30- impossible?

Write by Loraine valérie

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                        L’inconnue de restaurant

  Chapitre 30

 

Patrick

Ma petite sœur prend gracieusement place avec sa nièce sur ses genoux. Elle a pris tellement de poids mais reste toujours belle. Ma petite Oni tire sur ses boucles elle est la seule chose qui me rend fier de mon existence sur terre. Elle gigote dans tous les sens, c’est une boule d’énergie à son âge tout comme son homonyme au même âge.

-         J’ai à faire pat, tu comptes parler ?

-         Euh désolé. Alors comme tu t’en doutes tout ceci a commencé deux ans après la mort des parents. Contrairement à toi je n’arrivais plus à supporter cette pauvreté alors que j’avais les diplômes pour sortir de là. Alors quand ce con m’a fait la proposition j’ai accepté vu que ça aurait été qu’une fois et on oublie. Mais il a fallu qu’il revienne avec d’autres amis me menaçant de te tuer. L’accident de Mike ce n’était pas de ma faute, les gardes corps qui te suivaient venaient d’eux, je devais être dure avec toi pour te protéger car tu ignorais les enjeux…

-        

-         Je n’ai jamais touché l’argent qu’il versait après ces souffrances que tu subissais. Dans l’enveloppe se trouvent toutes les cartes bancaires de ton compte, le total doit faire 70millions et poussière actuellement. La maison et les voitures étaient les privilèges liées à mon poste. Je percevais mon salaire comme tout employé et jamais je n’ai dérobé ne serait-ce qu’un seul centime de la caisse de cette boite. Le soir où la maison a pris feu j’avais surpris une conversation téléphonique du chef des gardes qui recevaient je crois des ordres de m’éliminer, il a donc mis le feu laissant les autres gardes aussi dans la maison pensant que j’étais toujours endormi dans ma chambre. Cette vie je n’en pouvais plus, le jeudi comme toi et axel, Anne était mon repère. C’est elle qui m’a pressé de trouver un moyen d’y mettre fin même s’il faut risquer nos têtes, c’est ainsi que j’ai cherché du côté du gouvernement la personne la plus proche de l’état pour mettre fin à ceci et le reste tu connais…

-         ….

-         Je suis désolé Oni, je ne suis même pas digne de demander ton pardon mais tu es ma seule famille je t’en supplie…

-         Que veux-tu pat ? en venant ici, je me suis dit c’est bon j’allais te pardonner et aller de l’avant mais c’est tellement plus facile à dire qu’à faire, tu me dégoutes. 70 millions, c’est ce que je vaux ? ma dignité ? ma virginité ? et cette grossesse que tu m’as failli faire perdre ? tout ça…

-         Failli ?

-         Oui, je suis enceinte de trois mois. Cela t’étonne n’est-ce pas ? apparemment ma corpulence m’a  beaucoup avantagé, personne ne le sais. Ce jour-là, j’ai dû supplier le docteur en me disant que peut-être ma fausse couche t’aurait rendu triste et grâce à Dieu, tu as gardé une part d’humanité en toi.

-         Je suis désolée

-         Arrêtes moi tes jérémiades, cela ne changera rien

Elle est sortie de la chambre en rogne, je m’en veux tellement. Je crois que cette fille ne me pardonnera jamais. A quoi cela sert de gagner si on ne peut rien partager ? Cette phrase venait de prendre sens dans ma vie.

 

Corélia

Je suis sortie de là afin d’empêcher mes larmes de couler devant cet homme. Tout doucement je fais descendre ma petite nièce de mes épaules. Elle est si belle et j’espère que quand les choses tourneront mal, ton père ne fera pas la même chose de toi… je fus tirée de mes pensées par une main sur mon épaule. En me tournant je tombe nez à nez avec Anne. Elle n’a pas changé cette femme, toujours aussi mince qu’une brindille. Je n’ai jamais compris cette obsession de Pat pour les filles minces :

-         Ah c’est toi Anne ?

-         Oui, Oni. Tu es devenue une belle jeune femme. comment te portes-tu ?

