32: All I get is Wild thoughts

Write by Gioia

***Romelio Tchaa Bemba*** 


Vraiment tu ne peux pas voyager un peu et dire aux africains. 32 Kg que j’ai ici et rien ne m’appartient dedans. J’ai dû me battre pour faire entrer tout mon nécessaire dans mon trolley. Même les Note m’ont commandé des choses à ramener hors ils ont déménagé d’Anvers à Brazzaville. Tu te demandes comment leur colis leur parviendra mais ma tante a juste dit de ne pas m’en faire. Le plus important c’est d’arriver sur le continent africain. Son frère, mon père se chargera du reste. Bien sûr aucun de ceux qui m’ont envoyé les colis ne se sont pointés au moment de faire les valises. Ma vieille copine de toujours et moi avons bataillé pour tout fermer et c’est Bilal mon pote qui nous a conduit à Lyon pour que je prenne mon vol. 


J’étais patraque les jours avant le voyage donc les premières heures à Lomé je les ai passé au lit à me faire dorloter par maman. 


Auxanges: comment tu te donnes à la maladie comme ça chef? On a prié non. Il faut agir avec la foi maintenant. Il demande après être entré dans ma chambre 


Elio: haineux....tu veux seulement me dégager pour profiter de maman seule, je dis d’une voix enrouée et il se moque en plus 


Hana: doucement mon chéri, il est chaud? avale petit à petit le bouillon, elle dit tout en portant à mes lèvres la tasse 


Auxanges: donc son asthénie est si grande qu’il ne peut pas tenir une cuillère hein la maman de Romelio? Il demande toujours sur un ton moqueur. Et puis ça se dit pasteur aussi franchement. Je meurs maintenant il sera le premier à se mettre nu et questionner son Dieu mais me voilà  malade et pourtant il ne tremble pas. 


Hana: laisse mon fils. Il est revenu avec la licence validée haut la main malgré la maladie. Je le porte au dos si je veux 


Elio: bien envoyé maman. Je suis fier, je dis et toussote pendant que le père moqueur continue son travail. 


Auxanges: ah d’accord, excusez ma bouche. Sinon je fais quoi alors? J’ai le droit de partir à l’église ou vous avez besoin de moi ici? 


Hana: attend je vais te faire une ordonnance pour que tu ramènes ce qui nous manque. Tu vas chercher Arthur aussi?


Auxanges: dès qu’il me prévient de son arrivée oui 


Elio: hum? Je viens avec....


Hana: ah non. Tu restes couchée 


Elio: mais maman je veux voir mon frère 


Auxanges: on dirait la guérison est là hein 


Elio: continue l’oint de Dieu. Tu Ava répondre à mon papa tu verras 


Auxanges: mais je suis plus que prêt, il réplique avec un grand sourire 


Je veux répondre mais tousse encore au point de n’essouffler 


Hana: c’est bon sortons pour que je te fasse l’ordonnance Auxanges. Tu n’arrêtes pas de le provoquer et tu sais qu’il ne peut pas s’empêcher de répondre, elle dit en le poussant dehors 


Elio: tu n’as certainement pas gagné Auxanges Bemba, je dis faiblement et tousse encore pendant que mes forces qui étaient quasi inexistantes continue de me quitter et je perds la notion du temps. 


C’est un truc mouillé sur ma tête qui me réveille. Je tombe sur le visage souriant de mon oncle. 


Magnim: désolé je croyais que tu étais profondément endormi. Comme tu transpirais beaucoup j’ai voulu te nettoyer un peu. 


Elio: tu ne travailles pas aujourd’hui 


Magnim: hum, il soupire, non j’avais pris ma matinée pour emmener Macy chez le dermatologue 


Elio: qu’est ce qu’elle a? 


Magnim: de l’acné hormonal 


Elio: lol je vois bien qu’elle reste notre miss. Quelques boutons et elle fait une crise au point de te faire manquer le travail 


Magnim: si c’était seulement ça, il dit avec une mine confite, sort son téléphone et je pousse un cri de choc en voyant la photo de ma petite cousine.


Elio: mais qu’est...ce...c’est normal? Parce que j’ai eu de l’acné mais......ils n’étaient pas si gros et enflammés mes boutons. 


Magnim: comme je t’ai dit c’est de l’acné hormonal. Du moins selon le dermatologue. 


Elio: c’est donc pour ça qu’elle n’était sur aucune photo dernièrement. Punaise j’imagine même pas comment elle se sent 


Il soupire et secoue simplement la tête.


Magnim: pour la première fois de ma vie je me sens impuissant face à la peine de mon enfant. Je ne sais plus quoi dire ou faire pour soulager la honte et la haine qu’elle ressent pour son apparence. À l’heure où je te parle, ça fait une semaine qu’elle et Snam ne se parlent plus parce qu’elles se sont bagarrées 


Elio: attend....attend, mes deux petites chéries se bagarrer? Genre jusqu’à avec les mains? fis-je effaré 


Magnim: comme je te dis. J’étais en bas quand j’ai entendu les cris à l’étage. Le temps que j’arrive, les deux roulaient à terre tout en se lançant les mains. Apparemment Macy avait promis d’assister à la compétition de natation de Snam mais la veille, c’est à dire le jour de la bagarre, Macy lui a dit qu’elle ne viendrait plus. Tu connais Snam. Tu sais qu’elle n’accepte pas les non comme réponses surtout quand tu lui avais déjà donné ta parole. Et c’est comme ça que tout a commencé. 


Elio: et ma tante? 


Magnim: même elle n’y arrive pas à remonter Macy, il dit avec dépit 


Elio: là elle est où Macy? 


Magnim: je l’ai déposé à la maison. Désolé je voulais normalement la ramener mais elle a beaucoup pleuré chez le dermatologue aujourd’hui quand ce dernier lui a dit que le roaccutane ne fera pas disparaître les boutons en une semaine donc je n’ai pas eu le cœur de la forcer à sortir quand elle a demandé si je pouvais la ramener à la maison. 


Elio: il n’y a pas de soucis. Tu pourrais me déposer aussi chez toi avant de retourner au travail? 


Magnim: oh non chef, ne t’épuise pas 


Elio: ca va tonton je t’assure 


Magnim: non je n’aime pas la façon dont tu respires là. En plus ta mère m’a dit qu’hier tu ne pouvais pas te lever du lit 


Elio: justement je n’ai pas bougé depuis 24 heures. Ça me fera du bien de prendre un peu l’air et j’imagine que Macy est seule à la maison? 


Magnim: Non, il y’a Aïdara, Mally et Snam aussi. 


Elio: encore mieux. Je pourrais les voir d’un coup. 


