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Write by Larissa92

Nicole regarda son bébé qu’elle venait de pousser hors d’elle. Elle était toute bleue dans ses bras sans vie. Fadil était toujours derrière elle comme quand il lui disait les mots encourageants pour l’aider à pousser. Elle n’arrivait plus à pleurer elle n’avait fait que ça durant les deux jours qui avaient suivit l’annonce. Quoi de plus dévastateur que d’apprendre que son enfant est mort dans son ventre de sa propre faute. Car oui leur fille était morte parce que son corps était encore sale de toutes les saletés qu’elle s’était injectée toutes ces quatre années. Son bébé était mort intoxiqué par toutes ces toxines. On leur avait donné le choix une césarienne pour sortir l’enfant ou une naissance normale par voix basse. Fadil n’avait pas failli et était toujours là. Il n’avait fait aucun reproche mais cela n’empêchait pas qu’elle se sente comme la pire merde du monde. Ils avaient décidé de donner un nom a leur fille et c’était Sarah. 3h plus tard, ils enterraient Sarah derrière la maison de Thelma. 

Elle était couchée dans son lit entrain d’écouter de la music classique qui l’apaisait à tout moment. Fadil vint prendre place derrière elle et elle se calla dans ses bras. Il avait pris des congés a la clinique mais aussi a l’entreprise. Il la soutenait comme il pouvait. Aucun d’eux n’avait versé une larme depuis la fausse couche soit une semaine plus tôt. Elle voulait qu’il parle qu’il l’accuse comme elle-même le faisait mais rien il se contentait d’être là pour elle. S’assurer qu’elle se nourrisse convenablement. Nicole ne savait pas comment il se sentait lui. Mal surement d’avoir perdu un bébé qu’il attendait avec autant d’impatience mais a part ça, toute communication était rompue entre eux. Ils pouvaient passer toute une journée sans se parler à part les banalités. Par contre, ils dormaient toujours serrés l’un contre l’autre comme s’ils avaient peur de se perdre aussi. C’était ça leur moyen de communication en ce moment, les câlins. Nicole voulait bien l’aider, lui dire des choses réconfortantes mais elle se sentait trop coupable pour ça. 

- Ça va ? Demanda Fadil

Nicole mis un coté de ses écouteurs dans son oreille avant de hocher la tête. Son étreinte se fit plus ferme et ils se laissèrent bercés par la music. Maleek et Mel étaient passés les voire quelques jours plutôt avec Rachida et Fred. Les mots des filles l’avaient apaisé pour quelques heures. Toutes les deux savaient de quoi elles parlaient puisqu’elles avaient eu des fausses couches toutes les deux. Elles avaient utilisé les mots juste pour décrire le vide qu’elle ressentait en elle. Gracia l’avait appelé mais n’était pas encore venu même si Raf était venu les voire jusqu’à l’hôpital. Son père aussi était venu il venait d’ailleurs tous les jours surtout que son traitement avait marché. Thelma aussi venait régulièrement et quand elle ne venait pas, elle appelait. 

- Toi ça ? Voulut-elle savoir 

- Je vais bien si toi tu vas bien. Dit-il en lui prenant la main.

- Je suis désolée. Dit-elle doucement. Il y eut un petit silence avant de répondre

- Ce n’était pas de ta faute Nicky. On ne pouvait pas prévoir ça. Même médicalement. Tout au long des visites on n’a rien vu d’alarmant pourtant…

- Mon ventre était toxique. Termina Nicole.

- Ce n’était pas ta faute. Le gynéco de l’a dit lui-même. Si on n’avait pas fait des examens de ton liquide amniotique on ne l’aurait pas su mon amour. Je veux que tu cesses de t’en vouloir. Et puis il t’a dit qu’il y a très peu d chance que ça arrive encore. Il a dit d’1% mon amour je veux que tu arrêtes de te fustiger et surtout de craindre pour une grossesse future. Focalise-toi sur maintenant.

- Je t’aime. Je suis désolée d’être aussi silencieuse je ne…

Elle larmes se mirent à couler lentement sur ses joues et elle ne pu finir sa phrase. Fadil la serra contre lui en lui caressant les cheveux. Elle ne sut pas à quel moment elle s’endormit mais elle se réveilla au son des voix de sa mère et sa sœur. Quand elle ouvrit les yeux, elles étaient assisent la dans le petit salon que Fadil avait fait pour elle dans leur chambre.  

- Gracia ? Fit la jeune femme en se frottant les yeux. Elle s’assit dans le lit et se crispa directement en voyant sa mère venir vers elle avec Gracia.

- Ou est passé Fadil ? Demanda-t-elle a Gracia qui prenait place près d’elle.

- L’homme qui te sert de petit copain et qui n’a pas été fichu de venir demander ta main convenablement est sorti. Il a dit être parti faire des courses. Dit sa mère en prenant place sur l’autre côté du lit.

- Je ne suis pas d’humeur à supporter tes piques aujourd’hui et pour ce qui est de se présenter, il a demandé ma main a papa et il la lui a accordée. Siffla Nicole en rendant son étreinte a sa sœur.

- Il est 14h chérie. Tu devrais sortir prendre un peu d’air. Dit Gracia en se détachant d’elle.

- Peut-être demain. Aujourd’hui j’ai juste envie de rester au lit et écouter la musique.

- Tu te rends compte que cette fausse couche est entièrement ta faute n’est-ce pas ? Demanda sa mère sur un ton accusateur.

Nicole tourna est visage figé par la stupeur vers sa mère

- Pardon ? Fit-elle l’invitant ainsi à la poignarder une fois de plus.

