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Write by Gioia


Trente-quatrième partie 


Tao Adamou


Je me lève pour la prière mais aucune trace de Farida à mes côtés. J’ai dormi comme une pierre morte il faut croire parce que je ne l’ai pas entendu se réveiller. J’enfile ma djellaba, fait mes ablutions et je sors mon tapis pour prier. Une fois fini je prends une douche et veut aller à sa recherche quand l’intéressée entre dans la chambre. Je souris quand je la vois dans un de mes T shirt puis je suis intrigué par la petite valise à sa main. 


Tao: tu viens d’où toi? 


Farida: j’étais chez moi pour prendre quelques affaires. Ou tu ne veux plus que je reste? 


Je ne réponds même pas et lui prends la valise des mains. Elle me donne un sourire drôle tout en posant mes clés de voiture sur ma table de chevet


Tao: un. Depuis quand tu es devenue si moqueuse et deux tu sais conduire d’où? 


Farida: un, depuis que je t’ai côtoyé et deux j’ai passé le permis comme tout le monde en France 


Tao: je ne suis pas moqueur 


Farida: ah bon? De te rappeler comment tu te foutais de moi quand je venais d’arriver? 


Tao: avoue que tes réactions étaient quand même drôles à l’époque, je dis en pouffant de rire quand certaines me reviennent 


Farida: avoue juste que tu aimes rire de mon malheur, elle répond amusée en se dirigeant dans mon dressing pour y mettre ses vêtements 


Je la suis pour me changer. Je dois m’apprêter pour le travail. Elle tombe sur une photo posée sur le meuble central dans lequel je range mes cravates, boutons de manchette et montres. 


Farida: ce sont tes fils? Elle demande en admirant la photo 


Tao: le premier c’est le fils de Kenza et deuxième celui de Hana. Les deux sont comme des neveux pour moi 


Farida: ils sont adorables. Elle dit avant de reposer la photo, ouvrir sa valise et se mettre à ranger les affaires


J’attendais d’autres questions mais elle ne disait rien. Juste ranger puis son regard croise le mien et j’ai droit à un sourire.


Tao: tu me crois pour les garçons, Je dis plutôt comme une évidence 


Farida: Oui? Elle répond avec un air confus 


Tao: moi aussi je sais mentir. 


Farida: je te fais confiance et puis de toute façon je ne t’ai pas quitté en pensant que tu resterais sage comme une image donc je ne serais pas étonnée si tu as un ou quelques enfants déjà 


Tao: aucun. Je n’en voulais pas.


Farida: d’accord. Mais comment tu t’es débrouillé pour ton héritage alors? 


Tao: je sais mentir aussi je t’ai dit. Kenza avait repris contact avec moi. Elle se disait qu’on coucherait facilement ensemble vu que tout le monde était au courant de mon béguin pour elle il y’a quelques années. J’ai refusé. Elle a insisté et j’ai été sec avec elle. Puis là elle m’a expliqué qu’elle était tombée enceinte d’un coup en passant. Aucune idée ou façon de retrouver le type et impossible pour être de le dire à sa famille parce qu’ils sont bien plus stricts que nous. J’ai vu par là une porte de sortie mais je t’avoue que je n’avais aucune foi en mon idée. Je l’ai annoncé aux parents. Aucun test ADN n’a été demandé bizarrement et je sais pas pourquoi. Peut-être mon grand père ignorait l’existence de ses derniers quand il faisait établir son testament mais soit. Mon père a fait activer les choses avec ton géniteur. J’ai eu mon héritage, donné une partie à Kenza pour remerciement et le reste tu sais déjà.


Farida: eh bien. Tu en as eu de la chance.


Tao: je te jure. C’est pour ça que je n’ai même pas perdu de temps pour en découdre avec Kenza qui essayait à la base de me coller la grossesse d’un autre. Elle a trouvé sa solution. J’ai eu la mienne


Farida: les parents n’ont rien dit quand ils ont découvert le stratagème? Ils n’ont même pas demandé que tu l’épouses? 


Tao: ils n’ont vraiment rien découvert. Ils savent simplement que je ne vis pas avec elle et l’acte de mariage que j’avais ramené jadis est un faux. 


Farida: lol tu es grave. Et ils ne demandent pas où est ta femme ou leur petit fils?


Tao: avec la quarantaine que j’ai imposé suite à ton départ ils vont oser? Papa lui demande mais Maman est là pour lui dire d’arrêter de m’énerver davantage 


Farida: tu n’es pas gentil Tao toujours à profiter du petit cœur de maman, elle dit en riant 


Je soulève les sourcils avec un sourire satisfait ce qui la fait rire davantage. 


Tao: de toute façon je suis sûr que mon père s’en doutait. Lui qui sait tout ne pouvait pas ne pas savoir mais il a laissé couler parce qu’il n’avait pas trouvé une autre issue pour moi de toute façon. 


Farida: tu as énormément de chance d’avoir des parents aussi compréhensifs donc laisse l’intimidation un peu sur le côté tu veux


Tao: d’accord. Mais ne pense pas que c’est un okay pour enlever la barbe 


Farida: lol ahaha comment tu me bloques avant que je n’arrive? 


Tao: je ne suis pas con non plus. Je sais que papa t’a probablement envoyé en mission. 


Elle rit encore quand on cogne sauvagement à la porte. Si sauvagement que ça arrive jusqu’à mon dressing malgré la distance. Je vais ouvrir et c’est la folle furieuse. 


Tao: oui? 


Carlie: tu n’as pas dit que tu as un frigo? Tes saletés foutent quoi dans MON frigo? 


Tao: non mais tu es d’une drôlerie qui n’a pas de nom. Ton frigo parce que tu as acheté quoi dans cette maison? Tu te prends pour l’épouse de Magnim? 


