Acte 10: un vendredi noir pour Abalak

Write by Ibtissem

                                     Le lendemain, le chef se déplaça de lui même chez Galib, il était fou à lier,ne contrôlant plus rien, il était avec ses gardes et demanda à ce que Tassy lui soit remise sur le champ, il avait assez patienté.

Galib pour la première fois s'opposa fermement au chef et alla jusqu'à le tutoyer: "ma petite fille n'ira nulle part, prend tes présents, elle ne veut pas t'épouser!


Le griot entama sa flatterie avec sa bouche bien écartelée: qui peut oser défier la volonté du très brave, humble et riche ALGABIT( nom du chef) !

Vous ne manquerez de rien, sa maison sera votre gîte pour toujours, l'eau et la nourriture ne manqueront jamais. La fleur qui embellit ta maison aujourd'hui, ohh Galib, saurait elle être à la hauteur d'un autre que moi !!!!


Le griot était sous l’envoûtement des yeux de Tassy,il jacassait tellement qu'il a placé le mauvais mot au mauvais moment, ceci va lui coûter très cher à compter de ce moment .


Un cri strident s'éleva dans la délégation indignée,le chef ALGABIT venait de poignarder son griot par jalousie; bientôt tout le village se rassembla devant la maison de Galib, protestant . Les gardes commencèrent à frapper les récalcitrants et escortèrent le chef chez lui difficilement.

Il criait: donnez moi ma femme ! remettez la moi !

Un des gardes lança: chef ! au lieu de penser à ça , sauvez votre peau, laissez nous faire notre travail, il y va de votre sécurité svp.


Algabit ne l'entendait pas de cette oreille, il se débattait dans son grand boubou comme un fou ; les gardes durent l'attacher pour l'amener de force dans sa demeure.Toute l'émeute se retrouvait chez le chef poursuivant les gardes et protestant,d'autres exigèrent sa destitution, le sitting commença devant la porte. Trois gardes furent chargés d'aller alerter les chefs de villages environnants , leur demandant de venir à la rescousse.

Ils devaient partir sur keita, Bouza,tamaské et à Kounkouzout pour passer le message. Ils avaient trois jours pour alerter les autres villages au delà de ceux pré-cités.


L'heure était grave pour Galib, il décida qu'il fallait quitter le village avant que la situation ne se retourne contre eux, après tout , l'objet de ce problème était Tassy ; il fallait donc quitter Abalak le plus tôt possible.Ils avaient deux jours devant eux avant que tout l' Ader ne soit au courant; mais Où iraient ils se demanda Tislam ? Les frontières doivent être au courant , ils seraient vite repérés.

Elle proposa alors à Galib d'aller à Assamaka afin de retrouver la sorcière qui lui avait remis le poison ou au moins un membre de sa famille, elle seule pourra élucider ce mystère et les en défaire.

La sorcellerie était un héritage chez les berbères et il y'avait des clans qui vouaient leur culte au Dieu serpent d’après les échos à Assamaka et à Inguezzam( Algérie).

Ils avaient du chemin à faire.Ils allaient d'abord à Tchintabaraden pour avoir l'esprit clair et décider de la suite. Galib avaient de la famille et des amis sur qui ils pouvaient compter là bas .

Tassy ,sachant qu'elle allait partir dans le secret, décida de laisser un message à Attaher; il y'avait un espace à l’arrière cour de sa maison où elle avait l'habitude de lui écrire un message en tifinagh au sol, qu'elle recouvrait avec de la paille pour que le vent n'efface pas les écrits.Lorsque Attaher les lisait, il répondait aussi au même endroit et remettait la paille à sa place.

C'était leur petit secret et leur moyen de communication quand ils ne pouvaient pas se voir. C'était Attaher qui apprit l'écriture tifinagh à Tassy.

Ce message disait qu'elle l'aimait, elle laissa aussi un indice en tifinagh " Assamaka", pour qu'il sache là où elle allait.

la nuit tombée, ils scellèrent les chevaux, chargèrent leurs bagages , de l'eau et la nourriture dans une des charrettes tirés par les bœufs; les chameaux furent attachés aux charrettes aussi. ils en avaient plus que besoin vue qu'ils allaient traverser le désert .

