Alphonse

Write by Boboobg


.... Mireille Oko... 

J'ai suivi le dossier de Alphonse de très près depuis mon arrivée ici. Je ne suis pas cardiologue mais ayant été généraliste avant ma spécialisation en gynécologie-obstétrique, j'ai quelques connaissances. 

Le mal qu'il souffre est incompréhensible de point de vus physique. Pour une raison que ses médecins et moi ignorons, son cœur n'arrive plus à pomper du sang convenablement. 

Il y'a quelques heures, j'étais au QG de Lovely center en train de pofiner quelques dossiers quand j'ai reçu le coup de fil qui m'a fait venir en catastrophe ici puis appeler Hope. 

Il s'est réveillé et souffre beaucoup, il respire mal et son cœur est en très mauvais état. Il y'a trois jours, je l'ai fait inscrire sur la liste des attentes pour un cœur mais je crains que ce ne soit trop tard. Bref j'espère au moins qu'il pourra dire à Hope ce qu'il veut tellement lui dire. 

Je sors une fois encore de la salle du malade pour voir si les filles n'arrivent pas. À cette heure, il n'y a presque plus personne dans les couloirs à part quelques médecins et infirmiers en garde. On entend au loin, les cris de détresse de famille qui viennent sans doute de perdre quelqu'un. C'est très commun ici. 

Moi (allant vers elle) : enfin vous êtes là ! 

Hope (la main sur son front) : on a fait comme on a pu. 

Le garçon : bonsoir ou Bonjour Madame. 

Moi : Bonjour monsieur ? 

Lui : Gloire Mbolo, je... 

Moi : l'artiste ou le PDG ? 

Lui : l'artiste, le PDG c'est mon frère. 

Moi : Ngakosso ne tari pas d'éloge sur vous. La situation est assez mal pour faire connaissance, j'espère que nous nous reverrons ! 

Gloire : moi aussi madame. 

Alphonsia: maman s'il te plaît, je veux qu'il reste. 

Moi : mais il se fait tard, il doit sans doute rentrer chez lui. C' est déjà faire preuve de très bonne volonté de vous avoir emmener jusqu'ici à pareille heure ! 

Alphonsia(suppliante) : maman, je veux qu'il reste. Sa présence me réconforte. 

Moi (le regardant) : cela ne vous dérange pas ? 

Gloire : Alphonsia est une amie et si ma présence la réconforte je me dois de rester. 

Moi : d'accord. (regardant Alphonsia) ma chérie, tu dois savoir que c'est peut être la dernière fois que tu le vois, il semble allé mieux mais ses organes sont vraiment atteint, j'ai bien peur qu'il ne voit pas le soleil se lever. 

Alphonsia (serrant la main de son ami) : je comprends maman, ne t'inquiète pas. 

Je me tourne alors vers Hope. Elle est toute rouge et ne cesse de serrer son crane avec ses mains. 

Moi : qu'est ce qui se passe Hope ? 

Hope : j'ai un mal de tête pas possible. 

Je pose ma main sur son front et elle est brûlante. 

Moi : mais tu as de la fièvre. Tu ne peux pas y aller comme ça... 

Hope (me coupant) : si je n'y vais pas maintenant, plus jamais je ne le pourrai. 

Moi (inquiète) : d'accord. 

Le garde nous ouvre la porte et nous entrons. J'ai essayé en vain d'appeler José, je lui ai envoyé un message, j'espère qu'il le lira. 


.... Hope Divine Ngakosso-Onda.... 

Dès l'instant où la voiture a garé dans l'hôpital, j'ai eu l'impression qu'on ma'rrachait ma matière grise. Et au fur et à mesure qu'on avançait, le mal s'accentuait. Mais j'ai tenu bon car au fond de moi, je sais que c'est ma dernière chance de savoir. 

Je ne sais pas pourquoi Alphonsia a tenu à ce que Gloire nous accompagne jusqu'ici. Il n'a pas à subir ça mais c'est son ami et je n' ai rien à dire. 

Nous entrons dans la chambre. Il y'a un garde corps au dans un coin bâti comme un géant et une infirmière de l'autre côté. 

Le lit est au milieu de la pièce et un homme y repose. Il y'a plein de machine connecté à lui à travers des fils. 

Alphonsia s'avance vers lui et lui prend la main. Gloire et nous autre restons en retrait. Ma tête me donne l'impression de vouloir explosé mais je met ma douleur de côté. 

Alphonsia : papa c'est moi. Alphonsia ! 

