After the rain

Write by RIIMDAMOUR

# Votre after, comme promis.

Spécialement dédiée à tous ceux qui ont traité mon livre de nul.

Mais je vous laisse lire d'abord. Je m'excuse d'avance pour les fautes,

                                                                                *************

J'ai bien fait de demander à Salif de me conduire, j'aurais fait une catastrophe si j'étais au volant.

Mon téléphone portable glisse de nouveau de mes doigts et je décide de le ranger, pour ne pas le casser une nouvelle fois, ce n'est pas le moment.

Dans l'espoir de calmer mes tremblements, je respire à fond.

Ne panique pas.

Ne paniques pas Milouda.

Ne panique pas.

Après tout, il n'y a vraiment pas de raison.
Je vais juste faire ce qu'il y a à faire et c'est tout.

Il y a une vingtaine de minutes, mon oncle Yoro Baba Sow m'a appelé pour me demander de me présenter chez tonton Beckaye. Un tas de choses va se passer aujourd'hui, un tas de secrets va être révélé...

Mais il le faut après tout, pour que je puisse reprendre une vie normale, avec mes enfants, à mes cotés, et peut-être un homme.

Après tout ce temps, je ne devrai plus m'étonner de rien. Pff...

Trois ans d'attente, le moment est enfin venu.

Flashback : 3ans auparavant.

Je suis au Sénégal depuis un mois, mais je ne me sens plus en sécurité ici, ni à ma place d'ailleurs.

J'ai développé une sorte de psychose qui m'empêche de vivre pleinement ma vie.

J'en suis arrivée à avoir peur de tout, de tout le monde.

Je me suis installée chez mon oncle, entourée par ma famille, je me sens un peu plus en sécurité dans cette grande maison pleine de monde.

Je suis bien traitée, mes enfants sont choyées de partout et mon oncle est plus que ravi de m'avoir à ses cotés.

Je n'avais nulle autre part où aller en rentrant puisque je ne suis plus mariée à Amine Aïdir. Ce dernier a insisté pour que je me réinstalle dans notre ancienne maison, quitte à ce qu'il me la cède, mais j'ai refusé. Primo, il n'y a aucune raison pour que moi, son ex femme habite sa maison et deuxio, jamais je ne retournerai dans cette maison. J'y ai certes de très bons souvenirs mais je n'oublierai jamais les mauvaises. Cette deuxième raison je ne peux pas l'évoquer devant lui car je risque de le gèner, il a toujours des remords pour ce qui s'est passé entre nous, ce qui rend notre relation un peu bizarre.

J'essaie de m'accommoder du mieux que je peux à ma situation de nouvelle divorcée, j'y arrive peu à peu mais Amine non.

Il m'en veut, il me parle à peine quand il vient voir les filles, il en veut aussi à toute ma famille, de mon oncle à Mansour.

Mais il ne pouvait pas en être autrement.

Il y a quelques temps, quand nous étions encore au Quebec, j'ai fait part à mon oncle de mon désir de divorcer. Contrairement à ce que je croyais, il a été soulagé.

A mon grand étonnement il m'a dit que c'était la meilleure décision que j'aurais pu prendre, qu'il m'expliquerait une fois que je serai rentrée au pays.

Sa réaction m'a réellement surprise que j'ai eu peur de délirer à un moment. Lui qui a toujours été contre le divorce en général... Et puis il appréciait bien mon mari alors je ne comprenais vraiment pas.

Quand je suis revenue, il m'a fait appeler dans sa chambre pour me parler.

- Mariam, pendant tous ces mois où tu avais disparu, on t'a cherché, partout. Un jour, j'ai appelé ton oncle Yoro Baba qui nous a montré l'étendue de ses connaissances quand ton mari a fait cette crise de folie alors que tu venais de partir. Il m'a dit d'arrêter de te chercher, que tu étais mieux là où tu étais, loin de ton mari parce que tu étais enceinte et que tu allais de nouveau avorter si tu posais un seul pied sur notre sol. M'avait-il expliqué.

Ces révélations m'ont scotchée, et je comprenais enfin pourquoi Tonton Beckaye n'a pas été surpris quand je lui ai annoncé que j'avais accouché. Mais j'étais toujours autant perdue.

- Tu ne devais pas rentrer car il y a ici quelque chose qui a été fait contre toi, quelque chose de très sombre et malfaisant, quelque chose qui a poussé ton mari à te battre, il t'aurait sans soute tué ce soir là si tu n'avais pas eu un peu de chance. Ce quelque chose a rendu ton mari malade pendant plusieurs mois, sans ton oncle Yoro et son savoir faire, ce pauvre Amine serait aujourd'hui fou ou mort.

J'écoutais mon oncle religieusement sans bouger mais je me passais une tonne de films dans ma tête.

Je ne sais pas ce que j'aurais fait s'il était mort, c'était tout ce que je retenais.