-         Je me force de garder la tête hors de l’eau

-         Je suis désolée pour …

-         J’ai assez entendu de désolé pour aujourd’hui s’il te plait. C’est trop tard vous ne trouvez pas ?

-         Il faut que tu lui pardonnes…

-         Dis-moi pourquoi ne t’a-t-il pas choisi ce jour-là pour son patron ?

-         Tu viens de dire quoi ?

-         Tu as bien entendu. Ca fais mal n’est-ce pas ? Je crois qu’il serait préférable que je m’éloigne d’ici

-         Non… il faut que tu nous aides Corélia. Ton frère a besoin d’une opération et je sais que tu as les moyens…

-         Eh bien, dis à mon cher frère qu’il peut crever, cela n’enlèvera rien à mon être.

-         Ne fais pas ça stp…

Je ne l’écoutais plus. J’aurais mieux fait de rester en France avec les gens que j’aime. Je voulais vraiment le faire, je croyais pouvoir y arriver mais non c’en était de trop.

                     ***********************************

Cela fait cinq jour que je suis rentrée. Je ne suis plus retournée à l’hôpital même si je n’ai pas cessé de penser à cette opération dont parlait Anne. Je me tue chaque jour au travail pour ne pas penser à tout cela. Axel et moi sommes très heureux de ces retrouvailles. Nous nous appelons chaque fois qu’on le peut mais depuis hier c’est le silence total. Il ne m’a pas appelé et quand moi je le fais c’est directement sur sa messagerie que je tombe. Je vais réessayer plus tard. Daniel et sa chérie rentre aujourd’hui. Cs deux ont fini par être fatigué de leur jeu de cache-cache je crois. Je range les dossiers sur ma table puis demande au chauffeur d’apprêter la voiture pour l’aéroport.

Une heure plus tard, voilà les tourtereaux qui sortent du hall main dans la main. Derrière eux, se trouvaient…Axel et Rachel !!! Je courus serrer mon homme dans mes bras, la meilleure surprise de ma vie.

-         On compte pour du beurre nous ? demanda Mel

-         Ah ce n’est pas ça. Regarde comment tu serres fort la main de mon pauvre frère ? on est pareil non ?

-         Donc je suis la seule crédible vu que « i’m single »

-         On a bien vu ça à l’aéroport. «  ben, tu vas me manquer, ben mon cœur… » imite axel

-         C’est bon je me rends

Nous partons tous dans un fou rire. Les accolades et les bises fusent de partout avant de monter tous en voiture. C’était la bonne ambiance. Tour à tour nous déposons Daniel, ensuite Mélanie puis je rentre avec mon chéri et Rachel. J’habite toujours chez Mel, j’ai essayé tant de fois de convaincre maman Mel de me laisser partir mais sa réponse était : « à moins qu’un homme ne vienne te chercher la bague au doigt tu ne bouges pas d’ici. Je ne sais pas pourquoi tu restes coincé dans la même chambre que ta sœur, il y’en a tellement ici alors prend en une, mets-toi à l’aise et attendons le mari là ensemble».

Cette femme est merveilleuse, elle a su remplacé ma mère dans ma vie ces derniers temps. Et comme cette dernière, après avoir écouté mon histoire m’a dit juste «  pardonnes à ton frère ma fille afin d’éviter que cela ne te pourrisse le cœur. », facile à dire !

Axel a pris la même maison qu’à son dernier passage ici. Arrivés, Rachel court directement à l’étage disant qu’elle devrait trouver la meilleure chambre. Il ne reste plus que mon chéri et moi.

-         Viens ici toi, dit axel en m’entourant la taille

-         Tu as réussi à changer mon humeur, ta surprise était top

-         J’en suis ravie mon petit cœur, ça va toi ?

-         Euh…oui

-         Les yeux mi-clos, dis-moi ce qui ne va pas

Je me pose et raconte tout à Axel. J’étais assis sur ses genoux puis après mon récit il avait posé un baiser chaste sur mes lèvres avant de me dire :

-         Que comptes-tu faire alors ?

-         Je veux bien y réfléchir en ce qui concerne son opération

-         Ensuite ?

