Acte 4: la résolution de Rahim

La fête était finie,tout le monde était content sauf Feryel qui avait un malaise de chien.Elle appela leur chauffeur pour les ramener.
Son père demanda d’après le garçon qui leur avait joué ce tour,elle répondit juste qu'il a dû partir.

Feryel rentra chez elle avec ses parents et demeura silencieuse tout au long du trajet menant jusqu'à Koubia où ils résidaient.Ses parents parlaient des retrouvailles etc...La mère de Feryel remarqua le silence de sa fille , mais ne dit rien.

Une fois l'heure d'aller au lit arrivée, la mère de Feryel la trouva dans sa chambre pour la remercier de la surprise; Feryel souriait mais cette lueur dans ses yeux trahissait son état d’âme;sa mère lui demanda ce qu'il n'allait pas.Elle éclata en sanglots et expliqua tout dans les moindres détails.

La mère de Feryel: pourquoi es tu si triste ? tu n'as rien fait de mal chérie

Feryel: mais je viens de perdre mes amies maman

la mère de Feryel: si elles étaient vraiment des amies, elles ne t'auraient pas rejetée, estime toi heureuse de t'en séparer, elles n'en valent pas la peine

Feryel: Rahim penses que je suis de mèche ,il pense que je l'ai invité exprès pour qu'il ait mal, c'est faux maman wallahi azim!

la mère de Feryel: laisse le digérer,tu t'excuseras plus tard,pour l'heure il a mal et c'est normal
Au fait tu n'as pas de petit ami? tu ne veux pas de mariage familial , mais tu ne proposes personne

Feryel: on en a déjà parlé maman, je ne veux pas faire des enfants mal formés ,un mariage consanguin est risqué; et je ne trouve personne qui me comprenne assez, je ne veux pas de relation pour l'instant

Sur ce, elles se séparèrent pour dormir. Mais Feryel tournait dans son lit, elle envoya des textos à Rahim qui ne répondait pas, il continuait aussi à rejeter ses appels. Elle n'allait pas en rester la, demain elle irait chez lui, elle a déjà entendu Nayla parler du quartier ou il résidait , elle cherchera alors.

Elle prépara un cake au chocolat, ne sachant pas quoi lui offrir en guise d'excuses, son coeur battait quand elle fut enfin devant la porte de chez lui, accueillie par le gardien qui lui affichait un sourire béat jusqu'aux oreilles,il était sous le charme de ses yeux innocents qui le suppliaient presque de ne pas la rejeter.

Le gardien: vous avez RDV madame ?

Feryel: non, pas vraiment , ton patron a été gentil avec moi et je voulais le remercier

Feryel était très belle comme fille, elle avait une longue chevelure noire qu'elle prenait toujours en chignon ,elle était décemment habillée d'un jean et d'une chemise qui tombait jusqu'au genoux et avait un petit voile transparent sur sa tête. Le gardien la fit asseoir sur le sofa de la terrasse et appela le cuisinier pour l'annoncer.

C'était un samedi matin, Rahim se réveilla difficilement ,il avait une gueule de bois et des maux de tête horribles. Il prit un cachet et se doucha pour évacuer tout ça,il sortait de son bain et se faisait des selfies pour voir l'évolution de ses muscles ,c'était le rituel chaque samedi matin.Le cuisinier l'interrompit en toquant à sa porte

le cuisinier: patron , on vous cherche

Rahim: qui ca ?

le cuisinier: une femme , jolie comme ça , elle est sur la terrasse

RAhim: fait la entrer au salon , j'arrive .Une femme jolie , ça doit être Nayla, elle était venue s'excuser, Rahim,oublia même qu'il ne portait qu'une serviette et se précipita au salon

Feryel était debout et tenait son plateau de cake, attendant , inquiète,elle avait le dos tourné , donc Rahim ne vit pas son visage et entama:

Rahim: Nayla, tu es venue !

Feryel se tourna et fit face à cette presque nudité ,qui la fait sursauter au point de se retourner pour ne plus le regarder:Non , Rahim, c'est moi, je suis venue m'excuser encore , je...

Rahim: Feryel,je ne veux pas de tes explications, on n'a plus rien à se dire, pour moi tu n'es qu'une simple cliente et ça s’arrête la. Va t'en stp, ou je ne répondrai plus de mes actes

Feryel: mais écoute moi d'abord,je ...

Rahim: sors de chez moi ! il hurla tellement que Nayla eut une boule à la gorge , elle commença à verser des larmes d'énervement

Feryel: Nayla avait raison quoi, tu es carré et j'ajoute même sauvage!

Rahim: Oh , elle a dit ça de moi ?

Feryel: oui, tu n'es qu'un goujat! je m'en vais,notre comptable passera payer la prestation, merciiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!

