Aujourd’hui c’est mon tour. Jour de voyage. J’en ai fini avec l’Italie. Trois ans de ma vie ici… une page qui se ferme une autre qui commence. Contrairement à la première fois où j’emménageais dans un autre pays cette fois-ci je sais que je serai entouré de ma deuxième famille. Et ça me rassure.

Hier j’ai eu droit à une fête d’adieu avec tous mes potes. La France c’est pas loin on s’arrangera pour se voir si le temps le permet. Et avec les réseaux sociaux on gardera contact.

J’arrive enfin à l’aéroport. Je vais enregistrer mes valises et passe le contrôle pour aller en salle d’embarquement.

Je trouve un siège et fait sortir mon livre du sac à main pour patienter jusqu’au début de l’embarquement.

Trente minutes après, le rang commençait déjà par se former à l’entrée du gate. Je range donc mon livre et me mets aussi dans la file.

L’embarquement allait commencer quand il y eut une annonce : tous les départs et toutes les arrivées étaient suspendus pour problème technique pendant un minimum de 5h de temps !

Non mais c’est une blague ?

……. : je crois bien que non.

Je me tourne vers la voix derrière moi. Je ne m’étais même pas rendu compte que j’avais parlé à haute voix.

Moi : Euh…ok.

Les gens se dirigeaient vers l’hôtesse pour demander de plus amples explications.

Moi je ne savais pas trop quoi faire.

L’inconnu : Et si on retournait s’assoir ?

Je le regardais de la tête aux pieds. Blanc, grand, brun, habillé décontracté mais classe et mignon hum. On est dans un grand aéroport que peut-il m’arriver ? Il n’avait pas cessé de me sourire durant tout le temps que je le fixais. Je lui rendis son sourire.

Moi : ok allons-y.

L’inconnu : Au fait moi c’est Jason dit-il en me tendant la main.

Moi : Gemma. Enchantée. Dis-je en prenant sa main.

On trouva des sièges et on s’y posa.

Je me souviens alors que je devrais avertir les parents que mon vol serait en retard. Et dire que ce genre de truc je ne voyais que ça dans les films. Pffff. J’appelle donc papa et le mets au courant. Je vis Jason faire de même aussi.

Après on se mit à causer de tout et de rien. On aurait dit qu’on était de vieux amis. Et il était vraiment drôle.

Le temps passa super vite avec lui. On s’était même échangé nos numéros.

J’ai donc appris que sa maman était américaine et son père français et qu’ils ont toujours vécu en France. Il était en Italie juste en vacances chez des amis. Il venait de terminer son master et avait déjà trouvé un boulot qu’il commencerait dans un mois.

Je l’aimais bien.

On embarqua enfin. Nos sièges n’étaient pas ensemble mais il s’était arrangé avec mon voisin pour qu’ils échangent.

Le vol fut amusant à ses côtés.

On arriva, on récupéra nos bagages et on se dirigea vers la sortie.

Je fus la première à remarquer papa et tonton Mat. On se dirigea donc vers eux et je leur fis la bise avant de me tourner vers Jason pour faire les présentations.

Moi : papa, tonton je vous présente Jason.

Puis en parlant à Jason : Jason je te présente mes deux papas.

Il me sourit avant de serrer les mains à tonton Mat et papa.

Papa : alors vous avez fait bon voyage les enfants ?

Nous : oui.

Jason : je vois déjà mes parents Gemma. On s’appelle ?

Moi : oui bien-sûr.

Jason : ok. Passez une bonne soirée.

Nous : merci.

Il me fit la bise et s’en alla.

Je le regardais s’éloigner en souriant. Je crois que je viens de me faire un nouvel ami.

Tonton Mat : c’est qui ?

Moi : euh… un nouvel ami. On a attendu ensemble quand ils ont annoncé le retard de notre vol.

Tonton Mat : hum. Allons-y.

Ils se chargèrent de mes valises et on se dirigea vers le parking.

