4/ Nasema nawe

Write by Shayanna225

4/ Nasema nawe 


Daar es Salaam / au palais du chef Hassan 


Hassan SULTAN 


Mes oreilles sifflent plus qu'il ne faut ces derniers mois. Si ce n'est Aïda qui m'approche pour négocier son jour de passage dans son lit, c'est Naïma qui se plaint du 6e jour. Seulement des femmes, j'en ai 6. L'heure est si grave qu'elles ont convoqué une réunion avec moi le chef Hassan. On dirait que ma façon de pilonner du haut de mes 65 ans n'a rien à envier aux mouvements d'un jeune homme de la trentaine d'année. Je m'en enorgueillis même car si des femmes aussi belles et encore jeune hormis ma première épouse Saya qui en a 55, se plaignent de leurs jours de passage, c'est que moi Hassan je ne suis pas encore mort en bas. 


Hassan : (prenant la parole) Quelqu'un pour me rappeler l'ordre du jour. 


Naïma: Nous voulons simplement discuter au sujet du dernier jour. 


Aïda: J'estime qu'en tant que vos épouses, nous sommes aussi en droit de bénéficier du 7e jour de la semaine dans vos bras chef Hassan. 


Saya : Je suis la première épouse. Je suis d'office celle qui doit avoir dans la semaine 2 jours avec le chef. Ce n'est pas discutable. 


Naïma: Chef Hassan à ton âge ce doit être des femmes aussi fraîches comme moi qui devront en principe te tenir au chaud. Pas les vieilles carrosseries déjà dans la tombe. 


Saya : Naïma ton insolence n'a que trop duré… 


Aïda : L'insolente c'est toi. Tu n'as pas honte de dormir le 7e jour alors que le chef a besoin de se faire requinquer, masser et dorloter. Je l'ai dit et je le répète, si le chef meurt ce sera de ta faute. En fait tu n'aimes pas son bonheur. Tu souhaites juste qu'il se flétrisse et meurt. 


Saya : Chef Hassan je n'accepterai pas d’autres insultes. 


Hassan : Le problème est donc le 7e jour ? 


Aïda et Naïma: C'est cela! 


Aïda : On propose à cet effet un partage équitable. Si Saya passe ce dimanche avec toi, la semaine qui suit se sera à la 2e épouse de le faire et ainsi de suite. Selon l'ordre d'arrivée de chacune dans cette maison, les dimanches seront occupés chef Hassan. 


Ces femmes n'aiment pas la paix. Je me borne à mettre la cohésion au milieu d'elle mais elles sont têtues. Saya ne parle plus. Elle ne fait que se souffler avec son éventail. Les 3 autres femmes n'ont jamais rien à dire. Elles sont les plus soumises. Mais pour punir ces femmes insolentes, je vais prendre une décision drastique. 


Hassan : Femmes ! J'ai bien entendu et écouter vos demandes. Alors pour ne plus qu'il y ait de dispute dans cette maison au sujet du 7e jour, moi chef Hassan, je prends la décision de prendre une 7e femme. 


Saya, Aïda et Naïma se lèvent avec un soupçon de colère. 


Saya : Chef vous n'êtes pas sérieux ? 


Hassan : Saya tu veux que ta tête soit tranchée sur l'autel en sacrifice ? Tu me tiens tête ? 


Saya : (se rasseyant) Excusez-moi chef ! 


Les deux autres s'asseyent concomitamment. Je fais signe à un garde de s'approcher. 


Hassan : Je veux voir toutes les filles vierges de ce village ce soir à la réjouissance sur la plage. Je choisirai parmi elles ma future femme. 


Garde : J'en fais part chef. 


Il court l'annoncer à qui devra sillonner le village et donner l'information. 


Hassan : (me levant) Si tout est dit, je vous prie de bien commencer les préparatifs pour la réception de votre futur coépouse. 


Je m'adresse à mes 3 femmes soumises. 


Hassan : Ce sera à vous de lui donner le bain nuptial. 


Si tout est dit, je quitte la réunion. Derrière moi j'entends des chamailleries. Je ne m'en occupe pas. La 7e femme mettra fin à ces disputes insensées. 