Il ouvre les yeux et d'un geste long, touche les contour du visage de phonsia comme s'il voulait s'imprégner de chacun de ses traits. 

Lui : Ma rose, ma petite rose. Ho que tu lui ressemble, tu es tellement belle Alphonsia!

Alphonsia (reniflant) :j'étais à une fête tout à l'heure. C'était super. J'ai dansé comme une folle. Décidément je vais finir par aimé l'Afrique ! 

Lui : je suis désolé de te l'avoir enlevé, désolé de t'avoir empêcher de grandir à ses côtés, à nos côtés. Tu ne méritais pas ça ma rose!

Alphonsia (en larmes) : on a déjà eu cette discussion des milliers de fois papa. Je t'ai pardonné et quoi que tu ai fais, tu es mon père et le restera. Lovely m'a mise au monde et m'a aimé comme aujourd'hui ma mère Mireille m'aime. Je n'en veux à personne, je veux juste que tu vives encore sniff que tu m'appelle sur Skype et qu'on se parle pendant des heures. Que tu me racontes ta vie avec maman, Tracy, que tu me parles de votre vie quand tout allait bien et que le monde tournait rond. Sniff je veux seulement que tu ne t'arrête pas de te battre pour moi, pour nous ! 

Alphonse : tu as un cœur en or ma rose, un cœur qui mérite d'être loué. Tu m'as accepté malgré tout et je te remercie de m'avoir permis d'être ton papa même si ça n'a duré qu'une année. N'arrête jamais d'agir avec ton cœur ma rose, ne perds jamais cette bonté que tu as. Quoiqu'il arrive ma rose, n'arrête jamais de sourire au monde comme tu le fais, n'arrête jamais d'être toi. Ne perds jamais ton sourire et surtout n'oublie jamais que je t'aime de tout mon cœur. Ta mère, tes sœurs, ton frère et toi êtes les meilleurs choses qui me soient arrivés dans ma vie. Maintenant sors ma Rose ! 

Alphonsia (en pleure) : pourquoi ? Je veux rester papa ! Je veux rester avec toi. Te tenir compagnie ! 

Mireille : viens ma chérie ! 

Alphonsia l'embrasse sur la joue et viens se jeter dans mes bras, son cœur est parcouru de soubresauts. Je ne sais comment réagir,alors je pose une main sur son dos et la caresse. 

Mireille (la tirant à elle) : Dis lui A Dieu ! 

Alphonsia: sniff pourquoi je ne peux pas rester maman ? 

Mireille : parcequ'il ne veut pas que tu garde de lui une image d'un homme faible. Il veut que tu garde l'image d'un papa comme maintenant. Dis lui A Dieu ma chérie ! 

Alphonsia repart au pieds du lit et tout doucement se colle à lui en faisant attention aux différents fils. 

Alphonsia (chuchotant) : je t'aime papa et je ne t'oublierai jamais. 

Elle l'embrasse encore une fois et cette fois ci sur sa bouche avant d'aller se jeter en courant dans les bras de Gloire, qui la tient très fort comme s'il voulait lui insuffler de sa force. 

Alphonsia : je suis prête à sortir maman ! 

Mireille me jete un regard puis prend la main de ma sœur en direction de la porte. 

Instinctivement, j'attrape la main de Gloire qui lui aussi se retournait pour s'en aller avec eux. 

Moi (le regard suppliant) : je... Je... Je ne veux pas rester toute seule ici ! 

Il ne dit rien et acquiesce simplement. J'entends la porte se refermé tout doucement derrière Mireille et Alphonsia. 

Mon mal de crâne est toujours là et encore plus douloureux. Mais je dois surmonter cela car la peur que j'ai de m'approcher de ce lit où repose cet homme est encore plus grande. 

Ayant sans doute compris l'origine de ma stature, Gloire me prend la main en joignant ses doigts au miens tout lentement. Puis se met à avancer vers le lit en m'entraînant avec lui. 

Mon cœur bat à s'en rompre et ma tête cogne comme s'il y'avait des gens qui jouent du tam tam dedans. On ne veut vraiment pas que je sois là. 

Dans un coin comme une pénombre, je vois une silhouette se former. Je suis prise de panique, je sens déjà une crise d'angoisse arrivé. 

Gloire (voix grave) : tu es forte. Tu es capable de le faire. 

Moi (tremblante de tout mon être) : Non ! 

Alphonse (faible) : ma princesse ? C'est toi ? 

Je me revois il y'a dix sept ans, courir pour aller me jeter dans ses bras. Je le revois me dorloter, me cajoler comme si j'étais un joyaux précieux. 