Carlie: ho pédé! Va te trouver une fille au lieu de passer tes journées à te masturber tout en rêvant des fesses de MON gars! 


Tao: tu cries partout que tu es très occupée mais ma queue tu ne peux juste pas l’enlever de ta tête ou bouche hein 


Farida: tao....., elle me dit sur un ton choqué quand l’autre me sort toutes les insultes qu’elle connaît tout en retournant dans sa chambre. 


Tao: tu viens de voir le truc que Magnim m’impose au nom du copinage


Farida: on ne parle pas comme ça à la copine de son ami


Tao: pourquoi elle s’inquiète de ma vie sexuelle alors? Et elle me crie dessus avant six heures du matin au nom de quoi? Au fait tu as touché à un frigo en bas? 


Farida: heuh oui. Je me suis permise de ramener les plats que j’avais fait hier 


Tao: je vais tordre son cou si elle a jeté ta bouffe, je dis en sortant en vitesse de la chambre 


Elle jetait le tout dans la poubelle à mon arrivée. N’eut été Farida je l’aurais mis dans la poubelle avec les sauces aussi 


Nous remontons après avoir mis de l’ordre dans ce qu’elle a causé. Je change ma tenue parce que l’autre est sale maintenant. 


Farida: désolée j’aurais dû te demander avant de toucher aux affaires ici 


Tao: ce sont tes affaires maintenant donc tu n’as aucune permission à me demander. Juste qu’on vit avec une suceuse qui ne sait pas se respecter 


Farida: Eh tu es dur avec elle 


Tao: tu dis quoi? J’y vais même doucement 


Farida: pense à Magnim plutôt qu’à la haine que tu éprouves pour elle. Tu n’aimerais pas que ton ami parle comme ça de moi. Non? 


Tao: sauf que toi tu n’es pas une suceuse. Elle si. Elle ne sait que prendre et se plaindre. Quel genre de copine dort les poings fermés sans que son copain qui au passage est malade ne soit rentré? Copain qu’elle n’a pas vu depuis plus de 24h? 


Farida: ce n’est pas évident de sortir avec un Addict, elle dit après un moment 


Tao: qui a dit que ça l’était? Mais quand on se met avec quelqu’un qui a un problème c’est en connaissance de cause. On veut au moins aider cette personne. Au moins! Elle ne sait que pleurer dans les oreilles d’Hana qu’elle nettoie derrière lui. Elle est jeune bla-bla-bla. Un nettoyage de deux fois versus moi qui sort chercher Magnim, qui le porte et je ne dis plus le reste. Même mon gardien qui me donne un coup de main ne se plaint pas comme ça bien que ce n’était pas dans la description des tâches. Elle? Rien. Juste crier, ordonner, nous répéter qu’elle est très ambitieuse et boire son vin devant la TV avec ses amies. C’est ça être une compagne? 


Farida: oui mais c’est le choix de ton ami. Il faut le respecter même si tu trouves qu’il ne lui convient pas 


Je pousse un juron parce qu’elle a raison mais n’empêche ça me saoule. J’entends un bip comme une alarme sur son téléphone et elle se lève. 


Tao: tu vas où? 


Farida: c’est l’heure d’enlever mon dilatateur 


Mon cerveau fait un dérapage, revient à l’endroit et efface tout ce que j’avais comme pensée tantôt 


Tao: tu as un dilatateur....en toi depuis qu’on se parle? 


Farida: oui je dois le mettre une fois par jour en plus de faire mes exercices pour mon périnée. En général je le fais après la prière le matin pendant que j’arrange la maison comme ça je ne vois pas le temps passer


Je la porte sans même lui demander la permission comme si elle était un bébé. Puis je la pose sur ma commode avant d’écarter ses jambes 


Tao: soulève un peu tes fesses 


Elle s’exécute, je retire la culotte en coton et mon cerveau dérape un peu plus quand je remarque qu’elle n’a même pas mis de slip en bas de sa culotte. Elle se rapproche à l’extrémité de la commode comme si elle avait compris que j’allais demander. J’écarte ses jambes et un soupir s’échappe de moi quand je vois la taille du dilatateur en elle.



Farida Bouraima 



Tao: c...comment? Il demande en bégayant 


Farida: je...euh...tu mets du lubrifiant. Tu te rappelles non?


Tao: oui mais.....mais tu n’as pas mal mon ange? Il demande soucieux et perdu à la fois 


Farida: non non. 


Tao: mais...tu prenais juste le minuscule quand on était ensemble et ça te faisait mal. Puis tu as arrêté 


Farida: j’ai continué quand on était plus ensemble. Un peu un peu à la fois. J’ai réussi à prendre celui ci sans trop de douleur cette année. 


Tao: tu...tu es guérie? Enfin...tu es....tu vas mieux? Là il me dit en me regardant comme s’il ne l’espérait plus 


Je sens l’émotion monter donc j’hoche la tête 


Farida: je...je vais le retirer maintenant. J’ai dépassé le temps requis d’ailleurs 


Tao: ça fait mal quand on le garde trop longtemps ou c’est néfaste? 


Farida: non pas vraiment. Juste que c’est un peu bizarre vu que le lubrifiant a séché. 