Magnim: bon, attend je préviens ta mère d’abord parce qu’elle avait demandé que je garde un œil sur toi le temps qu’elle aille assurer un rendez-vous à l’hôpital 


Il s’éloigne pour placer son appel. Je bouge à mon rythme pour me changer. Comme j’ai fait ma valise avec Elikem, les colis de chacun étaient bien emballés. Mon oncle m’a aidé à les transporter puis il m’a laissé chez lui. Le premier choc que j’ai eu c’était de revoir le trio Aï-Ma-Snam. 

Ok j’ai vu des photos, je leur ai parlé mais contrairement à Elikem qui avait passé les fêtes de fin d’années passées avec sa famille moi je n’ai pas revu les miens depuis mon départ. 


Mally: yeee le patron! Il dit en premier tout excité 


Elio: excusez moi je cherche mon petit cousin Mally 


Mally: lol bon c’est bien toi malgré la petite mine, il dit en récupérant les colis de mes mains. Les filles font pareil. Mon oncle passe voir Macy vite fait puis s’en va. On me confie même au trio et ils m’aident à m’installer au repos comme un petit papi avec ses enfants. 


Snam: tu as autant froid Eh Roh? 


Elio: ça peut aller. Sinon tu m’expliques d’où sort la taille? 


Snam: lol j’ai dix ans 


Elio: et alors? C’est pas une raison pour pousser comme ça sans me prévenir. Et toi donc Aï? Tu manges quoi? 


Aï: bah la même chsochse que tsou le monde, elle réplique aussi en rigolant 


Elio: treize ans c’est ça? 


Mally: je te dis. Hier seulement que je l’aidais à couper ses carottes, snif.


Aï: tsu m’a jamais aidsé, elle réplique en le regardant de travers 


Mally: pourquoi tu es ingrate comme ça? Je ne t’ai pas rappelé quasi tous les jours la gauche de la droite quand tu doutais devant la fourchette? 


Aï: c’est l’aidse ça? elle demande peu convaincue 


Mally: continue bien à cracher sur moi hein, quand je ne serais plus c’est pour me pleurer et faire la grève de la faim que woh ma vie n’a plus de sens. Maaallyyyy reviaaannnn, il dit en imitant la voix de sa sœur vers la fin 


Snam: en plus tu mettais toutes tes carottes dans son assiette plutôt 


Mally: lèlo* qui t’a envoyé dans mon histoire? il demande sur un ton faussement vexé et les deux lui répondent en jurons 


(*quelqu’un qui se mêle trop des affaires d’autrui et rapporte beaucoup) 


Elio: faut même pas les regarder grand. Elles font tout ça parce qu’elles connaissent ta valeur, je réplique amusé 


Mally: merci de me donner mes fleurs pendant mon vivant, il dit tout satisfait ce qui me fait rire 


Aï: heum....s’il te plaît home....est ce que 

tsu a mon cadeau? elle demande timidement 


Elio: tiens oui j’oubliais. Bon voici pour vous 


Chacun se jette sur sa part. J’en profite pour aller voir Macy avec le sien. Je cogne et j’entends sa voix derrière la porte. 


Macy: c’est qui? 


Elio: c’est Romelio. 


Macy: heu....j’arrive 


Et pour arriver, elle prend vraiment son temps avant d’ouvrir avec un masque blanc sur le visage.


Elio: ça va? Je demande sur un ton doux 


Macy: oui et toi? Elle répond avec appréhension 


Elio: bien. Tu fais quoi toute seule enfermée? 


Macy: je...rien...j’étais sur mon ordi entrain de regarder des...des trucs 


Elio: ça te dit de venir prendre l’air avec nous? 


Macy:....snam va me provoquer. Je veux pas me disputer. 


Elio: ok. Tu veux que je te laisse ou je peux rester avec toi? 


Macy: ici, tu peux rester, elle dit en tapotant légèrement son lit puis ouvre son colis et en ressort une foule de produits de beauté. 


Elio: eh bien tu as tout un stock. C’est Aurore qui t’envoie ça hein


Macy: Oui elle a dit que ça va vite guérir mon.....heu embellir ma peau. 


Elio: super. Vous êtes toujours proches alors? 


Macy: Oui, c’est une chic fille, elle me dit avec un sourire 


Elio: Et l’école? Contente de passer en troisième? 


Macy: bof. J’ai hâte d’en finir 


Elio: lol je te garantis que ça te manquera une fois que tu seras à l’université.


Macy: je pense pas, elle dit tristement 


Elio: tu veux en parler? 


Macy: non, Elle dit en secouant la tête. Tu rentres définitivement toi? 


Elio: non pourquoi? 


Macy: bah papa a dit que tu as fini l’université. 


Elio: lol non j’ai juste fini ma licence. Maintenant il me reste le master 1 en Santé publique et dans cinq ou dix ans le MBA au HEC si Dieu le permet 


Macy: waow tu vas étudier encore beaucoup alors, elle dit étonnée ce qui m’amuse 


Elio: oui la route est longue quand tu veux entrer dans le monde de l’administration en santé 


Macy: c’est chic que tu saches quoi faire. Je t’envie. Moi je sais pas du tout. 


Elio: comment ça tu ne sais pas? Ta promesse de nous ramener un jour la couronne de miss Monde alors? 


Macy: c’est fichu, elle dit d’une voix larmoyante. Je ne réponds pas encore, espérant qu’elle continue. En nettoyant les grosses larmes qui tombent de ses yeux, son masque se décolle. Elle l’enlève et le jette un peu nerveusement dans sa poubelle avant de s’asseoir sur le lit, dos tourné vers moi et épaules raides tout en continuant à renifler. Maman a dit que les boutons n’arrivent qu’aux plus jolies mais à l’école il y’a plus belles que moi. Elles ont rien du tout. Y’a que moi qui ressemble à un troll. 


Elio: eh....dis pas ça.


Macy: non? J’ai pas le droit? Je dois dire quoi alors? Elle demande en se retournant brusquement pour que je vois. Dans son regard on voit de la determination comme si elle me défiait de dire qu’elle n’est pas un troll. Points noirs, blancs et pustules se chevauchent sur son visage. En dehors du contour des yeux, aucune partie n’est épargnée. Le fait qu’elle soit claire de peau comme tata Ciara n’arrange pas la taille des rougeurs. 


Elio: tu es toujours mon adorable chouette aux grands yeux et petite bouche. Ça a l’air catastrophique c’est vrai mais ce n’est qu’une mauvaise passe. Tu verras que dans quelques années tout ceci sera un mauvais souvenir 


Macy: et si ça n’arrive jamais? Si je reste comme ça? La maman de mon amie à l’école a dit que j’aurais beaucoup de traces après et que maintenant je vais comprendre pourquoi les enfants n’ont pas à se maquiller ou s’intéresser à la beauté au lieu de se concentrer sur l’école. 


-Ce n’est qu’une demeurée de première, dit une Snam très remontée après être entrée brusquement dans la chambre 


Mally: on écoutait absolument pas aux....


Macy: Combien de fois je t’ai dit de ne pas entrer sans frapper? Elle crie 


Snam: Je vais pas m’excuser cette fois! Elle répond avec la même intensité. 