On se rendait chez tonton Mat tout le monde y était. Je suis sure qu’Alan y était aussi. Et ça me rend nerveuse et anxieuse. Comment je suis sensée me comporter face à lui ? Serais-je faible devant lui ? vaut-mieux pas. Je commençais par être tendue. J’étais contente de le voir. Mais j’aurai préféré que les circonstances de nos retrouvailles soient différentes.

On arriva enfin, papa et tonton portèrent mes valises.

Tout le monde était au salon… même Alan. Et je dois dire qu’il avait vraiment une sale tête. Je fis la bise à tout le monde avant de m’assoir à coté de maman.

Maman : Alors tu as fait un bon voyage ?

Moi : oui mum.

Papa : Et même qu’elle était en bonne compagnie !

Alice curieuse : Ah bon ?! Qui ça ?

Papa : Un certain Jason.

Je jetai un regard vers Alan qui s’était crispé. Il me jeta un bref regard avant de quitter le salon.

Il revint cinq minutes plus tard, annonça son départ et s’en alla.

Je ne sais pas pourquoi mais je me lève pour le suivre jusqu’à sa voiture.

Je le suivais en silence. On arriva à sa voiture et personne ne parlait. On se contentait de se regarder.

Il fit finalement un pas vers moi et me prit dans ses bras. Je le laissais faire. J’en avais besoin aussi. On réglera nos comptes plus tard.

Alan : Tu m’as manqué.

Moi : tu m’as manqué aussi.

Alan : je t’appelle demain ?

Moi : ok.

Il me fit la bise et monta dans sa voiture.

Je retournais dans la maison rejoindre les autres. Tonton Mat et papa me regardaient bizarrement.

Il se faisait tard donc Tonton Mat ira raccompagner les parents à leur hôtel. Moi je passerai la nuit ici et je dormirai avec Sandrine. Alice et Johan occupaient les anciennes chambres de Stéphanie et d’Alan. Et demain on ira à mon studio.

J’étais fatiguée, je souhaite donc bonne nuit à tout le monde et dit au revoir aux parents avant d’aller prendre une douche rapide et de me mettre au lit.

Demain est un nouveau jour.

Le lendemain je me réveille très tôt et je fais le petit déjeuner pour tout le monde avant de remonter prendre ma douche et de redescendre. C’était le week-end et tout le monde serait à la maison.

Quand je finis ma douche je redescendis et tout le monde était installé sauf Johan.

Tata Hélène : Ah Gemma. C’est toi qui a tout fait ?

Moi : oui tata.

Tata Hélène : merci. Mais tu n’aurais pas dû te déranger.

Moi : ça m’a fait plaisir tata.

Tonton Mat : pourquoi tu n’as pas appelé tes sœurs pour t’aider ?

Alice et Sandrine : huhumm

Moi : Euh… je n’y ai pas pensé.

Je m’installai avec eux et on commença par manger.

Tonton Mat : après le petit déjeuner on ira chercher tes parents à l’hôtel et on ira ensuite à ton studio pour t’aider à t’installer. Tu pourras y emmener les autres après quand on aura fini.

Moi : ok tonton.

On finit de manger, je dis atte aux filles et je partis avec tonton Mat.

On récupéra les parents et on se rendit au studio.

Je me rends alors compte que ce n’était pas trop loin de chez tonton. Je suis sure qu’il a fait exprès. Mais ça ne me dérangeait pas du tout.

Je trouvais le studio pas mal. C’était assez espacé pour une personne.

Je commençai donc à ranger mes affaires ensuite on partit faire les courses pour les petits trucs qui manquaient encore. Et quand on finit on rentra tous chez tonton.

Quand on arriva on trouva les autres installés au salon avec Alan. Et ce dernier n’arrêtait pas de me fixer depuis que j’avais mis pied dans le salon. Il commençait même par me mettre mal à l’aise vu que tout le monde l’avait aussi remarqué. Et papa me regardait bizarrement maintenant. Son ami a dû déjà lui dire qu’il y avait un truc entre moi et Alan.