Là il ne parle pas. Il approche sa tête de mon entrejambe et je sens sa langue titiller mon clitoris. Mes orteils se plissent et je laisse un oh de satisfaction. Ils se multiplient au fur et à mesure que sa langue se fait plus insistante sur mon point sensible. Puis il se met à faire bouger le dilatateur en moi. Je sens le feu entre mes jambes. Un feu très agréable. J’ai l’impression qu’il chante ou il murmure parce que j’entends des hum hum venant de lui. J’agrippe fort le bord de la commode quand mes jambes tremblent. Je n’arrive pas à ne pas crier. Je sens qu’il aspire mon lèvres dans sa bouche puis je suis vidée d’un coup. Le dilatateur est hors de moi. Mes soubresauts redescendent. Il est devant moi. Ses lèvres brillent et sa barbe a un peu de mouille dedans. J’envoie une main pour lui nettoyer. Il la bloque et m’embrasse à pleine bouche. Moi aussi je chante les hum hum en même temps que lui maintenant. 


Je lève les bras quand il passe les mains en dessous de mon t shirt. Il le jète au loin et je m’attaque à sa chemise pendant qu’il ôte la boucle de sa ceinture. Il baisse son pantalon et je prends son membre en main que je commence à câliner. Mon cœur tambourine pendant que je le regarde prendre du volume dans mes mains. Il prend mon visage avec ses deux mains et le relève pour le voir 


Tao: je me pensais fier de toi avant mais je te jure que ce n’est rien comparé à ce que je ressens maintenant. Je...je pense que je vais mourir quand je serais en toi, il a dit avec un sourire gêné 


Je lui souris aussi avant de l’embrasser puis je passe son gland à l’entrée de ma fente. Il jure et laisse tomber sa tête sur mon épaule. Je le pousse un peu à l’intérieur tout en respirant tout doucement par la bouche comme je fais pour m’habituer. La sensation est différente de celle du dilatateur. Je tremble et j’entends mon cœur battre dans mes oreilles. Il relève la tête, me regarde et me dit que je vais le tuer quand je fais entrer encore un peu. Je me sens étirée et en même temps j’ai l’impression de me fermer sur sa queue. Mon corps a envie de bouger mais je sais pas comment ni pourquoi donc je lui demande 


Farida: s’il te plaît..


Tao: Oui. Il dit avant de passer ses bras sous mes jambes me rapprocher et je me sens remplie à nouveau 


Je crie en même temps qu’il grogne. Il se met à bouger et j’ai l’impression de fondre.  Il cogne contre la commode. Il jure. Il m’embrasse. Son corps est dur et si doux à la fois. Mes bras ne lâchent pas son cou. Mon corps bouge tout seul. Je sais pas ce que je fais mais j’arrive pas à arrêter parce que c’est trop bon. 


Tao: mets tes jambes autour de moi mon ange, il me souffle à l’oreille. 


Je le fais. Il susurre oui parfait et m’embrasse dans l’oreille en question avant de reprendre des mouvements différents de tout à l’heure. C’est plus que bon. Je gémis très fort maintenant et il m’encourage en me disant oui laisse toi aller. 



Tao Adamou


Plus de quatre ans à rêver d’une seule chatte et quelle chatte Bon Dieu. Je ne sais pas si c’est l’euphorie qui me fait planer mais je parle tellement, pourtant ce n’est pas mon genre. Je veux faire une autre position mais son goût me pénètre tellement que je n’arrive pas à sortir. Mes hanches ne veulent pas faire une petite pause. Même une toute petite pour que je change. Le fait qu’elle me serre autant le cou ne m’aide pas à arrêter. Si je ne meurs pas aujourd’hui dedans c’est qu’un brillant avenir m’attend devant. Mes yeux croisent sa poitrine et là je me rappelle même qu’elle a des seins. Je baisse la tête pour en prendre un en bouche. Son fourreau se rétrécit sur moi dès que ma langue s’enroule autour du téton. Mes poings se resserrent sur la commode. Je frappe fort au fur à mesure que je grossis puis je la remplis sans retenue. 


Ca m’a pris un bon vingt minutes pour redescendre de mon nuage et pouvoir sortir d’elle. Par contre je n’arrive toujours pas à me détacher. Je me réjouis qu’elle

non plus. Nous sommes couchés. Elle est sur moi. Ma main sur ses fesses que je caresse et on se parle. Elle essaie encore de nettoyer ma barbe mais je bouge la tête 


Farida: mais tu as de la mouille dedans 


Tao: et alors? C’est mon trophée 


Farida: tu ne vas quand même pas aller au travail comme ça, elle dit amusée 


Tao: qui a dit que je pars travailler? 


Farida: mais tu étais habillé tout à l’heure pour aller où? 


Tao: c’était avant que je ne goûte à ma femme. Maintenant je reste pour rattraper 


Farida: lol va travailler ouais 


Je nous fait rouler pour la mettre en bas de moi.


Tao: donc comme ça tu peux rester toi une journée loin de moi après tout ce que je t’ai donné tout à l’heure hein ou tu veux même dire que c’était nul 


Farida: quoi ça? Mon mari n’est jamais nul han. C’est le plus fort et beau 


Tao: dis le bien parce que le dilatateur a techniquement volé ma première fois 


Farida: lol tao tu es comment? Ce n’est qu’un objet 


Tao: je m’en fous. Je devais être ton premier. Bref regarde ce que tu me fais dire maintenant. Moi qui ne m’intéresse pas à ses choses de premier 


Farida: tu n’es pas mon premier mais tu seras mon dernier In Sha Allah 


Tao: Ma atyabick, je dis heureux qu’elle soit là avec moi 


Farida: hey est ce que je comprends l’arabe comme toi.


Tao: pourquoi tu es mignonne comme ça. Et il faut que tu rajoutes l’arabe à ce que tu....Tu étudies quoi à l’uni?