- Milouda, ma petite Mariam, quelqu'un te veut du mal, beaucoup de mal, c'est pourquoi j'ai voulu que tu viennes vivre ici. Dans cette maison tu bénéficies de toute la protection dont tu as besoin et surtout tu es loin de ton Amine. Vous étiez tous les deux en danger, tant que vous viviez ensemble, vous étiez exposé à des forces que tu ne peux même pas imaginer. C'est pourquoi j'ai été si soulagé quand tu m'as dit que tu voulais divorcer.

- Mariam, c'est à toi qu'incombe la tâche de protéger ta petite famille. Ton ex mari t'aime à la folie, et tu l'aimes aussi, il va tout faire pour te récupérer, mais si jamais tu retournes avec lui, tu signe ta perte, la sienne et celle de tes enfants. Ton oncle et moi cherchons un moyen pour régler tout ça et découvrir la personne qui veut te détruire, mais ça ne se fera pas en deux jours, cela prendra sans doute plusieurs année, c'est pourquoi je te demanderai d'être patiente et endurante.

Je comprenais maintenant certaines choses, mais ce que je ne parvenais toujours pas à

assimiler, c'est que quelqu'un me veuille du mal à ce point.

Ça, c'était la manière la plus cruelle de me rendre malheureuse, m'empêcher d'être avec l'homme que j'aime.

Après cela, mon oncle a aussi parlé à Amine, qui comprenait enfin que mon souhait de me séparer de lui n'était pas un caprice ou une vengeance de ma part, mais le seul moyen pour moi de nous protéger.

Amine avait compris, mais cette situation ne lui plaisait pas du tout, à moi non plus elle ne plaisait pas. Il n'accepte pas le fait son bonheur soit entravé par les actions d'une personne mal intentionnée, c'est dure à accepter pour lui d'autant plus qu'il n'est pas vraiment accoutumé à nos réalités. Il en sait un peu maintenant qu'il en a déjà été victime, mais il ne mesure toujours pas la gravité de la chose.

On s'évite du mieux que nous pouvons, quand il vient voir les filles, on s'adresse la parole un minimum et je le laisse seul avec ses enfants.

Je souffre atrocement de cette situation et lui aussi, je le sais.

Je fais tout pour me ne pas me retrouver seule avec lui dans une pièce, de peur d'aller me jeter dans ses bras, mais c'est mieux ainsi.

Nous ne sommes plus seuls dans cette aventure, nous avons deux petits anges à protéger, et leur bien être prime sur le nôtre.

Fin du Flash-Back.

Salif s'arrête dans le centre ville pour prendre Josée, cette dernière a insisté pour m'accompagne quand je lui ai dit par texto où j'allais, et pourquoi j'y allais.

Je tiens maintenant sa main pour y puiser tout le courage dont je manque, alors que nous nous dirigeons vers la maison de mon oncle que je quitté il y a quelques mois pour habiter dans une coquette petite maison dans les quartiers du plateau avec ma cousine et la nounou des jumelles.

Mon oncle n'a pas été ravi quand j'ai déménagé, mais il me fallait un chez moi, j'avais besoin d'un peu d'espace et les jumelles aussi. Il a tenu à ce que Khadija vienne avec moi pour plus de sécurité.

La sécurité, c'est ce qui est le plus important pour moi, pas la mienne, celle de mes enfants. Leur père a loué les services d'un gardien en plus de Salif mon chauffeur qui vit avec nous pour assurer leur sécurité.

Leur nounou a été triée sur le volet et il lui est interdit de laisser les filles seules, même quand elles dorment. Quand elle s'absente, Amine ou moi prenons le relais.

Nous sommes peut-être paranoïaques, mais nous vivons avec cette impression constante d'avoir une épée de Damoclès sur nos têtes.

C'est tellement pénible.

Nous nous garons devant la grande Maison des Traoré quelques minutes plus tard et y trouvons d'autres voitures, dont celles de mon Mansour, celle d'Amine et celle de Tala.

Je tiens à peine sur mes pieds en entrant dans la demeure, sans Josée, je serais déjà tombée dans les pommes, c'est sûre. Aujourd'hui, même le soleil semble plus chaud que d'habitude, il me brûle et mes pensées sont dirigées vers mes enfants, aujourd'hui, je n'irais pas les chercher à la garderie les chercher.

Un grand poids me serre le ventre et le cœur, j'ai une très mauvaise impression, mais après tout, je sais que rien de bien ne se passera ici aujourd'hui, si mon oncle m'a fait appeler aujourd'hui, et que tout le monde est présent, c'est que des choses graves vont se passer aujourd'hui.

Je pénètre dans le grand salon d'un pas hésitant, toujours assistée par une Josée qui a l'air tout aussi inquiète que moi. Je trouve toute la famille, mes badiènes, les cousins, mon ex mari, Tala et ses parents, tout le monde assis dans un silence religieux.