-         Ne me demande pas de le pardonner du moins pas pour le moment, j’ai beau essayé…

-         Ok ma puce. Tu sais j’ai aussi la rage contre ton frère à cause de notre enfant et surtout ce qu’il t’a fait enduré. Si cela ne tenait qu’à moi il serait derrière les barreaux mais je préfère te laisser  décider

-         Ok

-         Tu m’as tellement manqué ces derniers mois…

-         En fait j’ai une nouvelle pour toi

-         Ah bon ?

-         Oui ! je suis toujours enceinte axel, je ne l’ai pas perdu ce bébé

-         Hein ? tu es sure ma puce ? je vais être papa ?

-         Oui mon chéri

-         Tout s’explique, avec ta prise de poids…

Au lieu de finir sa phrase, monsieur préfère prendre mes lèvres en otage dans un baiser qui ne me déplait pas du tout.

-         Beurk… il y’a des chambres pour ça

-         Laisse-moi savourer ce moment Déroy, d’ailleurs ma petite fille en route va bientôt te remettre en place

-         On verra… quoi ? bébé en route ? je serai grande sœur ? ce sera un petit garçon, mon petit mari à moi oooooo

Je les regardais se chamailler déjà pour le sexe du bébé. On ne s’ennuie jamais avec ces deux. Je me mets ensuite aux fourneaux pour cocotter le plat togolais préféré d’axel, djékoumè au poulet. En parlant de ça j’avais laissé mon restaurant à un gérant. Il est temps que je passe vérifier les choses par-là, on verra bien demain.    Après le repas, pour éviter les représailles de maman ? Je suis rentrée chez moi en famille.

 

Mélanie

Je suis actuellement sur un petit nuage et je crois que maman l’a remarqué. Elle n’a pas cessé de me charrier sur le fait que je souris comme une maboule à mon portable ce qui est normal pour moi vu que je parle avec mon homme.

-         Mélanie, dis à l’homme qui te rend maboule là que tu as des parents.

-         Ah maman quel homme ?

-         Toi et Oni, vous pensez que je suis née de la dernière pluie ? continuez par me cacher vos hommes et vos grossesses

-         Grossesses ? tu exagères la dame, personne n’est enceinte

Au moment où maman voulait répondre, Oni ouvrit la porte avec un sourire béat comme la mien sur le visage.

-         Salut tout le monde

-         Ah la femme enceinte est là

-         Maman tient mordicus que tu es enceinte

-         Euh…

-         Ai-je menti Oni?

-         Non maman

-         Quoi tu es vraiment enceinte ? de combien de mois ? et ce n’est que maintenant que je l’apprends ?

-         Désolé ma chérie je voulais te faire une surprise et…

-         Allez faire vos bouches là loin de ma cuisine. Oni, je tiens à voir le responsable, qu’il vienne montrer sa tête

-         Oui maman

 

Corélia

Cela fait trois jours que cette histoire de grossesse a éclatés et Mel ne me parle toujours pas. Aujourd’hui d’un pas décidé je me suis rendu dans son bureau pour mettre fin à tout ceci.

-         On peut parler Mel ?

-         Je suis occupée, plus tard

-         Non tu ne me feras pas ce coup. Je suis vraiment désolée ma puce, je comptais te le dire crois-moi.

-        

-          Tu me manques ma chérie et j’ai du couscous de chez soi

-         C’est quoi ce chantage ?

-         La bouf et toi ça fait UN

-         Balance le couscous, j’ai faim même. Et à présent je veux tout savoir

Voilà comment nous oublions que nous sommes au boulot et commençons par tout déballer. Je raconte tout même ma visite à l’hôpital et elle me parle de sa nouvelle relation avec Daniel.

-         Que comptes-tu faire avec Pat ?

-         J’ai payé anonymement son opération et le reste, je ne veux plus en parler

-         Il le faudra bien ma chérie. Pardonner à Pat, C’est impossible pour toi ?

-         Hum

-         Et si on mettait toutes ces personnes derrière les barreaux ?

-         Ce sont des cadres de ce pays, tu peux oublier…

-         Tu me fais confiance ?

-         Oui ?

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