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Write by Loraine valérie

                                  Chapitre 14

Anne venait de passer une de ces journées folles comme elle en avait l’habitude sur le campus. Elle arrivait chez elle aux environs de 20h déposée par son hôte. Avec Duran, ils s’étaient fait un repas digne de deux chefs cuisiniers suivis d’une dégustation à même le sol. Parlant de ce dernier, elle se rappela de ces photos qui étaient accrochées à presque tous les murs de la maison, c’était une belle femme selon elle. Elle dégageait une beauté, une joie de vivre, elle souriait sincèrement sur chaque photo et d’ailleurs, la nouvelle amie d’Ella nommée Pamela la ressemblait étrangement, conclut Anna. Elle n’avait pas osé poser de questions même si elle en avait plein la tête. Est-ce sa femme qui serait peut être à l’étranger ? Pamela serait leur fille ? Est-ce sa sœur ? Un appel sur Skype attira son attention la ramenant ainsi à la réalité. En décrochant, tous les sentiments se mêlaient en elle : surprise, soulagement, colère… elle ressentait tout cela à la vue du visage d’Alémia sur son écran. Elles se regardaient un moment avant qu’Alémia n’éclate en sanglot.

-         Mais Mia tu pleures ? que se passe-t-il ? as-tu été kidnappée ? ou maltraité ?

-        

-         Arrête de pleurer et parle-moi s’il te plait

-         J’ai refait la même erreur Anne, celle d’une adolescente ?

-         Mais de quoi parles-tu ?

-         Je suis tombée amoureuse Anne, de l’impossible encore une fois

-         Je ne te suis pas, dis-moi où tu es et je viens te chercher ? tu as l’air très mal

-         Non, je rentre moi-même, ça va aller

-         Mais dis-moi ce qui se passe, comment puis-je t’aider ? de qui es-tu tombée amoureuse ? et pourquoi penses-tu que c’est impossible ?

-         Je dois te laisser Anne, je te rappelle plus tard

-         Non ! Alémia ! Mia !

Trop tard, elle avait raccroché. Anne se mit à tourner en rond dans l’espace qui lui servait de chambre à coucher. Il faut qu’elle retrouve son amie, se disait-elle. Elle était là, elle fut la seule à l’avoir vu réellement après le départ de son amour de jeunesse. Alémia pouvait se montrer très forte devant sa famille mais quand elle venait chez elle, elle ne ressemblait à rien, elle se laissait aller et Anne savait que ce qu’elle vient de voir n’est que le début d’une autre dépression, le début d’une augmentation du fer dans son cœur. Elle doit la retrouver et la mettre sur les rails mais comment ? Telle était la question à un million d’euro

 

 Après avoir raccroché, Alémia posa son PC sur la table de chevet avant de se remettre en position fœtus sur le lit. Ses larmes coulaient en silence. Elle avait mal, terriblement mal car pour elle, Jason l’avait poignardé plus profond que Darwin. Et de toute façon, elle ne l’avait entendu dire qu’il l’aimait, elle s’était comme une conne laissée allée toute seule. Même après ces récits, il ne se souciait que d’une chose, sa fille. Alémia pouvait rester malgré le danger, mais pour quelle raison au final ? se demandait-elle. Qu’espérait-elle en retour puisque ce dernier n’a rien promis. Jason venait de briser le reste de sensibilité qu’elle gardait en elle. Elle s’est laissée utilisée par cet homme, le cœur avait pris le dessus sur la raison. Elle ne savait plus quand le sommeil l’avait emporté.

 

Jason avait pris les escaliers vers sa chambre après avoir poiroté des heures durant sur ce canapé. Il se souvient alors d’Alémia, de la requête qu’elle lui avait faite demandant à être tranquille mais il s’entêta et rebroussa chemin vers les appartements de la jeune femme. Il fut surpris de voir sa porte ouverte. Arrêté sur le pas de la porte, il trouva la jeune femme en position fœtus, en s’approchant, il remarqua des traces de larmes séchées sur ses joues puis eut un pincement au cœur, un pincement dû au fait d’avoir été responsable de ses larmes de tristesse. Alors tout doucement, il s’allongea à ses côtés, souleva sa tête et le posa sur son torse avant de commencer par parler tout seul croyant qu’Alémia dormait :

-         Si seulement tu savais… je me suis promis de ne jamais te le dire, pour qu’un jour quand je serai plus de ce monde, tu ne ressentes ce grand vide. Ces jours passées à tes cotés ont été les plus beaux de toute mon existence. Ce sentiment, il est vrai, si sincère et si pure. Je t’aime Alémia JHONSON, ma lionne, ma tigresse à moi. Je t’aurais épousé si j’étais égoïste mais ton bonheur passe avant le mien, alors pardonne moi ma tigresse…

Il baisa le front d’Alémia puis s’en alla tout doucement. Alémia ouvrit les yeux puis éclata de nouveau en sanglot. Les déclarations de cet homme venaient de lui porter le coup final. De quoi parlait-il ? En partant de ce monde, venait-il de dire ? Mais pourquoi penser à ça maintenant ? Son travail était certes dangereux d’après ce qu’il venait de dire, mais elle était prête à se battre s’il lui donnait l’occasion. Elle ne demandait qu’à l’aimer comme on ne l’a jamais aimé. La nuit porte conseil disait-on, elle avait besoin de cela en ce moment. Toutes ses pensées l’emportèrent dans les bras de Morphée.