Macy: sortez! 


Elio: du calme Mac....


Macy: non je veux rester seule! 


Snam: pour encore faire ta pleurnicharde? elle demande sur un ton provocant 


Mally: Aï prend son bras. On part avant que ça dégénère 


Les deux agrippent Snam mais elle se débat et continue à crier au loin 


Snam: Elle est passée où la Macy qui me disait avec Papa que je suis belle à ma façon?! Elle est passée où celle qui avec maman me disaient que je suis née pour être brave? Pourquoi tu les laisse te faire fuir dans ta coquille comme un escargot? 


Elio: revenez tous les trois, je dis tout en tenant Macy contre moi 


Deux seulement reviennent. Je demande où est Snam. Aïdara me dit qu’elle a besoin d’une minute. Et l’intéressée entre avec un air mi farouche mi perdu et les yeux rougis. 


Mally: c’est bon tu as fini de pleurer? 


Snam: la ferme j’ai pas pleuré 


Mally: c’est même vrai, on voit mieux après s’être rincé les yeux. 


Elio: assied toi King, je dis et elle s’installe sur le tapis, au milieu de Mally et Aïdara, tandis que je suis sur le lit avec une Macy qui hoquette dans mes bras. 


Snam: je vais toujours pas m’excuser, elle dit d’une voix enrouée 


Elio: attend que je parle d’abord. La Macy que tu cherches est toujours ici. C’est elle là dans mes bras. Mais elle traverse une passe difficile donc tu dois la comprendre


Snam: qu’est ce qui est compréhensible dans le fait que non seulement elle laisse les gens lui dire des choses blessantes et en plus elle en dit sur elle aussi?  


Macy: qu’est ce que tu voulais que je fasse à une maman? C’est une adulte. Je vais pas l’insulter quand même 


Snam: tu devais lui dire ce que papa nous a toujours dit, soit “avec tout le respect que je vous dois c’est votre opinion” et t’en aller en laissant l’opinion derrière au lieu de la transporter dans ton cœur. 


Macy: ....c’est facile pour toi. Tu es belle, forte, tu es.....


Snam: lol tu veux rire j’espère 


Elio: Snam.....


Snam: tu sais le nombre de fois qu’on me traite de face de zèbre à l’école? Ou je mens Mally? 


Mally: non et je précise que j’ai bien corrigé ceux que j’ai surpris entrain de dire ça mais il y’a toujours des petits microbes tu ne sais pas où ils se cachent mais les bruits reviennent souvent à mes oreilles 


Snam: Voilà! Il y’a encore des gens qui m’évitent à l’école. Qui pensent que le piébaldisme c’est contagieux ou pire qu’une malédiction y est attachée. Juste avant les congés il y’a une fille qui m’a dit que son papa voudrait parler au mien parce qu’il fait les remèdes contre mon mal et que je serais guérie très rapidement. Et toutes les fois que j’entends des choses similaires ou je vois les gens me regarder avec pitié ou peur ça me saoule. Ça m’énerve. Ça me fait me sentir bizarre, ciblée. Ça me donne envie de me cacher mais je ne le fais pas parce que toi Macy tu m’as dit plusieurs fois que je ne dois rien à personne. Que je n’ai pas besoin d’être comme tout le monde pour avoir le droit d’exister, de me rappeler qu’à la maison on aime pour mille, pareil chez les Mally et Ida. C’est pas toi qui a dit à Aïdara de ne pas cultiver l’insécurité comme une plante en se comparant à ses camarades de classe mais de se concentrer plutôt sur sa propre personne et les efforts qu’elle fait? Ou je mens Aï? 


Aï: pas dsu tsout.


Snam: alors qu’est ce qui se passe dans ta tête Macy?


Macy: c’est pas pareil Snam. C’est.....


Snam: Si c’est pareil ou tu veux dire que tu nous mentais c’est ça? Tu disais ça juste pour nous faire plaisir? 


Macy: bien sûr que non. 


Snam: même si tu mentais bah c’est trop tard. Moi j’ai eu le temps d’assimiler tout ce que tu m’as dit donc tu ne peux plus le retirer. Moi je m’en fous de la beauté de toute façon mais toi non. Ca fait quoi si tu te dis belle en dépit des boutons? 


Macy: c’est hideux ce que j’ai Snam je suis pas aveugle. Je me regarde 


Snam: qui a dit que c’est vilain? 


Macy: tu fatigues. 


Snam: c’est toi qui fatigue à vouloir absolument faire passer tes idées négatives pour la vérité parce que ce n’est pas l’idée de la beauté que tu vois autour de toi. Pourtant ça ne te gêne pas de dire de nous, Aï et moi, des gens différents de la norme que nous sommes belles. Tu ne sens pas toi même ton hypocrisie remplir la pièce? 


Elio: doucement snam 


Macy: vous c’est différent je te l’ai déjà dit. Moi j’en ai marre du regard des autres. J’étais pas comme ça avant. Je veux redevenir mon moi d’avant. 


Snam: les autres je m’en fous. Ils seront toujours là et leurs yeux seront toujours prêts à te dévisager ou fuir ton regard. Si tu veux y lire de la pitié, du dégoût et tout le reste tu le liras. Tu le liras jusqu’à satiété. 


Macy: .....


Snam: du coup si je te suis bien pour toi c’est seulement quand tu ressembles à ce que ton esprit trouve beau que tu as le droit de te trouver belle hein. Du coup je peux aussi me traiter de moche maintenant vu que je ne vois pas les gens comme moi partout. 


Macy: arrête.....


Snam: ok j’arrête alors, elle dit résignée 


Elio: c’est compréhensible mais en même temps une erreur de mettre ta vie en pause parce que tu ne te trouves pas adéquate pour sortir, faire des activités et vivre.  Si tout le monde devait attendre d’être le plus beau, joyeux et sain avant de profiter de la vie je pense qu’on manquerait beaucoup de choses 


Mally: en plus nul ne connaît le jour ni l’heure de son départ.


Elio: c’est comment avec toi? C’est la deuxième fois que tu parles de mort aujourd’hui 


Mally: je suis devenu un philosophe. Appelle moi El Platonus désormais 


Snam: un philosophe qui se cache pour mater des films de fesses 


Elio: Hey c’est quoi l’histoire? Je demande choqué pendant qu’il a déjà plongé sur elle et lui fait une prise de je ne sais même pas quoi qu’elle aussi maîtrise avec brio 


Aï: maman l’a att....


Mally: raconte bien la chose, il dit depuis sa position, c’est à dire assis sur le dos d’une Snam couchée au sol


Aï: donc maman l’a attsrapé devant l’ordsinateur entsrain de regarder cinquantse nuances de grey quand tsout le monde dormait. Il a dsit que c’était pour la recherche, elle dit sur un ton ironique vers la fin en faisant des guillemets en l’air 


Elio: lol tu croyais vraiment t’en tirer avec celle là? 


