~AT Chapitre 1~

Write by Nobody

- Dorénavant jeune fille tu m'écoutes quand je te parle. Tu n'as que 17 ans et quand je dis tu ne pars pas en boite c'est que tu n'y vas pas un point c'est tout.

- Mais mama je vais avoir 18ans dans trois jours. Je ne suis pas un bébé, arrête de me traiter comme tel. Je vais avoir 18 ans pas 8ans bon sang !

- Eh bien cela m'est complètement égal ! C'est la première et la dernière fois que tu me désobéis. Et d'ailleurs c'est la dernière fois que tu pars en boite. Tu es interdis de sortie jusqu'à nouvel ordre, maintenant disparais ! 

- Quoi ? Interdiction de sortir ? Alors que mon anniversaire est dans quatre jours à peine ? Depuis quand tu as commencé à me donner des punitions de blanc maman !

- Depuis que tu as décidé de faire comme eux en faisant le mur pour sortir avec tes amis.

Comprenant qu'elle n'allait rien obtenir en faisant la grosse tête, en tempêtant et en jurant de plus belle, elle prit la décision de se calmer et de se rappeler de la place qu'occupait son interlocutrice. C'était sa mère, sa maman adorée et elle ne comprenait pas d'où lui venait le cran de lui tenir ainsi tête.

- Je suis vraiment désolée maman, je te jure sur tout ce que j'ai de plus cher que ça ne se reproduira plus mais je t'en conjure, laisse moi sortir pour mon anniversaire. J'ai déjà un programme pour ce jour.

En voyant le visage impassible de sa maman elle savait qu'elle avait d'ores et déjà perdu la bataille. Sa maman n'allait pas flancher.

- Je t'ai déjà dit de ne plus jurer de cette façon, et de toutes les façons non c'est non. Non une fois, non deux fois et non trois fois. Et maintenant file dans ta chambre, prends une douche tu en as grandement besoin, je sais pas si tu veux te reposer ou pas mais en tout cas dans une heure et demi je veux te voir sur ton tapis de prière, est-ce que c'est bien clair ?

- D'accord et s'il te plait ne dis rien a papa, je n'ai pas du tout envie de me prendre la tête avec lui.

- Tu mériterais que je lui dise ce que tu as fait mais pour le bien être de cette famille, j'accepte de passer l'éponge. Mais bien entendu tes frères seront mis au courant, je n'ai pas envie que tu prennes le mauvais chemin sous ma responsabilité. 

- Tu sais que si tu le dis a ton mari, il me fout dehors et toi avec. Et si tu le dis à mes frères, ils vont me tuer.

- Eh bien adieu ma fille, tu n'étais pas la fille parfaite, mais Nadia je suis contente de t'avoir eu, tu me salueras ta grande mère.

Et sur ces derniers mots elle s'en alla laissant sa fille bouche bée.

Nadia se retourna et monta les escaliers.

Elle ne le laissait pas transparaître mais elle avait extrêmement' peur, peur de ses frères et de ce qu'ils pourraient lui faire subir. Elle savait qu'elle avait mal agi mais il était trop tard pour revenir en arrière. Eh puis oh merde ! Ils vont me taper et c'est tout inh.

Elle ouvrit la porte de sa petite chambre et se dirigea directement vers son lit sur lequel elle s'écroula.

Elle regarda autour d'elle et essaya de faire le vide dans son esprit. Grandir avec trois grands frères n'a pas été chose aisée. Mais surtout grandir avec un père au chômage et une mère croulant sur les dettes, ça c'était encore plus difficile.

Elle savait tous les sacrifices que sa maman faisait pour subvenir à leurs besoins et pour cela, elle était prête a tout pour être sa plus grande fierté, oui prête à tout. Son père, bien qu'au chômage, depuis tellement longtemps qu'elle ne s'en souvenait même plus ,était un homme assez bizarre, oui bizarre. Il était prêt a tout pour que ses enfants aient le minimum mais parallèlement il lui arrivait souvent, bien trop souvent, de les faire chier. Il n'était pas l'exemple typique du gentil papa aimant et tout ce qui allait avec. Non elle, enfin ils, avec ses frères n'avaient pas eu droit a ça.

Pourtant elle se rappelait que dans son enfance, son père était le papa le plus merveilleux de la terre. Merveilleux certes, mais toujours entre deux avions. Cependant cela n'était pas un problème. Il trouvait toujours du temps pour sa famille. Il était adorable avec ses enfants et surtout avec sa femme.

Mais pas pour très longtemps ! Elle se rappela qu'il avait changé quand il avait pris une deuxième femme. Eh oui son cher papa avait été polygame, avait été, puisqu'à l'heure actuelle il avait divorcé de sa deuxième épouse.

