Stella HAON

Je referme mes yeux.

Il faut que je me montre forte car ce n'est pas une fatalité.

Non ! non ! Tout était de ta faute!

Oui je suis la seule responsable ici.

J'étais la seule qui avait bien créée ce gros merdier qu'est ma vie.

Parce que je suis simplement une putain de pouasseuse.

Et ça Raphael refuse de le comprendre.

J'aimerai tant qu'il me laisse tranquille et qu'il se trouve une autre femme mieux que moi.

Avec elle il nagerait dans un océan de bonheurs  alors qu' avec moi nous ne ferons que nager dans le passé car moi j'ai l'impression de m'y noyer.

Oui Raphaël n'avait pas besoin d'une femme dépressive.

Ni d'une femme violée.

Ni d'une femme mère précoce.

Ni d'une femme cr...

Je chasse cette dernière  réflexion de mon esprit.

N'empêche ce sont tant de raisons qui me rendent indigne de son amour.

Le lendemain après-midi

Raphaël LOHOUES

Encore une nouvelle journée de travail à achever avant le week-end.
Je suis d'ailleurs très impatient de terminer ma journée et de pouvoir consacrer mon week-end à Stella.
Je n' ai toujours pas abandonné et je n' abandonnerai pas d' aussi tôt.

À ce qu'il paraît la fierté d'un homme est la femme qu'il épouse.

Et Stella,elle ferait bien ma fierté car elle me comble sur tous les plans.

Je suis interrompu par l' entrée de Clémence ma secrétaire.

-Il y' a une petite fille qui demande d'après vous. Elle dit se prénommer Dee.

Surpris par sa déclaration,je laisse tomber mon bic à terre.

Elle s'écarte ensuite du passage pour laisser la petite Dee faire son entrée.

- Bonjour monsieur Raphaël.

Toute joyeuse,elle accourt vers moi .

- J'ai besoin de vous pour effectuer mon devoir de maison.
À l'école la maîtresse nous a demandé  de décrire notre métier de rêve et le mien c' est d'être avocate.
Alors étant donné que je ne connais aucun avocats à part vous.

Un peu déstabilisé par tout ce flot d'informations.
Je prend quelques instants pour analyser ses dires.

Que disait-elle? Devoir de maison sur son métier de rêve?

Avocate je crois avoir entendu.

Mais comment s' est elle que j' en suis un ?

Je lui pose la question.

-Comment sais-tu que je suis un avocat?

-Je vous ai vu rentrer ici la dernière fois.

Lorsque mon regard croise celui des nombreux dossiers déposés sur le bureau. 
Je me rappelle soudainement de l' énorme travail qui m' attend.

Je n' ai pas le temps pour jouer au professeur.

Je tente alors de l' en dissuader.

-Tu pouvais simplement faire des recherches sur Google.

-Non je préfère largement apprendre des meilleurs.

Sa réponse me stupéfie.
Je la trouve un trop éveillée pour son jeune âge.

À neuf ans, les autres enfants ne sont pas encore capables de définir exactement leur métier de rêve alors séduits par la gentillesse de leur pédiatre ils se mettent alors à fantasmer sur ce métier.

Si elle a choisi le droit alors c' est formidable.

-Vous travaillez ici et d'après ma mère c' est le meilleur cabinet d'avocat du pays.
S'il vous plaît ne refusez pas.
Ça ne vous prendra qu'une vingtaine de minutes.

Elle se met à faire semblant de sangloter pour m' attrister.

Et je peux dire que ça marche! Je suis trop sensible à sa bouille d' ange.

Je jette rapidement un coup d'oeil à ma montre.

-D'accord très bien.

Elle sautille de joie avant de venir s'asseoir dans le fauteuil installé en face de moi.
Elle fait ensuite sortir de son sac à dos inspiré de la fée clochette, un calepin accompagné d'un stylo.

Voyant son grand intérêt, je ne perds pas de temps. 