Je salue tout le monde très rapidement et me dirige vers Amine, auprès de qui il y a une place libre, j'ai tellement peur que j'en oublie la règle que je me suis forcé à respecter ces trois dernières années, ne pas m'approcher de Mohamed Aïdir, mais en ce moment la peur me tient si bien que je me refugie auprès de la personne en qui j'ai le plus confiance dans cette pièce : lui, le père de mes enfants.

Trois ans séparée de lui de la pire des manières, et me revoilà de nouveau, instinctivement dans ses bras.

Il règne un silence de cathédrale dans la pièce, tous les regards sont dirigés vers Amine et moi, et mon oncle n'est toujours pas là.

Amine exerce une légère pression sur mes mains tremblantes.

- Tout ira bien, d'accord ? Dit-il en souriant nerveusement.

Je hoche la tête, peu convaincue.

Khadija entre en trombe dans la pièce, et s'assied à mes pieds. Je suppose qu'elle a dû trouver une excuse pour partir de son stage à cette heure. Je la sens aussi tressée que nous deux.

Elle, Amine et moi sommes les seuls à savoir ce qui se passe vraiment car tonton Beckaye a tenu à ce que cette histoire reste entre nous.

Inutile d'ébruiter une affaire dont on ne connait ni les tenants, ni les aboutissant. Les autres savent juste qu'on a dû se séparer Amine et moi pour des raisons compliquées.

Ils savent que quelque chose va se passer aujourd'hui, mais ils ne savent pas quoi. ²

Tonton Beckaye fait sont entrée dans la pièce, et va prendre place dans son habituel fauteuils, qui fait face à tous les autres sièges de la pièce. Tous les yeux sont sur lui.

Après un rapide Salamalec général, il s'adresse ainsi à nous.

- Bon, comme à mon habitude, je ne vais pas vous retarder ici avec de très longs discours. La raison pour laquelle je vous ai tous fait appeler ici est que le linge sale se lave en famille. Nous ne sommes certes pas du même sang, nous n'avons pas les même origines mais nous n'avons qu'un lien en commun, notre fille assise là : Milouda. Son père et sa mère ne sont plus de ce monde, mais nous sommes là, et j'espère bien que resterons là pour elle.

Tout le monde acquiesce alors que je les regarde tous avec de gros yeux.

- Bref, continue t-il. Après presque trois années à livrer un combat mystique qu'aucun d'entre vous ne peux imaginer, nous avons trouvé la personne qui a voulu intenter aux jours Milouda et son ex mari ici présent.

Mon oncle explique rapidement à tout le monde que quelqu'un à fait en sorte que Amine et moi ne puissions pas rester ensemble ainsi que les dessous de l'histoire.

Tout le monde est sans voix alors que tonton Beckaye se lève et sors de la pièce.

A peine quelques secondes plus tard, il est de retour, suivi de Yoro Baba,puis un autre homme très noir que je ne connais pas et une femme qui a les mains croisées dans son dos, et la tête baissée.

Ils prennent tous place sur le canapé sauf l'homme que je ne connais pas qui s'installe sur une natte avec la femme qui les accompagne.

Il me faut environs une minute pour reconnaître la femme, elle a tellement changé, elle est méconnaissable et pourtant, c'est bien elle.

- Safiètou !

Son nom s'échappe de ma bouche tandis que je bondis sur mes pieds, que fait-elle là ?

- Calmes toi Bilo, nous allons tout t'expliquer. Dit Yoro baba en ordonnant à Amine de me retenir.

- Ma fille, cet homme que tu vois assis là s'appelle Bothié Baldé, il a fait le voyage depuis la Casamance pour venir nous aider. Je lui ai demandé son aide pour ton cas puisque je n'ai aucun savoir sur les choses mystiques. Après deux ans à chercher, il a découvert d'où venait le mal qui vous a frappé ton mari et toi, il est parti jusqu'au Mali pour trouver la personne qui vous a fait tout ça, il y a trouvé un marabout très réputé dont je tairais le nom, ce derniers à tout d'abord refusé de lui parler, puis au bout de quelques jours, il a tout révélé, moyennant quelques billets de banque et plusieurs têtes de bétail. Il nous a dit qu'une femme était venu lui rendre visite il y a plusieurs années, pour ce que tu sais sans doute déjà.

Ce que je sais dèja ? Sans doute veut-il parler du fait que mon ex mari a failli me tuer et qu'il a lui-même failli mourir à cause d'un envoutement...

Safiètou, je ne serait même pas étonnée que ce soit elle. Sinon que ferait-elle là ?

Bien-sûr que je l'ai soupçonnée mais quelle preuve avais-je ?

Je ne pouvais pas l'accuser comme ça, et ça aurait sans doute fait empiré les choses de l'attaquer d'une quelconque manière.

On sait tous qu'elle n'aurait eu aucun scrupule pour porter plainte pour agression ou diffamation.

Apres prés de dix ans, je ne comprends toujours pas son acharnement sur moi.

Elle me déteste, d'accord, je l'accepte.