Saya Sultan 


Hassan est au paroxysme de la foutaise. C'est bien évidement son droit d'épouser qui il veut mais s'il voulait prendre une 7 e femme, il aurait mieux valu que ce soit dans d'autres conditions. Il ne m'a pas défendu une seule fois alors que je suis sa première femme et reine. Mais devant ses autres femmes, j'ai l'air d'une femme parmi tant d'autre. Je me réjouis pourtant d'un fait. Mon unique fils Houssein prendra le trône à la mort de son père. Alors qu’Aïda et Naïma se disputent, je me lève et quitte l'endroit avant de quitter le palais. J'ai besoin de parler à la sorcière du village. S'en est trop. Une 7e femme ne fera pas long feu dans ce palais. D'ailleurs j'en ai marre de mes coépouses. Hassan a assez régné. C'est le temps de laisser le trône à la jeunesse. 


Saya: Mchawi! 


Mchawi : Entre! 


Saya : (à l'intérieur) Mon mari souhaite prendre une 7e femme. 


Mchawi : Les astres l'ont prédit déjà. 


Saya : Si elle lui donne un héritier, il sera l'héritier de la couronne. 


Mchawi : Exactement ! 


Saya : Je voudrais que ceci ne se produise jamais ! 


Mchawi : Saya, le chef est en âge de mourir ? 


Saya : Houssein pourra prendre sa place. Il a 30 ans. Il est en âge de régner. 


Mchawi : Va en paix ! Le chef rendra l'âme la nuit des noces. 



Je me retire de sa maison dans la plus grande discrétion. 


Zuleyha SELEMANI épouse Djany 


Djany verse de l'eau de jasmin sur mon corps. Il le parsème de fleur et me caresse lentement pendant que je prends mon bain. 


Zula: Je peux le faire toute seule ! 


Djany : Ça me fait plaisir de le faire. 


Zula : notre nuit d'hier a été mémorable. 


Djany : Cette nuit le sera aussi. 


J'engloutis ses lèvres et l'attire dans mon bain. Il cède à mes avances et m'y rejoint. Djany est à mes pieds. Il me vénère comme sa déesse. Mes désirs sont des ordres pour lui. À la seconde où mon corps le réclame, il me satisfait aussitôt. Il pose mes jambes autour de lui et m'envoie découvrir d'autres sensations. Il est doux, très doux. Il prend son temps, il me possède entièrement avant de me faire voler dans le ciel. J'ai toujours du mal à émerger de ce plaisir quand il me ramène à la réalité. Je ne sais plus combien de fois j'ai pris du plaisir mais Djany à l'air d'être exténuer. C'est peu commun. Depuis que je le connais, il n'a jamais éprouvé de faiblesse. 


Zula : Djany ! 


Djany : Sibi a besoin de chasser. Endors-toi ! Je ne reviendrai pas avant le lever du jour. 


Je fais ce qu'il me dit. Il quitte notre antre. Je m'allonge sur le lit mais mon esprit est ailleurs. Djany est ce qu'il est et je suis ce que je suis c'est à dire une humaine. Souvent je ressens le besoin de parler avec des personnes comme moi, des personnes bienveillantes, pas le genre de mes marâtres. Djany me fait également confiance. Il ne m'enferme plus. Vu que je n'ai pas sommeil, je préfère rejoindre les chutes d’eaux proches de notre couchette. Il m'a montré un endroit merveilleux qui donne droit sur la plage. Par moment, nous y allons juste pour contempler la beauté de la nature. Souvent nous y restons pour faire l'amour. Déjà un mois que je suis à lui et il est à moi. En dehors du plaisir du lit, Djany m'apprends énormément. Il m'a livré les secrets des finances, de la prospérité, de la beauté éternelle mais aussi de la domination sur les esprits faibles comme fort. Il m'a appris à me servir des dons que je possédais déjà. Ce sont de petit trucs qui me serviront un jour m'a-t-il dit. Je marche le long des chutes d'eau en regardant du côté de la plage. Il semble y avoir des réjouissances. Cela me rappelle Pajé. Au temps où ma grand-mère dansait sous le rythme du tam-tam pour m'égayer. Les hommes boivent, les femmes dansent. Je me sens prise de frénésie. Mon corps a aussi envie de se trémousser. En plus, le mauvais cœur me dit d'y aller. Il se fait tard, personne ne se souviendra de moi. J'écoute le mauvais cœur pas parce que j'ai envie de désobéir mais parce que l'envie de danser est trop forte. Cela fait des années que je n'avais pas ressenti cette envie. Ce bonheur je le dois à Djany. C'est lui qui a remis mon cœur en marche. C'est lui qui m'a soigné. Si je pouvais danser pour lui, je l'aurai fait. Mais Djany ne connaît pas la musique. Je n'attends pas plus longtemps pour me rendre sur cette plage. Très vite, je me faufile dans le rang. Une femme du lieu me tend un pagne que je noue à ma hanche. Je ne me savais pas si en forme mais la souplesse, je l'ai dans le sang. Ça ne tarde pas plus que ça. Je me fais très vite remarquer à cause du baykoko qui fait remuer mes fesses en symbiose. Je ne vois pas le temps passé. Je danse comme pas possible. Je me libère et m'amuse comme une fille de mon âge. Quand le tam-tam s'arrête je m'arrête aussi. Quand il reprend, je danse de nouveau. Je me retrouve encercler par les femmes. Ça me rappelle tellement mon village. Exténuée, je mets fin à mon massacre. Je sens déjà la jalousie de certaine me suivre. Je quitte donc la plage pour me renfermer dans mon antre. Djany n'y est pas. Il me l'a dit, il ne reviendra pas avant le levé du jour. Mais c'est en étant heureuse que je m'endors…


