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Write by Annabelle Sara

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La soirée se terminait plutôt bien avec Claire, elle avait fini par se détendre et se laisser aller en me racontant un peu sa vie. Parler de son travail, de ses amis de sa famille.

Sa famille, elle a parlé de son oncle mais vaguement très vaguement de son père pas comme s’il n’avait pas fait parti de sa vie mais comme si elle ne voulait en aucun cas en parler. Comme si le sujet n’était pas intéressant du tout.

Ce que moi j’ai trouvé intéressant c’est que c’est une jeune femme intelligente, avec beaucoup d’humour, indépendante, qui semble équilibrée même si elle cache ses faiblesses. 

Et merde, elle a un réflexe de succion de fou ! Elle a choisit de manger son couscous de tapioca à la main, imitant le fait que j’utilisais aussi mes doigts, mais elle a failli me rendre dingue en mangeant cette sauce de Gombo, avec trois doigts parfaitement manucurés.

A chaque fois qu’elle portait un morceau de tapioca trempé dans la sauce à sa bouche j’avais le boxer qui palpitait. C’était le pire diner de ma vie !

Mais je ne l’aurais raté pour rien au monde.

En la raccompagnant je me suis dit qu’il était temps de tenter une nouvelle approche. Juste pour vérifier ce qui me trottait à l’esprit depuis le début du repas.

Dans le taxi qui nous ramenait j’en ai donc profité pour me rapprocher d’elle, il faisait froid à cette période dans la ville et mon pote taximan savait qu’il devait toujours venir me chercher quand je sortait avec une fille, les vitres ouvertes, quand il fait froid, ça facilite le rapprochement.

Exactement comme en ce moment, Claire est collée contre moi, je peux sentir mon corps absorber son corps frêle et fin, la protéger du froid. Elle a posé sa tête contre mon épaule, quand elle frissonne de froid, je prends ses mains avant de me pencher vers sa portière pour faire remonter la vitre.

- Merci, dit-elle.

Je prends ses deux mains dans les miennes et les frottent vigoureusement pour la réchauffer.

- Ça va mieux ?

Elle avait le visage encastré dans mon cou et donc elle pouvait sentir mon odeur, mélange de senteur corporel et de parfum d’une grande maison française.

- Queen ?, j’insiste. 

Même si je peux imaginer ce qui traverse son esprit à ce moment précis je préfère qu’elle soit la première a formulé ses envies.

- Tu es beau…

- Merci, tu es toi-même très belle ma Queen, murmuré-je en la regardant droit dans les yeux.

- Ta barbe est juste magnifique…, fit-elle en passant trois doigts dedans. C’est doux !

L’air se raréfie entre nous, son regard est ancré au mien et ce que j’y lis accélère mon rythme cardiaque, mais j’ai un torse imposant ce n’est pas forcément visible.

- Je ne comprends pas pourquoi tu n’as pas de femme…

- Si je te disais que tu réfléchis trop !

Ma voix était rauque presque sourde, une intonation qui donnait un poids particulier à mes paroles. Claire baissa instantanément les yeux sur mes lèvres, son regard était gourmand, comme si elle voulait me gouter mais elle hésitait à mordre dans le fruit défendu.

Elle laissa échapper un soupir. 

Là c’est trop je peux me contrôler mais jusqu’à un seul point et j’ai passé le seuil depuis un moment déjà. Et ce soupir c’était le signal que j’attendais.

J’ai fondu sur elle en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Le choc en prenant ses lèvres. Un délice de douceur, un tourment de sensation chaude. Elle répondait à mon baisé avec la même envie que moi, la même ferveur.

Je la tenais encore par les mains donc elle avait le cou tendu pour répondre à ce baisé qui faisait naitre le feu dans mon corps, je voulais la toucher mais quelque chose me disait de lui donner le temps de s’accoutumer à cette intimité.

En happant sa lèvre inférieure pour la caresser du bout de la langue, elle laissa encore échapper ce son qui est une douce musique pour les oreilles. Ses soupirs faisaient vriller mon sang dans mes veines.

Je voulais approfondir mais il fallait qu’elle m’invite, je me suis écarté un tout petit peu, pour reprendre mon souffle et la regarder dans les yeux.

- Tu es vilaine Queen, tu essaies de me faire trahir ma parole…

- Ah oui ? Et laquelle ?, me provoqua-t-elle en frottant ses lèvres contre les miennes.

D’une main j’ai attrapé sa tête en la tenant par l’arrête du visage.