Mais j'espère qu'elle ne va me sortir une raison bidon comme me dire que c'est parce que mon père ne l'aimait pas.

C'est pas croyable.

Safiètou !

Tout les regards sont tournés vers moi, tout le monde s'attend à ce que je dise quelque chose, mais je suis bouche bée.

Je ne sais pas quoi dire.

C'était donc elle, Safiètou.

Pourquoi ne suis-je pas surprise ?

Elle a toujours la tête baissée, ce qui m'étonne d'ailleurs.

Ce qui m'étonne aussi, c'est le fait qu'elle porte des vêtements...presque des guenilles. Une robe à la couleur douteuse qui était sans doute du blanc, elle n'a pas de chaussures à ses pieds, les jambes poussiéreuses, son corps tout entier est recouvert de poussière d'ailleurs.

Sa tête, je suis surtout choquée par sa coiffure, son tissage était décollé à certains endroits, ses mèches désordonnées.

Son maquillage, elle n'en a pas.

Safiètou sans maquillage, c'est la première fois que j'assiste à ça.

Je ne peux m'empêcher à cet instant, de l'avoir en pitié, malgré tout ce qu'elle m'a fait dans le passé.

- Dans cette vie on ne peut faire confiance à personne, à aucun prix. Reprends Yoro Baba. L'homme qui l'a aidé à faire du mal a Milouda n'a pas hésité une seule seconde à trahir. Contre de simples billets il a accepté de faire quelque chose et retourner tout ce qu'elle vous a fait contre elle-même, car d'après lui s'il enlevait l'envoutement qu'il vous a fait, la personne deviendrait folle. Il le lui avait expliqué mais elle a pris le risque, voila ce qu'il en est maintenant.

- Il a dit que cette personne viendrait d'elle-même jusqu'à la maison de ton père, pour se dénoncer dans un délai d'un mois. Qu'elle n'aura pas la paix tant qu'elle ne le fera pas. Et c'est ainsi que ce matin, cette femme, l'épouse de ton père, s'est présentée ici dans cet état.

Je tourne les yeux vers Amine, pour voir si lui a compris quelque chose à ce qui vient de se dire car je sui complètement à l'ouest.

Il a les sourcils froncés, sentant mon regard sur lui, il me prend la main et la serre dans la sienne, ça fait du bien mais ça ne m'aide pas vraiment à comprendre.

...retourné tout ce qu'elle vous a fait contre elle.

C'est ce que mon oncle a dit, mais je ne saisis pas le sens de ses mots.

Si je comprends bien...

- Elle est devenue folle ? Je demande doucement.

Juste à ce moment, Safiètou lève brusquement les yeux et croise mon regard, on dirait que c'est ma voix qui l'a fait réagir.

Elle me fixe, furieusement, comme si elle voulait me hurler quelque chose mais qu'elle ne peut pas.

- Pas encore, mais elle le sera si elle ne parle pas, si elle ne s'explique pas et qu'elle demande pardon.

- Soxna si, yow lagni degglou ! C'est toi que nous écoutons ! Tonne la voix forte de tonton Beckaye en s'adressant à ma belle-mère.

Safiètou me fixe toujours, elle ne cille même pas.

Ses lèvres sont tellement pincées qu'elles forment une fine ligne rosâtre, elle se force à ne pas parler.

Nous sommes tous pendus à ses lèvres, attendant qu'elle dise un mot, qu'elle parle.

Mais elle garde la bouche obstinément fermée, et le regard sur moi.

Je la regarde aussi, mais pas de la manière dont elle me regarde.

Moi, je cherche dans ses yeux une trace, toute petite de la Safiètou de mon enfance.

Ma tata chérie qui m'achetait toutes sortes de poupées, de friandises.

La personne qui organisait toutes mes fêtes d'anniversaire quand maman n'était pas là.

La Safiètou qui m'emmenait en vacances, on parcourait le pays toutes les deux, laissant un peu d'espace à mes parents.

Je lui aurais confié ma vie sans hésiter, mes parents aussi, alors, je me demande si elle n'a pas toujours été comme ça au fond, fourbe et diabolique. Ou bien, est-ce que quelque chose ce serait passé, pour qu'elle change à ce point.

J'ai beau chercher, je ne trouve pas.

Peut-être comprendrai-je quand elle parlera.

Nous attendons tous depuis plusieurs minutes, mais elle ne dit rien, toujours sur la même position.

Cinq, dix minutes, elle reste obstinément silencieuse. Tonton Beckaye souffle quelques motes de Bambara à l'oreille de l'homme qui les accompagne.

L'homme qui n'a toujours pas parlé, ce Bothié Baldé prend ce qui me semble être un chapelet fait avec des billes de sève séchées, comme celles que l'on utilise pour gommer les vêtements, le « dakandé ».

Il commence à l'égrener en disant des paroles incompréhensibles tout doucement. A mesure qu'il augmente la voix, une douleur aiguë me vrille peu à peu le crâne.

