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Write by Lilly Rose AGNOURET

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Deux semaines plus tard, un dimanche, alors que maman se prépare pour se rendre à la messe de 8heures, je suis dans la cuisine quand arrive Pupuce.

"Est-ce que tu peux me rendre un service, Tania ?"

"Parle, je t'écoute."

"Voilà, je veux aller chez Peter. Est-ce que tu peux m'accompagner ?"

"No way! Faut pas abuser, quoi. Ma chère, c'est pas parce que maman a dit qu'on doit bien te traiter, que tu vas abuser de ma gentillesse, compris?"

"Comme t'es méchante ! Je voulais juste..."

"Tu voulais quoi. Je n'ai que ça à faire. Claquer mes sous pour le taxi ! Tout ça parce que tu ne peux pas demander à ce type de se déplacer ! C'est quoi cette histoire. Vas-y toute seule. Ne compte pas sur moi pour me taper tout ce chemin pour aller tenir la chandelle."

"Je...Je..."

Et madame se met à pleurer.

"Eh eh, eh, eh. Tu ne vas pas me faire le coup à chaque fois. Pleurer parce que je dis non, pleurer pour ci, pleurer pour ça. Ça ne marche pas avec moi. Je n'irai pas avec toi à Nchenguè, un point un trait. Je dois faire la vaisselle, je dois faire à manger et je dois réviser pour mon devoir de demain. Si ton type ne peut pas se déplacer pour te voir et ben, qu'il aille au diable."

"Comme t'es méchante, Pupuce. Je savais pas que tu pouvais dire des choses aussi dures!"

La fille-là a même quel problème ? À tout ce qu'elle demande, il faut que je dise oui, sinon madame se met à pleurer ! C'est quoi cette affaire.

"Continue de pleurer ! Je crois qu'à force de m'énerver comme tu le fais, ton enfant va bien me ressembler !"

"Comme tu es bête Pupuce ! Nous sommes jumelles, tu veux qu'il ressemble à qui ?"

"Oh, t'as raison. Qu'il me ressemble, ça vaudra mieux pour lui. Ça lui évitera d'être trop beau comme son père et e voir à 5 ans, les filles lui courir après à la maternelle."

"Tu as vraiment le sens de l'humour, chère sœur, malgré ton cœur de pierre."

"C'est fini! Voilà, c'est comme ça que madame compte me manipuler. Ma belle, regarde-moi bien ; tu peux chanter autant que tu veux et dire que je ressemble à Kaba quand j'agis comme ça, moi Tania Akendengue, je ne t'accompagnerai nulle part."

Sur ce, je continue de faire la vaisselle et madame va bouder dans la chambre.

Julien arrive alors, j'ai fini de balayer la cour. J'en finis avec le salon et je disparais. J'ai un match cet aprèm."

"Ok! Moi, je bouge pas. Je vais réviser cet aprèm."

"Cool! Au fait, j'oubliais, il faut dire à Pupuce que j'ai vu votre pater hier. Il était sobre, je crois. Il m'a dit de vous dire, de passer le voir dans la semaine."

"T'es sûr qu'il était sobre?"

"Oui, j'en suis sûr. Il était accompagné d'une jeune fille. J'ai pensé que c'était sa nouvelle copine."

"Ok. Je vais l’appeler."

"Cool!"

 

Alors que maman vient dans la cuisine me dire au revoir, je l'arrête.

"La vieille, Pupuce me fait une crise de larmes parce qu'elle veut que je l'accompagne à badamiers, là-bas. Règle ça avant de partir, quoi !"

"Que veut-elle aller y faire ?"

"Ah! Elle veut aller voir son type. Parait qu'il a été malade toute la semaine ."

"Oh! Et elle est infirmière, je suppose ?"

"Ah! Tout ça, je ne connais pas. Ce que je sais, c'est qu'elle va nous taper une fugue si tu ne fais rien."

"Ok. Je vais la voir. Où est-elle ?"

"Dans la chambre. Elle boude."

"Ok. Je vais régler cela avant de partir. Je n'ai pas envie d'être en retard à la messe."

"Maman, l'église est juste de l'autre côté de la route."

"Oui, raison de plus pour être la première assise au premier rang !"

Elle me laisse-là et va dans la chambre. Elle en sort 10 minutes plus tard et me lance: "Tania, sors un sachet d'ailes de poulet fumé. Je les ferais cuire en plus du plat de Nyemboué que j'ai fait hier soir."

"Yo! C'est comment maman! Qui va manger tout ça ? Il y a la marmite de poisson salé qui est resté hier."

"Oh, nous avons un invité à midi. Il faut bien lui offrir des plats variés à table."

"Un invité ? Qui est-ce ?

"Tu poses trop de questions, ma fille. Je suis pressée. À tout à l'heure."

La voilà partie. Je sors donc le poulet demandé et je vais dans la chambre pour savoir ce qui se passe. Quand j'arrive là, je trouve madame ma sœur en train de balancer des mots au téléphone. Les je t'aime, les doudou...etc...

Quand elle me voit entrer dans la chambre, elle lance un au revoir à son interlocuteur qui, bien sûr, j'ai reconnu."

