41 - S'avoir s'affirmer

Write by Owali

Partie 41


***Prince***


Bip Bip Bip Bip... Les yeux ouverts depuis un moment, j'arretai le réveil de mon telephone qui était sous mon oreiller sans regarder l'écran et le rebalançai dans un coin du lit.

Je fixai le plafond en me préparant pour la journée qui m’attendait. Grace à Aude, j'avais reussi à décrocher un entretien ce matin dans la société de son père. 

Paga W. Industrie, une entreprise spécialisée dans l’exploitation et la transformation du bois français. Au vue de mon expérience qui se résumait pour l’essentiel au secteur bancaire, je n’étais pas du tout convaincu que mon profil collerai avec ce qui était attendu surtout que même si je travaille dans une grande banque, 1 an meme de travail acharné ne suffit pas pour avoir la prétention d’être dsi…d’autant plus que je n’avais aucune idée du rôle d’un directeur des systèmes d’informations dans une entreprise dans laquelle seules des machines automatisées pouvaient disposer de logiciel permettant de regler des paramètres . Bref

C’est donc peu convaincu sur l’issue de cet entretien que je me levai et me dirigeai  vers la salle de bain. En sortant de la chambre je croisai Marie dans le couloir.

-Bonjour Prince, fit-elle en baissant la tête

-Bonjour Marie, ça va ?

-Oui, oui. Je vais faire le petit déjeuner…tu veux quelque chose en particulier ?

-Non, non je prendrai juste un café, ne t’embete pas.

- D’accord.

Elle continua sa route avec la main sur le dos. C’était comme ça presque tous les matins depuis que j’étais sur Paris. Marcus avait déserté son appart car disait-il, plus loin je suis d’elle mieux je me porterai. J’avais donc décidé de rester avec elle, car avec sa grossesse qui s’approchait de son terme, la laisser seule n’était vraiment pas raisonnable. Mais elle était devenue tellement discrete que je pouvais faire toute une journée dans la voir. 

Elle ne sortait de sa chambre que pour se soulager et manger. C’était un véritable fantôme dans la maison à tel point que j’allais de temps en temps  m’assurer que tout allait bien. Je la trouvais alors en train de lire ou de caresser son ventre en parlant à son bébé. J’avais vraiment du mal à la reconnaitre. Cette grossesse avait l’air de la rendre plus renfermée. En même temps avec toutes les épreuves qu’elle avait traversé. 

Vraiment les filles savent gacher leur vie toute seule…les mauvais choix voilà quoi elle en est réduite, squatter dans l’appart d’un père potentiel non conscentant!

De la pitié…voila ce qu’elle m’inspirait. J’avais pitié d’elle.

1h plus tard j’étais dans les locaux de la sociéte et j’attendais d’être reçu par le directeur des ressources humaines avant de voir l’adjoint du PDG dans la foulé comme je leur avais précisé que n’étant pas du pays je n’aurai pas de crénau en dehors de cette semaine.

-Monsieur Tchikaya ? M’interpella l’assistante 

-Oui ?

- Monsieur Durand va pouvoir vous recevoir, veuillez me suivre s’il vous plait.

Je me levai et marchait dans ses pas jusqu’au bureau de son patron. Ce dernier étant au telephone au moment ou j’entrai, il me fit signe de m’asseoir. Quelques minutes plus tard il raccrocha. 

-Bonjour Monsieur Tchiya..Chika…

-C’est Tchikaya, monsieur Dumon…heu non 

Durand excusez moi, bonjour.

Il me regarda par-dessus ses lunettes d’un air sévère. Je lui fis un sourir en retour.

-Très bien monsieur, je vous ai convoqué à la demande express de monsieur LeBlanc pour un poste de…DSI…ah ah ah ! La bonne blague. 

-Pourrais-je savoir ce qu’il y a de drole dans ma candidature ?

-Attendez vous êtes sérieux ?