- Celle de te laisser à la porte de ta maison ce soir…C’est difficile de résister à cette bouche douce et sensuelle…

- Hmmm… qui t’a demandé de résister ?

Elle me sourit avant de prendre cette fois-ci l’initiative du baiser. En y mettant plus de fougue cette fois, comment résister à une femme qui prends les devants, revoilà le coté fauve qui sortais des coulisses de la belle Claire.

C’est maintenant que je devais tester mon hypothèse.

J’ai donc repris le dessus en rythmant notre échange, j’avais besoin de gouter à sa bouche, toute cette superbe bouche, alors ma langue insidieuse et envahissante s’est frayé un passage jusqu’à la sienne, la domptant, la titillant et explorant chaque centimètre de sa bouche.

Ma seconde main lâcha la sienne et je la fis passer entre elle et le dossier de la banquette, la posant sur son flan, elle tressaillit au contact avec ma main qui remontait doucement vers son dos.

Elle soupira encore, donnant une nouvelle impulsion à mon désir qui grondait déjà dans mes veines.

Cette fille va me rendre fou avec les sons qui sortent du fond de sa gorge.

Elle posa la main sur mon torse, je m’attendais à ce qu’elle me repousse mais en fait non elle me caressait à travers le tissu de ma chemise, cette petite main serait un pure délice quelques centimètres plus bas. Mais nous n’en étions pas encore là.

Rompant notre baisé, je suis allée embrasser le lobe de son oreille, puis son cou, je sentais sa peau crépiter sous ma langue comme du sucre glace, elle gémit en griffant ma peau à travers le tissu.

Ma main sur son cou migra doucement de son cou en passant sur un sein que je me contentais d’effleurer vers sa cuisse, que sa robe retroussée  avait exposé.

Sa peau était incandescente sous ma paume, je ne la touchais pas vraiment, je survolais cette peau, crémeuse pour passer ma main sous le tissu de sa robe vers l’intérieur de sa cuisse. Ma main se posa finalement à l’orée de sa féminité qui irradia mes doigts de la chaleur du volcan en elle.

Le mouvement fut une fois de plus imperceptible, mais il était bien là. Claire recula vite mais elle n’avait pas assez d’espace pour s’éloigner alors elle ne bougea que de quelque millimètres.

Elle s’agrippa à ma chemise et son pouls se mit à battre bien plus vite sous ma langue dans son cou.

 Ma Queen a envie de moi, une folle envie, mais elle se retient ! Et je crois savoir pourquoi ! Si j’insistais elle se laisserait surement aller sans réellement lâcher prise, la petite main agrippée à ma chemise me le montrait.

Après un dernier baisé dans ce cou appétissant je me suis écarté.

- Qu’est-ce que tu fais ?, me demanda-t-elle surprise que j’arrête notre étreinte.

- Tu n’es pas prête Queen !

Un éclair traversa son regard, elle semblait aussi frustrée.

- De quoi tu parles ?, demanda-t-elle en décalant son torse.

- De toi ! Du fait que tu n’es pas prête pour moi, ai-je expliqué en inclinant ma tête sur le dossier de la banquette. J’ai tord ?

- Tu as encore la main sous ma robe et tu me parles de je ne suis pas prête ?, siffla-t-elle entre ses dents comme si elle ne voulait pas que le taximan l’entende.

Alors qu’il l’avait surement entendu soupirer et gémir tout à l’heure.

- Nous avons notre temps ma belle ! Si ce n’est pas aujourd’hui ce sera demain, murmuré-je en lui caressant la joue du pouce. Je peux t’avouer que je suis moi-même très frustré en ce moment. Cette bouche me donnait vraiment envie, je ne veux pas parler du reste…

Je promenais un regard affamé sur son corps, un sourire fugace traversa son visage, puis elle s’écarta complètement de la chaleur de mon corps.

- Tu as eu ta chance, ça n’arrivera plus !, fit-elle en détournant le regard vers l’extérieur et remarqua que nous étions dans son quartier.

Une main sur son menton j’ai ramené son visage vers moi, avec douceur mais tenant fermement. J’avais envie de gouter encore une fois à cette bouche, cette fois un baisé très léger. Il était aussi bon que les autres.

- Au point où nous en sommes ma belle, ce n’est pas toi qui décide, c’est ton corps et je compte bien le corrompre !, ai-je soufflé contre sa bouche entrouverte.

Le sourire enjôleur sur mon visage l’amusa. Elle passa les doigts dans ma barbe et tira doucement.

- Je suis arrivée…

- Laisse-moi t’accompagner à ta porte !



Journal intime d'un...