Farida: Psychologie 


Tao: psychologie? Toi même? Je demande étonné


Farida: oui j’ai fini ma deuxième année. Il me reste une ensuite je vais faire une maîtrise en sexothérapie. Je vais avoir un cabinet ici à Lomé. Je veux pouvoir aider des gens comme moi qui n’ont pas les docteur Remblais et autre de disponible 


Tao: d’accord. Je vais te l’ouvrir ton cabinet 


Farida: heuh je ne disais pas de me l’ouvrir hein mais...


Tao: je n’ai pas dit que tu demandais ça mais que je vais te l’ouvrir. Concentre toi pour finir l’école. Tu retournes en France quand? 


Farida: il me reste un mois à faire ici même si je n’ai plus envie de partir maintenant, elle me dit boudeuse avant de s’accrocher à mon cou 


Tao: un an ça passe vite. On se verra pour tes congés puis tu y retourneras 


Farida: non la maîtrise en sexothérapie je peux la faire en ligne 


Tao: tu n’as pas de stage à faire pour la valider? 


Farida: oui mais je peux être ici et ensuite je vais chercher mon stage 


Tao: tu finis d’abord la dernière année de licence et on verra pour la suite. Parlant de ça tu étais sur pilule? 


Farida: heuh non 


Tao: je reviens un moment 



Farida bouraima 



Il s’en va et j’en profite pour prendre une douche encore. La chaleur continue d’irradier mon entrejambe. Je me rappelle de nos ébats tantôt et je me sens fondre en bas. J’arrive pas à croire que je suis totalement à lui maintenant. Il n’y a plus aucun doute. 


Je sors et il est déjà en chambre. Heureusement la barbe est rincée maintenant. J’envoie un pardon silencieux à Papa Oumar et maman. Il me fait trop de l’effet avec cette barbe. On dirait un grand méchant. Mon grand méchant. Si ça ne dépend que de moi en tout cas il va la garder pour un moment. 


Il est même en pyjama avec son compagnon de toujours, l’ordi. Je souris parce qu’il est vraiment sérieux avec son histoire de prendre une journée off. Je fais tomber mon peignoir en satin et je vais me coucher au lit contre lui. Avec le temps et surtout beaucoup de thérapie personnelle en lisant les bouquins de motivation que m’avait recommandé le docteur remblais et son ami, j’ai réussi à accepter mon passé et ce qu’il a fait de moi. Je ne me sens plus moins que les autres parce que je n’ai pas un corps régulier. Je me contente d’aimer la personne que je suis aujourd’hui et construis celle que je serais plus tard. Je pense que Tao apprécie mon attitude parce qu’il me pose un baiser sur les lèvres et m’attire pour que je me couche sur lui puis il met son ordi sur mon ventre. Il me dépose aussi un sachet sur le ventre avec de l’eau en bouteille. Dans le sachet il y’a des viennoiseries d’un côté, puis la Norlevo de l’autre côté 


Tao: l’école d’abord. Les bébés plus tard 


Farida: d’accord chef 


Je mange et il me parle de son travail. Je regarde avec intérêt tout ce que lui et Magnim ont fait puis prévoient. Je sais pas pourquoi il joue avec mes seins en parlant mais ça n’aidait plus pour que je reste concentrée. Il s’arrête un moment, lèche mes doigts, ouvre le tiroir de sa table de chevet et mon alliance est de retour sur mon doigt 


Tao: on aurait enfin fait ce mariage mais mes parents ne vont pas se laisser faire cette fois. Un mois ça ne sera pas assez pour qu’ils préviennent tous leurs amis donc on peut faire un truc intime si tu veux. Juste nous deux et ensuite on les avertit


Farida: rien ne presse. Ce n’est qu’une fête après tout donc maintenant ou après ça ne change rien pour moi. 


Tao: donc tu n’es pas pressée de porter enfin mon nom quoi?


Farida: Yeee pourquoi tu dois tourner au drame mon chéri? Je demande amusée à sa boutade 


Tao: tout ça c’est parce que je ne t’ai pas donné comme il faut. C’est pour ça que tu me la joues comme ça


Farida: même pas. Tu m’as tellement donné ça que tu étais prêt à mourir dedans. Heureusement qu’un brillant avenir t’attend 


Il marque une pause et je pouffe de rire. 


Tao: j’ai pas dit ça tout haut quand même 


Farida: si et plein d’autres trucs, je dis en m’étouffant de rire 


Il me file une taloche avant de me traiter de bandite. Je pose l’ordi ailleurs pour lui montrer quel genre de bandite je suis. Il jure encore qu’il va mourir quand je m’accroupis entre ses jambes, postérieur relevé, buste abaissé, et prend lentement son gland en bouche tout en le regardant. Il veut mourir pour aller où je ne sais pas. Moi je ne suis pas prête à être veuve en tout cas. 




Magnim Wiyao 



J’ouvre les yeux et cette chambre me paraît familière. Je me redresse faiblement et ma tête me fait mal. J’ai quelques bribes de souvenirs. Je m’étais déjà réveillé et puis je me suis rendormi sans avoir pourquoi. Je n’entends rien comme bruit de l’autre côté. Je demande s’il y’a quelqu’un mais aucune réponse. Je porte des vêtements inconnus mais les miens sont pliés et posés sur une chaise en avant. La soirée du lancement me revient et je me frotte la tête avant de soupirer un merde. Je ne me souviens pas de grand chose mais j’ai sûrement déconné. Je pense à ma Carlita qui doit m’en vouloir. Je me gifle en colère puis me redonne une seconde gifle. Pourquoi je gâche tout? Je soupire encore le dos affaissé et je me lève enfin. Je trouve facilement la douche et me permets d’en prendre une en espérant que le propriétaire des lieux ne m’en veuille pas trop. J’ai même trouvé une nouvelle brosse à dents donc en sortant de la douche j’étais bien propre. Mon téléphone était posé sur la table mais complètement mort. Je pries que les autres ne se soient pas trop inquiétés puis j’enfile mes vêtements. J’essaie d’arranger mon apparence et mes cheveux avant de sortir. Je suis devant un petit jardin et toujours aucune âme en vue. J’avance et je gèle sur place en voyant le dos de deux femmes. Mon cœur bat la chamade parce que je les reconnais ses dos. Je les ai trop côtoyé pour ne pas reconnaître Belle et Ciara. L’une tourne la tête et devient pâle. C’est Ciara. Belle suit et elle se lève.