Mally: pour une fois que quelqu’un dit la vérité en utilisant cette expression on ne veut pas le croire. 


Macy: qui va te croire avec ta tête de petit pervers, elle dit d’une voix amusante 


Mally: mais j’ai que dix ans, il réplique sur un ton larmoyant si drôle qu’on éclate de rire


Elio: tu recherchais donc quoi dans les choses des grands? 


Mally: demande à la vraie perverse ici, il dit en pointant sa sœur. Celle-ci lui donne un coup de jambe et le regarde de travers pour qu’il poursuive avec un, c’est pas des choses bizarres seulement que tu me fais lire? Fallait que je vérifie ce que le film dit avant qu’Ida ne tombe sur les livres et te les envoie. 


Elio: attendez, expliquez moi bien. Aïdara? 


Aï: umm....


Mally: faut pas Umm maintenant hein. Le sketch que toi et Ida faites quand je lis faut sortir ça ici 


Snam: un vrai poucave* 


(Quelqu’un balance) 


Mally: je te suis seulement. On es ensemble dedans 


Snam: pfff c’est ça 


Elio: attendez, je répète encore étonné, Ida t’envoie quoi au juste? 


Aï: tsu....tsu promets...tsu va pas dire à papa et maman han? elle demande avec appréhension 


Mally: c’est un Chef, pas les Snam qui volent le titre de King mais parlent plus que les concubines dans la cour d’un roi. 


Snam: je dis on a un ancien palabre? 


Mally: ah moi même je me demande aussi hein. Façon tu es dans mes histoires je commençais à me demander si on était né le même jour. 


Elio: je ne vais rien dire


Elle ouvre son colis et me montre trois livres de poche After 2, 3, 4. Je lis les résumés tout haut. Mais Mally me prend le premier 


Mally: ce n’est pas derrière que tu verras les vrais trucs. Attend......, il me lit quelques passages avec une voix digne d’un vrai dramaturge. Ma mâchoire se retrouve au sol. 


Aï: tssskk, Noah tsrop bête 


Mally: mais c’est comment? C’est quand même lui la victime de l’hist....


Aï: haaa nanana, On lui a pas dsonné de cerveau dans l’histoire oui! Tsu fais l’effort de te venir voir ta copine à sa demande bien que c’était imprévu. La même nuit, elle te dit qu’elle dsoit aller voir quelqu’un parce qu’il fait des crises. Elle est pas médecsin ni infirmière, pire tsu la suis même pas pourtant tsu connais pas où elle va. Elle prend ta bagnole, revient après des longues heures sans vraie explicatsion. Tsu est avec elle au lit. Comme par hasard le gars entsre dans votre chambre avec UNE clé et se met à crier sur ta copine en lui demandant qui l’a autorisé à partsir, ensuite il crie, dsit lui tessa, elle aussi elle crie Hardin non, Noah le croit pas et toi t’es juste là comme un poteau? T’es humain? T’a pas des sentsiments? T’écoutse tout ce qu’elle dit Tessa? C’est quoi la bonne blague? 


Mally: tu te fâches mais c’est ça vous aimez lire non? Sinon pourquoi il est l’un des plus lus sur Wattpad au point que les livres de la meuf sont adaptés maintenant au cinéma? 


Aï: mais je dsois connaîtsre la fin 


Mally: genre on t’a forcé? il demande avec ironie 


Aï: grand maman dsit toujours quoi? Il faut bien faire les choses


Mally: lol invitons là donc à une session de lecture pour avoir son avis. Tu en penses quoi? 


Aï: tchrr arrête de déranger grand maman pour rien, Elle dit et il se moque d’elle 


Mally: affaire d’after fait même qu’on dérange mes nuits pour lire. Depuis mon lit n’est même plus mien pfff 


Aï: d’abord c’est le lit d’Elikem que tu as pris 


Mally: c’est quoi? La partie là me regarde. Et toi miss lèlo, tu as intérêt à ce que cette petite info remonte aux oreilles d’Elikem, il dit en secouant son doigt devant la face de Snam qui lui mord le doigt de justesse 


Aï: toute façon papa a dsit que si je tsravaille bien cette année aussi, j’aurais une liseuse kobo et je vais télécharger l’applicatsion dont tsu m’a parlé Macy 


Macy: c’est mieux de télécharger Kobo Audiobooks alors pas Audible. 


Mally: mince dès que quelque chose existe  tu le connais déjà Macy. Tu peux en me dire quand je vais devenir riche aussi? 


Macy: lol fous le camp 


Snam: ou je peux lire pour toi hein. Moi ça me dérange pas 


Elio: tu as du mal à lire ma puce? 


Aï: non....mais tout se mélange et je me rappelle plus de ce que j’ai lu au début quand j’arrive à la fin, elle répond un peu gênée 


Elio: oh ok. Et comment tu fais à l’école alors? 


Aï: avant c’était dsur mais depuis que j’enregistre les professeurs ça va. 


Mally: merci qui han? 


Aï: bref merci lui, il a dsit que tout ce que j’entends je retchiens donc papa et maman m’ont acheté un enregistreur. 


Mally: voilà comment on s’investit pour elle hein le chef et après elle va nous ramener à la maison un Hardin miniature et nous dire hannnn, il commence sur un ton pleurnichard, il a une belle âme maman, je le sens. 


Aï: n’importe quoi, elle dit en réprimant un sourire 


Macy: en plus il est trop nerveux, trop violent Hardin 


Snam: moi je l’aime bien 


Mally: mékèkou?* 


(Littéralement qui est mort? Mais employé ironiquement pour dire quoi ça?) 


Macy: maman va le sortir par le col de sa chemise si tu l’envoies ici, elle dit en rigolant 


Snam: papa va me défendre lol 


Mally: je serais moi même là avec tata Ciara. C’est à coup de houe même qu’on va le sortir 


Je tombe en arrière sur le lit et ris comme un fou. J’ai vraiment l’impression d’être un papi, entre Aïdara que j’ai toujours cru timide mais qui s’avère caractérielle, Mally le chercheur, Macy qui connaît tout, Ida qui des drames de romance et cul à treize ans puis Snam avec les phrases profondes, en digne fille de mon oncle. 


La journée n’est remplie que de rires tellement que mon oncle et ma tante sont émus à leur retour de voir Macy dehors avec nous entrain de jouer. C’est elle qui se charge de me déposer ainsi que les deux enfants de tata Belle. Sur le chemin du retour, maman appelle pour connaître ma position parce qu’elle a encore un dernier rendez-vous finalement et préfère que je reste chez mon oncle le temps qu’elle finisse et passe me prendre. Vu que nous ne sommes pas loin de la clinique et j’ai mangé chez mon oncle, j’insiste pour que tata me laisse là et j’attendrai maman. Elle me dépose mais refuse de partir. 


