Acte 14: la traversée de la réserve

Write by Ibtissem

                                            le lendemain, Attaher et ses amis levèrent le camp , ils passèrent comme convenu par la réserve.Le sergent Koulibaly et ses hommes mirent leurs treillis afin d'intimider les éventuels gardes forestiers qui pourraient les arrêter.


Le temps était doux , il ne faisait pas chaud, ils décidèrent de galoper à petite allure et profiter de la traversée.Ils rencontrèrent toute sorte d'animaux tels que les gazelles, des fennecs et des oiseaux aux longues jambes; ce qui n'échappa pas au peul qui dépassé par la vue posa mille et une questions sur cette étrange créature.


le peul: c'est quoi ça ? un petit oiseau avec de si longues jambes ! c'est de la sorcellerie ça !

le béribéri: en quoi cela est de la sorcellerie ? tu n'as jamais entendu les haoussa parler du takaraw karaw ?

le peul: taka quoi ? wahaaaaah....le peul riait tellement qu'il tomba de sa monture.

le béribéri: ah oui, j'ai oublié de te dire qu'il était venimeux, sa morsure est mortelle.

A ces mots le peul prit ses jambes à son coup et rattrapa son cheval, il vociférait contre le béribéri qui se moquait de lui.Très bientôt ils croisèrent un oryx,le peul demanda quel genre de chèvre c'était, elle avait de drôles de rayures en tout cas et ses cornes étaient plus longues que d'habitude.Durant toute la traversée ,on entendait que ces deux la.


Attaher et le sergent étaient à l'avant du cortège, les amis de Attaher au milieu et les gardes à l’arrière avec leurs armes.

Sergent koulibaly: on sera à Ingal demain soir à cette allure

Attaher: Tassy m'attendra

Sergent koulibaly: il y'aura du monde, comment vas tu la retrouver?

Attaher: Aguerzzam va nous y aider

Ils arrivèrent à un point d'eau vers midi, ils décidèrent de s’arrêter pour manger. Ils s’installèrent sur des agalémis ( tapis en cuir de mouton) , sortirent leurs vivres et posèrent du thé.

Le peul partit au petit coin se soulager, quand on entendit des hurlements , un sifflement lui avait fait peur, c'était un serpent cracheur qui se trouvait dans les buissons; les gardes partirent à sa rescousse et ne trouvèrent que son bonnet et son pantalon.

L'équipe reprit son déjeuner et le peul revint quelques instants plus tard les retrouver.

le peul: il y'a avait un serpent prêt à bondir sur moi, je vous jure

le béribéri: la ferme hardo, tu as peur de ta propre ombre

le peul: j'aurai aimé te voir à ma place

Ils finirent de manger et reprirent la route pour s’arrêter camper la nuit tombée.Ils montèrent leurs tentes et bavardèrent à la belle étoile pendant que les gardes faisaient la ronde aux alentours.

Etant à coté d'un point d'eau, il y'avait trop de moustiques, le béribéri râla toute la nuit se giflant et se tapant , le peul s'en moqua:" moi au moins j'ai peur de choses sensées, toi tu te plains pour un tout petit moustique

Galib et sa famille était à foudouk, village fondé par les peul Woudabés , population sémi - sédentaires qui vivent entre tchirozerine, ingal et aderbissinat. ils vivent essentiellement du pastoralisme .


Le lendemain, Attaher et sa horde quittèrent tôt , ils s’arrêtèrent pour laisser passer un groupe d'autruches.

le peul: c'est quoi ça encore? un dindon géant ! il descendit de sa monture pour voir de plus prêt, gourdin à la main, les gardes lui disaient de ne pas trop s'approcher mais la curiosité l'emporta.Les autruches pressèrent leurs pas sous les railleries du peul qui était sidéré par la longueur de leurs cous et de leurs jambes .


Un grognement le calma , une maman phacochère avec ses petits suivaient ce groupe et fit face au peul, le temps qu'il réalise ce qui allait se passer ,l'animal fonça sur lui.

