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Write by Annabelle Sara

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Je ne savais pas pourquoi, mais cette révélation ne me surprenait pas, loin de là ! Cette femme était bien trop belle, bien trop femme pour que je sois celui qui la découvres.

En plus ce lit dans lequel elle était lovée, était bien trop grand pour son seul corps.

Elise : Alors toujours intéressé par l’envie de me séduire ? 

Elle me tentait, elle voulait voir si je respectais mes propres règles.

Elise : Ou alors tu es du genre à ajuster tes règles en fonction de tes objectifs ? 

Moi : J’étais encore en pleine énumération de mes règles lorsque tu m’as avoué quelque chose dont je dois admettre que je me doutais un peu ! Une règle d’or chez moi, c’est que je ne touche pas à ce qui appartient à un autre homme !

Elise : ah bon ?!

Il y’avait de la surprise et une pointe de déception que je percevais dans sa voix.

Moi : Laisses moi définir appartenir ! Une femme qui est dans une relation affirmée, c’est-à-dire mariée, fiancée, en VOR ou une relation publiquement connue !

Elise : VOR ?

J’étais surpris qu’elle ne sache pas ce que ça veut dire.

Moi : Viens on reste !

Elise : Hum… okay !

Moi : Et quand tu m’annonces que vas bientôt te marier, parce qu’en réalité pour moi la dote c’est le mariage traditionnel ! Alors, oui je peux être déçu, mais bon si tu es arrivée jusque là… c’est parce que tu te sens bien avec ton homme et comme tu n’as pas besoin de moi alors…

Elise : Tu laisses tomber ?

Maintenant je le voyais clairement dans ces yeux, cette marque de déception.

Moi : Oui ! 

J’ai pris une bouchée de mes pâtes, attendant la suite, puisqu’elle semblait réfléchir. 

Elise : Juste pour savoir, est-ce que tu peux m’expliquer pourquoi tu as établi cette règle ?

Moi : Pourquoi ? Elle ne te semble pas cadrer avec ma personnalité ?

Elle me sourit encore avant de se passer une petite langue rose sur les lèvres, cette manie commençait réellement à me donner envie de gouter moi aussi à ces lèvres.

Elise : Tu te défini toi-même comme étant un homme à femme ! Alors comment coucher avec une femme même pas encore mariée mais juste en couple peut te déranger ?

Il fallait que j’arrive au bout de cette histoire, comprendre ce qu’elle avait derrière la tête même si quelque chose me disais que je savais exactement où elle voulait en venir.

Elle voulait me prendre à mon propre jeu.

Moi : Tu sais que de nature les hommes sont des conquérants !?

Elle acquiesça en hochant la tête.

Moi : Alors tu dois aussi savoir qu’il y a deux choses pour lesquels les hommes peuvent se déclarer la guerre ?

Elise : Non…

Moi : La terre, donc être propriétaire d’un lopin, et les femmes ! On dit que ce qui sépare les frères c’est soit une femme soit un terrain !

Elise : Ah bon ?

Moi : Oui ma belle ! Et toi en l’occurrence tu es déjà conquise, si jamais je m’hasarde, il y a des chances que ça finisse en bain de sang !

Elise : Sauf si…

Moi : Sauf si ?

Elle voulait dire quelque chose, mais je voyais bien qu’elle faisait tout pour ne surtout pas le dire. Comme quand on une femme est sous régime et fait tout pour rester loin d’un plat de water fufu and eru.

Elise : Non… rien laisses tomber !

Moi : Si tu as quelque chose à dire fait le ! Faut pas étouffer avec… tes besoins ! On a dit pas de faux semblants n’est-ce pas ?

Elle sourit et se tourna sur son dos pendant que reprenait une bouchée de pâte.

Elise : Si on retournait la situation ?

Moi : c’est-à-dire ?

Elise : Si c’est toi qui était dans ma position, dans une relation officialisée et tout ? Tu résisterais à l’envie de me séduire ?

C’était amusant de la voir mettre des mots sur ce que j’arrivais clairement à voir dans ces yeux.

Moi : Si j’étais conquis et que j’appartenais à une femme au point d’être prêt à passer devant le Mr le Maire ? Elise, je serais conquis ! Est-ce qu’on pose deux drapeaux sur le même mat ? N’es-tu pas conquise par ton homme ?

Ma question la pris un peu par surprise.