Je prends alors tout mon courage et m'avance toujours avec la main de Gloire dans la mienne en évitant de regarder vers l'endroit où je sais que l'autre se trouve. 

Moi (d'une voix peu assurée) : C'est Hope ! 

Je le vois ouvrir les yeux. Je me rappelle de son visage, de ses traits. Il a vieilli. La dernière fois que je l'ai vu, c'était ce soir là. Le soir où il a tué maman ! 

Je veux me retourner pour m'enfuir de cette chambre où je sens sa présence oppressante, où les souvenirs douloureux refont surface, où surtout, le visage de cet homme malade, couché sur ce lit d'hôpital, le corps parsemé de fil me rappelle tout l'amour que la petite fille que j'étais ressentais pour lui. 

Alphonse : je sais que c'est dur ma princesse. Je sais, mais tu dois m'écouter. 

Je sens Gloire mal à l'aise, je devrais le laisser s'en aller mais j'ai peur d'être toute seule. Alors je serre encore plus mes doigts dans les tiennes. 

Alphonse : Tracy était devenu ingerable. Vous étiez tellement petits, tu ne peux t'en rappeler! Elle était en pleine crise d'adolescence et était tombé amoureuse de la mauvaise personne. Ce garçon l'a manipulais, la poussait à prendre des mauvaises décisions. Je voulais découvrir l'origine du changement radical de ma fille alors j'ai engagé un detectif privé qui a trouvé ce qui a déclenché tout ce qui suivra. 

Il s'arrête et demande de l'eau pendant que Gloire me fait signe de tiré la chaise à côté de moi pendant que lui fait de même. De ses yeux, je sais qu'il ne veut pas être là mais j'ai mes doigts collés aux tiens. 

L'infirmière lui donne de l'eau et il tourne la tête vers moi,me regarde de longues secondes avant de regarder le plafond comme si c'était de là que lui venait ses souvenirs. 

Alphonse : il m'a envoyé un soir des vidéos que ce garçon avait fait de ma fille. Ils se droguaient ensemble puis il s'adonnait a des pratiques abominables sur mon enfant avant d'envoyer les vidéos qu'il faisait sur des sites. J'ai vu rouge ce soir là et j'ai envoyé Tracy à l'hôpital. Ce soir là, j'ai découvert où se cachait ce petit merdeux et l'ai rossé de coups. Je l'ai laissé pour mort. Pour éviter les représailles de sa famille car son père était ministre à l'époque, j'ai fait voyager toute la famille à Abuja. Nous y avons passés une année. Mais Lovely ne s'y plaisait pas et pendant que j'etais en voyage d'affaires, elle en a profité pour vous ramener à Brazzaville . C'était soit je rentrais, soit je restais tout seul là bas. Alors je vous ai rejoint en prenant des gardes pour vous protéger. 

Il reste calme un moment en grimaçant, l'infirmière accoure pour changer la perfusion. 

Alphonse : ton père est apparu à ce moment là, il te voulait et le juge à décider de te donner nos deux noms. J'étais jaloux, je ne voulais pas partagé ma petite Princesse mais j'y étais forcé. A un moment donné, je me suis cru à l'abri, j'ai cru que c'était passé, que le ministre avait dû n'avoir jamais découvert pour moi. Mais le jour où Tracy et Mireille devaient se rendre à l'aéroport, Ray Ossie a refait surface, il a causé un accident et vous a kidnappé ta sœur et toi. Pendant que je m'apprêtais à aller à votre rencontre à l'hôpital, ton oncle George Ngakosso m'a pris en rendez-vous vous, pour me dire avec un sourire que ma femme, la mère de mes enfants se faisait couché par son frère ! Sur le coup je n'y ai pas cru, cet homme était fou et semblait divaguer. 

Moi : George ? 

Alphonse tousse pendant au moins une minute où l'infirmière s'occupe de le calmer. 

Alphonse : c'est à l'aéroport que j'ai appris pour l'accident mais arrivé à l'hôpital, vous n'y étiez pas. J'ai alors fait de nouveau appel à Yannick Coulibali le detectif privé qui était devenu un ami. 

La douleur dans ma tête augmente encore plus, j'ai même l'impression d'entendre un train sifflé dans mon crâne. Je sens que je vais finir par m'évanouir. Je me répète sans cesse dans ma tête, retiens tout ce qu'il va dire Hope. Retiens tout. 

Alphonse : dans une dispute, ton père m'a fait comprendre que ce que son frère avait dit sur ta mère était vrai. Je n'avais pas digéré l'information, je l'ai mis dans un coin de ma tête en attendant de vous retrouver. 