-Bien sur ! J’ai d’excellente référence et s’il faut je serai capable de vous fournir des lettres de recommandation des différents clients satisfaits pour lesquelles j’ai eu à travailler.

- Hum ! Non vraiment ?!? Mais d’où sortez vous mon bon monsieur ?Paga W. Indistrie n’est pas une vulgaire PME dans laquelle on prendrait le premier venu  tout droit sortie de l’école il n’y a meme pas 2 ans. Il faut faire ses preuves avant de pretendre à ce type de poste cher Monsieur.

-Je comprends ce que vous dites, seulement je suis de ceux qui pense qu’ aux âmes bien née, la valeur n’attend point le nombre des années. C’est pour cette raison que malgré mon jeune âge, je reste persuadé que je suis tout à fait capable d’assumer ce rôle.

Il me regarda avec étonnement

-Et si on parlait de Paga W. Industrie à présent, rajoutais-je en sortant mon carnet de note et mon stylo.

-Heu…oui, oui bien sur, répondit-il confus.

2 heures plus tard


-Très bien Prince, merci pour le temps que tu as bien voulu nous accorder.

-Mais c’est moi qui te remercie Henri.

-Je te raccompagne, ajouta t-il en m’ouvrant la porte de son bureau.

Après l’entrevue avec Mr Durand que j’ai estimé plutôt mitigé, j’ai été reçu par l’adjoint au PDG qui n’est nul autre qu’ Henri LeBlanc, le frère de MC. Aude lui ayant fait pleins d’éloge à mon sujet, il me reçu avec un apriori assez positif. Ce qui fait que nos échanges furent très interessant et plutôt constructifs.

Il ne se souvenait plus de m’avoir rencontré ce qui m’arrangeait vraiment car je tenais à ce que notre entrevue ne s’écarte pas du domaine professionnel. Et de toute façon ayant arreté d’essayé de joindre MC, l’eventualité que notre relation ne se limite qu’au cadre professionnel n’était pas completement écartée. On se serrai la main au niveau de l’ascenseur et  au moment ou les portes s’ouvrirent, je fus surpris de la croiser en face de moi !

Et bien, quand on pense à la louve…

Elle resta figée pendant quelques secondes en me voyant.

-Marie-Claire, tu as un problème ? Lui demanda Henri la sortant de ses pensées.

-Heu…non, non. Bonjour Henri, fit-elle en sortant de l’ascenseur avant que les portes ne se referment.

D’un geste vif j’empechai leur fermeture.

-Merci…fit-elle avec une voix à peine audible en me regardant du coin de l’œil.

Wow ! Mais elle m’ignore littéralement ma parole ?!? 

-Bon Prince, on s’appelle très vite ! Me lança Henri en me serrant la main

- Très bien. A bientôt.

Je montai dans l’ascenceur, appuyai sur le bouton  et me tint en regardant droit devant moi. Nos regards se croisèrent lorsque les portes se fermèrent.


=-=


Je sortais de mon open space quand je me souviens que j’avais oublié quelque chose derrière moi. Je fis alors volte face lorsque je croisais Serge, un collègue camerounais.

-Oh Prince ! Tu es de retour ?!?

- Oui, oui comme tu vois !

-Ah ca ! on était tous inquiets quand on ne t’a pas vu revenir !

- Merci beaucoup, c’est gentil. Mais dit moi tu fais quoi la ? 

- Je suis en train de rentrer.

-Mais allons prendre un pot dis donc ! fit-il en me donnant une tape dans le dos. Ca fait longtemps et puis il faut que tu me raconte les histoires du pays ! 

Dring Dring…Dring Dring

Je sors mon téléphone de ma poche et regarde qui m’appelle avant de le ranger à nouveau.

-Ben écoute, pas de problème. Je recupère juste un dossier et on y va.

Quelques minutes plus tard, on marchait en direction de l’ascenseur pour descendre dans le parking lorsqu’on y croisa la stagiaire en Marketing

- Hey Oda ! wie geht’s. Lui lançai-je

- Guten Abend Prince, me repondit-elle simplement sans faire plus attention à moi.