Il traversa les buissons en hurlant pour se retrouver sur un arbre.Il fallut le négocier pour qu'il redescende, il refusait et disait ne plus savoir le faire, il avait besoin que quelqu'un vienne le chercher

le béribéri: tu vas alerter les gardes avec tes cris , descends ! il y'a un serpent sur la branche de l'arbre

le peul ne se fit pas prier et tomba de l'arbre sans crier gare.

le béribéri: voila ! tu vois tu n'avais pas besoin d'aide, il n'y'avait pas de serpent mon ami.

Attaher fit sortir Aguerzzam afin qu'il détende ses ailes et voler un peu. Il se posa sur un rocher pour prendre un bain de soleil en étendant sa large envergure.Un lionceau bondit sur l'oiseau, lui arrachant quelques plumes et le blessant à l'aile.Il put lui échapper mais avait de la peine à mouvoir.

Les gardes tirèrent en sommation pour faire fuir la bête car il était strictement interdit de tuer un animal. Le coin devenait dangereux, il ne fallait pas attirer les gardes ni même les autres félins, ils décidèrent de presser leur galopée.Le peul était déjà bien loin devant eux quand il vit le lionceau.

Il fallait soigner l'aigle et le remettre en cage, Attaher en était peiné, il va falloir des jours pour sa rémission, comment allait il retrouver Tassy?
Ils sortirent enfin de la réserve et arpentèrent les plaines au galop.Le sergent et ses troupes changèrent leurs tenues.

Pendant ce temps Galib et sa famille avaient déjà quitté Foudouk, ils étaient à quelques quinze kilomètres de Ingal, il y'avait de plus en plus de nomades peul et touaregs venus de toute part pour participer à la fête de la cure salée. Tassy demanda à son grand père , ce que la cure salée signifiait et en quoi elle consistait.

Galib: Ingal est situé dans un environnement particulièrement boueux

La cure salée est un événement annuel très important pour les éleveurs Peuls et Touaregs.
A la fin de la saison des pluies, l’herbe est abondante dans le Sahel mais répartie sur de grandes distances.
Les éleveurs guident leur troupeaux à travers de nombreux pâturages dans une transhumance de 300 à 400 km pendant 2 à 3 mois.

Au cours de ce périple, à la mi-septembre, tous les troupeaux convergent vers la ville d’Ingal pour se réunir dans les pâturages riches en sel de la plaine . Il est essentiel pour le bétail de compléter l’herbe fraîche par des apports en sel minéraux qui découlent des eaux de ruissellement pour se déparasiter et se défaire de toute maladie.

C' est l’occasion pour les éleveurs de satisfaire les besoins des animaux mais aussi de célébrer la grande fête annuelle de la cure salée.

Après une année de séparation, les Touaregs et les Peuls se retrouvent pendant trois jours, renouent des liens d’amitiés et échangent des informations.

Ils profitent des célébrations pour vivre leurs traditions, célébrer des mariages, participer à des chants et des danses ou prendre part à diverses compétitions. Parmi les moments les plus forts, on peut citer les courses effrénées des Touaregs à dos de dromadaires ou les danses des hommes Peuls .

Tassy: d'accord , c'est vraiment intelligent d'en faire une fête de retrouvailles, je pensais que la cure concernait les hommes

Galib: il y'a une marre d'eau salée effectivement , qui a le pouvoir de soigner les maladies de peau

Tislam: ou allons nous camper ? à l'entrée de la ville ou au niveau du site des festivités?

le frère de Galib: il y'a un terrain plat sablonneux très propre, sur la plaine de Afokada, la majorité des personnes dorment la bas, car il y'a du vent qui souffle et pas de moustiques.En journée on ira au niveau du site.

A l'entrée, la fête battait déjà son plein, guitaristes, femmes tapant sur les calebasses, l'ambiance était à son summum.

Tassy regardait le ciel, espérant voir l'aigle, pour sa missive ; elle allait enfin voir Attaher, elle ne quittera pas Ingal , elle l'attendra.

Attaher et ses amis étaient à quelques kilomètres de Foudouk, il était en tête de l'escorte, enfin se disait il , j'allais la voir .


Comment vont se passer les retrouvailles ? découvrons le dans l'acte suivant.

Ibtissem...

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