Elle sanglotait et entreprit de sortir du salon,Rahim énervé voulant plus de détails sur ce que Nayla disait de lui l'agrippa par le poignet, elle lâcha le plateau et son téléphone aussi , qui se brisa.Elle se débattait pour s'arracher des mains de Rahim quand la serviette de ce dernier se defit, laissant voir un corps parfait.

Feryel ,à la vue de ce spectacle courut , lâchant son voile, elle était tellement choquée, qu'elle ne prit pas la peine de ramasser son téléphone quoique cassé, elle sortit en catastrophe sous le regard étonné du gardien, qui ne comprenait rien; elle démarra sa voiture et partit comme une fusée.

Rahim appela ses domestiques et donna des instructions claires sur les visites. Le cuisinier ramassa le plateau et demanda ce qu'il devait en faire, " j'en sais rien ", avale le si tu veux".

le cuisinier: patron, et portable la ?

Rahim: je m'en fous ! fais ce que tu veux avec et sortez !

Les domestiques ne reconnaissaient plus Rahim, il était dans une colère noire, et beuglait à outrance ,il tapa dans le mur du salon pour se décharger.

Feryel s'étouffait au volant, elle avait mal, très mal, comment peut elle être traitée de la sorte, alors que tout ce qu'elle a voulu faire c'était du bien; elle rentra chez elle et s'enferma toute la journée dans sa chambre, à se consoler en regardant la télévision.

Rahim, se posait des questions, feryel était elle sincère ? mais comment pourrait- il en être certain ? Il avait RDV avec ses amis chez lui , ils devraient manger et passer la journée ensemble.

Ils étaient installés à l’arrière cour où ils faisaient du barbecue, d'autres du thé, d'autres nageaient; mais Rahim était calme dans son coin; un de ses amis s'approchait de lui et lui demanda ce qui n'allait pas. C'était son meilleur ami, il était issu d'une famille modeste et travaillait pour son propre compte comme mécanicien, il gagnait pas mal sa vie.

Rahim raconta à Assir ( son ami) la scène de la matinée avec Feryel .

Assir: effectivement tu ne peux pas être sûr , mais qu' a t - elle à gagner à se plier en deux pour que tu la crois, si elle est comme toutes les autres?

Rahim: j'en sais rien, j'ai pété un câble,je m'attendais à voir Nayla , et j'ai été décu du contraire; j'ai crié sur elle, elle a eu peur , fallait voir sa tronche

Assir: tu n'es pas bien là , ça ne se fait pas , sérieux

Rahim; elles sont toutes pareilles , je n'ai jamais pensé que Nayla pouvait partir avec un autre homme, elle ne s'est même pas battue pour arranger les choses entre nous

Assir: et tu tapes avec le même gourdin toutes les filles,alors dit moi si tu penses avoir bien agi avec cette Feryel là , pourquoi tu as l'air dérangé

Rahim: j'en sais rien, elle m'a vu nu et ça , ça me dérange !!!!

Assir: oh ...........nu. HAHAHA...enragé et nu, j'imagine le spectable.

Rahim s'énerva et le poursuivit dans toute la cour comme des gamins.

Le lundi matin, alors que Rahim était en pleine réunion, il fut appelé à la réception, il avait un colis , mais de qui ? il espèrait bien que ce n'était pas encore Feryel, il va lui régler son compte celle là !!! se disait il .

Il prit l'enveloppe et alla dans son bureau regarder le contenu, il reçut un coup de massue, c'était un écrin , il eut peur de l'ouvrir, car il le reconnaissait, c'était celui qui contenait la bague de fiancailles qu'il avait offert à Nayla. Il y'avait un mot , c'était les écritures de Nayla.

" Reprend ta bague Rahim, c'est fini entre nous ! je ne veux plus de cette relation, comme tu as pu le constater, je suis avec quelqu'un d'autre, le retour à Niamey m'a ouvert les yeux, tu n'es pas celui que je croyais...... Nayla"

Un lundi matin, au bureau en plus , à la première heure , comment Nayla a pu lui faire ça ? comment a t - elle pu se transformer en monstre , sans remords?

Depuis ce jour, Rahim concassait les filles du bureau, il faisait du n'importe quoi, son seul but étant d’assouvir la passion de la chair et jeter les filles.
Il avait tué le peu d'humanisme qui lui restait concernant les femmes. Mais il ne comprenait pas pourquoi son coeur battait chaque fois qu'il entendait le nom de Nayla ou quand sa famille lui demandait d’après elle; il était incapable de leur dire la vérité, au contraire il la défendait .

Il avait un mélange de sentiments, il la haïssait et l'aimait en même temps, mais comment est ce possible? il se détestait de continuer à vouer des sentiments pour elle.

Feryel était seule, elle ne voulait plus de nouvelles amies, elle préférait s'adonner à son travail, elle s'occupait de la branche de location de véhicules de la société de son père et aimait ce qu'elle faisait.Sa passion était lire, regarder la télévision et prier et ça lui suffisait amplement.

Que va t il se passer ? on le saura la semaine prochaine !

Ibtissem...