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Write by Annabelle Sara






Lundi matin, à peine arrivé au bureau je retrouvais le nouveau dossier que m’avait envoyé mon patron sur la table. Je sentais une journée intense arriver, parce que je devais juste lire le document et aller en rendez-vous avec le nouveau client. Ce que je fis, j’étais assis dans le taxi quand j’ai reçu un message de Clair.

« Bonjour, bon début de semaine »

« Bonjour Queen, merci ! J’aurais vraiment besoin que cette semaine soit bonne vu les objectifs à atteindre ! De ton coté tout se passe bien ? »

« Ça va ! J’ai une réunion importante à organiser ce matin donc je suis matinale mais ça va ! »

J’allais lui répondre quand un second message arriva.

« On peut se voir aujourd’hui ? »

Le sourire sur mes lèvres s’agrandit.

« Bien sûr ma belle ! Disons qu’après le boulot je passe te chercher, j’aime te voir manger ! »

Elle ne répondit pas mais je me disais que j’avais une nouvelle opportunité d’approcher cette fille et peut-être qu’enfin nous allons mettre sur la table ce qui l’empêche d’être complètement relaxe dans mes bras.

Pour le moment je dois me concentrer sur le boulot. Les bureaux étaient logés au troisième étage d’un immeuble sans ascenseur en centre ville. Y arriver n’était pas un problème pour moi, mais lorsque j’ai à faire à des escaliers en générale je ne cours pas. 

Une fois dans les locaux, je me suis renseigné pour savoir où se trouvait le bureau du bosse alors on m’indiqua son secrétariat pour que je sois annoncé. Grande fut ma surprise quand je me suis retrouvé face à la femme qui occupait mon esprit depuis ce week-end. Un tailleur classique dessinait à la perfection chacune des fines et délicates courbes de son corps. Elle est sexy quoiqu’elle porte.

- Eric ?, fit-elle en levant les yeux sur moi, surprise et mortifiée en même temps. Qu’est-ce que tu fais ici ?

- Queen ? Tu es magnifique ! Salut… Je crois que je suis le rendez-vous…

- Tu es l’avocat ?

Elle se dirigea vers moi avec une lueur terrifiée dans les yeux, comme si elle ne voulait pas entendre la réponse à cette question.

- On dirait que tu n’es pas contente de me voir…

- Je… Comment ça se fait que tu sois ici ?, fit-elle d’une voix basse. Il ne faut surtout pas qu’il sache qu’on se connait…

- Qui ?

- Il ne faut pas ! S’il te plait… 

J’allais répondre quand le téléphone sur son bureau sonna, elle sursauta et se tourna pour le prendre.

- Oui… Oui Monsieur ! Il vient d’arriver, je le fais entrer…

Elle raccrocha et se tourna vers moi, toujours avec cette expression terrifiée, je ne comprenais pas ce qu’il se passait. 

- Quand tu entres dans ce bureau toi et moi nous sommes des étrangers ! Est-ce que c’est clair ?, fit-elle avec force.

- Je ne comprends pas !

- S’il te plait !, me supplia-t-elle.

Même si je ne voyais pas pourquoi elle tremblait de la sorte je me suis repris et j’ai hoché la tête. Elle passa devant moi et m’ouvrit le bureau de son oncle et patron. Je m’attendais à tomber sur un homme mangeur d’hommes, mais il avait la carrure d’un bon nombre de patron.

Rien de bien impressionnant pour moi qui suis habitué à en rencontrer tous les jours et aussi qui suis un homme qui a son propre charisme et sa propre personnalité forte.

Il m’accueillit avec un sourire et un bras ferme. Me demanda de prendre place avec une voix rauque qui pourrait effectivement faire trembler ses enfants ou ses employés.

Ensuite il demanda à Claire de nous apporter du café pour qu’on puisse discuter tranquillement. Pendant qu’elle s’exécutait il me fit un petit topo sur sa boite et sur ses attentes en faisant appel à nous pour l’aider dans les négociations qu’il entame.