Ciara: tu aimes tellement faire le bébé, elle dit d’une voix moqueuse et tendre quand je pose ma tête sur son épaule


Elio: comme tu as insisté pour être avec moi tu vas supporter hein 


Ciara: est-ce que je peux me plaindre, elle dit tout en câlinant ma joue avec sa main 


J’allais répondre quand je vois du coin de l’œil, la tante de Jennifer arriver très enceinte avec son oncle, et l’objet de mes troubles depuis un moment.



***Jennifer Amouzou***



J’ai tout fait pour me concentrer sur ma tante malgré le regard insistant de Romelio sur moi. À un moment je craignais même que ma tante le surprenne entrain de m’observer et demande ce qui se passe. En même temps des fois je me dis que peut-être je me fais des idées parce qu’en réalité je n’ai croisé son regard que deux fois. Sinon tout se déroule merveilleusement bien pour la grossesse de ma tante. Tandis que ma tante nous regardait de travers à cause de nos nombreuses questions, la maman de Romelio nous trouvait plutôt amusant. C’est bien la première fois que mon oncle et moi avons une passion en commun au point que le premier soir de mon retour on a fait que discuter tous les deux de ce à quoi ressembler le bébé. Même pour le choix de la bonne, il a demandé mon avis et c’est comme ça que j’ai même su qu’il me tenait en estime. Apparemment j’ai toujours bien tenu la maison quand on habitait de l’autre côté donc il me fait confiance pour l’aider dans ce processus. Le tout est supposé être une surprise pour ma tante, ce qui est quand même difficile à organiser parce qu’elle est maintenant à la maison pour son congés.


 Avant de rentrer à la maison après la sortie de l’hôpital, mon oncle nous a emmené pour acheter des brochettes tout ça parce que j’ai dit hier que Yasmine venait me visiter aujourd’hui. Il paraît que c’est quand même la première amie que je reçois à la maison donc on doit bien faire les choses. 


Une fois à la maison, j’ai fait frire de l’igname et me suis changée convenablement après une douche. J’allais ouvrir quand on a sonné mais Yasmine faisait déjà son entrée dans notre cour avec en arrière mon oncle.


Yas: Toute une semaine que tu es là et puis ça ne te trouble même pas de voir mon visage. Vraiment je vois ton amour 


Jen: lol c’est pas comme ça toi aussi


Gaëtan: mais c’est comment donc? Tu n’as même pas appelé la personne? il demande sur un ton taquin 


Yas: non hein tonton même pas un petit coup de fil 


Jen: mais j’ai quand même écrit non, je réplique amusée 


Yas: donc ma jolie voix là tu n’en as pas besoin quoi? 


Gaëtan: ne fais pas attention à ma fille ici. Tout son esprit était sur la grossesse de sa tante. Si c’est qu’elle pouvait dire au bébé de naître aujourd’hui même elle allait le faire, il réplique et nous rigolons toutes les deux 


Yas: lol je reconnais bien Jennifer. 


On entre au salon sur ça. Ma tante s’y trouve devant une émission et je les introduis officiellement. 


Jen: voici ma coloc et copine tata 


Ama: hmm ça va ma fille? 


Yas: Oui tata et toi? La grossesse te va à ravir 


Ama: ah merci, asseyez-vous donc


Jen: oh non on va aller sur la terrasse pour ne pas vous déranger 


Ama: vous ne nous dérangez pas. Asseyez-vous qu’on partage ensemble le repas, elle dit sur ce ton qu’elle emploie quand elle ne veut pas être contredit, ce qui me laisse confuse mais bon j’obéis quand même et ramène tous les plats. 


La discussion coule plutôt bien même si je sens dans les questions de ma tante qu’elle est entrain d’étudier Yasmine. Heureusement que les blagues de tonton  sont là pour détendre l’atmosphère et Yasmine est sans façon comme personne. On finit de manger. Elle m’aide à débarrasser la table et me fait une demande surprenante.


Yas: je peux compter sur toi pour la pool party que ma sœur organise en fin de cette semaine? 


Jen: pool combien? 


Gaëtan: vraiment l’anglais et toi c’est comment Jennifer? C’est une fête au bord de la piscine 


Ama: toi même tu connais ça d’où? 


Gaëtan: mais je mets à la page voyons. Je vais quand même être papa dans la quarantaine. Il ne faut pas que mon enfant me traite de vieux devant ses camarades 


Yas: lol c’est ça même l’esprit à avoir. La fête est prévue le Samedi, à dix-sept heures


Ama: Elle ne viendra pas 


Gaëtan: oh? 


Ama: est ce que Jennifer tu sais même nager?


Jen: non non.


Ama: voilà 


Yas: oh ca c’est pas un problème. Moi même qui invite je ne sais pas nager aussi, elle dit sur un ton blagueur. 


Ama: et puis Jennifer est malade. Elle ne peut pas entrer dans l’eau. Non tout ça c’est dangereux pour elle. 


Yas: ah....., Elle fait déçue et me regarde comme si je dois contredire mais je ne peux pas manquer de respect comme ça à ma tante.



***Gaëtan Ekoue***



J’envoie Jennifer m’acheter une bière à la buvette du coin au départ de son amie. Mais en réalité c’est pour être seul et comprendre ce qui cloche dans la tête d’Ama. 


Gaëtan: maman jérémiades ce sont les émotions de la grossesse qui font que tu dérangeais tout à l’heure? 


Ama: entre toi et moi qui dérangeait? Elle demande tout en me regardant de travers 


Gaëtan: moi ici là? Je fais surpris 


Ama: j’essaie d’éloigner cette fille de Jennifer et tu rentres dans la conversation comme du n’importe quoi. 


Gaëtan: toi tu veux éloigner deux personnes qui vivent ensemble dans un pays que tu ne connais pas? 


Ama: tu dois même faire déménager ma fille. Dès que Jennifer lui avait raconté notre problème c’est elle qui est partie le répéter sa sœur. Donc quelqu’un dans Lomé ici se promène avec notre histoire dans sa bouche. Elle ne va pas bien influencer Jenny, je le sens 


Gaëtan: ah va là-bas avec tes histoires. Quelqu’un a forcé Jennifer à raconter nos choses? Ou quand tu étais jeune tu ne racontais pas des choses à tes amies? C’est quelle influence tu as vu dans une petite chose comme ça?


Ama: moi je vois de loin 


Gaëtan: et tu ne vois pas qu’en la côtoyant Jenny peut s’ouvrir davantage au monde hein. Depuis qu’elle est à Thiès, tu as déjà entendu qu’elle a fini à l’hôpital ou elle t’a appelé pour se plaindre de quelque chose? Tu ne te dis pas que c’est la présence de Yasmine là-bas qui est une bénédiction? 


Ama: ......


Jennifer arrive à ce moment avec ma bière et notre conversation s’arrête. 


Gaëtan: Jenny tu veux aller à la fête de ton amie? 