- A ce que ta sœur m’a dit, c’est du au fait que tu te droguais que tu as eu cette fausse couche. Tu ne peux donc t’en prendre qu’a toi-même et j’espère que ceci te servira de leçon. L’invectiva sa mère. 

Nicole retira vivement sa main de celle de Gracia et la regarda comme si elle était un serpent venimeux. 

- Comment as-tu pu me faire ça Gracia ? Je t’ai fait jurer de ne pas lui dire et tu l’as quand même fait ? S’écria Nicole au bord de la crise d’hystérie.

- Elle m’a demandé et je ne pouvais pas lui mentir Nicole c’est notre mère. Expliqua Gracia avec un visage désolé.

- Et donc tu as jugé normale de lui donner une arme contre moi ? Cria Nicole un peu plus fort

- Laisse la tranquille. Intervint Tracee qui jusque-là était calme. Elle n’est pas la cause de tous tes échecs et de tous, celle-ci est la plus cuisante. Tuer ton propre bébé…

- MAMAN ! Protesta Gracia tandis que Nicole qui s’était levée retomba lourdement dans le lit.

- Maman quoi ? Tout sa vie est un échec et maintenant qu’elle a tué son enfant a cause de toutes les saletés qu’elle a passé des années à injecter à son corps, elle veut jouer la victime. Si tu n’avais pas passé ta vie à te droguer rien de tout ceci ne serait arrivé. Prie Dieu pour ne pas perdre le prochain.

La porte de la chambre s’ouvrit avec tellement de violence qu’elles sursautèrent d’un même mouvement pour laisser entrer un Fadil furieux. Elle n’avait jamais vu cette folie dans ses yeux. Malgré la douleur que les mots de sa mère avaient déclenchée en elle, elle eut envie d’aller le prendre dans ses bras pour le calmer.

- SORTEZ DE MA MAISON. Il avait parlé doucement mais c’était comme s’il avait hurlé. 

Gracia et Tracee le regardaient surprises. Ses mains tremblaient il serra les poings.

- Je ne veux pas vous manquer de respect en vous jetant dehors moi-même Madame mais je veux vous voir hors de chez moi.  Dit-il sèchement 

- Mais…protesta Tracee en se levant.

- Je n’ai jamais vu une mère indigne comme vous. Comment osez vous venir ici faire des reproches a une femme comme vous qui a perdu un enfant ? Qui plus est votre petit enfant ? Votre fille que vous insultez a été victime de viol. Cet homme qui était son agent l’a drogué puis a abusez d’elle. Que vous la croyiez ou pas c’est votre affaire mais n’avez-vous pas honte de venir l’accabler après une perte aussi grande ?


Tracee ouvrit la bouche pour lui répondre mais il la traversa pour aller prendre sa femme en larmes dans ses bras. S’il pouvait, il la giflerait.

- Gracia fait sortir ta mère de ma maison s’il te plait. Cette dernière qui était coite depuis qu’il était entré se mit à entrainer sa mère vers la sortie. 

Il resta sur le lit avec Nicole dans les bras à la bercer. Cette femme était venue gâcher le travail qu’il avait fait durant ces derniers jours. Quand il les avait vu sur le pas de la porte, il avait cru que cette tragédie les rapprocherait. Il avait voulu les laisser seuls et profiter pour faire les courses car Nicole noyait son chagrin, sa douleur dans la bouffe. Il avait laissé sa femme avec sa mère pour entendre des horreurs pareilles sortir de sa bouche. Il comprenait nettement pourquoi elle voulait rester loin d’elle. 

Deux semaines plus tard, elle était toujours l’ombre d’elle-même elle ne parlait pas passait sa journée au lit et ne recevait personne a part Mel et Maleek. Son père n’était pas au Cameroun mais l’appelait tous les jours. Il n’avait pas le temps de s’occuper de sa propre douleur car il avait peur de la retrouver morte tellement elle était dépressive. Elle ne prenait même plus les appels de Gracia. Il voyait un sourire se dessiner sur ses lèvres, juste quand elle posait les mains sur le ventre de Mel qui était enceinte de 3 mois. Il fut donc étonné quand il rentra et la trouva en tenue sexy avec un bon repas sur la table.  Ils mangèrent en parlant de tout et de rien. Il savait que c’était toujours une partie de sa dépression mais profita égoïstement de ses quelques instants de bonheur. Ils firent ensuite l’amour avec douceur. Après cela, elle redevint l’ombre d’elle-même jusqu’à ce que quelques mois plus tard, elle lui annonce qu’il fallait qu’elle parte. Comme quoi elle avait besoin de changer d’air. Qu’elle avait besoin de temps de penser. Il sut à ce moment-là que s’il la laissait partir, elle ne reviendrait pas. Elle ne voulait pas lui dire ou elle allait. Dans un souci de la retenir, il lui donna un ultimatum :

- Si tu pars c’est fini entre nous Nicky. Dit-il. Elle reposa sa petite valise et se tourna vers lui.

- Ne fait pas ça Fadil. J’ai besoin de temps s’il te plait comprend le. Je t’aime et tu le sais j’ai juste besoin de respirer un peu.

- Si tu traverses le pas de cette porte c’est fini entre nous Nicole.

Elle le regarda pendant des minutes qui lui semblèrent interminables avant de venir l’embrasser avec fouge. La minute d’après, il entendait le bruit sinistre de la porte qui claquait derrière elle. Ce fut comme si elle lui avait arraché le cœur.


FIN SUITE DANS: POUR LUI


Ce Que Le Cœur Veut