-T'es folle ou quoi? Tu te crois dans un film de mafieux?
T'as trop regardé de films policiers toi.

Toujours aussi assise calmement elle répond.

-C'est la seule solution ma belle.

Choquée j'entreouvre mes lèvres.
Est-ce la grossesse et ses hormones qui lui font ainsi perdre la tête ? C'est pas ma Teena là !
Celle que je connais depuis toute petite, elle est calme, sage elle ne dit pas de pareille bêtise.

Je dois vraiment  surveiller sa grossesse.

-Bon fais comme tu veux.

Je préfère être sincère avec lui,la dernière fois je ne l'avais pas assez été.
Je masquais mes mots pour les enjoliver mais cette fois tout sera purement de mon coeur.
Et je suis sûre que Raphaël le comprendra.

-Franchement il y'a meilleure solution.
La sincérité paye toujours.

-Bah vas-y!

Je reporte maintenant  mon attention sur Raphaël. 
Il semble si apaisé malgré son handicap.

Mon Dieu tout est de ma faute !

Si je pars le voir, vais-je le déranger ? Sera-t-il prêt à m'écouter et me pardonner?

Non Stella!

N'aies pas peur ! Tente le tout pour le tout. 
C'est ton bonheur en premier. Ne vis plus dans le passé.

Décidée,je me relève du table-banc et je commence à marcher.
Au deuxième pas, je me rappelle subitement que je dois des excuses à Teena alors je fais demi-tour.

Étonnée de me voir faire demi- tour. Elle s'exclame .

-Quoi! T'as peur?

Je secoue la tête.

-Donc quoi?

J'inspire profondément avant de laisser mon coeur s'exprimer.

-Je tiens juste à présenter mes excuses à ma meilleure amie,ma sœur et mon soutien inconditionnel. 
Teena excuse moi pour tout ce que je t'ai fais .
Je ne suis pas une bonne amie je le reconnais, je t'ai abandonné et rejeté sans gêne.
Je ne mérite pas ton amitié ni ton amour, je le sais aussi.
J'arrive pas à comprendre comment as-tu pu garder de bons sentiments envers moi malgré tout.
Si c'était moi depuis longtemps je t'avais abandonné. 
Tu as vraiment un bon cœur.
Pardonne moi pour tout.

M'attendant à des pleurs de sa part je suis assez surprise de la voir tout sourire.

-Viens ici!

Elle ouvre grandement les bras pour m'inviter à un câlin que je ne refuse pas. 
Je me jette alors dans ses bras et là je ressens une joie injustifiable et inexplicable comme si mon âme est enfin soignée.

-Merci.

C'est le seul mot qui sort de ma bouche.

Après cette belle étreinte nous nous séparons.

-Bonne chance. Rajoute t-elle.

C'est  donc l'âme en paix que je reprend mon chemin.
J'ai maintenant cette ferme conviction que tout ira bien alors j'en profite pour rechercher mes morts afin d'attendrir son cœur.

《Raphaël je sais que tu es encore fâché , tu sais je te comprend mais de l'autre coté je sais que tu te mens à toi-même ..》

Non! c'est un peu trop direct.
Bah tant pis je le ferai comme ça me viendrait.

De plus en plus proche de Raphaël,je remarque que mon cœur bat la chamade.

Oh Seigneur faîtes que ce soit parfait!

Plus que deux pas..

Un pas ..

Me voilà enfin prête à te retrouver mon amour.

-Raphaël.

Plongée dans ses pensées ,ma voix le ramène brusquement à la réalité.
Pendant un instant il paraît étonné.
Je ne peux m'empêcher d'en profiter pour le scruter à la loupe. 
Mon amour semble si mal en point et triste.
Il a perdu sa joie de vivre et l'expression que son visage affiche ne présage rien de bon.

-Stella tu me suis ou quoi?

Je tente de garder mon calme.

-Non je..

Il m'interrompt.

-Je ne veux plus jamais te voir. Plus jamais !
Tout ce merdier c'est de ta faute.

J'encaisse douloureusement ses mots mais je n'abandonne pas.

-Raphaël! Écoute moi. 
Laisse-moi te raconter toute mon histoire.

Il feigne l'indifférent avant de crier le prénom d'Eva.

-Eva! Eva! Où es-tu?

Je continue à nouveau.

-Je n'ai pas eu des moments faciles dans ma vie. J'ai dû surmonté de grandes et douloureuses épreuves.

-Eva putain où es-tu ?

Sentant qu'il risque de m' échapper je décide de dévoiler la bombe.

-Raphaël à l'âge de dix-sept ans j'ai été violée !

Il se fige.

-Oui Raphaël. 
J'ai été bafouée,insultée et déshonorée à l'âge de dix-sept ans et tout ça par la faute de mon oncle.
Mon propre oncle paternel!

Il écarquille grandement  les yeux.

Je n'avais pas voulu d'une explication aussi brusque mais il ne m'avait pas laissé le choix.