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Write by aldoresfidele
C’est ce moment que Vanessa choisit pour intervenir.
- Chéri, comment peux-tu penser ça ? Moi, avec ton frère ?
Elle regarda Patrick qui était toujours bouche bée. Papa et maman Agani l’étaient plus que lui d’ailleurs. Puis, dans un grand bruit, Patrick explosa de rire.
- Non mais tu t’entends ? Coucher avec ta femme ? Je ne suis pas marié moi, Giovanni. Je fais ce que je veux, avec qui je veux. Mais pas avec la femme de mon frère tout de même. Tu me déçois, Gio.
- Alors qu’est-ce qu’il y a bon sang, tu vas parler oui ? Depuis tout à l’heure tu n’arrêtes pas tourner. Tu sèmes le doute ? On est adultes, alors parle, qu’on en finisse, Patrick.
Giovanni était rouge. Rouge d’impatience, de colère et de frustration.
- Calme-toi, mon frère. Ne sois pas pressé. Je n’ai pas couché ta femme. Enfin, moi non.
Ce bout de phrase jeta un froid glacial sur la table. Vanessa se décomposait. Patrick, maître du jeu, sortait une à une ses cartes.
C’était une partie de poker qu’il avait gagné avant même qu’elle ne commence. Sa mère posa une main sur la sienne et s’adressa à lui :
- Mon fils, s’il te plaît, il faut que tu parles. Mon cœur n’en peut plus. Si tu as des révélations à faire, fais-les.
- C’est vrai. Si tu as quelque chose à dire, dis-le ou tais-toi et laisse-nous partir. C’est quoi ce jeu vicieux de cachotteries ? N’importe quoi ! ajouta monsieur Agani, le père des deux hommes.
Seule Vanessa restait silencieuse. La face baissée, elle retenait tant bien que mal ses larmes, espérant un miracle. Elle aurait voulu que cet imbécile puisse devenir muet tout d’un coup.
- Vanessa !
Elle leva la tête et remarqua que tout le monde la fixait. C’était Patrick qui venait de crier son prénom.
- Vanessa ! Est-ce que ça va ? Tu as l’air perdue. Bon, je demandais si tu lui dis toi-même ou si tu préfères que je le fasse.
Vanessa regarda méchamment Patrick. C’était un monstre, une immonde créature sans cœur. Elle préféra ne pas répondre du tout.
- Bien. Tu ne veux pas te décider. C’est dommage. En plus d’être infidèle, tu n’as pas le courage d’assumer tes actes.
- Patrick, s’il te plaît, parle-moi, supplia Giovanni. Qu’est-ce que tu essayes de dire ? Ma femme m’a trompée ? Mais arrête de parler à demi-mot, nom de Dieu !
Patrick se tourna lentement de l’autre côté de la table et regarda son père.
- On pourrait demander à notre père, non ?
Giovanni sentit sa colonne vertébrale se raidir tout d’un coup. Il eut l’impression que quelqu’un venait de lui déposer une masse de cent kilogrammes sur le dos. Il tourna machinalement la tête et posa ses yeux sur son père.
Le père des hommes, monsieur Agani, écarquilla des yeux tout ronds. Il transpirait à grosses gouttes. Ce n’est qu’à ce moment que tout le monde put voir à quel point il contenait une peur et une nervosité extrêmes. Sa femme le regardait, ébahie.
- Comment ça, demander à papa, Patrick ? Papa a quoi à voir avec une histoire du genre ? Patrick, tu veux bien m’expliquer ce qui est en train de se passer là ? Papa, de quoi parle-t-il ?
Patrick sourit, prit son verre et le leva ;
- Au vice et à la famille ! dit-il, serein comme un homme mort.
Deux mois avant...
- Je passerai demain en soirée, on ira chercher les filles chez ta mère à Cotonou ensemble.
- D’accord, merci pour tout Patrick.
- C’est un plaisir, Vanessa. C’est la famille.
Vanessa sortit de la voiture de son beau-frère et rentra chez elle. Il faisait particulièrement frais ce soir-là. Une petite brise vint caresser sa joue, lui rappelant de beaux souvenirs de soirs comme celui-ci, lorsque son mari était avec elle. Elle sentit un léger pincement au cœur, mais il passa très vite. Elle se dirigea vers la grande porte d’entrée du salon qu’elle ouvrit.
- Déjà rentrée ? Il va bien ?
