66- bis

Write by Lilly Rose AGNOURET

66- bis

 

Nous sommes vendredi ; et demain c'est le grand jour. J'ai un peu la pression d'autant que je n'ai aucune idée des émotions qui m’envahiront demain.
Grand-mère n'arrête pas de me dire de me relaxer mais bon...
Je suis là chez elle, au calme, comme elle dit.
Madame me fait à manger et ne veut pas que je touche à quoique ce soit.
De fait, même le balai, je ne l'approche pas. Elle me dit de me reposer. Elle dit que je dois être détendue demain. Elle dit qu'il faut qu'il y ait une étincelle lorsque Miro me verra demain.
« Et si l'étincelle ne se produit pas, Mamie ! »
« Oh ! Crois mois, elle se produira. Sinon, je ne suis pas ta grand-mère ! »
« Dis, qu'est-ce que tu feras le jour de mon mariage. »
« Je te séparerais de ton fiancé un mois avant l’événement. »
« c'est la mort ! Un mois c'est pas trop, non ? »
« Non, c'est juste ce qu'il faut pour qu'il oublie qui tu étais avant et qu'il succombe à nouveau. Tu dois être neuve le jour de tes noces ! »
« Ouais...en tout cas. Je m'ennuie. Que puis-je faire pour me changer les idées ? »
« Mets-toi devant la télé ou lis un livre. »
« Ouais...Je suis vraiment en prison. »
« Arrête de dire des bêtises et dis-moi comment tu as trouvé la robe que t'as fait faire ta mère. »
« Elle est sublime, mamie. »

Il est 14h quand les filles m'appellent.
Gaëlle m'annonce que vraiment là, elle n'a pas mon temps. Elle est trop occupée à faire je ne sais quoi. Elle me sort qu'on lui a demandé de décorer une salle et qu'elle y travaille depuis le matin en compagnie d'Alec. Bref, je sens qu'elle n'a vraiment pas envie que je vienne chambouler ses programmes en lui demandant de venir me rendre visite.
« On se voit demain, ma douce. »
Elle raccroche aussitôt, comme si elle ne voulait pas passer plus de temps au téléphone.
C'est ensuite Sharonna qui m'appelle.
« Frangine, je te dis que la journée ne peut pas être plus belle. Avec Claudio, nous sommes allés courir ce matin du côté du stade au nouveau port. Il est venu me chercher à 6h du mat. Ça m'a fait du bien. »
« La fille de Nguéma, depuis quand es-tu sportive ? »
« Il faut un début à tout, ma chérie. Nous avons déjeuner là au Méridien. Ils ont un buffet d'enfer le midi. Et là, ben, c'est séance cinéma chez moi. Ne me cherchez pas. On se voit demain. »
« Mais, je pensais que tu viendrais. Je m'ennuie. »
« La go, tu peux pas me demander ce genre de chose, là maintenant. Je profite des quelques jours que j'ai a passer avec ce type. Il est trop génial. Il est tellement cultivé. et... »
« Mademoiselle Nguéma, j'ai compris. On laisse tomber les copines à cause du djo, c'est ça. »
« Te fâche pas, frangine. Tu sais que je t'aime ! On se capte demain. Je t'aime, oh ! »