Elise : Non… enfin oui ! Je suis conquise… mais attend ce que tu veux dire c’est que si tu étais dans une relation officielle tu n’irais pas voir ailleurs ?

Moi : Si j’officialise une relation ça veut dire que j’ai tout ce dont j’ai besoin chez cette femme…

Elise : Donc tu n’irais pas voir ailleurs ? Alors pourquoi tu ne cherches pas celle qui va te donner envie d’officialiser ?

Cette question qui sortait de nulle par mais qui semblait pertinente me fit presque rire.

Moi : Ma belle, il y a une différence entre connaitre ses envies, et connaitre ce dont on a besoin ! Il est plus facile d’assouvir des envies que de déterminer ce dont on a besoin !

Elle me fixa un moment sembla ne pas comprendre où je voulais en venir.

Moi : Plus simplement me voici à 22 heures en train de manger des pâtes avec de la viande je vais me coucher dans deux heures au plus, on peut dire que je mange aussi tard parce que j’en avais envie et non parce que mon organisme en avait besoin…

Elise : Je vois !

Moi : Un peu comme toi là en ce moment tu es au téléphone avec moi parce que tu as envies de satisfaire un désir, une sorte de curiosité… surement ton cerveau te dis c’est une mauvaise idée de parler aussi tard avec moi d’un sujet aussi léger… mais ton corps fait tout le contraire non pas par besoin mais par envie !

Je vis son regard errer sur mes pectoraux mis en exergue sous mon débardeur blanc. Ses yeux remontèrent rapidement vers mon visage sans vraiment perdre la lueur sombre qu’elles avaient. La gourmandise !

Moi : Alors que ce dont ton corps à besoin c’est de repos pour affronter la prochaine journée éprouvante que tu auras demain !

Nos regards se croisèrent ! Se regarder via un téléphone peut paraitre diluer à cause de la distance mais là, que ce soit dans son regard que ce soit dans le mien ça se voyait que quelque chose venait de se passer.

Elise : c’est mal d’être curieuse ?

Moi : Non ! Mais c’est mal de ne pas te donner tu temps pour te reposer ! A demain Elise, passe une bonne nuit !

Elle me sourit et murmura un « bonne nuit » sourd, elle était visiblement contrariée que je mette un terme à la discussion de façon aussi brutale. Mais sans autre forme de procès, elle coupa la communication. Il fallait que j’arrête cette conversation avant que je ne triche à mon propre jeu.

Qu’est-ce que j’imaginais ? Que ça allait être facile ? J’avais un arrière goût amer de défaite sur la langue, au point où mon repas finit son séjour dans le frigo.

Je ne pouvais pas me résoudre à continuer à penser à cette femme, même si tout chez elle, ses yeux son regard, sa peau sa bouche aux lèvres rosées m’interpellait, me tuait à petit feu ! Je ne pouvais pas prendre le risque de gâcher sa relation avec son homme.

Je suis un coureur ça je le reconnais, fièrement mais s’il y a une chose que je ne suis pas c’est un briseur de foyer. Il n’y a rien de pire qu’un homme qui découvre que sa femme va voir ailleurs. Il peut devenir fou et être à la fois un danger pour lui-même comme pour les autres.

Il est déjà assez difficile de mettre en place un protocole qui me permet d’entrer et de sortir de la vie de chacune de mes partenaires sans fracas, alors s’il faut en plus de mettre en jeu leur équilibre mentale et émotionnel je dois en plus mettre en jeu une relation sérieuse, juste pour du sexe ? Non ! Je suis un séducteur, mais j’ai un cœur et mon but c’est de faire du bien pas de détruire des vies.

J’étais allongé et je me remémorais son regard lorsqu’il s’est posé sur moi ! Elle m’a littéralement dévoré du regard. Il y a quelque chose en elle que je n’arrive as encore à cerner.

Je sais que je lui plais !

Ca je l’ai vu ! Mais pourquoi serait-elle prête à mettre ne danger une relation sérieuse ? Elle n’a pourtant pas l’air d’une fille qui n’en a rien à faire. Elle sent les ennuis cette fille et moi je suis attiré par les ennuies comme le pollen attirent les abeilles ouvrières.

Cette nuit j’ai essayé de dormir. Sans succès !

Elise était dans ma tête ! Je n’y pouvais rien ! Elle avait allumé une flamme un tel désir non pas seulement de l’avoir sous mon poids mais surtout de comprendre ce qu’elle cache si bien dans son regard gourmand qui hier encore se promenait sur mon torse.