Au petit matin 


Djany : On parle de toi ! 


J'entends Djany me parler. Mes paupières s’ouvrent au son de sa voix. 


Djany : (se répétant) On parle de toi ! Nasema nawe ! 


Zula : Qui parle de moi Djany?


Djany : Où est-ce que tu as passé la nuit ? 


Zula : Dans cette chambre ! 


Djany : Tu es rentrée à 00 heure du matin. Tu as dansé toute la nuit sur la plage. On parle de toi dans toute la région. 


Zula : C'est impossible Djany. Il faisait très nuit. Personne n'a pu me voir tel que tu me vois. 


Djany : Zuleyha tu es précieuse. Même dans la nuit, tu brilles de mille feux. 


Zula : Djany excuse-moi ! 


Djany : Tu t'es montré à d'autres hommes ! 


Zula : Djany ! 


Djany : Tu cherches des prétendants ! 


Zula : Je voulais juste danser!


Djany : Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? 


Zula : Je ne savais pas. Je suis humaine Djany. Parfois j'ai besoin d'être en contact avec des personnes comme moi. J'ai besoin de chaleur. 


Djany : et non d'un homme froid comme la glace que je suis. Je comprends 


Je crois que je l'ai frustré. 


Zula : (désolé) Djany!


Djany : (quittant la pièce) Merci ! 


J'étais heureuse la veille, me voilà revenu à la réalité qui est la jalousie de Djany. Je quitte mon lit. J'ai besoin de lui parler. Je le rejoins. Il prend son bain. Je me déshabille et nage jusqu'à lui. Il me fixe méchamment mais je sais qu'il ne me fera jamais de mal. 


Zula : Djany je t'aime ! 


Ce mot est sorti de ma bouche au détriment de moi. Je pose sa main sur mon cœur. 


Zula : Tu me rends heureuse. Tu me redonnes confiance en la vie. (Me rapprochant de son visage) Je suis à toi, rien qu'à toi fais-moi confiance. 


Il me reluque, me fait tournoyer sur moi puis me parle. 


Djany : Danse pour moi ! 


Zula : Il n'y a pas de tam-tam Djany. 


Djany : La musique est dans ta tête ! 


Zula : Je suis nue ! 


Djany : Et aussi belle de la tête au pied. Danse pour moi Zuleyha. 


Je n'ai pas de pagne pour accentuer les blocages mais je fais de mon mieux pour le satisfaire. Tout le long, il me fixe comme s'il allait me croquer toute crue. Il sourit par moment vu que je fredonne un air et me trémousse en battant des mains. Je m'y mets de tout mon cœur tel que je l'ai fait la veille. Puis face à lui, je me rapproche de plus près et faisant office de m'asseoir sur lui, je danse le baykoko. Mes perles de rein, il ne les quitte plus des yeux. Je le sens pris d'une certaine extase qui le pousse à me saisir avec virilité. Ma perle de rein se coupe au contact de ses mains. Je le fixe dans les yeux alors qu'il s'enfonce délicatement en moi. Bras dessus bras dessous, chair contre chair, os contre os, il me presse à me casser mais je le presse également. À la première secousse, je jouis son nom. 