Belle: oh fallait pas te lever Magnim. Hana a dit que.....


Magnim: ne me touche pas! Je crie sans retenue 


Elle sursaute et s’éloigne un peu. Un homme âgé sort et nous retrouve 


Belle: ça va papa, il vient juste de se réveiller. 


Le monsieur s’avance et se présente à moi avec un sourire bienveillant 


Bonjour mon garçon. Je suis Ruben Laré. Tu es chez moi. 


Magnim: bonjour Monsieur. Je.....qu’est ce que je fais ici? 


Ruben: mon fils t’a ramené avec Belle qui est sa compagne. Peut-être elle pourrait mieux t’expliquer si tu voulais t’asseoir 


Le monsieur arrive à me mettre en confiance donc j’accepte de m’asseoir. Belle m’explique notre rencontre et j’ai juste envie de disparaître tellement la honte m’envahit. De toutes les personnes que je devais croiser il fallait que Belle me voit à mon plus bas. Je me sens transpirer et je suffoque. J’entends le monsieur crier qu’on lui apporte de l’eau. Je vois les faces de Belle et Ciara proches de la mienne. Je veux parler mais ma gorge ne veut pas s’ouvrir pour laisser les mots sortir. J’ai besoin de me calmer. Je pense à une bouteille. Mon cœur palpite. 


(....)


Je suis dans mon débardeur. Ma tête est froide ainsi que le débardeur en question. Belle me propose un tricot pour me changer mais je secoue la tête.



Ciara Kunakey 



Il bouge instinctivement le pied. Comme les gens qui sont en manque. J’ai juste envie de me rouler par terre et crier ma peine quand je le vois dans cet état. Le

Magnim que j’ai connu jamais il n’avait cet air fragile comme s’il était à cran. Le papa d’Eli a heureusement agi très tôt parce que nous on ne comprenait pas qu’il faisait une crise. Nous avons enlevé sa veste puis chemise aidées par le papa d’Eli. Puis nous avons aspergé son visage d’eau et le papa le guidait pour faire des exercices de respiration. Là il est calme mais ne parle pas. Le papa et Belle nous ont donné de l’intimité pour qu’on puisse s’expliquer. J’ai tiré la chaise et je me suis mise en face de lui. J’ai longtemps cherché les bons mots mais je ne sais pas s’il existe une bonne manière avec ça donc j’ai juste parlé.


Ciara: je suis désolée Magnim. Je suis tellement navrée pour tout ce qui t’arrive.

Ce n’est pas juste que tu te fasses ça. Tu dois te ressaisir pour toi même. Pour ceux que tu aimes. 


Magnim: me ressaisir? Il dit avec un rictus aux lèvres 


Ciara: je....tu mérites tout ce qu’il y’a de beau sur terre. Je t’en prie ne te laisse pas aller comme ça 


Magnim: tu savais que je méritais quand tu as porté plainte contre moi Ciara? Qu’est ce que j’ai bien pu te faire de si cruel pour que tu te retournes contre moi? Ou je n’avais pas assez souffert pour toi? Je ne voyais même plus mon salaire à un moment. Quand il sortait je payais mon loyer puis les frais de mon avocat. Sans ma sœur ou Tao je n’aurais rien eu à manger. Tu me parles de quel mérite aujourd’hui quand tu as conclu que je t’avais infecté sciemment? Même si je...je....je l’ai pris le virus de je sais pas où moi.....Il dit désespéré 


Je ne veux pas pleurer mais je me retrouve à le faire. 


Ciara: J’ai dit à Antoine que je ne voulais plus continuer Mais....mais il...


Magnim: Antoine, Antoine! Merde Ciara c’est toi qui a remplit cette plainte!!! C’est toi qui l’a commencé donc arrête un peu de mettre la faute sur ton frère!!! Tu voulais me faire payer le sida que je t’ai donné sans savoir? Réjouis toi tu as réussi. Admire le résultat et fous moi la paix! 


Ciara: je....c’est Félix qui m’a conta.....taminé


J’entends le vent souffler. Je soutiens son regard un moment mais je n’arrive plus. Je détourne les yeux mais je les ramène sur lui. Il est toujours figé comme une image. Je lui raconte tout d’harmonie, Belle et Félix.


Magnim: Qu...qu....qu...oi? Il dit perdu avec une larme roulant sur sa joue 


Ciara: c’est Félix qui....


Il saisit fort mon cou, le presse. Je suffoque. J’essaie de crier mais je n’arrive pas. Je me débats. Lui ne parle pas. Je sens l’air me quitter et ma tête devenir légère. Je parviens à entendre des bruits au loin. Puis je reviens à moi. Je tousse violemment en m’écroulant au sol. Je reconnais la voix de Hana qui dit du calme Magnim. Je reconnais aussi celle de Belle à mes côtés qui m’aide à me relever tout en criant sur Magnim 


Belle: tu es fou! Tu aurais pu la tuer! 


Magnim: comme elle m’a tué en me filant le VIH par son ex et elle m’a accusé tout au long!!! 


Hana: quoi? 


Belle: elle n’était pas au courant!!! C’est Félix qui....


