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Write by Plénitudes by Zoé

Chapitre 26 : Adieu Sara


**** Sabine ****


Nous ramenons nôtre fille à la maison le lendemain, elle devait rester en observation. Et là commence ma vie de maman. Pendant cette journée à l’hôpital, j’ai été incapable de la laisser même pour quelques heures le temps d’aller me doucher et changer. C’est Nath qui s’en est chargé pour moi, enfin de me ramener des vêtements propres. Nous avons discuté des dispositions à prendre pour la petite, comment nous nous organiserions et avons décidé que Sara Grâce resterait avec moi dans mon appartement et Nathaniel viendrait nous voir tous les jours. Par contre, vu qu’il est hors de question qu’il me laisse me débrouiller seule avec le bébé mais qu’on ne peut pas emménager ensemble avant le mariage, il viendrait tôt le matin pour m’aider et s’occuperait de toutes les courses à l’extérieur.


Ma mère m’avait ramené tout le nécessaire pour prendre soin de la petite pendant que nous étions à l’hôpital et est restée chez moi nous attendre. J’ai préféré qu’elle reste là pour qu’elle puisse tout organiser avant notre arrivée. Dès que nous poussons la porte, maman fond sur nous et m’arrache quasiment la petite des bras pour la câliner.

Maman : Donnez-moi ma petite-fille bande de sauvages. C’est comme ça qu’on tient un bébé chez vous ?

Moi : Hayi maman, c’est toi qui n’as fait qu’un seul enfant. Je n’ai pas eu de petits frères sur qui m’entraîner.

Maman : Est-ce que j’ai ton temps même ? Quitte devant moi je vais câliner ma petite-fille tranquillement.

Nath : Bonjour Ruth, comment allez-vous ?

Maman : Bonjour mon fils, je vais bien. Bon laissez-moi seule avec l’amour de ma vie.

Moi : Mais dis donc on me vole ma place dans ton cœur.

Maman : Tu es trop vieille, je ne t’aime plus

Moi : C’est ce que tu me dis aujourd’hui ? Pendant 24 ans, il n’y a eu que toi et moi hein, ne l’oublie pas, hum je vais me reposer, tu prends soin de ma fille stp

Maman : Mais oui, mais oui.


Étrangement, cette enfant ne pleure quasiment pas. Quand elle a faim, quand elle a besoin d’être changée, quand elle est fatiguée. Maman m‘a appris à la changer, lui préparer le bibi, la nourrir et comment la laver : en équilibre sur mes genoux dans la baignoire et comment faire le mélange d’eau chaude et froide pour avoir la température idéale pour bébé. Pour quelques mois, elle devra être nourrie exclusivement au lait puis petit à petit nous pourrons inclure de l’eau à son alimentation, puis ensuite de la purée, de la bouillie avant de passer aux aliments solides mais cela pas avant plusieurs mois. Tout ça moi je l’ignorais. Je ne m’en serais certainement pas sortie sans maman.


Rhô ma fille est si belle, je ne me lasse pas de la regarder. Sa petite bouche, ses yeux qui s’ouvrent toujours de manière adorable, elle papillonne un peu des yeux, j’aime me dire qu’elle me fait les yeux doux. Elle est parfaite. Tout simplement parfaite. C’est vrai que je passe moins de temps dans la prière maintenant, mais grâce à l’aide de maman j’ai toujours un peu de temps pour rendre grâce à Dieu  ce si beau cadeau que j’ai pleinement accepté sans arrière-pensée, aucune. Je prends juste la vie comme elle vient.


De temps en  temps, je repense à Sara et je suis prise d’une douleur terrible dans la poitrine mais je ne peux pas m’offrir le luxe de me laisser abattre. Si je m’écroule, qui s’occupera de Sara Grâce ? J’ai fait une promesse à sa défunte mère et au-delà de cela, elle est devenue mon rayon de soleil. Marla passe tout son temps libre chez moi, elle est super fan de ma fille, ma fille. Je ne me lasse vraiment pas de le dire. J’ai tellement de personnes qui me soutiennent et qui m’aident avec la petite. Je ne suis jamais en manque de baby-sitter et Marla est très douée avec les enfants. Elle dit avoir de l’expérience avec ses trois frères et sœur.


Aujourd‘hui c’est samedi. Je devrais être en réunion avec ma mère, Nath et la sienne pour discuter du mariage mais au lieu de cela je suis debout sous une pluie battante pour l’enterrement de Sara. Nath et sa mère se tiennent à ma droite et ma mère est debout à ma gauche. Devant moi la poussette de Sara Grâce qui dort à l’intérieur. Je sais que Sara est déjà loin et que ce qui est dans le cercueil n’est que son corps, une enveloppe vide et au début je ne me sentais pas concernée par tout ce qui se passe autour mais lorsqu’ils ont commencé à distribuer les salutations, je n’ai pas pu m’empêcher de verser de chaudes larmes. Pauvre petite qui ne connaîtra jamais sa mère. Mais tant que je vivrai elle ne ressentira jamais ce vide. Je lui offrirai une famille heureuse… Ensemble avec Nathaniel et nos familles respectives.


C’est une cérémonie officielle puisque Sara était infirmière militaire, elle a eu droit à un enterrement officiel avec des militaires partout, dans leurs tenues officielles et Nath en faisait partie. Mais puisque nous étions ce qui se rapprochait le plus de la famille de Sara, il est resté avec nous à la place réservée à la famille. Ils ont joué l’hymne national, ses compagnons de brigade ont dit des choses très touchantes sur elle et ce qui revenait le plus était sa douceur. À la fin, ils ont tiré des coups de feu et l’ont mise en terre. Puis nous avons pris de la terre et en avons versé sur le cercueil avant de nous reculer. À ce moment, comme si elle avait senti que l’heure était à la tristesse, Sara Grâce s’est mise à pleurer. Cela m’a brisé le cœur.


+++ Quelques jours plus tard +++


J’ai repris les cours et dois rattraper mon retard dans mes révisions. Je vais devoir reporter ma période de stage, avec la petite. Je vais prendre une année sabbatique. Pour le mariage et laisser le temps à la petite de grandir un peu pour pouvoir la laisser sans crainte à maman le temps de boucler l’année scolaire et que Nath et moi nous installions définitivement ensemble.


**** Marla ****


Je m’active à la cuisine quand j’entends sonner. Je me demande qui ça peut bien être en plein midi comme ça. J’ouvre et là j’ai la surprise de ma vie :

Ruben : Pousse-toi, j’ai faim. Qu’est-ce que tu as fait à manger ?

Moi : Hein ?!

Avant de m’en rendre compte, il était installé confortablement dans mon canapé et avais mis la télé en marche.

Moi (me campant devant lui les bras croisés) : Qu’est-ce que tu fais là ?

Ruben : J’ai faim.

Moi : Donc c’est tout ? Tu ne comptes pas me dire la raison pour laquelle tu m’as fermée ces derniers mois ?

Ruben : Non.

Moi (secouant la tête) : Hum. J’ai fait du riz avec du poulet.

Ruben : Merci


Ah là là la vie est trop bizarre.


**** Thierry ****


J’ai réemménagé avec Nadège pour l’aider avec le bébé en attendant de retourner au Sénégal. Tout se passe bien pour l’instant même si je n’ai pas encore dit à Nadège que je retournais au pays. Je compte le lui dire ce soir. J’aimerais qu’on trouve un arrangement pour le bébé parce qu’il est hors de question que je me sépare de mon fils.

Le Fardeau des Autre...