Elle sursauta d’abord, puis répondit.
- Avertis au moins quand tu viens ! Imagine si Patrick avait décidé d’entrer.
- Ah, c’est bon. Il n’est pas entré. Alors ?
- Oui. Ton fils va bien. Il se rétablit doucement mais sûrement. Et je suis sûr qu’il me trompe.
Monsieur Rodrigue Agani, le père de Patrick et Giovanni, se retourna et regarda sa belle-fille de haut en bas.
- Le type est à l’hôpital. Ses pieds sont cassés. Toi, tout ce que tu trouves à penser, c’est qu’il te trompe ? Et avec qui il te tromperait d’abord ?
- Son infirmière. Si tu voyais les regards qu’elle lui lançait.
- Tu es sacrément hypocrite, toi, rétorqua Rodrigue. De toutes façons, même s’il le faisait, tu ne devrais pas te plaindre. Tu ne vaudrais pas mieux que lui.
Vanessa fit la moue et se dirigea vers la chambre à coucher. Elle s’étala tout le long de son grand matelas et inspira un grand coup.
Elle savait que ce qu’elle faisait était la pire des abominations et l’un des péchés les plus cruels qui soient, aussi bien envers Dieu qu’envers son mari.
Mais si le péché est aussi apprécié des hommes, c’est parce qu’il est excitant. Il a un goût particulier, une saveur qui pousse chaque pécheur à être tenté de recommencer, encore, et encore, et encore. Cette envie de recommencer, Vanessa y avait succombé, même après toutes ces années. Et à chaque fois qu’elle décidait de tenir tête à ses démons, la tentation revenait, plus forte, plus entraînante. Et alors elle trouvait encore plus de plaisir à violer tous les principes moraux.
Elle se leva, se déshabilla et se dirigea vers la douche. Elle y était lorsqu’elle entendit Rodrigue crier son prénom. Elle ne s’en occupa pas. Elle s’attendait à le voir faire irruption dans la chambre d’une minute à l’autre, mais il ne vint pas. Elle résuma sa douche, mit son peignoir et ouvrit la porte de la chambre. Soudain, elle s’arrêta tout d’un coup. Précipitamment, elle retourna dans la chambre.
Il était là. Elle était certaine d’avoir entendu sa voix. Patrick était dans le salon, avec son père. Pourquoi était-il revenu ? Elle enfila une tenue plus respectable pour n’éveiller aucun soupçon. Mais elle savait que Patrick était loin d’être dupe. Il n’était parti qu’il y a quinzaine de minutes. Il fallait qu’elle soit sereine.
- Tu as oublié un truc ? demanda-t-elle, une fois sortie.
- Mes clés sont dans ton sac, je crois.
- Ah oui. Je vais les chercher.
Vanessa s’empressa de retourner dans la chambre. Elle fouilla nerveusement son sac, se saisit du trousseau de clé et sortit le remettre à son beau-frère. Ce dernier se leva, serra la main de son père, et les laissa, un franc sourire sur les lèvres. Lorsqu’elle entendit sa voiture démarrer, elle se laissa choir dans le fauteuil le plus proche, la main sur le visage.
Elle regarda Rodrigue, qui avait l’air quant à lui parfaitement serein.
- Tout ça ne te dit rien ? Pourquoi tu restes aussi calme ? N’as-tu pas peur le moins du monde de ce que ton fils pourrait découvrir ?
- Premièrement, je n’ai rien fait de mal. Ou du moins, les apparences ne révèlent strictement rien. Je suis juste venu voir ma belle-fille après avoir fini de dispenser mon cours à l’université. Deuxièmement, tu veux que je dise quoi ? De toutes façons, il est déjà venu. Maintenant, il n’y a plus rien à faire. Arrête de stresser.
Vanessa garda les yeux fermés pendant quelques secondes. Puis, elle murmura tout doucement :
- C’est quoi toute cette histoire ? Regarde tout ce qu’on risque en continuant de se voir. C’est devenu difficile, Rodrigue. Je ...
Avant qu’elle ne puisse finir sa phrase, elle sentit sur ses lèvres le contact chaud de celles de Rodrigue. Avant même qu’elle ne puisse s’en rendre compte, il l’avait délestée de sa robe. Dans sa précipitation, Vanessa avait oublié de mettre des dessous. Elle se retrouva donc toute nue, sous l’emprise et sous le charme de son beau-père.