Hana: tu la fermes toi! Magnim du calme....Magnim arrête.....reviens!



Essohana Wiyao épouse Bemba 



Je regrette un peu d’être arrivée aussitôt parce qu’il aurait dû tuer cette fille une bonne fois pour toute. Mais heureusement il n’aura pas de sang sur les mains et on s’évite la prison aussi. J’ai réussi tant bien que mal à le calmer et nous partons chercher mon fils à l’école 


Hana: je t’avais dit quoi quand tu t’es approché de cette fille? 


Magnim: .......


Hana: voilà! Tu écoutais toujours. Tu vois ce qui est arrivé quand tu as voulu me désobéir? Tu vois où elle t’a conduit? 


Magnim : .......


Hana: il faut être particulièrement mauvaise pour que ton propre ex veuille te refiler une maladie pareille. Ça ne m’étonnerait pas qu’elle mente d’ailleurs. Et avec tout ça c’est son ignare de frère qui nous fait un procès pour mise en danger de la vie d’autrui.


Magnim: .......


Hana: oh et ils vont entendre parler de moi hein! Un autre procès les attend pour dommages, diffamation et tout le reste que mon avocat pourra trouver 


Magnim: .........


Hana: et en passant tu me remets ta vie en ordre maintenant que tu sais quelle ordure elle est. J’en ai marre de vivre dans l’angoisse que quelque chose t’ait arrivé dès que je vois le numéro de Tao ou Carlie s’afficher sur mon téléphone. Tu te ressaisis à commencer par prendre soin de ta copine qui ne fait que t’aimer bien que tu lui en fais voir de toutes les couleurs. 


Il ne répond rien. Va savoir ce qui se passe dans sa tête mais j’arrive devant l’école de Romy. Il arrive à la course comme d’habitude. Je le porte et son sourire s’élargit quand il voit Magnim devant. Il appelle ses amis et pointe son oncle dans la voiture.


Elio: eh regardez y est là mon tsontson. Ouyou tsontson Mani, il dit en tapant sur la vitre bien que je lui ai interdit 


Magnim sort pour m’aider pendant que j’ouvre la porte arrière 


Magnim: ca va Chef Tchaa? 


Elio: tsontson mani oh ta quoi à la tête? 


Magnim: rien de grave 


Il fait les caprices au point que Magnim s’assoit finalement en arrière avec lui comme il supplie. Je démarre pour la maison.


Elio: y t’a fait mal à la tête tsontson? 


Magnim: personne ne m’a fait mal. Je suis tombé 


Elio: tu dois faire sage toi d’accord. Sinon umm demain t’aura pas le gâteau de fête okay? 


Magnim: lol okay. 


Elio: demain t’y va faire le vélo avec moi. T’es content han


Magnim: oui j’ai très hâte 


Elio: et puis mes amis y vont être contents parce que toi t’y va faire avec maman et papa et général Tao et tata Carlie


Magnim: ah oui moi seul là? 


Elio: non pas seul. Moi je suis toujours avec toi. Faut pas être peur. Je suis là et je vais prier pour faire partir les méchants vilains 


Magnim: j’ai beaucoup de chance alors, il dit avec un sourire 


Romy prend sa main ferme les yeux et on entend juste chabichou chibichu puis un amen bien déterminé avec un grand sourire ensuite 


Magnim et moi rions doucement de lui. Puis lui aussi se met à rire comme s’il comprenait quelque chose. Nous arrivons chez Magnim et je lui rappelle dans des termes plus discrets ce que je lui ai dit tantôt. 


Magnim: okay, il me répond. Bye Bonhomme. Tu restes sage 


Elio: t’oublie pas demain tsontson han? Je t’attends pour le rendez-vous avec les amis 


Magnim: promis à demain, il réplique 



Magnim Wiyao 



Je suis surpris de voir Farida chez nous. Elle pas vraiment. J’essaie de la saluer avec ce que j’espère être un vrai sourire. Tao ne me répond pas quand je lui parle.

Je vais en chambre. Carlie est au téléphone quand j’entre. Elle m’ignore et j’accuse le coup. Je vais charger mon téléphone et je me change. Quand je reviens elle a fini son appel. Je veux m’excuser mais elle me devance en me collant une gifle 


Carlie: tu me fous la honte partout! Tu sais ce que mes parents ont dit tout à l’heure? Tu vas arrêter quand Magnim! Et n’ose pas me dire que tu es désolé! Elle dit en me dépassant pour aller dans le dressing 


Je la suis désemparé et la vois sortir une valise pour y mettre ses affaires 


Magnim: bébé je t’en prie....


Carlie: dégage de mon chemin! Elle crie en me retirant son sac. Tu ne veux pas changer. Tu me donnes plein de raisons de te quitter depuis mais je m’accrochais. Je me battais pour toi. Tu en connais combien de femmes qui supporteraient ce que tu me fais vivre? Tu sais ce que ça m’a coûté comme travail pour enfin lancer ma boutique? 


Magnim: tu peux pas dire ça.....Carlie....je...je t’ai aidé....je t’ai soutenu et....


Carlie: ha donc c’est ça? Tu veux le chanter sur tous les toits maintenant que tu m’as aidé? Tu as déjà nettoyé derrière moi Magnim? TU AS DÉJÀ NETTOYÉ MON VOMI? Elle me crie et je le ressens comme une gifle. Pire que celle qu’elle m’a donné tout à l’heure 


Elle sort et je la poursuis mais elle refuse de s’arrêter. Je marche dans tous les sens. Je me sens suffoquer. J’ai mal et j’ai besoin de me calmer. Le gardien me parle mais je ne sais pas ce qu’il dit. Je retourne à l’intérieur mais je ne peux pas aller dans cette chambre que nous avons partagé. Ses mots me reviennent et je me dégoûte. Je ne veux pas retourner au silence. Je vais vers la chambre de Tao mais la musique m’arrête. J’entends un rire venir de là. C’est celui de Farida. Je retourne à mon bureau et je sors mon scotch de sa cachette. Une gorgée et je me sens calme. Le feu est éteint. Je prends une autre gorgée pour me calmer encore. C’est la dernière. Juste la dernière. 



