Antonio.(1)
Write by Cynthia
" Bip bip bip"
Je lève les yeux, contracte instinctivement tous mes muscles. Prends mon chapelet et égraine les prières que je connais par cœur. Je pense à mon grand-père, nonno giorgio après tout ce temps. Je devrais peut-être songer à... Non! Il est hors de question, papa me tuerait s'il le savait. Je me lève et vais à la douche. Le tout fait, j'enfile ma veste et mon blouson en cuir, prends les clés de ma moto et direct à mon bureau. A douze minutes de chez moi, mon cabinet est plutôt pas mal, très accueillant, très select et aussi très grand, merci papa!
_Bonjour maître Salvenini.
_Bonjour Gretta, tout va comme tu le veux?
_Euh...oui maître merci. Euhh je voulais vous dire qu'il y a "la" fille qui a insisté pour vous attendre dans votre bureau.
Elle le dit en dandinant sur elle-même, me fuyant du regard.
_Je suis vraiment désolée maître.
_Ne vous inquiétez pas.
Lui dis-je plus par pure politesse qu'autre chose.
_Est-ce tout?
_Oui maître.
Me dit-elle le dos droit comme un "i".
_Bien, je m'en occupe.
Je vais d'un pas rassurant vers mon bureau et je l'aperçois elle!
_Anna que fous-tu ici? J'avais été clair, c'est fini entre-nous, fiche-moi la paix.
_Anto, je...
_Je t'interdis de m'appeler ainsi. Je te dis une fois de plus, fiche-moi la paix. Notre histoire a été, maintenant elle est partie en couille parce-que ma très chère ne pouvait pas rester les cuisses fermés pendant un mois.
_Sniff, tu n'as pas le droit de me parler ainsi, sniff...tu me dois un peu sniff... de respect.
_Tu te fous de moi Anna, tu te fous de ma gueule! Lui dis-je suite à un rire nerveux.
Mais ce n'est point de ta faute. C'est moi qui te l'ai permis mais c'est fini tu m'entends? Et n'oses plus jamais poser tes pieds dans mon cabinet. Je te préviens, va le retrouver!
_Sniff, s'il te plaît écoutes-moi!
_Tu me fais perdre patience Anna!
_Anto..
Le simple fait de l'entendre m'appeler ainsi me met en colère, Je la tiens par le bras, et la fais sortir hors de mon bureau, je suis rouge de colère, j'ai le visage en feu. Je la fous hors de mon cabinet, je la vois remuer ses lèvres pour me parler mais je n'entends rien. Je suis trop remonté pour entendre quoique ce soit.Je claque brutalement la porte.
Merde, elle vient de me gâcher ma journée.
Anna était ma fiancée, je sortais avec elle depuis le lycée, depuis que nous avions 15 ans, nous nous aimions, bien que notre relation aie connu des hauts et des bas nous étions soudés, jusqu'à ce qu'elle me trompe. Il a de cela six mois, j'étais en voyage en Allemagne pour boucler un de mes dossiers mais elle a jugé bon de me tromper dans notre appartement. Elle avait déjà tout planifié mais je suis rentré une semaine à l'avance, espérant lui faire une surprise pour nos treize ans ensemble. Et quelle ne fut ma surprise lorsqu'en entrant j'entends ma belle glousser comme une collégienne et rire comme si elle était chatouillée?
Plus je m'avançais, plus elle riait aux éclats. Et lorsque j'arrivais devant notre chambre, la porte était entrouverte et le lit défait, je la vis toute belle et heureuse dans les bras d'un homme quelconque.
Frappé par la beauté, la romance, l'aigreur et la laideur du moment, je laissai tomber mon attaché-case et fus pris en fragrant délit de voyeurisme dans mon appartement.
J'avais déjà écouté de nombreuses histoires aussi banales et j'en riais même des fois mais je ne savais pas que cela faisait aussi mal. Je veux dire, oui tu peux me tromper mais pas dans mon lit avec ma play-station comme témoin du crime. C'est limite un blasphème!
Une fois démasquée Anna lança un:
_Eh merde!
Ouais merde, pensais-je.
Je fus tellement sur le cul que je décidais de me barrer de chez moi et de revenir avec le contrat de la maison modifié. Je suis revenu prendre mes affaires et je lui ai souhaité le meilleur pour la suite.
Nous n'avions plus rein à nous dire. Le "Bébé, il faut qu'ont parle." Pour moi n'était qu'une démonstration pure et simple de son hypocrisie. Alors nous ne vînmes plus sur le sujet, par conséquent je cherchais à ne plus la voir. Mais c'était sans compter sur son audace. N’empêche que je ne la veux plus et que c'est fini!
Je boucle tant bien que mal certains dossiers et à seize heures je décide de me rendre chez mon nonno Giorgio.
Je m'assois et me remémore une de nos conversations:
***
_Anto! Pourquoi l'aigle est-il le plus futé des prédateurs?
_D'un parce-qu'il n'attaque qu'une seule proie à la fois et deux parce-qu'il n'attaque que lorsqu'il a un angle parfait de vision et qu'il est sur qu'il aura sa proie et qu'il l'a.
_C'est bien Anto, tu fais ma fierté!
_Merci nonno.
_Arrête de raconter des bêtises à mon fils papa! Renchérit mon père visiblement contrarié par l'objet de mes leçons avec grand-père.
_Mais il doit être un homme fort demain, pas vrai Anto?
_Si (oui) nonno Giorgio. Je lui réponds tout sourire.
_Et de plus , je t'ai toujours dit de ne plus l’emmener sur ce toit papa, c'est dangereux, il n'a que six ans!
_C'est pour admirer le vol des aigles et il n'est pas seul. Donc pas de quoi s’inquiéter! ***
J'ai un sourire triste lorsque je pense au vol de l'aigle, si seulement j'avais compris...
_Hm hm, je sais que l'on ne se connaît pas, mais tu es jeune et tu as encore le monde à découvrir et si tu te suicides tu risques de gâcher le spectacle d'une si belle vue!
_Quoi?
Mais d'où elle sort celle-là?