Zula : Djany ! 


Il prend une profonde respiration puis d'un élan il me secoue comme un tronc d'arbre. Je gémis tellement fort que je ne vois pas l'averse arriver ni mes forces me lâcher. Je tombe évanouie de plaisir. 


Djany 


Je lui caresse le dos. Je parcours son ventre et mon cœur se met à battre la chamade. Serait-ce ce à quoi je pense ? Mes mains remontent sur sa poitrine. Elle respire normalement. J'y suis allé un peu trop fort. Son cœur a failli lâcher. C'est que j'étais en colère. Mais plus maintenant. Si je protège Zula c'est parce que j'ai peur qu'on me la ravisse. Hier Sibi devait manger. Dans ces conditions je ne pouvais pas surveiller ma femme. Elle dit qu'elle m'aime, j'en ris. Une humaine ne peut pas tromper un génie. Le cœur de Zula est fermé. La Bénédiction de sa mère est un bouclier autour son cœur. Zula pleure aujourd'hui et oublie demain.


 Le soleil sera bientôt au zénith. Sibi va reprendre le contrôle. Je quitte donc la chambre pour me rendre à l'extérieur. Au premier contact avec le soleil, je sens mes forces me lâcher. Pris d'une migraine, ma vision s’affaiblit. Je frotte délicatement mes paupières en secouant la tête. J'ai l'impression d'être encerclé or il n'y a personne autour de moi, personne. Je ferme de nouveau les yeux et comprends que ces personnes sont en réalité des forces. Cependant si des forces doivent me tenir c'est qu'un autre génie plus fort tient Sibi. Je ferme les yeux de nouveau et comprends avec désarroi que Sibi est enfermé dans une capsule et que des incantations sont en train d'être dite sur lui. Je perds en vigueur une seconde fois mais retourne à l'intérieur. 


Djany : Ils vont tuer Sibi ! Zula ! 


Je remonte comme je peux mais me pose près de la chambre de Zula sans pouvoir y entrer. 


Djany : (comprenant) Il veut me prendre ma femme. Le chef veut me prendre ma femme. 


Je perds en force de nouveau. Ma poitrine brûle. Moi qui pensais ne plus saigner de ma vie, me retrouve avec une poitrine perforé. Le sang coule comme un ruisseau d'eau. Je me tiens la poitrine en me relevant. Mon humanité revient. La mort de Sibi me redonne mon humanité. 


Djany : Ils ont tué Sibi ! 


Je flanche de nouveau. Un vase se casse. Zuleyha se réveille. 


Zula : Djany ! 


Djany : (Essoufflé) Rendors-toi ! Je vais bien. 


Je ne veux surtout pas qu'elle me voit mort. Je remonte à la surface. Avec un peu de chance, mon corps aura disparu avant son réveil… 


Zuleyha SELEMANI épouse DJANY 


 Je veux comprendre ce qui le tracasse. Je le retrouve assis sur un rocher. Il est essoufflé. 


Zula : Où est Sibi ? 


Djany : Il est mort ! 


Zula : Qu'est-ce que tu dis ? 


Djany : Le chef du village environnant ce secteur t'a vu hier. Il a aussitôt consulté ses sorciers pour en savoir plus sur toi. Pendant que tu dansais, ils ont emmené un esprit tracer ton parcours. À ton retour, ils ont posé des pièges pour me capturer. Cependant je m'étais déjà mis dans mon apparence propre. Du coup Sibi en a fait les frais. Après avoir capturé Sibi. Ils l'ont enfermé dans une bouteille sur laquelle ils ont pratiqué des rituels. Avant que cette heure soit, Sibi était mort. 


Zula : Mais si Sibi est mort ça veut dire que tu es libre. 


Pour la première fois, je remarque des larmes coulé de ses yeux. Je le contourne et découvre sa blessure à la poitrine. 


Zula : (touchant) Djany ! Tu saignes! 


Djany : C'est la conséquence de la malédiction. Si Sibi meurt, je meurs aussi. 


Zula : C'est parce qu'il me veut qu'il te tue?


