma peau. Mes lèvres s’asséchaient un peu plus. La preuve de mon état entre mes jambes suintait doucement comme le miel d’un pot. 


J’ai ouvert l’eau et la chaleur n’a pas aidé à me calmer. Hors de question que j’essaie le fameux bain froid. Je me suis enroulée dans une grande serviette à la sortie avant de la troquer pour une petite tenue et me prendre en photo pour lui. J’ai pris de mon cou vers les jambes comme il m’a dit de faire quand j’avais envoyé la première. 


Magnim: papapapa (onomatopée signifiant l’étonnement) ça c’est pour gâter ma soirée en amoureux avec Céline ça 


Ciara: et qui est cette Céline? 


Une note vocale a suivi et j’ai pouffé de rire en l’écoutant 


Ciara: qui écoute s’il suffisait d’aimer en ce siècle? 


Magnim: normalement elle devait juste me chanter all by myself mais comme tu la connais on ne peut pas l’arrêter quand elle commence. Sinon on en parle des deux boutons sur ta poitrine. Quelque chose me dit qu’ils sont trop tendus. Une détente buccale est de mise 


Ciara: je fais comment alors quand tu es loin? Ma bouche est grande mais elle ne peut pas arriver là-bas 


Magnim: je muscle mes mains pour apprendre la vie à tes fesses durant ma prochaine visite. Tu vas apprendre à respecter la « pulpeusité » de ta bouche 


Ciara: Lol mais qui t’a trompé que tu étais un académicien avec tes mots que tu inventes à tort et à travers 


Magnim: Hooo erreur, ne pas considérer le message précédent. on reprend le flirt 


Ciara: toi même reprend le flirt, j’ai pas fini de rire moi 


Magnim: c’est toi la doyenne. Tu me montres les choses je te suis 


Ciara: genre je suis trop gâtée quoi 


Magnim: rho j’ai pas dit ça, tu sais que je ne connais pas le sérieux. Même quand je veux t’envoyer un truc coquin, mes imbécilités s’infiltrent dedans 


Ciara: à ce stade je pense que ta part c’est une maladie 


Magnim: snif je fais quand même des efforts pour changer. C’est pas faute d’avoir essayé 


Ciara: lol c’est bon chéri. Je sais 


Magnim: let the church say awwww, Elle m’a dit chéri. 


Ciara: l’anglais que tu ne comprends pas là c’est où? 


Magnim: je t’ai dit que l’essentiel je connais, c’est toi qui me néglige. La prochaine fois je saurais si la pulpeusité est de mise au sud aussi 


Ciara: lol comme si tu ne savais pas 


Magnim: savoir n’est pas synonyme de goûter, ou bien j’ai menti? D’aller revoir mon français? 


Ciara: non non mon académicien. mais je préfère te prévenir je suis pas trop fan de ça. Ça ne me fait rien d’extra et c’est pas une affaire de qui m’a bien ou mal fait 


Magnim: pas de stress, je veux satisfaire ma curiosité. Si tu n’aimes pas on fera autre chose. Mais je ne vais pas mourir ignorant le goût de notre vajayjay through and through 


Ciara: loooll M je connais l’essentiel 


Magnim: Toujours 



Essohana Wiyao Épouse Bemba 


Réaliser mon plan s’avère plus compliqué que ce que je pensais. Belle est à Montpellier. Magnim ici. J’ai essayé de les rapprocher toute la journée qu’elle a fait ici mais ils sont trop familiers. Bien trop comme s’ils étaient frères et sœurs. Le pire c’est que mon frère ne peut pas faire cinq phrases sans dire le nom de sa Ciara. Depuis quand il est devenu un toutou pour la femme comme ça moi même je me demande. Belle étudie et Magnim travaille donc aucun d’eux ne peut se déplacer aisément. Je ne veux pas être trop directe aussi par peur qu’il ou elle s’en rendent compte. Je ne veux pas d’histoire avec Magnim et comment il se comporte déjà avec cette fille je sais qu’il m’en fera si j’essaie une approche directe. Dans tout ça c’est le chien d’Antoine que j’ai vu hier à l’hôpital. Rien que voir sa tête et j’ai envie de vomir dans sa bouche et l’obliger à avaler. Il m’horripile et le pire il a l’audace de me regarder dans les yeux après avoir profité de moi. Cet homme ne mérite pas de vivre. 



Raïssa Bouraima 


Je ne suis pas quelqu’un de patient. Maman le sait mais c’est elle qui me donne des plans extra longs à réaliser. Elle me dit de ne pas appeler Tao. Il doit le faire. Il doit de lui même décider de venir mais voilà il ne se décide pas. J’ai mis tout ce que j’avais de provocant. Mes jalouses de demies sœurs se sont empressées de rapporter à papa qui menace de couper mes vivres. Menace que je ne prends pas au sérieux. Elle ne parle pas beaucoup mais maman maîtrise papa d’une main de maître. Ce n’est pas de son vivant qu’on me coupera les vivres. C’est cette même maîtrise que je veux avoir sur Tao. Maman dit qu’elle a la botte secrète mais pourquoi ça ne marche pas depuis là, je me demande. Je suis à Sfax avec des amis. Nous avons pris une villa pour un week-end. J’ai rajusté mon haut et ma mini jupe avant de me faire prendre en photo et lui envoyer directement avec un bonjour.


Tao: hello, ça va? 


Raïssa: super et toi? Je suis en vacances avec des amies. Tu penses quoi de ma tenue? Je pense la porter à une soirée entre amis tout à l’heure 


Tao: elle te va bien. Ne reste pas tard 


Un rire d’étonnement s’est échappé de moi. Je l’ai appelé oubliant ce que maman avait dit 


Raïssa: les fiancés des autres se fâchent quand ils voient leurs meufs en tenue indécente! 


Tao: tu sais donc  que ta tenue est indécente?


Raïssa: si tu ne me traites pas comme tienne un autre le fera! J’ai dit en raccrochant 


Il croit qu’il est le seul à maîtriser l’art du rester de marbre? Je suis une championne dedans aussi. On va voir qui flanchera en premier et ça ne sera pas moi. Je ne serais pas sa petite docile qui lui court après si c’est ce qu’il cherche. Allons déjà le bloquer pour qu’il comprenne. 


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