Heu…okay…

Arrivés au niveau du parking, elle descendi la première et fonça vers sa voiture sans nous calculer d’avantage.

-Mais toi tu connais la fille la comment ?!? me demanda Serge surpris

-Qui Oda ? Ben on se croise de temps en temps, sans plus pourquoi ?

-Mais tu ne sais pas que c’est la fille d’un des associés de la boite ?!? Moi à ta place, je me rapprocherai d’elle…elle pourrait t’ouvrir les portes du paradis…dans tous les contextes hein !

-Pfff n’importe quoi toi ! C’est une gamine.

- Et alors ?!? Une gamine qui vaut de l’or moi j’appellerai plutôt ça une valeur sure

-Mouai. Bon on va la prendre cette bière ?

-Je te suis !

On monta chacun dans nos voitures et se gara au centre-ville. On s’arreta dans un bar à deux pas de Badenerstrasse. Après s’etre installé sur une des tables on discuta de tous et de rien.  Je ne rentrai bien evidement pas dans les détails de ce qui m’était arrivé au pays mais on parla du développement économique et du potentiel en terme d’investissement et d’opportunité de buisness qu’il y avait dans la sous-région.

-Franchement, je ne sais pas ce qu’on fait encore ici. Surtout toi !

-Rho comment ca ?

-Non mais je te parle, le pays a besoin de ressource comme nous. Vraiment, on s’est trop perdu ici. Regarde les vies qu’on mène ?!? Moi ca fait 10 ans que je suis ici en suisse. Oui je ramasse l’argent et j’investie en construisant quelques petite choses au pays mais bon, ce n’est pas ca ! Le pays a besoin de sang neuf, et plus tôt qu’on fasse appelle à des blancs pour nous preter main forte, c’est nous, la diaspora formée ici qui devont être devant pour travailler.

-Ah ah ah tu es drole toi ! Tu as bu combien de biere ? C’est aujourd’hui que tu ignores le complexe de nos frères vis-à-vis de l’homme blanc ? C’est parce que nous les cotoyons au quotidien et que nous les connaissont que nous n’avons pas peur d’eux ! Mais au pays, quand ils débarquent, nos politiques sont les premiers à s’incliner devant eux. Du simple fait de leur couleur de peau, tous ce qu’ils diront sera bu comme du petit lait. Toi tu vas venir, même avec un projet équivalent voire meilleur, et tout de suite on ne va pas te considérer avec le même sérieux et au pire on va même de mettre des batons dans les rous !

-Oui je sais que tout ce que tu dis la est vrai mais bon, rester ici en ayant l’illusion de reussir sa vie alors que nous ne vivons que de crédit dans une société de consommation à outrance pendant que nos frere et sœur n’ont même pas ne serait-ce que de l’eau potable ou même du pain, moi ça me pose un serieux cas de conscience. 

-Oui c’est sur. Mais tu as dis que tu as investis la bas non ?

-Oui, des petites choses, juste histoire de se donner bonne conscience, mais je sais que j’ai beaucoup plus à approter au pays. Notre place n’est pas ici mon ami. Regarde la ou je suis depuis 10ans, je suis rentré dans la societe en mm temps que des gens qui sont senior managers aujourd’hui pendant que moi j’ai du me balader dans plusieurs entreprise où voir ne serait-ce que l’ombre d’une augmentation de salaire. Ce n’est pas une vie ça ! A cause de notre maillot la, notre couleur noire, on sait qu’on est plafonné d’office dans les sociétés des blancs la ! Tu as vu quel noir PDG ici ?!? Ne refechie pas trop, il n’y en a pas. Ceux qui peuvent aspirer à le devenir le deviennent en Afrique, pourquoi ? Parce que c’est notre place naturelle, c’est chez nous et on interet à se dépecher de rentrer parce que si on attend que la crise européenne ne nous laisse pas le coix, lorsqu’on se decidera enfin, ce sera trop tard ! Les chinois et les indiens auront occupées toutes nos terres. 