Au lieu de répondre elle regarde sa tante.


Ama: c’est à toi qu’on parle, elle dit un peu contrariée 


Jen: Oui, elle répond faiblement 


Gaëtan: ok donc prépare toi comme elle t’a dit. Je t’emmènerai 


Et c’est ce que j’ai fait, le samedi en question après qu’Ama lui ait listé mille règles plus longues qu‘une notice de médicaments. Je pensais aller chez mon client M Seck mais fallait voir mon étonnement quand je me suis garée devant la maison que m’a indiqué Jennifer dans un coin un peu reculé d’Agoè. 


Gaëtan: Jennifer tu es sûr que c’est ici? 


Jen: c’est ce qu’elle m’a indiqué au téléphone, elle réplique tout aussi surprise que moi


Je descends avec elle quand même pour m’assurer que c’est la bonne maison. La musique était déjà lancée et des gens étaient attroupés autour de la piscine avec des verres. Mes yeux ont traîné sur le corps de Yasmine avant que mon cerveau me rappelle à l’ordre. J’ai décidé de laisser les petites sur le côté maintenant que je vais être papa mais Seigneur, lui aussi il a créé les femmes hein. Je me suis pressé pour sortir de la maison après avoir confié Jennifer à son amie. Je m’apprêtais à démarrer quand j’ai vu ce qu’on appelle une bombe descendre d’une escalade garée non loin de moi. La façon dont elle a tout bousculé en moi en marchant m’aurait limite fait manquer le fait que c’était la voiture de Martin ça. 


Gaëtan: mais lui il connaît Mireille? Je demande tout haut après un rire nerveux 


Je revois encore la jolie villa dans laquelle la fille est entrée. Quand on dit que c’est seulement aux imbéciles que Dieu donne la bénédiction hein. Martin va remuer ciel et terre avant de voir le million qu’il m’a prêté. Mais regardez moi la bêtise. Tu loues ou peut-être même construit une villa à une fille que tu baises et tu prêtes à ton cousin? Mon cerveau refait un autre tour et je commence à faire mes calculs. Si la petite baise Martin et que Yasmine est sa petite sœur c’est qu’elle peut obtenir plus qu’un million de Martin. Sa réaction à ce que Jennifer lui a raconté sur nous s’explique maintenant. Mr Seck n’est pas riche comme Martin mais il connaît du monde. En tout cas il faut qu’un me remarque Jennifer à la fête là-bas. J’aurais du lui acheter un maillot comme Yasmine hein merde. Au lieu de ça elle est partie là-bas avec une culotte en jean et même le haut qu’elle a porté, Ama a trouvé à dire jusqu’à la petite a mis un long Kimono dessus. Ama vraiment c’est elle l’épine dans mon pied actuellement.



***Romelio Tchaa Bemba*** 


Un jour dans une balade au marché je suis tombé sur Bruce un ancien camarade de classe d’Océane. Un type que j’appréciais bien et surtout très brillant à l’école mais comme la majorité du peuple togolais obligé de se dérouiller seul parce que sans soutien réel pour continuer. Pour l’encourager j’ai acheté quelques tenues dans son commerce de friperies. Nous avons aussi échangé nos numéros et dans les discussions il a réussi à me convaincre de l’accompagner à une fête ce soir. L’un de mes défauts c’est que des fois j’aime faire plaisir aux gens donc je me mets dans des situations pour après me demander comment j’en suis arrivé là. C’est comme ça que Bruce est sorti de sa maison dans un de ses accoutrements là qui ne le faisait juste pas mais la façon dont il respirait le bonheur ne m’aidait pas à lui dire. 


Bruce: c’est comment gars? Tu es encore malade? 


Elio: ah...hem....non 


Bruce: ah c’est le bonnet et le pull hein 


Elio: c’est la prévention. Sinon ça va? 


Bruce: tranquille. Je suis trop chaud pour cette meuf. 


Elio: ah....oui, Emily tu as dit qu’elle s’appelle c’est ça? 


Bruce: pas seulement qu’elle s’appelle. C’est son essence même! Dès que j’ai entendu son nom je me suis dit mais oui, tu as la tête d’une Em 


Elio: ne..ne fais pas ça, je dis faiblement en faisant semblant de gratter le derrière de mon oreille 


Bruce: quoi ça? 


Elio: commencer par l’appeler par son petit nom si vous n’êtes pas proches. Il y’a des meufs qui n’aiment pas ça 


Bruce: lol laisse ça, ce sont les blanches que tu fréquentes qui n’aiment pas sinon les africaines aiment les hommes entreprenants 


Elio: ah ok. Bon on y va ou on attend ton ami? 


Bruce: ah non partons, Lui là il est allergique aux sorties où il ne connaît personne. 


C’est comme ça qu’on a démarré. Je croyais le résultat terrible quand j’étais au volant de la voiture à maman mais en descendant c’était pire. Ses Adidas d’Off White sentaient le fake à plein nez. Je ne dis rien du T Shirt Camo de Louis. À ce stade je fais seulement une petite prière pour que Cupidon fasse son travail et floute les yeux de la fille. 



Bruce: bon gars tu peux te gérer non? Il dit sur un ton pressé, signe qu’il est prêt à tracer vers sa cible 


Elio: hein.....je serais ici et là, fais moi juste signe quand tu es prêt, je dis peu sûr de moi


Bruce: super, bon on est ensemble 


Je secoue définitivement la tête quand je vois le missile vers qui il trace. Je déglutis simplement. Les miracles sont encore possible. 


Je trace aussi vers le premier stand de nourriture quand un corps me tombe dessus. 


Yas: ohhrr et puis Jen ne m’a pas dit que tu étais invité hein. Elle passait son temps à se plaindre d’un Eben dont elle n’a aucune nouvelle 


Elio: Jen, je dis perdu et remonte instinctivement la tête pour tomber directement sur sa face et le V plongeant de son haut. Yeba, je suis fini. 



***Jennifer Amouzou***


-Tu vas me dire que tu ne me poursuis pas? 


Elio: pour la 375ème fois Jennifer je connais qui ici pour que tu penses ça? Il demande tout innocemment 


Jen: Hum! Je soupire exaspérée et resserre les pans de mon kimono sur moi. Heureusement que ma tante avait dit d’en porter un. Et même avec ça je me sens quand même mal à l’aise pourtant j’étais bien avant son arrivée. 


Elio: de partir? 


Jen: est ce que c’est chez moi pour que je chasse les gens? 


Elio: ah je peux m’en aller si ma face te déplaît vu que tu ne cesses de tordre la bouche 


Jen: pardon je vais tordre ma bouche pour toi au nom de quoi? Je profite seulement de la musique 


Elio: en tordant la bouche dans tous les sens hein, la danse des connaisseurs, il dit sur un ton drôle 


Jen: faut pas t’occuper des tes affaires comme ton chapeau de voleur là hein. Parle de moi. 