Tata Hélène : Alors le studio te convient ?

Moi : oui Tata.

Tonton Mat : est-ce qu’elle pouvait même dire non ?

Alice et Johan : krkrkrkkr

Sandrine : alors ma bs c’est quand tu nous montres alors ton nouveau chez toi ?

Moi : on s’arrangera à faire un gram demain si tu veux.

Sandrine : ok oooh.

Les filles s’étaient occupées de préparer donc on passa juste à table.

Après le déjeuner les parents souhaitaient retourner à l’hôtel se reposer.

Et moi aussi je voulais aller retrouver mon nouveau chez moi.

Tonton parti déposer les parents et Alan se proposa de me déposer.

Je pense qu’on aura ainsi l’occasion d’avoir cette fameuse conversation.

Le trajet se fit dans le silence. Quand on arriva je le fis assoir au salon et lui servit à boire. Je m’assis en face de lui et personne n’osait lancer les hostilités. Mais vaut mieux en finir donc je me lance.

Moi : As-tu couché avec elle ?

Il soupira avant de me répondre.

Alan : oui.

J’ai espéré, j’ai prié pour entendre un non. Mais fallait croire que ma prière n’était pas arrivée aux cieux pour être exaucée. Je ne pouvais m’empêcher de l’imaginer en train de faire l’amour à cette folle et ça dégoutait, ça me faisait mal. Mon cœur avait mal. Mon être tout entier souffrait de cet aveu qu’il venait de faire. Au moins je n’ai pas eu droit à l’incontournable « ce n’est pas ce que tu crois ».

J’hésitais à continuer cette conversation mais valait mieux connaitre toute l’histoire en même temps et passer à autre chose.

Moi : comment ?

Il se mit à me raconter comment Jenny les a rejoints au bar avec Alfred, comment elle a présenté ses excuses et insisté pour prendre un verre avec lui pour enterrer la hache de guerre, comment il s’est senti mal et qu’il a accepté de suivre Jenny le temps de se remettre. Et ce qui s’en est suivi.

J’étais vraiment déçue par son comportement. Je ne savais même pas quoi lui dire.

Alan : Je te demande pardon bébé.

Moi :…

Alan : je sais que j’ai détruit la confiance que tu avais en moi. Mais je regrette vraiment. Et je mettrai tout en œuvre pour que tu me pardonnes.

Moi :….

Alan : je sais que tu ne le feras pas maintenant. Mais je te demande juste la possibilité de me laisser te prouver que ça ne se reproduira plus.

Moi :...

Alan : s’il te plait bébé.

Moi : Tu penses que tu m’as trompé au moment où tu as baissé ton pantalon pour coucher avec elle ?

Alan :…

Moi : tu m’as trompé quand t’as accepté de prendre ce verre avec elle. Elle a insisté et puis quoi ? Tu ne pouvais pas dire un non catégorique et rentré chez toi ? Elle t’a mis un couteau sous la gorge pour que tu dises oui ? Tu m’as trompé quand t’as décidé d’aller chez elle. Tu ne pouvais pas appeler un taxi pour rentrer chez toi ? Ou un de tes amis ? Ou tu voulais te vider les couilles ? ça pèse moins maintenant ?

Alan : o.0 ??

Moi : tu m’as énormément déçu Alan.

Alan : pardon bébé.

On resta en silence tous les deux et quand je commençai à montrer des signes de fatigue il se leva pour s’en aller.

Alan : je t’appelle demain.

Moi :….

Il se pencha vers moi et me fit un bisou sur la joue.

Il se dirigeait déjà vers la porte quand il s’arrêta et revint vers moi et posa un jeu de clés devant moi.

Je l’interrogeai du regard.

Alan : c’est le double des clés de mon appart.

Moi : hum.

Il partit enfin et moi j’allai prendre une douche avant de m’allonger.

Je ne sais pas quelle décision prendre en ce qui concerne Alan maintenant. Tourner la page où m’accrocher ?

 

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