-Qu'est ce que t'aimes dans le droit?

-Je veux défendre les innocents.

-C 'est formidable .
Malheureusement moi je suis spécialisé en droit des affaires.

-Ah pas grave je changerai de spécialité.

-Mais tu devrais faire ce que t'aimes et non suivre l'avis des autres.

-Si vous faîtes  le droit des affaires c' est que c' est la meilleure chose que je puisse faire.
J'ai envie de vous ressembler car vous êtes un modèle pour moi.

Je suis surpris par sa réponse. 
Nous venons à peine de nous connaître et elle me voyait déjà en modèle. 
Et son père?

-Mais ton modèle devrait être ton père et non un inconnu.

-Vous êtes comme mon père. 

-Ah bon?

-Oui vous avez l'âge de mon père.

J'ignore pourquoi mais ses mots me touchent.

C' est comme si je me voyais en père en pleine discussion avec sa fille.

Cette petite réveille des trucs en moi..

-Au fait il faut combien d' années d'études pour être avocat ?

-Environ trois années pour la licence et deux ans pour le master.

-Ah c' est très long.

-Non pas vraiment. Si tu tiens vraiment à cette profession crois-moi tu ne verras point les longues années passées.

-Un avocat il gagne beaucoup d' argents comme ma maman?

Je secoue ma tête, comme elle est drôle!

- Oui ça dépend de sa spécialité. Mais ta maman elle fait quoi comme travail?

-Elle est directrice.

-Ah ok. Dee tu sais l' argent n' est pas le plus important dans la vie,l' essentiel c' est le bonheur.

Elle hoche sa tête.

-Avez-vous une amoureuse? Si oui comment s'appelle t-elle?

Voyant sa mine déterminée je comprends que j' ai intérêt à lui donner sa réponse.

-Oui,elle s'appelle Stella.

Elle hoche à nouveau la tête.

-Vous l'aimez beaucoup?

-énormément même.

-mais malgré vos sentiments, vous  pourriez faire des  années sans la revoir?

-ça ne dépendrait pas de moi mais de mes obligations professionnelles.

Satisfaite des réponses, elle se relève du fauteuil puis contourne le bureau pour se rapprocher encore plus de moi.

-J'aime être avec vous. Vous êtes un monsieur très gentil.

-Et toi une fille très mignonne.

Dont j'espère avoir avec Stella.

Elle m'enlace avant de me donner un deuxième bisou sur la joue.

-Je vous aime.

Je la regarde courir jusqu'à la porte.

Je suppose que comme elle est une enfant elle a un coeur pur donc elle aime tout le monde.

Au même moment la sonnerie de mon téléphone retentit.
Le contact de Teena apparaît sur l' écran.

Je m'empresse de décrocher.

-Salut Teena,comment vas-tu? Je n' ai plus eu de tes nouvelles depuis deux ou trois jours.
Qu' est ce qui se passe?

-Salut Raphaël, ne t'inquiètes pas j'ai toujours envie de t'aider mais sache qu'avec Stella c' est compliqué.

-Quoi? qu' est ce qui s' est passé?

-Nous nous sommes disputés à ton sujet.

Il n' y'avait qu'une et une seule raison possible.

-Je suppose qu' elle a mal pris le fait que tu me viennes en aide.

-Oui un truc comme ça.
En plus elle a été super blessante avec moi. Je ne reconnaissais plus ma soeur.

Le ton de sa voix m' attriste.Je ne veux pas qu' elle verse ses larmes à cause de moi.
Je m' excuse alors.

-Désolé d'avoir créé ça.

- Ne t'inquiètes pas ,elle a juste peur que je sortes avec toi.

Elle réussit à me déclencher un fou rire.

En fait je venais de me rendre compte que Stella est folle.

Elle semblait avoir oublié que s' était à elle que je faisais ardemment la cour et non Teena.

-Franchement Stella il faudrait qu'on lui crée sa série!  rajoute Teena.