Elio: lol ok désolé, il dit et se redresse dans son siège tout en buvant son eau minérale. Et là je me rappelle qu’il avait décliné une canette quand Yasmine a proposé tantôt. Il en voulait juste une chaude mais il n’y en avait pas. Aussi il ne fait pas vraiment froid mais il est en pull et sa barbe est pleine. Avec ses lunettes on dirait un type tellement sérieux qui ne te donnerait pas une minute de.....bref. 


Jen: pourquoi tu laisses la barbe comme les vieux? 


Elio: je voulais et puis je me suis imaginé un jour entrain de frotter ma face contre ta peau donc j’ai gardé pour faire durer mon rêve 


Jen: Han! Je fais affolée et regarde partout. mmmmais....ça.....


Elio: tu en rêves des fois? il demande d’une voix qui me captive. La musique me paraît très loin. J’ai légèrement froid et je n’arrive pas à regarder ailleurs. Il est tellement beau et l’envie que je ressens de jeter ce bonnet au loin est bizarre, grande mais bizarre. 


Jen: Romelio....., je dis d’une voix qui sonne comme si je suppliais  


Elio: je t’ai imaginé sous moi, en haut, sur le côté, dans mes bras avec ma tête sur ta poitrine. J’ai imaginé mes mains remplies de tes grosses et lourdes cuisses. C’est ridiculement troublant le nombre de fois que ce genre d’images a traversé mon esprit depuis notre appel là. J’ai essayé de me rappeler que tu as un copain, que je ne devrais pas penser autant à la meuf d’un autre mais c’est dingue comment tu m’inspires des idées folles. Si j’ai arrêté de t’écrire autant c’est justement parce que je me voyais te dire ça tôt ou tard. Même maintenant ce n’est pas la réponse que je voulais te donner mais je n’en peux plus. 


Ma gorge me fait mal quand je déglutis. Je suis tellement de choses à la fois que je sais pas quoi dire. 


Jen: tu....tu avais dit que j’étais ta fille....et on est amis....c’est....


Elio: je te jure que je n’avais aucune vue sur toi et c’est pour cette raison que je t’ai appelé ma fille. Tu ne me connais pas totalement mais si un jour tu demandes à Elikem elle te confirmera que toutes les filles que j’appelle comme ça n’ont été que des amies. Je ne sais même pas quelle raison te donner pour expliquer le pourquoi vu que j’ignore comment ça s’est produit. Par contre je sais uniquement qu’en se parlant un jour, une idée m’a traversé l’esprit d’un autre mec discutant autant avec toi que nous le faisions. Idée que je n’ai pas aimé du tout pourtant tu n’es pas celle avec qui je discute le plus. Sauf que je ne voulais quand même pas que tu aies le même lien avec un autre qu’on a d’où le truc bête que je t’ai dit de donner mon numéro si on te drague. C’est tout. 


J’aurais aimé répondre quelque chose mais absolument rien ne m’est venu. Il s’est excusé puis il est parti. Je ne l’ai revu qu’au retour lorsque je devais me faire déposer par Yasmine. Cette dernière n’était finalement pas dispo ayant ingurgité trop d’alcool. Romelio étant sur le point de départ aussi a proposé de me déposer. 


Jen: il est finalement où le fameux ami pour qui tu faisais le chauffeur? fis-je quand nous ne sommes plus loin de la maison 


Elio: il m’a libéré pour la nuit, je peux aussi l’appeler maintenant si tu ne me crois pas 


Jen: oh non ca va, je me presse de dire 


Il gare et mon cœur tambourine à l’idée que je dois dire quelque chose mais ma gorge bloque tout. Je descends fébrilement, et il fait pareil. 


Elio: tu as une clé? Il demande devant le portail 


Jen: non je...je vais sonner, je balbutie devant la porte puis ferme fort les yeux, me retourne vers lui et pose mes lèvres sur les siennes au lieu de sonner. 


Sauf que nos bouches ne fondent pas l’une dans l’autre comme je l’avais imaginé. Embarras, crainte et honte dansent font valser mon cœur. Je décolle ma bouche aussi brusquement que je l’avais posé puis recule et cogne la porte quand je croise son regard intense. Il s’avance, pose une main contre le portail à côté de ma tête et penche la tête vers moi.


Elio: le copain Jen..., il me dit d’une voix gutturale et je sens mes genoux flageoler 


Jen: ....c’est compliq.....


Tout mon être bondit vers l’avant quand il roule mes lèvres et les aspire avec les siennes. J’ai déjà été embrassée. Mon cœur battait fort aussi. Mais cette fois je n’ai plus notion de rien. Sinon qu’enfin je sais. Enfin je goûte à ce dont j’ai tant rêvé et je suis perdue dans ce goût de cerise et de lui. Si Lui! Que je me retrouve à soupirer pendant le baiser. Je me colle à son torse, ses mains passent en bas de mon kimono, prennent mes fesses et soulagent un peu ce désir en écrasant mon corps contre le sien dont je sens la fermeté en dépit des habits. Puis ce désir au lieu de diminuer une fois comblé grandit. Les vêtements m’énervent. Ne parlons pas de ses verres. Je pose la main sur sa tête et jette au loin le chapeau avant de caresser ladite tête puis encore une fois gémir de satisfaction et désir. Et c’est là qu’il arrête doucement le baiser non sans m’en déposer un plus doux sur les lèvres. 


Elio: je sais. Je crève autant d’envie que toi mais je suis trop possessif pour marcher sur les bandes d’autrui. Tu me “décompliaues” le cas du copain et on continueras, il dit puis sonne. 


Mon oncle ouvre une minute plus tard. Je ne sais pas comment j’ai marché pour arriver en chambre. J’ai juste jeté ma culotte en jean et ôté ma culotte excessivement mouillée qu’il m’a fallu laver doublement avant de me débarrasser complètement du liquide visqueux à l’intérieur. Pendant ce temps plusieurs fourmis continuaient à danser la cucaracha dans mon bas ventre et mon sexe continuait de répondre au souvenir du baiser. Je ne peux même pas décrire ce qui me traverse comme idées actuellement. J’ai honte. 

 

***Gaëtan Ekoue***


-est ce que tu te réjouis d’avoir un mari visionnaire comme moi? Je demande à ma femme quand nous sommes enlacés au lit  


Ama: c’est comment? Tu as trouvé une solution pour ta nièce Bijou finalement? 