Yannick a trouvé l'endroit mais nous sommes arrivés trop tard. Ma fille, Tracy reposait dans une chambre, son corps tumefié, baignant dans son sang, toute nu. Il l'avait violé, torturé puis battu jusqu'à la mort. 

Il s'arrête de parler, je vois des larmes sortirent de ses yeux. Des souvenirs des cris de ma sœur me reviennent en tête et s'ajoute à ma douleur. Je l'entend crier : Laisse la partir, ne lui fait pas de mal ! Chante dans ta tête Hope ! Chante dans ta tête. 

J'ai encore l'impression de sentir la peur dans sa voix. 

Alphonse : j'ai enveloppé le corps de mon enfant et l'ai moi même emmener jusqu'à la morgue de ce même hôpital où je l'ai nettoyer puis mis dans un casier. Ensuite Yannick m'a rappelé pour me dire que mon autre fille Hope avait été retrouvé car il voulait s'enfuir avec toi, que tu étais saine et sauve. Qu'il t'avait laisser à la maison avec ton père. Je crois que c'est à ce moment là que j'ai perdu la tête. Il me volait ma femme et il me volait mon autre fille. Je voulais que tout le monde souffre comme moi. Je ne réfléchissais plus à rien. 

Mes mains tremblent, la présence est de plus en plus pesante. Je me sens en danger, c'est ça je suis en danger. J'évite de regarder où je sais que l'autre se trouve mais je le sens qui s'approche. 

Alphonse : j'ai demandé à Coulibali de tuer ce fils de pute qui m'avait pris ma fille et d'envoyer son cœur en guise de cadeau à sa mère. Puis j'ai patiemment attendu qu'il m'appelle pour me dire que c'était fait. Ensuite je suis rentré chez moi et j'ai poignardé ma femme. C'est seulement après cela que mes esprits me sont revenus et que j'ai su que je venais de gâché là plusieurs vie. 

Je n'arrive même plus à contrôler mes tremblements. Toutes ses révélations, ce mal de tête, cette présence vont finir par me tuer j'en suis sûr. 

Alphonse : mais il n'est jamais parti. Même après la mort, il voulait que je paie pour ses jambes que j'avais cassé, il voulait que je paie pour sa vie que j'avais enlevé. Il a commencé à te terroriser et de ta peur il s'est mis à avoir plus de pouvoir. La première fois qu'il m'est apparu en prison, je n'y croyais pas, mais mon codetenu m'a expliqué que certains humains ont des âmes tellement méchantes et perverses que même après leur mort, surtout une mort violente, ils refusent de s'en aller pour détruire les vivants. C'est lui qui m'a donné l'astuce de l'ail. Et à partir de là, j'ai tout fait pour sortir de prison afin de vous dire que tout cela est bien réel, de vous prévenir du danger qui vous guettait. 

Gloire : Hope calme toi! 

Alphonse : tu n'as jamais été folle Hope, a aucun moment. C'était lui qui tout comme Tracy te poussait à prendre de mauvaises décisions. C'était lui pendant tout ce temps qui te faisait souffrir pour me punir. Plus tu avais peur, plus il avait de force et plus il sévissait. Il y'a quatre ans, il a pu tué Coulibali. Ce sera mon tour dans peu mais pas le tient ni celui de ton frère et ta sœur car tu va le vaincre, tu te dois de le vaincre ! 

Moi (tremblant) : je... Je ne sais pas comment ! 

Alphonse : il dois être tué une seconde fois par une main provenant de lui ! Un être conçu à travers sa chair doit brûler ses restes pour qu'il disparaisse ! 

Là, L'autre se tient devant nous et je le vois nettement plongé sa main dans la poitrine de Alphonse qui se met à vibrer de tout son corps,le sang lui sortant de tout les orifices. L'infirmière crie à l'aide et moi je suis pétrifié. 

Alphonse : je t'aime ma Princesse. Dis à José que je vous aimes ! Et surtout, Trouve l'homme de la forêt ! 

Je vois alors L'autre sortir le cœur d'Alphonse de sa poitrine. Mais il semble que je sois la seule à a voir cette vision d'horreur. 

Moi (horrifié) : NONNNNNNN ! 

Alphonse : trouve l'homme dans la forêt, trouve l'homme dans la fo......! 

Tintintintintintintintintintin ! 

C'est le bruit que fait la machine chargé de surveillé son activité cardiaque. L'autre appuie le cœur de celui qui fut mon père, jusqu'à ce que celui ci explose dans sa main avant de se tourner vers moi. 





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