Ils étaient aux abords du village quand ils rencontrèrent Channat avec son baluchon de médicaments traditionnels et ses affaires; elle leur demanda de partir avec elle, le village devenait hostile et avoir été proche de la famille Galib pourrait bien lui coûter cher.Ils l’acceptèrent et l’aidèrent à monter dans la charrette.

Ils étaient maintenant hors du village, une voix les héla, on dirait Gaisha, bizarre, elle qui ne quittait jamais sa hutte à plus forte raison le village.

Gaisha: attendez moi ! je viens avec vous

Tislam: où ca ?

Gaisha: là où vous allez, Tassy aura besoin de moi, je dois faire ce voyage

Galib: soit , monte dans la charrette et met y tes bagages , plus on est nombreux , mieux c'est .

Galib était en tête de l’escorte sur un cheval, suivi des charrettes, des chameaux et du reste des chevaux , il cogitait.

De ce qu'il sait, Abalak était à 135 km de tahoua, il lui fallait une journée de marche pour y arriver, donc s'il doit se projeter par rapport à Tchinta ,pour à peu près 80 km il lui fallait moins d'une journée, c'est plus proche que d'aller à Aderbissinat où il avait aussi des amis qui pourraient l'aider. Ils feraient tout au plus deux haltes pour se reposer et abreuver les animaux. Ils pourraient y être le lendemain soir .

Et c'est ainsi que les cinq personnes prirent le chemin, destination finale Assamaka, en passant d'abord par Tchinta. 
Personne ne survit à cette traversée sans connaissance préalable, mais qu'avaient ils à perdre, il fallait tenter le coup.Il fallait surtout éviter de prendre les pistes pour éviter les barages des militaires, qui pourraient très bien alerter Aboubacar; ils allaient donc passer par les dunes.

Ils avaient marché toute la nuit, au petit matin , ils avaient parcouru un peu moins de la moitié du chemin vue qu'ils avaient pris un détour; ils pourraient se reposer ayant pris un peu de distance.

Galib fixa une hutte et invita les femmes à se reposer pendant qu'il abreuvait les animaux; il avait provisionné de l'eau dans des sacs faits de peaux de chèvre, un excellent moyen de la conserver.

Tislam et channat décidèrent de préparer le petit déjeuner, Tassy se tortilla et dormit profondément , pendant que Gaisha méditait comme à l'accoutumée.


A Abalak, l'émeute continuait,les villageois avaient allumé des torches prêts à tout brûler.La nouvelle était maintenant répandue jusqu'au hameaux de kounkouzout où se trouvait Attaher. Il avait quitté Tahoua et voulut dire au revoir à ses amis,car il en avait fini avec la région.il passa par konni, madaoua et remonta vers le tronçon de bouza - keita, en passant par le hameau, avec pour objectif de continuer sur Abalak en dernier.


Il était avec des amis entrain de jouer à la " darra"( jeu de dame traditionnel) quand la nouvelle le trouva très tôt dans la matinée.

Tassy , ma Tassy? il devait y avoir une erreur, ma fiancée ne pouvait pas faire l'objet de tapage , le chef du village était de loin son arrière grand-père, comment pouvait il prétendre la prendre pour femme, jusqu'à causer un tel grabuge ? disait Attaher

Il décida d'abandonner sa randonnée pour aller directement à Abalak, trois de ses amis décidèrent de l'accompagner .

Il voyageait toujours avec son cheval "Fira-ouwn" (pharaon),depuis ses 18 ans, âge auquel son père le lui offrit pour marquer sa maturité.

Fira-ouwn était d'une rapidité sans pareille et ne se fatiguait pratiquement jamais, c'était un pur sang , qu'un prince Lybien donna à son père lors des courses annuelles qu'ils organisaient dans le désert.

Lui et ses trois amis scellèrent leurs chevaux, direction Abalak, à midi , ils étaient déjà à quelques kilomètres. Ses aigles sillonnaient le ciel, ils savaient qu'il n'était pas loin.

Son cœur battait très fort , qu'allait il découvrir en entrant, il priait pour que ce soit une erreur.


Attaher va lire le message laissé par Tassy, que va t-il faire après cela ? Découvrons le ensemble, 


Ibtissem...

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