Il n’avait vraiment pas tord dans le fond. C’est donc tout chamboulé par cette conversation que je rentrai chez moi completement lessivé. En rentrant je regardai mon téléphone. 

15 appels en abscences de…Marie-Claire. 

Elle avait laissé autant de message. 

1.« Konzi,heu…ca fait un moment que j’essaie de te joindre j’espere que tu vas bien »

2. « Konzi, rappelle moi des que tu es dispo s’il te plait.. »

…5.  « PUTAIN PRINCE QU’EST-CE QUE TU FOU ?!? »

7. « Tchikaya tu as interet à te dépéché de me rappeler !!! Tu es avec qui ?!? Encore une petasse ?»

..14.  « Sniff…j’en peux plus. Je ne sais pas ce qui m’arrive. Je fais tout de travers avec toi. Tu…tu me manques…si tu savais comme je m’en veux pour tout. Je te promet que je vais changer. Accorde moi encore une chance…une toute petite s’il te plait…je t’en prie konzi…pardonne moi. Je ne suis qu’une sale gamine pourri gatée, je sais Aude m’a tirée les oreilles. Mais j’ai envie de m’am…tutututu »

15. « Désolée j’avais dépassé la durée du message. Je disais que j’ai envie de devenir meilleurs, et je sais que c’est à tes côtés que j’y arriverai…konzi…snif…tu me manques. Vivre loin de toi, me pèse… »


Hum…Tu n’es pas au bout de tes peines très chère et tu n’as pas fini de pleurer… C’est moi qui te le dis.


***Marie-Claire***


Assise dans la loge en attendant notre tour de passage, je regardais désespérement mon telephone dans l’attente d’un message sa part. Je voyais bien sur whatsapp qu’il se connectait régulièrement, ce voulait dire qu’ il voyait mes messages mais qu’il ne voulais pas y repondre volontairement. J’avais mal au cœur mais en même temps je l’avais bien cherché…je crois que cette fois c’est mort, à force de tirer sur la corde de la patience, j’ai fini par la faire craquer. Il ne veut plus de moi, et c’est entièrement de ma faute, de ma jalousie maladive et mon orgueil mal placé...

'Toc toc'

-Tu es prete ? Me demanda Kenz, ils viennent de me faire signe qu’on est les prochain. 

-Heu…oui, oui.

J’ enfilai mes chaussures et au moment où je quittais la loge, j’entendis mon téléphone vibrer sur la table

Bzzz Bzzzz

Je courrai pour regarder, et mon visage s’illumina immédiatement en voyant le message qui s’affichait :

« Déchire tout Princesse… »

Aaaahhhhh mon cœur à envie de sortir de ma poitrine tellement il danse la semba.

-Bon alors on peut y aller ?!?

-Ouiiii bien sur !!!


=-=


OOUUUUHHHHH !!! BRAVOOO !!! C’EST CA QUI EST LA VERITEEE !!!

Ouff ! On s’était entrainé comme des forcenés pendant des mois pour 4min de show ! Quatre minutes qui on été magiques et pour cause…en montant sur scène je l’avais vu… 

C’était comme dans un rêve, il était la, assis à coté d’Aude bien en évidence comme si de rien n’était. Et il me souriait pour m'encourager... Ah la la ! Cet homme ne cessera de m’étonner. Il apparait toujours au moment où on s’y a attend le moins. A la sortie, je retrouvai Aude.

-Félicitationnnn !!! C’était super ! Me lança t-elle

-Merciiii, m’ecriais-je en sautillant sur place comme une petite fille

D’autres personnes vinrent me féliciter, mais je ne le vis pas.

-Heu…tu n’aurais pas vu Prince ? Demandais-je à Aude intriguée.

-Prince ?!? Heu…non, je ne sais pas. Il a du partir…

Partir ?!? Hein ??? Mais ou ? Comment ? Pourquoi ?!? 

Oh la la…

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