Au réveil, en me préparant pour le boulot je réfléchissais encore à ce que j’allais faire. 

J’abandonne ou alors je tente le coup ! Je contourne légèrement ma règle juste pour comprendre ce qu’il en est ?

Non ! Laisses tomber !

Vous savez quand votre tête vous dit quelque chose et puis toutes les fibres de votre corps vous disent exactement le contraire ?

Voilà dans quoi j’étais embarqué aujourd’hui !

Assis derrière mon bureau je n’arrivais à rien faire et puis tout d’un coup mon esprit de tombeur a pris le dessus !

Moi : c’est elle qui doit se marier c’est à elle de définir les règles cette fois ! 

J’ai attrapé mon téléphone j’allais l’appelé directement sans vraiment savoir ce que j’allais dire même si deux milles questions se bousculaient dans ma tête et puis je me suis ravisé. Il faut lui donner le choix, puisque c’est elle qui décide. Pour que je franchisse cette limite que je me suis moi-même fixée, elle doit décider elle-même.

Alors j’ai contacté quelqu’un d’autre ! 

Une pâtissière, qui livrait des petites douceurs et qui avait un compte Twitter ! Elle avait un service particulier de livraison qui personnalisait à la demande la livraison alors je lui ai remis un message qu’elle devait transmettre à Elise. Cette dernière devait choisir la douceur qui lui serait livrée. Pour pimenter le tout, je ne devais pas être informé du choix par la pâtissière mais plutôt par Elise.

Alors un fois ma commande passée et payé, mon adresse de livraison énumérée, je devais attendre de recevoir le message d’Elise qui me dirait sur quoi elle avait porté son choix.

Je m’attendais à patienter une heure ou deux le temps qu’elle soit contactée par la pâtissière et se décide, mais non le supplice a duré toute la journée. J’étais au bureau mais mon esprit errait quelque part entre les quatre murs de mon bureau au point où des collègues m’ont plus d’une fois interpellé sans que je ne m’en rende compte.

Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait ! Aucune femme ne m’avait encore rendu aussi fébrile avant, ou c’est la définition particulière de l’aventure qui me mettait dans cet état ?

Je devais me ressaisir ! Vite !

Il était 17h et je sortais du boulot lorsque mon téléphone vibra dans ma poche. En le prenant je me rendis compte que c’était un message Whatsapp qui portait le nom d’Elise. Une photo alors je l’ai ouvert.

C’était le carton qu’elle avait reçu de la pâtissière qui disait :

Bonjour ma belle, j’espère que le soleil a une fois de plus illuminé ta journée ! Moi ce que je voudrais t’offrir pour cette belle journée est une douceur que tu choisiras toi-même en fonction de ce que tu aimerais que je sois comme un cup-cake, exquis mais bon pour les yeux ou alors une crêpe que tu dévorerais sans ménagement, Mr Généreux !

C’était amusant de voir le message que j’avais dicté des heures plus tôt écrit avec la délicatesse de l’écriture calligraphique d’une femme. Un deuxième image apparut et se téléchargea automatiquement dans mon téléphone.

C’étaient de belles crêpes roulées sur elles même avec  une coulée de chocolat et de caramel avec une petite fraise et une glace à coté.

Elle avait entamé les gourmandises et rien qu’à la vue de cette image mon sang se mit à bouillir dans mes veines.

Elise venait de me donner le feu vert ! Le prochain message fut une déclaration.

Elise : J’espère que tu ne vas pas te défiler ! Comme hier…

Moi : Je ne me suis pas défilé ! Il fallait seulement que je définisse et circonscrive ce que nous allions faire ensemble

Elise : Je crois que nous savons très bien ce que nous allons faire ! Je suis adulte Eric et je comprends très bien ce que veut dire « sans aucune attache »

Moi : Tu as finis de déguster ta crêpe ?

Elise : Elle était délicieuse, suis pas certaines que tu puisses l’égaler.

J’ai éclaté de rire ! 

Elle se fout de ma tête ! Elle joue à un jeu sale là, très sale ! Et j’aime ce jeu plus que quiconque.

Moi : es-tu libre ce soir ?

Elise : Non, je suis de garde ! Mais demain matin je serais sorti d’ici à 7heures.

En voilà une bonne nouvelle !

Moi : Demain matin je passe te chercher ! D’accord ?

Elise : Ne sois pas en retard !




Le journal intime d'...