RAPHAËL

Les larmes aux yeux,le regard dirigé vers ma belle Stella je ne peux m'empêcher de ressasser cette scène.
Mon Dieu c'est dingue.
Je n'arrive pas à y croire mais elle a bel et bien tué son oncle violeur.
J'ignore les raisons de son acte mais je peux imaginer qu'elle était tellement touchée et blessé autant émotionnellement que physiquement qu'elle ne vu ceci que comme la seule justice.

Quand je pense qu'elle avait gardé cette vérité pendant si longtemps...

Il est normal qu'elle soit ainsi alitée avec une perfusion en bonus. 
Elle a juste pété les plombs, elle n'en pouvait plus.

Mais elle aurait dû me le dire.
La connaissant bien je suis sûr qu'elle  s'était mise en-tête que si elle me revelait tout ceci je n'aurais plus jamais eu envie de faire ma vie avec elle.
Ce qui est totalement faux! Me voici ici à son chevet.

Cette femme je l'aime tellement que pour rien au monde je ne la laisserai et je l'ai démontré à chaque fois. 
J'étais là malgré son impolitesse, ses sauts d'humeur, sa petite fille et ce n'est pas à cause de ce meurtre que je partirai de si tôt. 
Stella c'est le genre de femmes qui a besoin de soutien moral plus que tout au monde.
Avant je n'étais pas là et c'est pour ça que toute sa vie était un désastre mais maintenant je suis là et je vais tout réparer.
Il faut juste qu'elle me l'accorde.

Je soupire avant de saisir délicatement sa fine main.

-Stella réveilles toi s'il te plaît. J'ai tant besoin de toi.

Soudain me revient en-tête le moment où Stella aussi était là en pleurs me suppliant de me réveiller de mon profond coma.
Amusé,j'étire mes lèvres.

Comme la vie est si surprenante!

-C'est donc vous le fameux Raphaël! Dit une voix féminine.

Je me retourne brusquement pour faire face à cette personne.
Au vu des traits faciaux je devine aisement qu'il s'agit de la mère de Stella.
Par respect je tend ma main.

-Oui c'est moi.

Première fois pour moi de la rencontrer. 
Je n'aurai pas aimé dans cette condition mais bon ainsi va la vie.
J'ose espérer qu'elle ne soit pas trop remontée envers moi vu que je suis la cause des souffrances de sa fille mais heureusement que ses traits semblent apaisés.

Je m'attarde même à apprécier sa beauté.

Trois générations de beauté face à moi ..

Si l'on compte la petite Dee qui vient d'entrer dans la chambre.
Avec sa petite robe rose à pois blanc, mignonne comme à son habitude.
Lorsqu'elle remarque ma présence, elle    pousse un cri avant de m'appeler.

-Tonton Raphaël!

Elle accourt ensuite vers moi mais s'arrête brusquement à mi chemin.
Son regard s'attarde sur mon fauteuil roulant.

-Vous n'avez toujours pas retrouver votre mobilité.

Ses mots laissent un silence dans la pièce.

Cette situation m'attriste aussi mais je me dois de me montrer fort.

Pour lui remonter le moral, je la tire vers moi et je la serre aussi fort que je puisse.
À ce moment je me sens comme un père de substitution pour elle.
C'est fou mais cette paternité que je recherchais tant,c'est avec elle qu'elle débutera.

Oh putain année de mes trente ans! Tout devient plus clair pour moi.

Si j'avais su que cette matinée où elle pleurait, assise près de l'entrée de mon cabinet serait le début de ma paternité.

D'ailleurs  je n'ai jamais su comment avait-elle trouvé mon lieu de service?
Mystère et boule de gomme.
Il faudrait que je le lui demande mais après.

-Vous savez ce qui est arrivé à ma maman? C'est la deuxième fois qu'elle se retrouve ici.

Je regarde sa mine de pitié. 
Cette petite souffre vraiment. 
Elle ne doit pas porter toutes les douleurs de sa mère en elle.

Je recherche alors mes mots.

Mais sa grand-mère me devance en tentant de la rassurer.

-Dee ta maman n'est pas souffrante. 
Elle est juste..

Je décide de prendre la relève.

- Un peu fatiguée .

La petite froisse à nouveau sa mine.

-Ah Maman travaille tellement ! Je lui ai toujours dis ça. Vous Tonton vous pouvez lui dire d'arrêter de temps en temps .
Je sais que vous elle vous écoutera vu que vous êtes son grand frère.

Mon regard croise celui de sa grand-mère et nous nous laissons emporter par un fou rire.

-Dee tu es incroyable. Rajoute sa grand-mère.

-Bah quoi ?C'est mon souhait en tout cas.

Bornée comme sa mère.

-Ok Dee je te promet que je ferai tout pour qu'elle cesse de se fatiguer autant.

À nouveau elle revient se blottir dans mes bras.

-Super alors! Mais vous accepterez bien de m'accompagner un jour au parc pour jouer avec moi ? Évidemment lorsque vous aurez retrouver votre mobilité.

Eh putain ça me rappelle ma situation! 
Mais bon pas de soucis.

-Dee on pourra se faire ce parc très bientôt.

Elle sautille de joie avant que sa grand-mère ne vienne l'interrompre.

-Dee tu peux rester avec maman ? Je dois discuter avec Tonton Raphaël.

À nouveau mon pouls s'accélère. 
Je me demande de quoi veut-elle parler? 
Malheureusement ne pouvant pas me défiler.
Nous nous arrêtons près de la cafette de la clinique.

-Je suis très heureuse de voir à quel point vous vous entendez si bien avec ma petite-fille. Vous savez Dee a toujours recherché cette présence paternelle.

Je pousse un ouf de soulagement. 
Finalement elle ne voulait pas me faire des remontrances.

-J'ai espoir que cette année la vie de mon unique fille Stella changera.

Je me contente de sourire.

-Ne vous inquiétez pas tout ira bien . Ayez foi! 
Vous voyez votre destinée est entrain de prendre un tout autre tournant.
Bientôt vous serez marié ,chef de famille de recomposée et pourquoi pas père de vos propres enfants ?

Tous mes rêves sur un plateau d'argent avec un petit bonus,Dee.
Mon Dieu pourvu qu'elle se réveille vite!

-Ma fille vous aime tellement. 
Quoi qu'elle dise retenez ma parole! 
J'espère que vous n'allez plus gâcher cette nouvelle chance que le vie vous offre à tous les deux.

Plus jamais.

-Cet incident c'était juste une surchauffe cérébrale. Le psychologue viendra aussi discuter de ceci avec elle.

-Je la soutiendrai aussi. Je crois qu'elle en aura besoin.

-Parfait. Je vais retourner au domicile, il se fait tard et Dee doit dormir.
Je peux compter sur vous pour veiller sur mon premier bébé.

J'hoche la tête.

-Elle n'aura pas meilleure gardien à ce que je vois.

Nous éclatons tous les deux de rire avant de nous faire interrompre par les cris de Dee.

-Mami,Tonton venez maman s'est réveillé!