Tao Adamou



Comme hier j’ai pris la journée en plus de celle annulée pour chercher Magnim, le travail m’attendait en masse. Heureusement Magnim était au bureau avec moi aujourd’hui. Nous avons revu une dernière fois le plan que nous devons présenter ce matin à un groupe d’investisseurs qui comptent ouvrir un hypermarché pour remplacer le leader price avant le quartier Lapampa. Ce projet on a trimé pour être sélectionnés. Je vais probablement friser la folie si on le prend. Je pars en avant. J’arrive sur place avant de me rendre compte que j’ai pris le mauvais ordinateur. Ça m’apprendra à traîner deux de la même couleur. J’appelle Magnim qui était déjà en chemin. Il me confirme qu’il retourne le chercher. 


(....) 


Les situations embarrassantes je les déteste profondément. Ça ne colle pas avec mon caractère. Je déteste qu’on me trouve une faute et pire quand il s’agit de mon travail. Magnim ne s’est jamais pointé. Nous avons dû donner notre place à d’autres le temps que je retourne au cabinet. La secrétaire me confirme qu’il était parti  dix minutes après moi. Mon ordi n’est pas dans son bureau. Je peste, fouille partout mais je ne trouve pas non plus l’Ipad sur lequel j’avais sauvegardé le plan. Puis je me rappelle qu’il était dans le même sac que l’ordi. Le sac avec lequel le con est parti. 


Un appel entre. C’est la secrétaire des investisseurs. Je me calme avant de répondre en espérant trouver une raison valide. Mais je suis choqué quand elle me dit que mon collègue était passé ici pour me chercher et il n’avait pas l’air d’aller bien. 




Magnim Wiyao 



Mon corps me fait souffrir. J’ouvre les yeux et je tombe sur une dame que je ne reconnais pas. Je suis au sol de ce qui ressemble à une boutique et elle me demande si je suis enfin réveillé. Je suis déboussolé et je regarde partout. Quand j’étais.....enfin le soleil était encore debout non? Il fait nuit maintenant. Ma bouche est pâteuse. Je me lève difficilement et la dame me demande si je veux une autre bouteille de Chivas. Je fouille sur moi et trouve mon téléphone. Quinze appel de Hana. Dix d’Auxanges. Cinq de Tao. Je ne regarde plus et crie merde en me rappelant de la fête. Je marche dans tous les sens avant de trouver ma voiture dans un endroit caché. La portière est ouverte et mon lecteur audio n’est plus là. Je me rappelle des ordinateurs. J’hurle putain quand je me rends compte que plus rien n’est là. Je monte et roule comme un fou chez Hana. Quand j’arrive il n’y a plus grand monde. J’évite ceux qui me dévisage et je me précipite vers Romelio.


Magnim: eh mon grand 


Elio: toi t’es jamais venu! Je suis très fâché. Il me dit en pleurant


La déception dans son regard me tue. Je m’agenouille à sa hauteur mais il recule et refuse que je lui touche le bras 


Elio: les amis y ont dit que t’allais pas venir mais moi j’ai dit tsontson y a promis. T’es pas gentil avec moi. 


Magnim: je....je suis désolé mon grand. On...on peur faire le vélo de....demain 


Elio. nan! Je veux plus faire avec toi. T’a menti et t’es vraiment pas gentil.


Il pleure et court vers son papa qui le porte. Celui ci le console et lui rappelle que je ne suis pas méchant 


Je n’arrive même pas à quitter ma positon d’à genoux. Je ressens les larmes de mon neveu comme si on versait du sel dans mes plaies. Quelqu’un m’agrippe le bras et me tire pour que je me lève. C’est Auxanges que je vois. Je n’arrive pas à retenir mes larmes. Il me tapote le dos et me répète cette phrase qu’il me dit depuis un moment. 


Auxanges: sept fois le juste tombe mais se relève. Il peut se relever. 


Je ne dis rien et le laisse me conduire à l’intérieur. Le lendemain je me lève avant la maisonnée comme on est samedi. Je passe à la banque pour retirer de l’argent. Tao n’utilise que des MAC très chers mais c’est ma faute. Je dois le rembourser. J’arrive à la maison mais il n’est pas seul. Je suis surpris de voir son notaire personnel. 


Tao: tu tombes bien. Tu nous donnes cinq minutes avant de retourner à tes habitudes? 


Magnim: je....


Tao: le notaire est là pour m’assister avec le rachat de tes parts d’entreprise. 


Magnim: Tao je....je....


Tao: tu ne prends peut-être pas ta vie au sérieux. Il n’y a pas de soucis. C’est ton choix. Mais ce qu’on a construit durement je ne vais pas te laisser le détruire. Maître expliquez lui la procédure.


Mes oreilles sifflent. Je n’entends rien. Je n’arrive pas à croire que je suis entrain de tout perdre. 



Ciara Kunakey



Je ferme les yeux pour à peine deux heures la nuit depuis que j’ai tout raconté à Magnim. J’arrête pas de me rejouer le passé. Si j’avais su tenir tête à Antoine. Si je ne m’étais pas laissée envahir par la haine. Si j’avais su faire la part des choses. Même s’il m’avait contaminé nous n’avions pas besoin d’en arriver là. Mais il a raison ce n’est pas Antoine qui a commencé. Il a eu mon approbation pour juste poursuivre. Toutes les nuits je suis couchée, les yeux hagards et je réfléchis à comment l’aider. Mais rien. Jamais je ne trouve si ce n’est le silence pesant ou les criquets qui stridulent. 