"Alors?"

"Alors quoi?", me répond t-elle.

"Tu vas à badamier ou pas?"

"Toujours en train de blaguer et de dénigrer les autres. Je te signale que c'est un quartier comme tous les autres."

"Arrête ton char, tu veux! Tu y va ou pas."

"Non, figure toi que Tantine Bernadette a invité mon cœur à manger avec nous à midi."

"C'est une blague."

"Et pourquoi, ce serait une blague! Je te signale que ton petit cœur, ce cher Miro, vient ici comme un chef, et il s'assoie dans les fauteuils de tantine et que toi, miss, tu as le droit de le recevoir à la maison quand bon te chante. Pourquoi ce ne serait pas la même chose pour moi, dis? Il a quoi de moins que Miro, mon chéri?"

"Eh! Madame l'avocate, désolée d'avoir posé la question! Pas la peine de monter sur tes grands chevaux."

"Vous êtes quand même marrants Julien et toi. Vous êtes là à détester Peter alors que vous le connaissez à peine ! Je vous signale que je l'aime moi !"

"Ah, mama, c'est quoi mon problème là-dedans? Tu l'aimes, tu l'aimes pas? Qu'est-ce que j'en ai à foutre. Est-ce que c'est mon cœur qui souffre."

"Pourquoi penses-tu que mon cœur souffre, dis-moi? Allez, je t'écoute !"

"La go, tu vois, on ne voit pas parler jusqu'àààààà! Je ferme ma bouche tranquillement et je retourne faire mon ménage. D'accord. Ton gars peut venir manger toutes les cuisses de poulet qu'il veut, ce n'est pas mon affaire. C'est la maison de ma mère, pas la mienne. Si elle veut nourrir tout le monde, je n'ai rien à redire dessus."

"T'as vu comme tu es méchante, Tania ! Pourquoi Miro aurait le droit de venir s’asseoir ici et prendre ses aises dans le canapé de tantine, et pas Peter?"

"Yo! La fille-là, c'est comment! Ton gars vient, c'est quoi maintenant l'affaire qu'on doit rester là des heures à discuter !"

"J'en ai marre que vous le traitiez comme un moins-que-rien. Vous sentez supérieurs à lui, n'est-ce-pas ? Ce n'est pas parce qu'il n'a pas un père plein au as comme Miro, ou une mère médecin comme la copine de Julien, que vous devez le dénigrer. Je te demande de le respecter et d'être un peu plus gentille envers lui."

"Ok, c'est noté. Puis-je retourner dans la cuisine?"

"Non, je n'ai pas terminé. Je veux que tu me regardes dans les yeux et que tu me promettes de mieux traiter le père de mon enfant."

"Ecoute Akendengué Marjorie, j'ai autre chose de plus important à faire là, à l'instant. Donc, fous moi la paix avec tes foutaises. C'est pas possible d'être aussi prise de tête. Je faisais comment avant, quand t'habitais pas ici."

"Tu t'ennuyais comme la mort, car tu n'avais personne avec qui te comparer. Depuis que je suis là, tu t'amuses à me montrer que Miro est plus gentil parce qu'il t'offre des fleurs. Que Miro est plus doux parce qu'il dit des mots doux. Que Miro..."

"La go, laisse-moi mon gars tranquille. Je n'ai jamais autant parlé que depuis que tu es ici avec toutes tes conneries. Je vais sourire à ton type quand il sera là. Mais s'il ne change pas de comportement avec toi et continues à t'ignorer comme il le fait et à courir et coucher avec toutes ces filles au lieu de se préoccuper de ton état, ça ne changera rien du tout."

Sur ce, je sors de la chambre et la laisse là. Du coup, je suis chamboulée et me mets à réfléchir. Est-ce que je snobe vraiment ce Peter ? C'est vrai que je le trouve con et roigolo parce qu'il use de son charme sur toutes les filles, mais à part cela, je ne le connais pas vraiment. En fait, bordel comme il est, jamais je n'aurais imaginé que ma sœur puisse tomber amoureux d'elle. Mais bon, puisqu'ils ont concrétisé l'affaire, peut-être que je devrais, comme elle le demande, le "respecter". Donc, je décide de préparer une bonne marmite de riz à ma façon et de faire sauter les ailes et cuisses de poulet fumés avec des poivrons et autre petits légumes. Quand maman rentre de la messe à 10 heures moins dix, elle me trouve affairée dans la cuisine.

"Oh, je vois que t'as pas mal avancé dans la cuisine. Je vais chez le malien à côté. Ta sœur m'a dit que son invité ne boit pas de boissons gazeuses, alors je vais chercher des jus Cérès."

"Ben voyons !"

"Qu'est-ce qu'il y a Tania ? Tu as quelque chose à dire ?"

"Non, rien. Je préfère me taire sinon on pensera que je snob le type parce qu'il vit à Ntchenguè badamier."

"Ah, ta sœur a réussi à te faire entendre raison ! Sache que tu vas devoir apprendre à l'apprécier ce Peter. Il est le père de ton futur neveu."

"Franchement la vieille ! Je ne l'avais pas remarqué ?"

Elle s'en va en riant.

           

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