 

Depuis qu’Alémia a raccroché, il devenait impossible pour Anne de trouver le sommeil. Elle avait besoin de parler mais là, c’était son unique ami qui était dans les problèmes alors à qui en parler ? Soudain, un nom lui vint à l’esprit. Duran. Elle se rua sur son portable, lança l’appel puis raccrocha à la première sonnerie en voyant l’heure à sa montre. Il sonnait 23h… qu’est ce qui l’avait pris ? se demanda-t-elle. Le sommeil l’avait quitté, alors elle décida malgré le danger de sortir marcher dehors après avoir poireauté trente minutes durant devant sa fenêtre…

Elle sortit alors et commença par marcher lorsque soudain, elle sentit une main sur ses épaules. Prise de frayeur, elle commença par courir en criant à l’aide sans se retourner. Hélas, l’homme qu’elle pensait être son ravisseur la rattrapa et chuchota à son oreille : « ce n’est que moi, Duran, désolé de t’avoir fait peur ». Elle se retourna aussitôt, et serra l’homme dans ses bras très soulagé.

-         Mais que fais-tu ici ? demanda-t-elle

-         J’ai vu ton appel manqué, je t’ai rappelé en vain. J’ai donc pris peur qu’il te soit arrivé quelque chose donc me voilà…

-         Fallait pas Duran… je…

-         Shut… tu ne vas pas te débarrasser de moi cette fois ci. Tu me diras tout ce que tu as comme problème alors allons chez toi. Je te ferai un bon thé et on en parlera comme les amis que nous sommes

Anne n’eut pas le choix que de suivre cet homme imposant de par sa forme et sa voix. Il avait ses mains dans les siennes comme un père le ferait à sa fille. Arrivés, elle demanda à l’homme de se mettre à l’aise le temps de faire du thé mais il refusa et demanda à Anne plutôt de se mettre à l’aise et qu’il prendrait soin d’elle. Il demanda alors à la jeune femme ce qui la tracassait à ce point. Face à sa détermination, Anne ne voulant pas le blesser lui raconta juste la disparition d’Alémia jusqu’à son appel il y’a quelques heures.

Anne se remit debout et recommença à marcher de long en large dans le salon. Duran désigna alors la place vide à côté de lui demandant à la jeune femme d’y prendre place, ce qu’elle fait.

-         Tu as l’air très inquiet pour ton amie

-         Ce n’est pas une amie mais une sœur, je suis la seule à qui elle se confie et en ce moment je sais exactement ce qu’elle vit, il faut que je sois à ses cotés

-         Et toi alors ?

-         Moi quoi ?

-         Qui prend soin de toi ?

-         Notre amitié est réciproque, c’est elle à son tour bien sur

-         Et quand elle n’est pas là comme en ce moment ?

-        

-         Je vais te prendre dans mes bras, tu vas crier, extérioriser tout ce que tu ressens. Je resterai là avec toi, tu parleras si tu veux, on gardera silence si tu veux, j’essuierai tes larmes si tu veux pleurer

-         Vraiment ?

-         Oui mais je peux te dire une vérité ?

-         Quoi ?

-         Mon amie me manque ? celle qui peut manger des tonnes de foufou par terre, la petite folle qui ne cesse de parler, cette joie en toi, c’est ce qui m’a attiré, cela me rappelle une vie dans laquelle j’ai été si heureux. Mais je te comprends, tu n’as pas le moral et comme un bon ami, je suis là

-         Merci beaucoup Duran

-         Je t’en prie. Je t’enverrai la facture demain matin

-         Ça tombe bien, j’ai déjà préparé ma facture aussi pour le foufou que je t’ai fait ce midi

Ils partent tous les deux dans un fou rire. Anne posa ensuite sa tête sur son torse décidée à ne verser aucune larme. Elle pensait juste à son amie jusqu’au moment où le sommeil l’emporta.

 

Alémia se leva se matin décidée à affronter cet homme, à le confronter à cet amour qu’il refuse d’avouer. Elle se leva d’un bond, pris sa douche puis s’habilla comme l’aime Jason. En descendant les escaliers, elle entendit une voix étrangère à celle des habitants du château. Elle ralentit alors le pas et remarqua Jason qui lui tournait dos parler à une femme plutôt jolie, trouvait-elle. Elle s’apprêtait à saluer l’invité lorsque les mots de la jeune fille la clouèrent sur place :

-         Que tu nous appelle pour te sauver ta fille et toi, je comprends mais pourquoi entrainer quelqu’un d’autre dans tout ceci ? je m’occupe d’elle et on oublie. Pas besoin de casse-tête dans tout ceci, hurlait la jeune femme.

Voyant que Jason ne réagissait pas, Alémia intervient alors :

-         Je ne suis pas une handicapée ni une aveugle ayant besoin d’aide, je peux donc m’occuper de moi toute seule. Je rentrerai comme une grande. Je refuse d’être le casse-tête de qui que ce soit. Jason, A Dieu

Elle s’apprêta à remonter lorsque l’homme lui saisit fermement la main :

-         Tu me l’avais promis, elle doit partir avec toi

-         Je ne sais comment expliquer à cette petite fille que son père ne veut même pas se battre pour elle, alors vient lui parler toi-même

-         Elle est au courant

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