Elle devient rapidement insupportable, si bien je me tiens la tête des deux mains en mordant ma lèvre pour ne pas crier, je vois Amine à coté de moi faire de même en tapant du pied.

- Parle, sinon la douleur sera plus forte. Tonne de nouveau la voix de mon oncle.

Cette douleur, elle est insupportable.

Je vais hurler si elle ne s'arrête pas, je commence à voir trouble mais je jurerai que Safiètou souffre des mêmes maux que nous.

Elle se tortille en se tenant la tête.

Amine se saisit de ma main et une horrible douleur me brûle là où il m'a touchée.

Nous rompons rapidement le contact surpris par cette brûlure.

- Ne vous touchez pas, les effets de votre envoutement s'intensifient. Prévient l'homme tout en recommençant à réciter ses incantations.

Je commence à perdre conscience quand un hurlement inhumain parvient à mes oreilles.

- Arrête misérable ! Crie Safiètou d'une voix que je ne lui connais pas. Arrête je vais tout dire, mais arrête.

Bothié se taît et Safiètou s'effondre par terre, épuisée par la douleur.

Les douleurs s'arrêtent d'un coup pour moi aussi. Je suis toute tremblante.

- Parle !

- C'est moi, c'est moi. Dit-elle faiblement.

- Pourquoi as-tu fait ça ? demande Bothié.

Au lieu de répondre, elle colle ses deux mains sur sa bouche, ça se voit qu'elle ne veut pas parler.

- Tu ne pourras pas te retenir soxnasi. Tu vas parler, contre ta volonté les mots vont sortir tout seuls de ta bouche, enlève les mains.

Elle obéit sur le champ.

- Je l'ai fait parce que je la déteste. Dit-elle en tournant son regard vers moi.

En ce moment, je ne peux vraiment dire ce que je ressens envers elle.

Je ne sais pas si j'ai envie de la tuer, ou si je l'ai en pitié.

Elle est quand même folle hein.

- Pourquoi la détestes-tu ?

- Parce qu'elle a tout et moi, je rien.

Mon Dieu !

Ayy Safiètou.

- Qu'est ce que cela veut dire ?

- Il l'aimait elle, et elle seulement. Moi il ne me regardait même pas.

- De qui parle tu ? Interroge oncle Yoro.

J'assiste à ce spectacle, impuissante.

Les larmes de Safiètou coulent et bizarrement, cela me fend le cœur.

- De lui, Moustaph. Il ne voyait qu'elle, alors que j'étais là moi aussi. J'ai toujours été plus jolie mais elle a toujours eu plus que moi : l'argent, l'intelligence, la famille, l'homme.

Je comprends que c'est à ma mère qu'elle fait allusion.

C'est dingue quand même.

Elle est morte, pourquoi Safiètou ne peut-elle pas se mettre cela dans le crâne.

- J'ai tout fait pour qu'il m'aime comme il l'aimait, elle. J'ai même aimé sa fille. Mais lui, il parlait toujours d'Amel, son Amel chérie.

C'est pathétique !

- Qu'as-tu fait demandé au féticheur ?

Safiètou remet les mains sur sa bouche.

- Parle femme ! Crie la voix de tonton Beckaye qui est aussi agité que moi.

- La deuxième fois, je lui ai demandé de tout faire pour qu'elle souffre comme j'ai souffert, Milouda. Qu'elle soit tout près de l'homme qu'elle aime sans pouvoir être vraiment avec lui.

je sens Amine à coté de moi se raidir.

Je lui saisit la main, après avoir hésité, pour le calmer.

Ça ne brûle plus de le toucher.

Il tremble, il a les muscles contractés, les yeux injectés de sang.

Je comprend que ça le touche.

Mais moi, je suis étonnement calme.

Pourquoi ?

Je ne saurai le dire ?

Disons que je connais Safiètou et j'ai déjà réfléchi à cette situation même si je me disais que ce n'était pas possible que ça arrive.

- Et la première fois ? Qu'as-tu demandé la première fois ?

A l'entente de cette question, Safiètou remet ses mains devant sa bouche, avec la ferme intention de ne rien dire. Mais c'est sans compter sur Bothié Baldé qui lui intime de parler.

Elle le fait à contre cœur, mais cette fois-ci ce qu'elle dit ne m'a jamais traversé l'esprit.

- Je voulais avoir Mustaph a moi toute seule.

- Qu'as-tu demandé ? répète Bothié.

- Je lui ai demandé de faire disparaître Amel... L'accident de voiture.

Pendant un nano seconde, juste un, je suis tentée de lui demander de repèter car je suis sûre que mes oreilles viennent de me jouer un tour.

Mais le cri de tonton Beckaye me dit que je n'ai pas mal entendu.