Je me lève avant le réveil, dose mon visage de poudre pour masquer les traces de fatigue puis je me rends au travail. Nous sommes surchargés actuellement. Je cours dans tous les sens en dépit du mal de ventre qui me tient depuis la matinée. 


Je me réveille dans la salle de repos de la compagnie. Kevin est assis à mes côtés. 


Kevin: ouf enfin tu ouvres les yeux. Tu nous a causé une belle frayeur 


Ciara: je....je fais quoi ici? Je dis en grimaçant à cause de mon dos qui me fait mal 


Kevin: on était en pleine causerie puis bim tu t’écroulais. Tu es diabétique? 


Ciara: non...je...je suis un peu fatiguée 


Kevin: c’est clair que tu l’es. Travailler le week-end c’est pas trop ça. Ça te dit qu’on se prenne une glace tout à l’heure? 


Ciara: je....


Kevin: ne dis pas non. Tu en as besoin.


Ciara: d’accord 


Le reste de la journée on ne me permet plus de faire grand chose si ce n’est écrire des e-mails. 


Kevin m’emmène au festival des glaces à la fin de la journée. Il me paie la glace et je me rappelle d’une scène du passé avec Magnim. Quand on a découvert pour Marius il m’a surpris en venant directement à Londres et nous sommes allés manger une glace parce que je ne parlais que de ça avant de comprendre que c’était Marius dans le ventre qui avait envie. J’ai grondé Magnim d’avoir claqué le prix du train pour juste deux jours mais il était trop content. Il a dit qu’il ne pouvait pas rester loin quand je lui ai annoncé. On a passé la journée à faire les gamins puis vider un pot de glace ensemble et prendre des photos de nos ombres parce que monsieur jurait qu’il pouvait déjà voir mon ventre. Il a traîné cette photo sur Facebook pendant des jours et faisait chier ses anciens amis du collège avec. Ils ne cessaient de lui dire de changer ça. Eux se moquaient de lui en commentaire qu’il cherche tellement le mariage qu’il s’est trouvé une ombre pour copine. Lui répondait que mon ombre est quand même plus agréable à regarder que leurs longs fronts qui n’ont pas de début ou fin on dirait un arc-en-ciel.


Kevin: Ciara tu es sûr que tu es dans ton assiette? Pas que je veux faire mon relou mais depuis un moment tu sembles à l’ouest. 


Je lève les yeux vers lui et je commence à pleurer 


Kevin: chut....ça va tu sais. J’ai encore les moyens de t’acheter un autre parfum de glace si tu n’aimes pas celui ci. Pas besoin de pleurer pour. 


Je veux rire mais je pleure davantage. Il pose son pot et m’enlace. Je me laisse aller. 



Le soir là je me suis mis à genoux avec mon rosaire que j’avais retrouvé. Je n’avais plus aucun recours. Je ne suis pas forte en prière mais les paroles d’une chanson de maman me revenaient. Il guérit les cœurs brisés, soulage les opprimés. Il est toujours capable de délivrer. J’ai ouvert ma bouche et j’ai dit ce que j’avais sur le cœur. Je suis prête à prendre ce qu’il faut comme punition sur moi mais que Magnim se reprenne je t’en prie Seigneur.



Farida Bouraima 



J’ai trouvé Magnim assis sur le perron quand je suis rentrée des courses le Lundi. L’air qu’il avait m’a rappelé moi quand je regardais avec envie le portail des Bouraima des années plutôt. Quand je rêvais de liberté. Je m’approche puis je m’assois à ses côtés.


Magnim: je n’ai plus rien. Il dit après un moment. J’ai déçu mon neveu, ma sœur, mon ami, ma copine et même plus de travail. Tu sais le pire....j’ai....je n’arrive pas à me débarrasser de cette envie. J’ai encore en vie de boire. J’ai tellement envie de....de boire jusqu’à m’oublier 


Farida: et toi? 


Magnim: comment ça? Il demande perdu 


Farida: tu as toi encore si ça se dit. Toi mérites que tu essaies une dernière fois 


Magnim: j’ai déjà suivi une thérapie. J’ai été aux alcooliques anonymes mais l’envie ne part pas 


Farida: l’envie ne partira jamais. Si c’est ce que tu attends ta thérapie ne marchera pas. 


Magnim: com.....comment je m’en sors si elle ne part pas? Je suis condamné? Il me demande en pleurant 


Farida: un jour à la fois. Tu commences avec cinq minutes de sobriété. Puis dix, ainsi de suite. Quand l’envie te prend tu te lèves et tu fais autre chose. La volonté peut-être va te manquer mais tu n’es pas seul. Moi je suis là. Tu m’appelles. On va se parler jusqu’à ce que le sommeil te prenne au besoin. Petit à petit et un jour tu te retrouves à dix ans de sobriété. 


Magnim: tu peux m’emmener quelque part? 



Magnim Wiyao 



Auxanges m’a invité plusieurs fois à son église. Il y organise plusieurs programmes dont un pour les hommes. Il venait jusqu’à la maison des fois me chercher mais je faisais semblant de ne pas voir ses appels. Jamais il ne s’est relâché. J’entre dans le bâtiment avec honte pour avoir tourner dans tous les sens cet homme qui ne me devait rien. Lui m’accueille avec le sourire. Puis je l’entends qui continue à dire à la table ronde d’hommes, il n’y alors plus de condamnation....

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