Djany : Zula les hommes sont possessifs. Ils sont prêts à tuer, à détruire, à piller, pour une femme. Je t'avais demandé de rester ici car je savais que si un humain te voyait, il rechercherait ma disparition. 


Zula : Je voulais juste danser ! 


Djany : (fermant les yeux) Ils sont là ! 


Zula : Prenons la fuite, Djany. Je suis si désolée. Prenons la fuite.


Djany : Tu ne comprends pas ! Le soleil sera bientôt au zénith. Si je ne me métamorphose pas, je meurs. Sibi est mort. Il n'y aura donc pas de métamorphose. 


Zula : Djany après un mois d'union, tu me laisses veuve ! 


Le soleil brille de plus en plus. Les forces de Djany l’abandonnent. Lui qui était assis, flanche sur le sol. Mon cœur est dans l'agonie. 


Zula : Djany ne me laisse pas veuve. Je t'en supplie ne me laisse pas veuve. J'ai placé tous mes espoirs en toi. Djany je n'ai plus personne. S'il te plaît (pleurant) Si seulement je pouvais revenir en arrière. 


Djany : Tu es précieuse Zula! (posant une main sur mon ventre) Prends soin de toi. 


Zula: (suppliant) Ne fais pas de moi une veuve. Djany ! 


Djany: (sa paume chaude contre ma joue) Même la mort ne nous séparera pas Zuleyha. 


C'est tout ce qu'il arrive à me dire avant que ses yeux ne sombrent. Au premier abord, je ne crois pas qu'il est parti mais quand son corps entre mes mains reste immobile, le cri qui sort de mes entrailles déchire le ciel. Je ressens sa chaleur. Djany n'était pas si froid. Il avait réellement une part d'humanité. Sa respiration se saccade, ce qui me rassure sur le fait qu'il vit encore. Alors que mes espoirs reviennent au stade où Djany les avait mises, tout à coup, des bras me portent. Je hurle encore plus fort. Deux d'entre eux font état du corps sans vie de Djany. Un autre sort de nulle part et lui transperce le cœur d'une épée. Mon cri se décuple. Une force inouïe s'empare de moi et j'arrive à me détacher de ceux qui me tiennent. Je cours pour me jeter près de Djany. Je pose sa tête sur ma poitrine et le pleure. 


Zula : Vous l'avez tué ! 


J'ai les mains qui tremblent. Une haine hors du commun s'empare de mon être. C'est ainsi que sont les hommes, des chiens qui traitent les femmes comme des objets. Où c'est écrit qu'un homme peut tuer un autre homme pour lui ravir sa femme ? Où ? J'appartiens déjà à quelqu'un et un homme que je ne connais même pas, vient briser une seconde fois mon bonheur. 


Zula: (lui parlant à l'oreille) Si tu peux revenir Djany revient s'il te plaît. Je sais que tu es loin assez loin pour ne pas m'entendre mais s'il te plaît ne me laisse pas. Ne m'abandonne pas. Djany pardonne moi ! 


Ils retentent de me toucher. 


Zula : Faites un pas de plus et je me jette du haut de cette montagne. 


Ils reculent tous. 


Zula : Djany ne fait pas de moi une veuve. Djany réveille toi. (Hurlant mon désarroi) Réveille-toi mon amour. (Sanglotant) Je t'aime Djany. (A bout de force) je t’aime tellement… 


Distraite, je ne les vois pas arriver. L'un d'eux me tient de force pendant que les deux autres poussent Djany dans les chutes d'eau. Je n'ai pas pu regarder, mon corps m'a lâché au même moment. Qu'est-ce que je vais devenir sans Djany ? 


Ils me transportent comme s'ils venaient de capturer un gibier. Captive dans un filet à piège posé dans un casier, ils m’éloignent de ma maison, de mon Djany, de mon bonheur. La haine dans mes yeux et dans mon cœur est vorace. Cette haine peut tuer d'une seule parole. Les lèvres serrées, je pleure le seul et véritable homme de ma vie. Mais à ceux qui auront la malchance de me connaître après, ils auront la rançon qu'ils méritent. Ils seront traités comme des chiens errant, des chiens qu'ils sont tous. (Crachant) Ils me font vomir ces vermines qui se disent Homme…



Mwanamke wa Saba awa...