« Je lui ai demandé de faire disparaître Amel... L'accident de voiture. »

« Je lui ai demandé de faire disparaître Amel... L'accident de voiture. »

« Je lui ai demandé de faire disparaître Amel... L'accident de voiture. »

Les minutes qui suivent, j'ai l'impression de me trouver dans un songe, j'ai l'impression de vivre la scène qui se déroule devant mes yeux par procuration.

Comme si je regarde un mauvais film, ou que je fais un mauvais rêve.

Les derniers mots de Safiètou tournent en boucle dans ma tête.

On dirait une bande son, qu'on passe et qu'on repasse.

Qu'on passe et qu'on repasse.

Je n'arrive ni à bouger, ni à parler, ni à respirer.

Même quand tonton Beckaye se jette sur Safiètou et que tout le monde se précipite sur lui pour le retenir avant qu'il ne la tue.

Même quand Josée me prend dans ses bras en pleurant.

Même quand Amine me secoue pour me faire réagir sous les yeux apeurés de Khadija.

Même quand pour la première fois de ma vie, je vois tonton Beckaye pleurer dans les bras de sa femme et ses enfants.

La pièce est sans dessus dessous.

Ça ne m'atteint pas, je n'arrive pas à bouger, je suis frigorifiée, glacée de la tête au pied.

Une sueur froide me glisse sur le dos et un frisson me parcourt le corps en entier.

- Sortez la de cette pièce avant que je ne la tue comme elle a tué ma sœur ! Crie mon oncle entre deux sanglots.

Je commence à avoir la tête qui tourne quand je me rends compte que cela fait plusieurs secondes que je n'ai pas respiré.

J'étouffe, mais je n'arrive pas à inspirer.

Elle a tué ma mère.

Safiètou a tué ma mère.

Ma maman.

Amel Saïka Traoré.

Ma maman qui n'a pas assisté à mon quinzième anniversaire.

Ma maman qui n'a pas assisté à mes premières règles, mon mariage, mon accouchement, mes bonheurs, mes malheurs.

Ma maman qui n'est pas partie longtemps avant que mon père ne la rejoigne, lui qui ne supportait pas la vie sans elle.

C'était Safiètou il y a dix ans, c'était Safiètou il y a trois ans, c'est Safiètou là, maintenant. Devant moi.

C'est Safiètou que mes cousins traînent hors de la pièce, Safiètou qui saigne de la tête parce que mon oncle l'a assommée avec le gros vase.

Maman.

Papa.

C'était elle.

Elle.

Oh, j'aimerai tellement m'évanouir, comme Tonton Beckaye qui vient de perdre connaissance devant mes yeux.

J'aimerai tellement m'évanouir, comme ça j'aurais moins mal, je sentirais moins mon cœur qui gonfle dans ma poitrine.

Je n'entendrais pas, tout ce bruit de toutes ces personnes qui s'inquiètent.

Je ferme doucement les yeux et me laisse aller au gouffre qui m'engloutit.

Non Amine, non.

Laisses-moi m'évanouir, tomber dans les pommes, dans un coma elliptique, tout ce que tu veux mais laisses moi. N'essaie pas de me faire réagir, laisses moi mourir.

- Reste avec moi Milou. Bébé s'il te plait. Mon amour reprend toi ! Ouvre les yeux Milou. Milouda. Miloud...

***

Amine Aïdir.

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire des filles.

Mes princesses soufflent leurs trois bougies.



Je suis tellement fière d'elles. Mes petits anges.



J'aurais aimé leur organiser une fête immense, louer le parc d'attraction pour elles toutes seules, mais leur mère va mal.

Je ne peux pas totalement me réjouir alors qu'elle n'est pas bien.

Depuis un mois elle n'est que l'ombre d'elle-même, elle ne parle plus, ne mange plus. Elle avale somnifère sur somnifère.

Même les jumelles n'arrivent plus à capter son attention.

Son corps est là, mais son esprit pas du tout.

Je ne l'ai jamais vue comme ça.

Afissatou dit qu'elle n'allait pas aussi mal pendant sa grossesse très difficile où elle a dû quitter le pays.

Nous avons fait tout ce que nous avons pû pour l'aider, mais elle s'est enfermé dans sa bulle.

Elle est forte, je le sais, elle est forte ma Milouda.

Mais là, j'ai peur qu'elle ne se relève plus. Elle a enduré de nombreuses choses dans sa vie, mais l'aveu de la vieille folle a été le coup de grâce. Je ne sais pas comment j'aurais réagi si j'étais à sa place.

Le choc a été très rude.

Son oncle a fait une attaque cardiaque et elle...elle est devenue comme ça.

Quand elle a appris que Safiètou a fait tuer sa mère.

J'ai vraiment eu peur de la perdre ce jour là.

Elle est restée plus d'une minute sans respirer, les yeux dans le vide.

Puis elle s'est évanouie.

Depuis lors elle est comme ça.

Elle est là sans être là.

Cette situation nous touche tous, ça famille comme la mienne car évidemment tout le monde est au courant.