Au moment où je veux former le numéro de Jileska, c'est elle qui m'appelle.
« La go, je tombe chez ta grand-mère mère dans quelques secondes. A tout'. »
Avec elle, c'est toujours comme ça. Direct. Elle ne perd jamais son temps au téléphone parce que le crédit, elle trime pour l'avoir. Alors, elle va toujours à l'essentiel.
Je suis contente. Au moins, je pourrais raconter des bêtise avec Jileska. Je m'installe dans le canapé de grand-mère en attendant que ma copine arrive. Quelques minutes plus tard, la go est là, accompagnée de Marc-Elise.
« Bonjour les filles ! »
« Bonjour toi-même. Mais regarde un peu comment la go est poncée ! » fait Jileska.
« Hummm ! Tania. Tu veux tuer qui. Tu as pris des joues. Regarde ton visage comment il est tout beau. Pardon, faut déjà nous donner tes secrets. »
« On me fait manger comme si je devais à tout pris prendre plus de hanche. La copine de maman, me masse le corps et me fait de ces masques et gommage. On s’occupe de moi, quoi. »
« Hummm ! Que belle, oh ! Donc demain là, même les mouches vont arrêter de respirer quand tu apparaître !!! »
« Vous serez là, n'est ce pas ? »
« Sinon, on ne veut pas taper l'incruste, hein ! Tu nous appelle quand s'est finit. Comme ça, on voit si on peut t'offrir un petit show d'abord au Copa Cabana puis en boîte. »
« Hummm, Jileska. C'est là au Copa qu'on va aller manger, un grand jour comme ça ! », s'insurge Marc-Elise.
« Mama, je parle en fonction de ma poche. Maintenant si tu peux plus, peux alors. », fait Jileska.
« Pardon, on va se faire un vrai truc. C'est pas en traînant au Copa Cabana qu'on va rencontrer les vrais gens. », dit Marc-Elise.
« Mais qui a envie de rencontrer quelqu'un ? », demande Jileska.
« Excuse-moi, la go ! Excuse-moi de te rabaisser à mon niveau, oh ! Depuis que madame est partie passer la journée et la NUIT à Ozouri, c'est fini ; elle a trouvé. PARDONNNEZ, oh ! », lâche Marc-Elise.
« Raconte-nous Jiji. Qu'est ce qu'il y a d’intéressant là-bas à Ozouri ? Tu es allée faire quoi en brousse. »
« Hummm ! Est-ce que je suis obligée de raconter ! Vraiment les gabonaises ! Ça devient maintenant une grande affaire comme ça ! »
« Ah ! Pardon, raconte seulement », fait Marc-Elise.
« Bon, Patrick m'a dit qu'il veut découvrir. Donc, il m'a demandé de l'accompagner. On n'a pris une pirogue. On est arrivés là-bas. Y a un lieu bien aménagé : on a l'eau d'un côté, la forêt de l'autre. Et l’hôtel est coquet. On a improvisé un barbecue la nuit, tranquille avec plein d'étoiles dans le ciel ! »
« Maméééé ! Jileska remarque maintenant les étoiles dans le ciel. C'est que tu es amoureuse, ma parole ! »
« Ecoute-moi, celle-là ! De toute manière, même si je vous dis qu'il ne s'est rien passé, vous trouverez toujours le moyen de ne pas me croire. »
« Et donc, il ne s'est rien passé ? », lui fais-je. « Vous avez dormi chacun dans sa chambre ? »
« Mais non, on a dormi dans la même chambre mais on a rien fait. J'ai trop de soucis pour aller m'embarquer dans une histoire sans issue. »
« Comment ça une histoire sans issue ? » lui fais-je.
« Ma chérie, le gars repars bientôt à Londres. Je suis là, même le passeport je n'ai pas, je fais comment pour rêver qu'il m'invite un jours chez lui là-bas ? Une fois que Miro s'en va d'ici, c'est fini. Je vais encore voir ce Patrick là où ça ? Pardon, j'ai enfermé mon cœur dans une boite et j'ai jeté les clé sous mon lit.
« Tu n'es pas sérieuse, Jileska ! Tu ne sais pas que tout est possible ? Il peut comme ça décider que tu es la femme de sa vie. », lui fait Marc-Elise.
« Arrête de regarder Novella TV ; ici c'est la réalité, oh ! Il est venu en vacances. Bientôt il reprend le boulot. Je n'ai pas le temps pour les amourettes de vacances. Il me faut une vraie relation. »
« La go de Pog là, elle réfléchit trop. Moi, j'aurais emballé cette affaire là de sorte que le gars, quand il retourne là-bas à Londres, son cœur reste ici. Et donc, il est obligé de venir me chercher. »
« Tu rêves, la fille de Nazaire Ontala. Redescend sur terre. »
« C'est en rêvant qu'on construit le monde. », fait Marc-Elise pour se défendre.
« Oh ! J'avais oublié que j'avais affaires à une littéraire. »
« Vous êtes rigolotes toutes les deux ! », leur fais-je.

Je leur offre à boire du djino pamplemousse et nous continuons à blablatter quand Marc-Elise me demande :
« Au fait Tania, tu ne nous as toujours pas dit où tu vas faire tes études. Tu go toujours à Accra ? »
Là, Jileska la regarde et dit :
« Elle va où va Miro ! »
« Oh ! », fait Marc-Elise. « C'est maintenant comme ça ! Donc s'il va aux USA ou au Japon, tu vas avec lui ? »
« Oui, tu comprends vite, Marc-Elise », lui fait Jileska.
Là, je ressens quelque chose de bizarre car je me rends compte que Jileska n'a pas dit à la copine que je vais aux USA dans quelques jours. Pourtant, je l'ai dit à Jileska le soir de l’anniversaire de Cassandra.
« Non, ce que vous êtes en train de me dire, c'est que si Miro va aux USA pour ses études, tu vas avec lui. »
« Y a quoi même ? », s'énerve Jileska. « Pourquoi tu insistes. On te dit que le gars se fiance parce qu'il veut l'emmener. Prends ça comme ça ! », fait Jileska.
« Laisse-moi m'étonner, la go ! », lance Marc-Elise en se levant. Elle me regarde droit dans les yeux et me dit :
« Tania, on marche ensemble depuis, non ? »
« Euh, oui ! », lui fais-je en me demandant où elle veut en venir.
« Donne-moi un peu de ta chance, la go ! Parce que là je sens que tu vas nous sortir un dernier kata qui va me mettre par terre. »
« Que veux-tu dire, Marc-Elise ? »
« Donc, le Accra là, c'est devenu trop petit pour toi, quoi ? C'est maintenant New York ou bien Los Angeles ? Mamèèèèèè ! Moi avec qui oh ! »
D'un rire nerveux, Jileska arrête l'étonnement de la copine en lui disant :
« Chacun son tour, tu comprends. Quand Dieu a fait le monde, il a pris son temps. Donc, sois patiente et ne nous fait pas un infarctus à force d'envier le bonheur des autres ! »
« Ah ! Non, c'est juste que je suis un peu dépassée. Mon bonheur arrive quand, dites-moi ? Il arrive en bateau ou à dos d'âne ? »
« Il arrive, Marc-Elise. Il faut avoir la foi, comme le dit Jileska. », lui fais-je.
« Arrêtez de mettre des pansements sur mon cœur. Je sais que vous faites les bonnes copines, mais sinon, la chance n'est pas de mon côté. »
« Yo ! Donc la go décide qu'à age qu'elle a là, sa vie s'arrête ! Pardon, oh ! J'ai encore trop de choses à vivres pour avoir des pensées bêtes comme ça ! »
« je suis dépassée ! Moi avec qui oh ! »
La réflexion de Marc-Elise me met tellement mal à l'aise que je suis obligée de faire un signe à Jileska pour qu'elle fasse quelque chose.
« La go, ce soir, on sort avec les autres. Tu viens avec nous, on va s'amuser et déstresser. Ok ! La vie est belle, y a aucun souci à se faire quant à l'avenir.
« Ok ! Je te crois. », fait Marc-Elise. 

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