Je l’écoutais et l’observais et je ne voyais pas encore ce qui effrayait tant Claire chez son oncle, il semblait imbus de sa personne, arrogant comme tout homme de pouvoir dans ce pays. Mais ça c’était avant que la jeune femme vienne nous servir le café. 

Elle posa son plateau, sur le bureau et alla du coté du siège de son oncle du bureau pour faire le service. Et c’est à se moment que les poils de ma nuque se dressèrent. Elle avait des gestes tranchants, elle voulait se dépêcher de servir et sortir, mais son oncle ou son patron je ne connais pas exactement quel titre il a en ce moment.

Ce moment où des yeux langoureux à la limite de dégoutant se posèrent sur le postérieur de Clair !

C’est donc ça ?

Il ne la lâcha pas pendant qu’elle nous servait, même ma présence ne sembla pas l’affecter.

Mon regard croisa celui de Clair, le voile qu’il y avait me fit serrer les poings ! Mais qu’est-ce que je peux faire ? Elle est là ! 

Ce qu’elle m’avait dit au restaurant samedi me revint en mémoire ! 

Elle se redressa brusquement, comme si quelque chose venait de la frapper, et c’est là que j’ai remarqué qu’une des mains du boss manquait à l’appel sur la table. Ils sont sérieux ? 

- Merci Claire, dit le patron en attrapant une tasse qu’il me tendit.

- De rien…

Sa voix n’était qu’un souffle et son regard quand elle s’en alla celui de quelqu’un qui voulait être enterré vivant.

Le reste du rendez-vous, j’affichais mon meilleure faux sourire commerciale, j’avais envie de bondir à la gorge de se porc et le battre à mort. Il n’aurait pas compris ce qui lui arrive. J’avais déjà eu à faire à des types à la moralité douteuse avec des comportements de bandits de grand chemin mais lui, il avait la palme. 

Des patrons harcèlent leurs secrétaires, ce n’est pas une nouvelle, mais sa nièce ? Alors là ce n’est juste pas possible. Quelque chose me disait de refuser de travailler sur son dossier. Mais est-ce que cela arrangerait le véritable problème ici ?

Cela dit il faut être deux dans ce jeu, pourquoi Claire participait et supportait ça ?

Les victimes sont du genre à ne pas demander d’aide mais quand quelque chose est autant flagrant on se pose des questions à la fois sur le bourreau mais surtout sur la victime. Elle est consentante ou quoi ?

Quand ce rendez-vous de malheur fut achevé je me suis levé et même si je ne voulais pas serrer la main de ce gros connard, j’ai pris sa main dans une ferme poigne. 

A peine je sortais du bureau que j’ai pris la main de Clair qui était assise à son bureau et je l’ai trainé hors des locaux.

- Eric s’il te plait tu me fais mal, murmura-t-elle pendant que je la tirais sans ménagement jusqu’au couloir externe des bureaux. 

Je l’ai poussé vers les escaliers.

- Tu descends et tu m’expliques tout ça !, ai-je ordonné.

Mon ton était dure et c’est parce que je perdais patience.

- Il va me chercher…

- Rien à foutre ! Tu m’explique ce que je viens de voir tout de suite !

- Tu n’as rien vu ! Et puis de quoi tu te mêles en quoi est-ce que ça te regarde ?

- Claire, tu m’as dit que tu travaillais pour ton oncle… Ton Oncle Bordel ! Alors soit tu m’expliques ce que ça veut dire soit on ne se parle plus…

Une lueur bizarre traversa son regard. Elle a peur !

- Je crois que c’est mieux !, dit-elle en baissant la voix. Vous allez travailler ensemble donc il vaut mieux qu’on ne se voit plus… 

- C’est mieux pour qui ?

- Pour toi et moi… Je ne veux pas t’embarquer dans cette histoire !

Mes poings se sont serrés, je vais encore m’embarquer dans une histoire compliqué, moi qui m’étais promis de ne plus rien laisser les complications entrer dans ma vie.



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