-Oui je crois aussi.
Je vais régler ça avec elle plus-tard.

(..)

STELLA HAON

Face au miroir de la salle de bain,  j'observe mon reflet.
Il ne me satisfait pas du tout.
Mon visage retranscrit tout le stress des derniers jours.
Heureusement que j' applique toujours du fond de teint avant de quitter mon domicile sinon je serai affreusement moche.

Je soupire bruyamment avant de repasser une dernière fois  la crème à l'Aloe Vera sur mon visage.

Tout d'un coup la sonnerie de l'interphone retentit. 
J'appuie sur le bouton.

-Mademoiselle il y' a un certain Raphaël qui vous demande.

Il ne manquait plus que celui là.
Je pensais qu'il avait décidé de me foutre la paix vu que je n'avais pas répondu à ses cadeaux.

Mais il insiste encore .

-Que veut-il ? Ne le laissez pas rentrer!

-Mademoiselle il dit qu'il ne bougera pas d'ici.

Connaissant Raphaël je sais qu'il n' abandonnera pas de si tôt. 
Il serait capable de passer la nuit ici.
Si j' étais seule je le laisserai  mais avec Destiny et ma mère dans les parages j' ai intérêt à le chasser vite.

-D' accord dîtes lui qu'il n' aura que dix minutes.

J' enfile vite un peignoir par dessus ma lingerie avant de quitter ma chambre. 
Je descend ensuite de l' escalier à toute vitesse.

Je le retrouve arrêté près de la porte.

-Encore toi! Tu as décidé de m' harceler pour avoir mon amour?Tu es pathétique!

-Pourquoi as tu été si désagréable avec Teena?

Cette garce lui avait donc tout raconté.

-Elle est venue pleurer chez toi non ! Tu aurais dû en profiter pour l' embrasser, elle qui en rêve tant. 

-Donc la jalousie te transforme en vipère?

- Quelle jalousie?

-Oui tu es tout simplement jalouse.

-Bon Raphaël je n' ai pas le temps à perdre.

-Sache que c' est toi que je veux et non Teena! 
C'est à toi que je ferai ça et non à elle.

Avec ses vigoureux bras ,il me soulève brusquement du sol pour ensuite me déposer sur le haut de la commode du salon.

Nous voilà maintenant si proches l'un de l' autre que l'odeur de son parfum me titille les narines. 

Coup du destin ou pas ?C' est le parfum par définition de l'homme viril.

Sentant que la situation risquerait  d'être hors de contrôle,j' essaie de redescendre mais il me bloque avec ses bras.

-J' ai  envie de tes bras .

Il porte mes bras à son cou.

-J' ai envie de ta voix.J'ai envie de ta peau.

De son index,il caresse mon bras.

-J' ai envie de toi .

Il rapproche ses lèvres des miennes.

-J' ai envie de te goûter, de te sentir contre moi.

Il les effleure avec son souffle.

-De me perdre dans tes sens.

Il s'attaque ensuite à mon cou,qu' il caresse longuement.

-Et me laisser emporter par  cette danse.

Avant de le couvrir de petits baisers chauds.

-Je veux tes jambes nouées autour des miennes.

Il place maintenant mes jambes autour des siennes.

-J'ai envie de ce corps d'amazonienne.

Il me rapproche encore plus de lui.

-L' effleurer, le déguster, le dévorer.

Ses mains se baladent alors sur mes cuisses.

-Attisant ce sentiment de faim.

Il place ma main au niveau de son entre-jambe déjà bien renflé.

-De tout notre amour de tous nos câlins.
J' aimerai tant te donner du bonheur.

Il relève mon menton.
Je suis hypnotisée par son regard.

-Et l'imprimer à jamais dans ton coeur .

Il s'empare alors de mes lèvres dans un doux et tendre baiser qui finit par devenir un baiser passionné où nos langues se mêlent et se délient avec subtilité.