Khadija et son frère Mansour sont méconnaissables, ils ont perdu de leur gaieté habituelle, ils ne parlent presque plus eux non plus.

Ils font plusieurs va et vient entre l'hôpital et l'appart de Milou. Entre leur père et leur cousine.

Par chance Tonton Beckaye est rentré chez lui hier, son attaque était de faible envergure mais il devra être suivi par des médecins le reste de sa vie.

Il n'a pas cessé de demander après sa nièce qui n'est pas une seule fois allée lui rendre visite à l'hôpital. Je lui ai promis de lui amener Milou mais cette dernière ne veut même pas bouger de sa chambre.

J'ai fait appel à plusieurs spécialistes en psychologie qui m'ont tous dit la même chose : de lui laisser le temps de récupérer.

En attendant on s'inquiète pour elle, et les filles ont besoin de leur mère.

Elles ne la lâchent pas d'une semelle depuis et me demandent plusieurs fois dans la journée.

- Maman fa febal ? Maman malade ?

Je les rassure du mieux que je peux mais cette situation les stresse.

Elles lui parlent sans réponse dans ce langage qui leur est propre : un mélange de français, de ouolof, de peulh et même certaines fois d'arabe.

Tous les membres de nos familles sont fous d'elles, même mon père et Tante Salima, ils viennent les voir chaque semaine en les couvrant de cadeaux, et leur apprenant quelques mots d'arabe.

Toton Beckaye n'est pas en reste, il les appelle chaque soir pour parler avec même si elles ne parlent pas encore très bien. Ces derniers temps leur phrase préféré c'est :

- Maman fa febal.

En ce moment elles sont excitées comme des puces, je ne sais pas si c'est normal qu'elles comprennent ce qu'est un anniversaire à leur âge.

Même Afia qui est plus calme que sa sœur d'habitude n'arrête pas de parler de son « alibelsel » depuis hier.

Ce matin elle m'a demandé d'appeler sa mamie pour qu'elle vienne voir son nouveau jouet que lui a acheté Afissatou.

Maman a promis de venir, et elle le fera, de toute façon elle fait tout pour se racheter auprès de moi et Milouda, même si je ses qu'elle adore ses petites filles.

Mais dès fois je trouve qu'elle en fait trop.

Alia et Afia vont être trop gâtées à ce rythme.

Josée est là depuis ce matin pour organiser la petite fête, avec son mari Kévin. Même si je ne supporte toujours pas Josée, je suis très pote avec son époux qui s'est révélé être la plus gentille personne sur terre. Il est carrément à l'opposé de sa femme avec qui je me dispute dès que nous nous retrouvons dans la même pièce.

Tala a promis de venir même si je ne suis pas sûr qu'il le fasse sachant que Khadija sera là, en trois ans, la relation entre ces deux là n'a pas évolué. Ils jouent à « fuis moi je te suis, suis moi je te fuis » et « je t'aime moi non plus ».

Tala et moi on s'est rabiboché depuis que cette histoire à été mise au clair.

Il m'en a voulu pendant très longtemps mais je le comprends, ce n'était pas très dure à accepter. Malgré tout, il est aujourd'hui mon meilleur ami, on se ressemble trop tous les deux.

La famille commence à arriver peu à peu et les jumelles sont au centre de l'attention.

J'espère juste qu'elle acceptera de se montrer sinon les filles seront très déçues. Je ne l'ai pas vue depuis hier, j'ai renoncé à la voir, elle risque de me démoraliser alors qu'aujourd'hui mes filles sont ma priorité.

Une heure plus tard, j'ai renoncé à la voir apparaître ce soir. Ça ne me plait pas mais je n'ai pas le choix.

Mais elle fait son apparition toute souriante dans un joli ensemble en wax, les cheveux lissés.

***

Mes filles ont sauté dans mes bras dès que je suis entrée dans le salon, mes princesses m'avaient manqué.

Je sens le regard surpris de tout le monde, surtout celui d'AMINE.

Il ne me quitte pas des yeux.

Je me dirige directement vers mon oncle qui ouvre les bras pour me serrer très fort, je suis rassurée de voir qu'il va bien.

La tout de suite, je sais qu'une nouvelle complicité est née entre nous.

Nous avons souffert de la même chose, forcément, ça rapproche.

Il y a le regret de n'être pas partie le voir à l'hopital qui me père mais je n'étais pas moi-même.

Hier encore je n'étais pas moi-même.

Mais cette nuit, j'ai rêvé de mes parents. Pour la deuxième fois depuis qu'ils ne sont plus là.

J'ai vu ma mère qui peignait les cheveux de papa, qui avait la tête posée sur ses genoux. Il adorait ça, quand elle le peignait.

Ils avaient l'air si heureux dans mon rêve.

Je me suis réveillée en larme, profondément ébranlée.

Mais j'ai compris après avoir retrouvé mes esprits.