Gaëtan: pfff on te parle des vrais gens 


Ama: pardon Gaëtan je t’ai dit de faire quelque chose pour ta soeur là. Elle a déjà trop mangé mon nom dans sa bouche depuis que les bruits du départ de Jen leur  sont arrivés au village là-bas 


Gaëtan: mais qu’elle mange ton nom ça me regarde en quoi? C’est moi qui l’ait emmené ici quand je quittais le village. On a même vécu ensemble dans un petit coin miteux avec le plafond troué certes mais on ne menaçait pas de nous jeter dehors tous les jours. Je n’avais pas de grand diplôme mais je m’étais trouvé quelque chose. Pareil pour elle. Je lui ai donné de quoi acheter les fruits et vendre. Qu’est ce qu’elle a fait de son opportunité si ce n’est d’occuper fidèlement le poste de maîtresse ou concubine des gens au point de faire les enfants sans père fixe?  Tu vas lui demander elle te dira qu’elle souffrait comme si c’était elle la Jeanne d’Arc de la souffrance. J’ai couché avec quelqu’un moi pour manger? Toi aussi tu as souffert non? Tu as couché avec qui pour manger? Tu n’as pas enchaîné comme moi les petits commerces et avec la patience tu es arrivée ici? 


Ama: Hein mais tu sais que tout le monde n’a pas la patience et comme elle a quand même beaucoup de formes puis se faisait draguer.....


Gaëtan:  Hein? J’ai compris. En fait c’est moi le problème. Je devais avoir les formes comme ça on allait me draguer et j’allais manger grâce au travail de ma verge 


Ama: tu as encore commencé 


Gaëtan: mais j’ai commencé quoi? N’est ce pas elle même me disait jadis que je suis pauvre et c’est moi qui vient la conseiller? Qu’elle reste donc dans sa richesse au village. 


Ama: Les enfants Gaëtan, ce sont eux qui paient maintenant. Même si tous ses hommes l’ont abandonné toi aussi tu ne vas pas te joindre à leur lot. Si un au moins vient chez no....


Gaëtan: peut-être tu parles d’un chez toi qui n’est pas chez moi hein parce que ce n’est pas ici en tout cas que je vais accepter un enfant de ma sœur. Quelqu’un qui n’a fait que des filles et tu crois qu’elle va leur enseigner quoi avec sa vie? C’est pour qu’elle vienne me remplir la maison ici avec des rejetons? Ou pire que ma sœur utilise cette raison pour connaître chez et moi et s’installer? Ah ça non. On parlait de mes talents de visionnaire d’ailleurs. 


Ama: oui c’est donc quoi que tu as vu alors papa Jérémiades? 


Gaëtan: oh trois fois rien, au moment voulu tu verras, je dis tout content et elle pousse un juron 


Ama: c’était donc pour me mettre l’eau à la bouche que tu avais sorti ça? Tout ça pour ne pas parler du cas de Bijou hein 


Gaëtan: j’ai compris je vais demander à Martin 


Ama: non je ne suis pas d’accord chéri. Faut pas non plus exagérer chez lui avec les demandes. Ce n’est qu’u cousin maternel très éloigné.


Gaëtan: laisse mon histoire avec Martin comme ça. Lui et moi c’est une vieille histoire. 


Elle continue à radoter mais est-ce que je peux calmer ma joie pour écouter? Le petit baiser que moi j’ai vu depuis mon étage ne peut pas laisser mon cerveau. J’ignorais que la petite Jen pouvait embrasser comme ça. Moins un je m’apprêtais depuis l’étage à lancer la pierre sur ce garçon vu comment il mangeait avec appétit la bouche de ma fille. Tu sens un petit qui aime savourer. Non seulement il va bien me la savourer, mais en plus me l’élever en l’honorant avec son nom de famille. J’ignore qui est son père mais le cabinet d’architecture de son oncle et la position de sa mère à l’hôpital me suffisent déjà. Je ne souffre pas du syndrome des yeux plus gros que le ventre comme certains. 


Finalement j’ai bien travaillé hein. Un enfant en chemin et Jennifer qui va me rembourser mon investissement avec les intérêts. Et c’est dans ça que ma sœur va m’envoyer un de ses mioches? Quand on aime vendre son entrejambe faut quand même garder son cerveau dans le crâne

et se rappeler que ce n’est pas un métier à vie et surtout lourd de conséquences lorsqu’on est allergique comme il semble que ma sœur l’était des préservatifs. 


C’est toi qui a fréquenté les grands comme tu disais ici et au lieu de te limiter à un puis lui faire un enfant si c’est le désir d’être maman qui était si grand, tu vas foutre n’importe quoi.  Même si le type refusait de le reconnaître personne chez nous n’allait lui tourner le dos. Un enfant ce n’est pas encore la fin du monde quand on parle de charge. Mais non rien ne lui suffit elle. Elle était incapable de pointer les pères de tes enfants quand on lui a demandé. Elle te dit Kodjo puis Koffi. Dans cette histoire un m’a même frappé quand je suis allé faire le scandale pour qu’il prenne en charge sa deuxième fille. Elle a chargé ensuite le tout sur un type influent. C’est dans cette histoire que j’ai même su qu’on pouvait faire un test ADN dans notre ville. Test qui s’est avéré non concluant pour elle. C’est après ça que bizarrement elle a perdu son domicile, puis les deux mois suivants sa boutique au marché qu’elle délaissait d’ailleurs a été brûlée. Un de mes petits frères l’a même pris chez elle avec l’idée qu’elle devait être l’assistante de sa femme dans la boutique de maison. 


Ça encore ma sœur a trouvé le moyen de torpiller en se battant avec sa belle sœur sous prétexte qu’on l’a traité de pute. Toi même le métier que tu avais choisi, celui pour lequel tu m’as traité de pauvre et vaurien quand j’ai essayé de te dire que le corps d’une femme n’est pas comme celui de l’homme. Plus les hommes défilent avec les tailles différentes plus tu porteras  les traces comme les voitures avec le temps et une fois au foyer c’est ton mari qui se plaindra. Déjà que ma Ama bien serrée ne suffisait pas à canaliser mon intérêt on va dire quoi d’une un peu large sur les bords?  Ça encore c’est si tu te trouves un mari qui par magie n’apprend rien de ton passé ou les messagers du Christ là qui peuvent t’accepter même si on leur dit que tu as tué quelqu’un la veille de votre rencontre, ils vont crier que c’est le passé. Eux c’est seulement le Christ qui les fabrique spécialement et ils sont très rares. Je n’en connais qu’un dans mon grand groupe de connaissances et d’amis. La stricte vérité seulement que j’ai dit moi pour te prévenir parce que c’est quand même mon travail d’aîné. Tu m’as bien ramassé avant de me dire que chacun sa chance et que je verrais bien si tu ne seras pas mariée et comblée. La seule chose que j’ai vu c’est elle petit à petit comme une chienne retournant vers son vomi en recommençant son métier favori.  Mon frère l’a jeté dehors et elle a mis le cap sur le village avec ses rejetons. Là-bas elle a rajouté un quatrième dont on connaît quand même le papa même s’il ne s’est pas dérangé pour la sortir de la maison familiale. Elle a quand même progressé donc je l’applaudis pour ça. 

L'histoire que vous lisez

Statistiques du chapitre

Ces histoires vous intéresseront

D’amour, D’amitié