Il avait changé de tout au tout, il était devenu méchant avec sa première femme qui était sa mère, jamais content, toujours à trouver quelque chose a redire, toujours à blesser verbalement. Voir une personne traiter la personne qu'elle considérait comme son Dieu sur terre de la sorte, avait fait développer une haine sans nom envers cette personne. Et malheureusement cela avait été son père.

Alors aujourd'hui elle ne le supportait pas, malgré tous les efforts qu'il acceptait de faire, elle ne le supportait pas. Et cela ne risquait pas de changer.

Famille modeste ? Non ! Pas de ça ! Famille pauvre oui. Et pourtant elle se rappelait qu'à un moment ils avaient roulés sur l'or. Mais sa mère, en bonne samaritaine n'avait pas du tout su ménager sa fortune. Résultat ? Ils n'avaient quasiment plus rien mais comme le disait si bien sa petite maman, Alhamdulilah pour le peu qu'ils avaient.

Elle pensait au plus jeune de ses grands frères quand son téléphone émit un bip. Elle se retourna, saisit son téléphone sur la table de chevet puis le déverrouilla pour tomber sur un nouveau message de Mael. Un sourire naquit instantanément sur ses lèvres. Mael était le garçon avec qui elle sortait en cachette.

De Mael  : Alors tu es bien rentrée ? Ils n'ont rien remarqué?

A Mael : Oui je suis bien rentrée et non t'inquiète personne n'a rien remarqué. J'ai trop aimé sortir avec toi.

En attendant la réponse de son petit ami elle pensait a son frère Mohamed. C'était celui qu'elle suivait immédiatement et le seul à être au courant de sa relation avec Mael. Mohamed c'était la personne qui comptait le plus pour elle après sa maman. Elle pouvait littéralement tuer pour lui, s'il venait à avoir besoin d'un cœur un jour, elle n'hésiterait même pas une seconde avant de lui donner le sien. C'était comme elle aimait le dire, l'amour de sa vie. Il avait 19ans.

Les deux autres, les jumeaux c'était Kayal et Kefil. Elle n'avait aucune préférence, elle les aimait tous les deux de la même façon malgré que Kayal lui, soit beaucoup plus dur avec elle. Eux ils avaient 25ans.

Aucun de ses trois frères n'avaient encore une bonne situation malgré leur excellent rendement, ils n'avaient pas encore de poste digne pas seulement d'eux, mais un vrai poste digne d'un être humain. Les conditions de travail étaient beaucoup trop malheureuses, la charge de travail abondante et le salaire, misérable. 

Ils trimaient comme des fous, touchaient a tout pour se faire le maximum d'argent et aider les parents mais ce n'était pas suffisant, ce n'était jamais suffisant. Et cette situation inquiétait énormément leur mère.

Ayant appris des choses sur la famille de son père, elle se demandait même si tout cela était naturel ou était-ce l'oeuvre des gens pour empêcher ses enfants de réussir. Faut dire que son papa avait une bouche assez pendue, combien de fois l'avons nous surpris à vanter les mérites de ses enfants. Moi mes enfants ont eu leur baccalauréat avec mention très bien, si mes enfants n'ont pas ceci qui l'aura, mes enfants sont très forts et d'autres conneries de ce genre.

Évidement elle aussi avait envisagé cette possibilité, c'est vrai. En Afrique surtout au Bénin malheureusement connu dans le monde pour ses pratiques mystiques, c'était monnaie courante dans les familles. Surtout quand les parents s'amusaient a mettre en avant les facultés intellectuelles ou financières de leurs enfants. Faut comprendre que ça ne plaira pas forcément a une mère dont l'enfant échoue pour la sixième fois au même examen, qu'une autre mère vienne lui rabâcher les oreilles comme quoi son enfant l'a eu du premier coup avec la mention honorifique. Enfin bref !

Sa maman leur avait toujours dit que si c'était vraiment la famille de leur père ou quelque humain que ce soit qui était le frein a leur réussite, eh bien il ne devait pas abandonner la prière. C'était pour eux le seul moyen d'avoir le salut et ils l'avaient compris. C'est pourquoi elle faisait de son mieux pour ne pas louper la prière, bien que cela soit très difficile au quotidien.

Le bip de son téléphone résonna une fois de plus.

De Mael : Coolalors pour ton anniversaire on se refait une soirée comme prévu ?

Bien que consciente de ce que sa mère en pensait, elle ne pu s'empêcher de taper..

A Mael : Bien sûr que ça tientj'ai hâte d'être a ce jour.

Comme Máel l'avait dit, c'était déjà prévu. Désolée maman mais je ne peux rebrousser chemin.

De Mael : Cette soirée sera mémorable tu verras.

Eh bien ça j'espère bien !

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