J'ai compris que c'était un message. Que je ne n'avais pas à ressasser tout cela. Que c'était fini car après tout ils étaient ensemble et je sais que c'est ce qu'ils auraient souhaité.

J'ai compris que je ne pouvais rien faire pour changer le passer.

Ce rêve ma sorti du gouffre où Safiètou m'avait enfoncé.

Elle a failli m'avoir.

A elle je ne pardonnerais jamais. Jamais.

Mais ce rêve m'a fait me sentir mieux. Il m'a fait réaliser que le futur est devant moi

Jamais je n'oublierai Safiètou ni ce qu'elle a fait, mais mes parents sont partis alors que ma famille est encore là.

Je vais m'occuper d'eux maintenant, d'eux seuls, et je vais essayer d'oublier. Et demain j'irais au cimetière.

Pour l'heure, j'aime Alia à ouvrir ses cadeaux, sous le regard insistant de Amine.

***

Les invités sont partis.

La fête à continué de battre son plein jusque très tard dans la nuit, même après que les jumelles se soient endormis.

J'ai donné leur soirée à la nounou, au chauffeur, au gardien....

La menace ne pèse plus sur nous.

Safiètou a été incarcérée, de grandes quantités de stupéfiant ont été trouvées dans sa grande maison luxueuse qui était en fait une maison close. Je soupçonne Banina d'être quelque chose dans son arrestation.

Elle a été extradée vers la gambie pour je ne sais quelle raison et encourt la peine de mort.

Je ne veux même pas savoir les fonds le l'affaire, je ne veux plus rien savoir d'elle.

De toute façon, elle avait déjà perdu la tête avant qu'on en l'arrête, ça ne change pas grand-chose.

Amine passe la nuit ici, je le lui ai demandé.

Je sais que ça ferait plaisir aux filles de voir leur père à leur reveil.

Je toque doucement sur la porte de la chambre d'ami et attends.

Il ouvre la porte quelques secondes plus tard, étonné de me voir.

Il est à moitié nu, seulement avec un bas de pyjama.

Je n'ai pas réalisé qu'on a autant changé pendant ces années où on a été séparés.

Son corps à changé, il a muri, ses traits on durci.

Je le trouve tellement beau.

Je sais que je vais faire une bêtise, mais je m'en fous.

Ça fait trois ans que j'attends ce moment....

Je me dirige vers lui et me hausse sur la pointe des pieds.

Je l'embrasse, il est surpris, je l'embrasse fougueusement. Comme si ma vie en dépendait.

Il répond à mon baiser.

C'est bon, si doux.

Trois longues années sans lui, sans ses baisers alors que je le voyais tous les jours... j'ai vécu l'enfer.

Je passe mes mains sur ce corps qui a sensiblement changé mais dont je connais les moindres lignes.

Il met fin à notre baiser et s'éloigne de loi sans que je ne comprenne.

Mais....

Quoi ?

- Non Milou. Ne fais pas ça ! Dit-il.

Quoi ?

Qu'est ce qu'il y a ?

Il ne veux pas de moi ?

Pourtant j'aurais cru qu'il...

Il y a une nouvelle femme dans sa vie.

- Pardon mais je ne peux pas faire ça. Dit-il.

Je suis au bord des larmes, il ne peux pas me faire ça.

- Pourquoi ?

Il se passe les mains dans les cheveux d'un geste nerveux.

- Pardon mais... je t'aime. Dit-il.

Quoi ?

- Je t'aime, et je ne veux pas te toucher tant que tu n'es pas de nouveau ma femme, mon épouse, mienne.

Ouf !

Je crois bien que je n'ai jamais été aussi soulagée de toute ma vie.

Il m'aime toujours.

Que pourrais-je demander de plus.

- Kone bokk, envoie ton père demander ma main demain, dès la première heure. Lui dis-je pour toute réponse en quittant la chambre le cœur léger.

Sacré Amine.

Pardon mais... je t'aime.



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# Hello my muswada familly.
Alors que pensez vous de cet After.
Fort en émotions hein

Alors vous êtes rassurés.
Mais entre nous, je vous avais bien dit qu'il y aurait une After.

Le mariage de Milouda et Amine s'est soldé par un échec mais ça ne voulait pas dire qu'il n'y aurait plus jamais rien entre eux.

Je vous ai bien eu hein?

Vous vous êtes bien énervés contre moi, mais c'est pas grave je sais que je suis énervante.

Je demande pardon à tous ceux à qui j'ai brisé le coeur. Mais c'est ma nature, je suis chiante et je ne vous cacherai pas que ça m'a fait plaisir de vous casser les pieds.

Mais j'espère que vous me pardonnez.
Dites, vous me re-aimez? Si?

Une autre After est prévue.
Pour quand, je ne sais pas. Sachez juste que je ferai le tout pour en finir au plus vite.
PMJT me pompe toute mon énergie. . Bisous à vous en passant  mes lecteurs adorés.

Bisous muswada.
Je vous aime

Pardon mais...je t'a...